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Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6 | | | Azur O. Davenport Lun 18 Mai - 23:00 T’es… content ? Enfin t’es pas mécontent d’avoir réussi à lui dire une partie du problème et de t’être excusé. Tu n’es pas le seul fautif de l’histoire, Azur, tu le sais, mais tu es le plus âgé, le plus gradé et celui qui avait le moins d’excuses pour mal se comporter. Alors tu le fais, tu parles, tu lui sors une bonne partie de ce que tu as sur le coeur à propos de ton inquiétude pour elle, et elle te laisse faire sans un mot. Et ça te fait stresser hein. Tu crains qu’elle ne dise rien, qu’elle t’ignore. Alors quand sa voix se fait entendre, tu ne peux pas retenir ton soupire de soulagement.
« Me faire dire la vérité ? Tu répètes lentement, comme si tu marchais sur des oeufs, alors qu’elle se rapproche pour juger de votre Major. Tu grognes un peu avant de répondre. Haine ou respect, il reste ton supérieur, fais attention à ne pas le contrarier. Et pourtant tu baisses un peu la tête vers elle, après un rapide coup d’oeil aux alentours. Mais s’il te pose problème, quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise ou demandes, préviens-moi. Je te promets d’intervenir. »
Même si c'est un gradé, que tu n’es qu’un Lieutenant et que tu y risques ta vie et ta place dans le Bataillon. C’est comme ça, Azur, tu as bien comprendre que tu ne pouvais pas décrocher tes yeux d’elle, alors autant l’assumer sur ce qui est assumable. Tu vas la protéger, et le lui dire, t’assurer qu’elle le comprend, ça te permet de le faire plus facilement… avec sa collaboration quoi.
Te revoilà en marche. Tu lui offres un petit sourire quand elle te dire aimer que tu veilles sur elle, mais tu ne relèves pas. Parce que si tu lui faisais savoir tout ce que tu penses, tout ce sur quoi tu voudrais la protéger, tu sais bien que tu lui ferais surement peur… À la place tu regardes au loin, en avançant et c’est quand tu montes trois pauvres marches pour arriver sur la partie la plus haute et exposée aux vents des remparts que tu te figes.
« Ce n’est pas de la colère. Tu murmures, et tu ne sais même pas si on peut t’entendre dans le vent. L’honnêteté est une bonne chose Jude, c’est juste que… disons que c’est assez déstabilisant dis comme tu l’as dit ? Tu hésites, avant d’ajouter. De mon point de vue, ça ressemble à de la moquerie ou de la manipulation. »
Et pourtant te voilà à te forcer pour ne pas paraître énervé de nouveau. Tu arrives même à lui adresser un demi-sourire désolé et gêné à la fois. Et tu te remets en marche dans le vent gelé avant de lui demander, sans vraiment bien savoir pourquoi.
« Tu me donnes quel âge ? »
Nan parce que, mine de rien, ça te perturbe cette histoire. Toi, à ton âge, tu ne trouvais pas une trentenaire sexy hein.
| | | Jude Y. Bragolan Lun 18 Mai - 23:47 Tu te devais bien de dire la vérité, Jude. Et de t’excuser, aussi, surtout de t’excuser parce que, finalement, quand on y pense, tu es la seule et unique responsable de tout ça. Si ton père était au courant de tout ça, il te ferait la leçon et le sermon, le plus mémorable de ta vie, parce que, tu n’es plus à l’entrainement. Maintenant, tu es dans le grand bain, et il n’est plus le temps de jouer. Surtout pas avec ton supérieur direct. Non vraiment, tu joues avec le feu. Tu testes. Tu provoques. Ce n’est pas ton rôle, ce n’est pas ta place, s’il a le droit de le faire avec toi, tu n’as, techniquement, pas le droit d’en faire autant, et pourtant, tu avoues sans soucis avoir menti pour voir sa réaction, et ça, ça le surprend, tu le comprends immédiatement. D’ailleurs, tu t’attends presque à ce qu’il te fasse la leçon à ce sujet, tiens. Et … il le fait, en partie. Le Major est ton supérieur, tu dois t’en méfier, tu dois éviter de dire du mal dans son dos, tu le sais, tout ça. D’ailleurs, tu n’irais pas jusqu’à dire que tu ne crains pas Léandre Stellaa, ce serait un gros mensonge, il te fait froid dans le dos, et tu espères ne plus jamais te retrouver face à lui. Ce qui te fais sourire, par contre, c’est l’assurance avec laquelle il te demande de le prévenir, en cas de problème avec le Major, en t’assurant qu’il s’interposera et toi, Jude, ça te fait frissonner. Ça te plait.
Tu te remets à marcher, à sa suite, tu observes les alentours, toujours, et puis tu montes les quelques marches derrière lui, avant de te frotter un peu les épaules sous ce froid particulièrement intense qui règne ici, à cause du vent glacé. « Mh ? » Pas de la colère. Tu l’as entendu. Mais tu ne comprends pas … parce qu’il te semble que c’est ce que tu as vu dans ses yeux, plus tôt. Tu as eu l’impression de l’avoir fâché, pour de bon. C’est bien pour ça que tu n’as rien ajouté, jeune fille, tu craignais vraiment d’avoir fait une grosse bêtise cette fois, tu ne voulais pas empirer les choses. « Déstabilisant ? » Tu répètes, en clignant plusieurs fois des yeux, sans réellement comprendre où il veut en venir. Cependant, c’est quand il ajoute la dernière partie de ses explications que tu … te figes. Tu ouvres la bouche. Et tu la referme. Il s’est remis à marcher, et il prend de l’avance parce que toi, tu ne bouges plus. De la moquerie. De la manipulation. Alors c’était pour ça ? Il a … mal interpréter les choses, clairement, parce que, tu étais honnête, Jude. Il n’y avait évidemment pas la moindre trace de moquerie, et par-dessus tout, jamais ô grand jamais tu n’aurais cherché à manipuler cet homme.
Tu réagis seulement lorsqu’il te pose sa dernière question, et là, tu t’élances derrière lui. Tu ne veux pas laisser les choses comme ça, c’est hors de question, Jude. Tu le refuses. Alors sans réfléchir, tu attrapes sa main, tu l’arrêtes, et tu reviens te placer sous ses yeux, et dans les tiens, il y a de la peine. « La trentaine largement dépassée, c’est important ? » Que tu demandes subitement. Tu le sais bien qu’il n’a pas ton âge. Déjà parce qu’il est loin d’être débutant, ensuite parce qu’il a un grade plutôt élevé. Tu n’es pas stupide, Jude. « Ce n’était ni de la moquerie, ni de la manipulation. C’était honnête, simplement le fond de ma pensée, je n’ai pas cherché à faire du mal, Azur, je le pensais. » C’est important pour toi, qu’il le sache. Tu veux qu’il comprenne que c’était un compliment, que si tu l’as titillé, tu ne cherchais rien de plus que ça. « Ne faites pas l’erreur de croire que je ne suis qu’une enfant stupide … j’ai bien conscience d’avoir un homme face à moi. » Un homme, un vrai, c'est ce que tu veux pas un de ces types tout juste sorti de l’entraînement qu’il t’a conseillé d’aller voir tout à l’heure. Eux ne t’ont jamais intéressée.
| | | Azur O. Davenport Mar 19 Mai - 0:17 Franchement, lui poser la question, c’était certainement pas la meilleure manière de prendre de la distance. Émotionnellement parlant, parce que t’es bien incapable de lui laissez de la distance. Tu n’arrêtes pas de la couver, de la garder à l’oeil, de préjuger de ce qui la blessera. Tu n’es pas censé prendre les petits bleus sous ton aile, tes hommes sont là pour ça. Elle, ça a été une entorse pour satisfaire son père et ami… au départ. Maintenant c’est simplement de l’égoïsme, Azur. Uniquement et simplement ça.
Tu es reparti, presque en courant pour ne pas avoir à subir son regard, pour lui donner l’opportunité de faire comme si elle n’avait rien entendu. Et pourtant, tu fais quoi ? 3 mètres, quand elle arrive et qu’elle t’attrape pas la main. Et comme à chaque fois, tu as un moment où tu regardes très loin, comme si tu voulais t’y téléporter et ensuite, tu la laisses venir et tu ramènes même tes yeux sur elle. Et c’est à ton tour de l’écouter, d’accepter de la laisser parler. Elle parle de ton âge, et elle vise juste en plus… Puis elle s’explique et tu comprends qu’elle ne veut pas que tu te fasses de fausses idées. Le problème, c’est surtout ses derniers mots. Tu es complètement incapable de comprendre ce qu’elle entend par là. Alors tu gardes le silence, un peu plus longtemps que prévu.
« Merci pour ton explication. Je n’aurais pas dû préjuger comme cela, mais disons que ce n’est pas le sujet… sur lequel je parle le plus avec mes soldats et mes recrues. Tu as un petit sourire, avant de passer une main dans tes cheveux. J’imagine que c’était un… compliment. Enfonce-toi, mon vieux, vas-y. Merci pour ça aussi, j'imagine. »
Ca devient bizarre. Et toi, quand ça devient bizarre tu dérailles. Alors tu soupires, tu laisses retomber ta main de ta tête et tes yeux reviennent à elle. Encore elle, toujours elle. Le vent vous bouscule et pourtant c’est encore à elle que tu penses. Sans vraiment être gêné par la température, tu retires le pull que tu as juste posé contre toi et tu viens le passer autour de ses épaules et de son cou.
« Tu vas attraper froid. Tu me le rendras plus tard. Et tu soupires, sans reprendre ta marche. Je n’ai pas fait l’erreur de te voir comme une enfant… même si j’aurais préféré dans un sens. Et tu te mords les joues, à nouveau. Si tu étais une enfant, je m’en ficherais que tu n’as pas de pudeur, les hommes un peu trop curieux du bataillon ne regardent pas une enfant, par exemple. »
Et ça t’arrache la bouche de dire ça, mais tu refuses de la laisser sans plus d’explications. Une lueur dans la tour devant t’apprend que les gardes continuent certainement de bouger alors tu te remets en route, lentement, avant d’ajouter, tout à coup :
« 35ans. C’est mon âge. Tu es reparti dans la contemplation de la plaine. C’est pour ça qu’il est probablement mal venu que des gens t’entendent me dire ce genre de choses. »
Toi tu t’en fiches de l’étiquette qu’on te mettrait, mais elle… elle est encore trop pure, trop jeune, trop fragile.
| | | Jude Y. Bragolan Mar 19 Mai - 0:42 C’est un problème avec toi, tu vois. Tu ignores un peu trop le regard et l’avis des autres au goût de certains. Tu as toujours agi de cette manière, et ça, tu ne le dois pas à ton père, tu le tiens de ta mère. C’est un comportement que le Capitaine n’apprécie guère, et qu’il n’appréciait d’ailleurs pas non plus chez sa femme, il appelait ça un défaut, elle appelait ça une force, tu as décidé de la croire, elle, et tu as fait de cette façon de penser l’un de tes principaux moteurs. Ton père, lui, t’as toujours dit qu’avec l’armée, ça ne ferait pas bon ménage, que tu ne pourrais pas bien longtemps ne pas te soucier de l’avis des autres, force est de constater qu’après quatre ans à l’entrainement, personne n’a su t’enlever ça, et toi, tu es prête à le dire, à le crier : ce n’est pas près d’arriver. Tu n’es pas une gamine comme les autres. Tes parents t’ont donné une éducation un peu étrange, parce qu’ils avaient des avis bien divergents. Ton père, ce militaire. Ta mère, cette femme si libre. Ils t’ont bercée de leurs différents sons de cloche, et tu ne t’en es pas mal porté, bien au contraire. Tu sais être mature, droite et juste, tu sais aussi être drôle, joyeuse, libre et montrer ton petit grain de folie. Parfois, on à l’impression de poser les yeux sur une gamine, d’autre fois, ton regard en dit long sur le fait que tu sais penser et réfléchir comme une adulte.
« C’est ça. Un compliment. » Tu le répètes, pour être certaine qu’il le comprenne bien. Et quoi, Jude ? Qui viendra t’interdire de penser qu’un homme de plus de quinze ans ton aîné est attirant ? Tu es capable de trouver un garçon de ton âge mignon, c’est bien là le seul adjectif que tu es d’ailleurs capable de donner aux garçons de ta promotions – certains, du moins – mais, en ce qui concerne ton lieutenant, c’est au-delà de ça. Quand tu le regardes, tu ne penses plus comme une enfant, tu penses comme la femme que tu es devenue, parce que, tu es née et tu vis dans un monde dans lequel à dix-huit ans, on est plus vraiment une enfant.
Tu le laisses venir déposer son pull sur tes épaules, non sans poser sur lui un regard un peu inquiet, parce que, tu vois, il fait sacrément froid, mais, tu te retiens de faire la moindre remarque. En fait, tu es happé par le sujet qu’il aborde, à nouveau, et cette fois, tu ne soupires pas. Tu souris. C’est encore un point que tu as visiblement besoin d’éclairer un peu avec lui. « Je n’ai jamais prêté attention à la pensée des autres, vous savez. Si je suis capable de tomber le haut devant n’importe qui, c’est parce que je me fiche bien de ce qui peut passer par la tête des gens qui m’observent. Que ce soit le dégoût, ou l’attirance, la plupart du temps, ça ne m’intéresse pas. » Pourtant, ça pourrait presque paraître naïf. Ton père te l’as déjà dit, tout un tas de fois, d’ailleurs. Il craint que tu ne te mettes en danger, qu’un jour, un homme ne s’attaque à toi. Tu le comprends. Et en même temps, tu as un mal fou à t’empêcher d’être libre de tes mouvements. Tu n’aimes pas te cacher. Ce n’est pas dans tes habitudes. Pourtant … « Je ne le ferais plus. Si ça peut vous rassurer, plus aucun de ces soldats ne posera les yeux sur mon corps. » Tu ne l’as pas fait pour ton père. Tu te décides à le faire pour lui. Visiblement, ça lui tient à cœur alors … tu cèdes. Et tu te remets à le suivre.
Cependant, le sujet suivant est plus épineux, dans le sens ou tu sais déjà pertinemment que tu ne lâcheras pas l’affaire, Jude. « On en revient au regard des autres … je me fiche bien de ce qu’ils peuvent penser de moi. » Tu ne penses même pas au fait que peut-être, lui puisse en être gêné, du moins, tu n’y penses pas immédiatement. « Mais … si c’est gênant pour vous alors … je ne vous le dirais qu’à vous, quand il n’y a personne d’autre que nous. » Tu murmures, tu t’es à nouveau approchée de lui, pour le faire. « Ce sera notre secret, et personne n’en saura rien. »
| | | Azur O. Davenport Mar 19 Mai - 13:35 Un compliment hein. Sûrement, puisqu’elle le dit. Pourtant toi, t’as l’impression que c’est une tentation. Pendant quelques instants tu la regardes, en te disant que si le diable voulait te tenter, te faire faire une connerie, il n’aurait pas fait mieux que cette trop jolie jeune femme qui te dit que tu es sexy. Sincèrement et honnêtement en plus. Avec son petit sourire en plus. Nan, tu entends bien le compliment, Azur, mais pour la première fois de tes 35 années de vie, il te fait peur, parce que tu crains ce que ça peut présager pour la suite.
« Je… Tu veux dire quoi à son explication hein ? Il faut que tu apprennes à faire attention à toi aussi. T’as pas meilleures réponses, parce que toi tu sais tout le mal qu’un homme ou une femme mal intentionnée peut faire. Les titans ne sont pas les seuls monstres de cette terre. Ah ? C’est ta réponse quand elle te dit ne plus vouloir le faire. Je ne veux te contraindre en rien, je suis juste inquiet. Jaloux aussi. Mais merci, de m’entendre. »
C’est d’un maladroit que tu n’as même plus la force de rejeter ou de grogner. C’est trop tard, de toute manière, tu es complètement maladroit avec elle. Tu ne dis que des choses étranges, à double sain, sans logique exprimée. Alors à la place tu regardes au loin, tu cherches à te distraire de cette fille qui fait se remuer ton cerveau à tout va depuis qu’elle a rejoint ton escouade, mon vieux. Et quand tu essaies de lui dire que c’est dangereux pour elle de tenir de tels propos, elle revient vers toi et ce qu’elle te dit, Azur, ça te fait un chaud-froid si fort que ça t’en coupe le souffle.
« Je… Tu… »
Rien de plus, rien de moins. T’es juste en train de lâcher Azur. Tu as déjà failli craquer plus tôt. Et déjà aussi avant cette mission. Mais là, il fait nuit, il n’y a personne autour, les gardes ne s'intéressent pas à vous. Alors si habituellement tu serres les dents pour garder ta maîtrise, là, tu craques. Aussi simple que c’est dit. Tes yeux captent la même lueur dansante dans la tour, et tu attrapes l’occasion.
« Suis-moi ! »
Ta main se referme sur la sienne et tout à coup te voilà à presser le pas, à la forcer à trottiner derrière tes grandes jambes. Tu rejoins la tour en moins d’une minute, tu ouvres, et si normalement vous deviez descendre pour rejoindre la cour et la traverser, tu l’entraines dans les étages de la tour qui est inhabitée puisque les scientifiques l’utilisent pour leurs canons. Un étage. Puis un second et tu entres dans une pièce sombre.
« Je… Tu la relâches, prêt à dire une grosse connerie surement, que tu fais taire en passant tes mains dans tes cheveux, avec un air un peu désespéré. Nous sommes seuls. Si on nous trouve ici, on dira qu’on y était pour trouver la source de lumière que j'ai vue briller depuis les créneaux. Tu soupires, tu recules et te voilà à hésiter. Écoute. Je… Non, définitivement non. Je suis désolé si je t’ai fait peur, mais je ne comprends pas où tu veux en venir avec tout… ça. Honnêtement, Jude, j’ai 35 ans, des femmes qui m’ont dit ce genre de choses, il y en a eu. Le truc c’est que j’ai toujours su ce qu’elles voulaient de moi. Tes bras retombent le long de ton corps. Toi, je ne sais pas. »
Et tu lui lâches tout ça, comme si elle était aussi adulte que toi, que tu pouvais te permettre d’avoir une conversation aussi sérieuse sur ce sujet avec elle. Et elle t’a dit de ne pas la traiter en enfant, alors tu essaies, vraiment.
| | | Jude Y. Bragolan Mar 19 Mai - 14:33 Tu le penses. Tu as la folie de le penser. Tu vas continuer de le lui dire, Jude, parce que tu le penses, encore une fois, parce que ça ne changera pas, du moins, pas pour l’instant, et parce que, tu vois, tu n’as pas envie d’être rien qu’un soldat dans ses yeux. Tu n’es pas stupide. Son regard, il te plait, tu veux conserver ça, jeune fille, alors, même si tu as tout le culot du monde, même si tu te fiches bien des autres, et que tu pourrais continuer à le dire et même à le crier au nez du Bataillon tout entier sans le moindre soucis, tu acceptes un petit compromis, tu transformes ça en un secret qui ne concerne que vous deux, et finalement, rien qu’à le dire, tu te rends compte que ça te plait encore plus. Ça te rapproche de lui, d’une certaine façon, avoir ce petit truc, que les autres ignorent, ça te fait frissonner …
Tu en fais des compromis ce soir, d’ailleurs. Tu viens d’accepter de faire attention, et tu le feras. Tu vas même t’efforcer d’y penser, de dissimuler ton corps aux yeux des soldats, s’il le faut, tu te changeras à l’écart, avec les autres filles, pour que personne ne te voit. Au fond, tu te rends compte que ça ne te dérange pas tant que ça, ce n’est pas contre ta volonté, alors, ça te vas. Tu l’as décidé seule, alors, c’est facile. Du coup, tu lui souris, même quand tu l’entends bafouiller sans comprendre ce qui lui prends tout à coup … par contre, ton sourire s’efface lorsque subitement, il t’attrape, te tires, t’entraînes. Tu n’as pas peur, Jude, mais tu es surprise par ce brusque changement d’attitude. Il entre dans la tour, il monte, encore et encore, et puis, il te fait entrer dans une pièce plongée dans la pénombre, et tu le fixes un moment, sans comprendre, jusqu’à ce qu’il se mette à t’expliquer. Vous êtes seuls. Complètement seuls. Et il vient de vous fournir une excuse, un alibi au cas où on viendrait à vous trouver ici, et non sur le parcours de votre ronde. « J’ai … » Bien. Tu te mets à bafouiller toi aussi. Et ça, ça ne te ressemble pas, toi qui es si sûre de toi, il t’a prise de court. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il réagisse si vite, pas comme ça, non plus. En fait, tu le voyais ignorer, et passer à autre chose. Comme il l’a fait à la rivière, comme il l’a fait plusieurs fois dans la journée. Et la vérité, Jude, c’est qu’il te pose une colle. Parce que, qu’on soit clairs, tu n’es pas entrée dans cette escouade pour tourner autour du Lieutenant, le jour où tu l’as rencontré, tu t’étais fixé comme objectif d’être sérieuse et appliquée. Tu n’avais pas eu la moindre arrière-pensée, si ce n’est le regard que tu avais couler dans sa direction, lorsque son haut avait rejoint la berge.
« Je n’en sais rien. » Tu n’as pas envie d’être dans le même panier que les autres femmes, en tout cas. Tu ne veux même pas être comparée à elles. Du coup, tu improvises, et tu t’approches, tu viens là, juste devant lui, sans t’y coller, mais tu l’effleures, et tu lèves le nez pour l’observer. « J’aime bien être seule avec toi. » Tiens. Le vouvoiement vient de s’envoler à la vitesse de la lumière. « J’aime le fait de partager un secret avec toi … » Te voilà en train de lui sourire, à nouveau. « Est-ce que tu me laisserais … partager d’autres choses encore, avec toi, Azur ? »
| | | Azur O. Davenport Mar 19 Mai - 14:59 Est-ce que l’entraîner avec toi, dans cette tour, à un étage où il n’y a personne est une bonne idée ? Clairement non, Azur, tu n’es pas assez irrémédiablement rendu fou par cette fille pour l’ignorer. Par contre, c’est quand même le choix que tu fais. L’entraîner, sans lui laisser de parler ou de refuser. T’arrêter dans cette pièce vide. Ne pas te dire que ces lueurs étaient étranges puisque le niveau est silencieux. Et lui balancer tout ça à la tête, sans savoir ce que tu veux en échange… Tu as complètement les deux pieds dans le plat, maintenant. Plus de moyen de reculer, tu laisserais des marques…
Elle répond. Elle ne sait pas et c’est peut-être encore pire que tout. Parce que ça veut dire que tu te fais de fausses idées, que tu perds la tête pour rien et que tu lui imagines un comportement qu’elle n’a pas. Tu es même sur le point de reculer, de t’excuser, passer à autre chose et partir, mais elle s’avance, jusqu’à t’effleurer et là… elle répond. Et t’entends ce qu’elle dit hein, mais surtout tu l’entends te tutoyer, enfin !
« Tu… Rien, tu soupires, tu essaies de calmer ton corps qui fourmis d’énergie et tu as l’impression de fondre devant son sourire. Ça me va. Partageons ça, en secret, ta présence, tes mots, ton tutoiement. Et tu bouges lentement pour venir faire courir le bout de tes doigts de son front à sa joue puis à son menton. Si tu me demandes, tu auras d'autres choses. Et tu sais que tu es en train de craquer sous contrôle, alors tu te penches vers elle et tu t’arrêtes à quelques cm de son visage. Je te donnerai d’autres choses, Jude. Et tes lèvres s’étirent lentement, alors que tu la regardes puissamment. Tu es belle. Probablement trop jeune, mais belle. Je ne devrai pas te dire oui, mais je le fais. Fais-en ce que tu veux. »
Et vraiment, lui dire ça, c’est lui laisser entrevoir quel contrôle elle peut avoir sur toi. C’est dangereux, mais ça te rend vivant aussi. Une sensation puissante, piquante, enivrante que tu n’as pas ressentie aussi clairement depuis quelques années. Le secret est dangereux, mais il t’attire presque autant que cette fille. Tes doigts bougent sur son visage, capturent son menton et la tire un peu vers toi, sans rien lui prendre d’autre, pourtant.
« Le jour où tu ne voudras plus de tout ça, dis-le-moi. Tu articules calmement, les yeux pourtant bien trop vivants. On balaiera ça d’un mouvement de main et tu n’en entendras plus jamais parler. Tu as ma parole. »
Une porte de sortie, pour elle, encore une. Ce sera la dernière que tu lui offres et qui restera ouverte jusqu’à ce qu’elle l’utilise. Et tu la relâches, doucement, avant de faire un pas en arrière. Ton coeur bat si fort en toi que tu as l’impression que ça résonne partout. Pourtant tu ne dis rien, tu ne soupires pas. Tu la regardes juste, clairement et entièrement, sans te cacher, pour la première fois depuis qu’elle est arrivée dans ton escouade.
| | | Jude Y. Bragolan Mar 19 Mai - 16:32 Tu es là. Le sourire aux lèvres. A quelques tous petits millimètres de lui, la tête levée vers lui. Et si tu ne sais pas clairement ce que tu attendais de lui, il semble que tu ais tout de même des pistes à lui donner, petite Jude. Tu veux cette proximité qui te fais du bien. Tu veux pouvoir lui dire clairement et sans détour tout ce que tu penses de lui, et tout ce qu’il te fait ressentir. Tu veux de cette bulle autour de vous, tu veux pouvoir t’isoler du monde, avec lui, parfois. Tu te dis aussi que tu ne veux pas avoir à te cacher sous ses yeux, mais ça, tu ne le dis pas à haute voix. Pas encore. Et tout ça, il finit par te l’accorder, par te dire que ça lui va, qu’il va te donner tout ce que tu veux, et bien plus encore, que tu n’as qu’à demander ce que tu veux de lui, qu’il te donnera. Tout. Tu sens ses doigts sur ta peau, et tu souffles, tu fonds devant son sourire, parce que tu te sens prisonnière de son regard qui brille dans la nuit. Tu frisonnes quand il te dit que tu es belle. Tu n’as jamais ressenti ce que tu ressens en ce moment, cette tension, cette excitation, cette douce chaleur.
Et puis, tu captures ton menton, t’attires un peu plus, il t’offre cette porte de sortie dont pour le moment, tu n’as que faire, avant de reculer. Et tu sais quoi ? Tu te sens si frustrée, de le voir s’éloigner de toi après ce qu’il vient de te dire. Tu ne voulais rien. Tu en viens à te dire que tu veux tout. Absolument tout. Et pour commencer, parce que tu n’as plus du tout l’impression de sentir le froid sur ton corps, tu viens retirer son pull de tes épaules, et tu t’approches pour le remettre sur les siennes, tu te hisses sur la pointe des pieds pour le faire, et tes mains s’attardent sur ses épaules. « Tu n’avais pas besoin de me le donner tu vois … » Que tu lui glisses, tout doucement. Ce n’est qu’un murmure. Pour lui. C’est juste pour lui. « Maintenant, tu sauras que quelques-uns de tes mots suffisent pour me réchauffer … » Tu n’as probablement jamais été si provocatrice, indécente même. Mais tu sais quoi ? Ça te vient naturellement. Tu n’as jamais agi comme ça face à personne, absolument personne. Pourtant, tu n’es pas gênée, tu n’as pas honte, et tu laisses tes mains glisser contre son torse, doucement, tout en baissant un peu les yeux. Avant de reculer à ton tour.
« Mais c’est entendu comme ça. Le jour où ça ne me convient plus, tu seras le premier à le savoir. » Et tu sais quoi ? Pour le moment, tu ne parviens même pas à imaginer que ça puisse arriver un jour, parce que, tu as l’impression que tu pourrais demander bien des choses, et ça pourrait durer encore, et encore, sans que ça ne te lasse, de le laisser venir, petit à petit. De lui céder du terrain, comme tu comptes bien en conquérir. Non, vraiment, il n’a probablement pas idée d’a quel point tout ça te plait. « Je peux te demander une toute première chose ? » Que tu finis par demander, en faisant quelques pas dans la pièce. « Oublie mon âge. Efface-le. On s’en fiche. »
| | | Azur O. Davenport Mar 19 Mai - 17:24 Tu devrais t’éloigner, maintenant. Tu lui as dit la vérité (la partie que tu peux lui dire en tout cas) et tu lui as laissé entendre qu’elle aurait ce qu’elle veut. Dans l’histoire, tu lui as donné un accès direct à toi, Azur. Tu te laisses aller à lui obéir ou au moins à lui céder. Mais tu n’as pas parlé de toi. De ce que tu voulais prendre, de ce que tu es capable de réclamer ou de ce que tu as déjà envie d’avoir. Tu n’arrives pas à le faire, parce qu’elle est toujours trop jeune, trop innocente pour ça. Alors tu fais pencher la balance dans son sens en espérant que tu arriveras à te contrôler.
« Ah. Tu marmonnes quand elle vient remettre le pull sur tes épaules et s’accrochant un peu à toi au passage. Et ce qu’elle rajoute, c’est… dangereux. Je le saurai, mais qui te dit que je n’aime pas te voir avec mes habits sur le dos ? Tu souris, en tentant une pirouette maladroite, avant de la laisser retomber sur ses pieds et glisser sa main sur toi. Mais je m’en souviendrai. »
Oh ça oui, tu vas t’en souvenir, ça risque même de particulièrement te torturer dans les jours à venir. Parce qu’elle est parfaitement indécente et attirante en disant ça, en t’effleurant de la forte. Tu en as vu des filles, mais des qui te retournent la tête comme ça, d’un simple mouvement ou d’une phrase, tu n’en as probablement connu qu’une et c’est celle-ci qui t’a amené où tu en es aujourd’hui. À prendre sans futur, sans lendemain.
« Parfait. Tu murmures derrière elle quand elle accepte la porte que tu lui ouvres. Je respecterai ta volonté. »
Ça, ce n’est même pas de la drague ou de la gentillesse. S’il y a bien une chose que tu dis sans sous-entendu, sans cacher l’autre moitié c’est ça. Tout ce que tu feras, ce sera en la respectant. Même si ça te retourne la tête ou que tu finis au fond du même trou qu’il y a trois ans. Même si tu dois te rebeller contre ton Major ou tes amis. Tu le feras parce qu’elle passera avant, aussi flippant que ce soit. Tu t’apprêtes à te remettre en marche, une main sur ton épée, quand elle finit par te demander sa première volonté. Et t’es presque calme, Azur, parce que tu as trouvé comment cloisonner ton comportement. Et tu sais quoi ? Elle vient te demander immédiatement de faire exploser cette barrière de sécurité.
« Qu’est-ce que tu… Tu te demandes si elle sait, si elle a lu en toi. Je ne peux pas faire comme… Tu soupires, tu ne peux pas mentir. Je peux, mais en accepteras-tu les conséquences ? »
Clairement et honnêtement, ta voix se fait entendre. Et tu sais, tu sens qu’elle va te demander ce que tu entends par là, ou peut-être bien te claquer un ‘oui’ sans savoir. Et toi, mon vieux, t’as pas le contrôle pour la laisser te torturer plus longtemps alors tu fais deux grands pas, droit sur elle. Ta main passe dans ses cheveux, derrière sa tête et tu l’attires vers toi. Et tu l’embrasses. Sans détour, sans hésitation, sans violence. Un vrai baiser, mais que tu retiens sur la longueur. Et quand tu te recules, que tes yeux se braquent dans les siens, tu as l’air d’un chasseur en pleine traque nocturne.
« Si je te considère comme mon égale, je te prendrai des choses, moi aussi. Tu le supporteras ? Ou tu préfères revenir en arrière sur ta première demande ? »
| | | Jude Y. Bragolan Mar 19 Mai - 18:02 Tu as compris une chose, Jude. Son âge est, ou était un problème. Tu l’as intégré, à partir du moment où il a mis ça sur le tapis. Quand il a fait en sorte de te laisser deviner son âge … il s’attendait peut-être à ce que tu fasses erreur, sans doute, à ce que tu tapes quelque part dans la vingtaine le concernant, et il aurait eu l’excuse, il aurait pu te dire que tu t’étais trompé, que tu faisais fausse route. Tu commences à prévoir ses actions et réactions, vois-tu. Le problème, c’est que tu n’es pas idiote. Tu as su, à la minute où tu as posé les yeux sur lui que tu n’avais pas à faire à un garçon, mais à un homme. Bien plus jeune que ton père, oui, mais pas trop quand même. La trentaine largement dépassée. Du coup, tu refuses de laisser cette question parasiter ce qui vient de s’installer entre lui, et toi. Il a trente-cinq ans. Tu as dix-huit ans. Tu le sais. Il le sait. Mais ça n’a pas la moindre importance à tes yeux, et tu ne veux pas non plus que ça en est pour lui. Tu ne veux plus que ton âge soit un frein, tu ne veux pas que le chiffre dix-huit s’impose à lui lorsqu’il te regarde. Tu veux qu’il l’oubli. C’est ta première demande.
Et ça, ça provoque encore quelque chose de particulier, et d’intéressant chez lui. Tu l’entends bien te dire qu’il ne peut pas, mais il ne finit pas. Et puis soudainement, ça change. Et le voilà qui te parles de conséquences, et toi, tu penches la tête sur le côté pendant un instant. Tu cherches de quoi il peut bien parler, tu réfléchis à quel genre de conséquences il peut faire allusion. Comme quoi, tu vois, peut-être qu’il y a encore des choses qui t’échappent.
Et avant que tu n’aies pu poser la moindre question, voilà qu’il s’avance, qu’il t’attire, sa main passe dans tes cheveux, et avant que tu n’aies réellement eu le temps de comprendre ce qu’il fait, il vient chercher tes lèvres, il t’embrasse, longuement, et toi … tu t’y accroches Jude. Parce que, personne ne t’a embrassé comme ça avant. Parce que c’est un vrai baiser qui te fais des papillons dans le ventre, et qui rends ton corps tout chaud. Si bien que quand il recule, s’éloigne, tu n’as plus les mots, tu ne dis rien, tu restes silencieuse. Et tu comprends. Tu comprends où il voulait en venir. Il va te prendre des choses si tu le laisses faire, et tu vois, tu n’es pas assez bête pour ne pas comprendre de quoi il parle après ce baiser. « Prends-moi ce que tu veux. Je te le donne, parce que tu as dit que tu me donnerais ce je veux, je ferais la même chose. » C’est dangereux ce que tu fais, sans doute. Mais peu importe. L’envie est bien trop présente pour que tu ne laisses passer ça. Tu veux. Tu auras. Il veut. Tu donneras. « Je ne vais pas revenir en arrière. Dis-moi juste ce qui te fais si envie … » Que tu souffles, en te hissant sur la pointe des pieds pour venir seulement effleurer ses lèvres des tiennes.
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