C’est bas. Si bas. Tellement bas. C’est presque de l’acharnement, et tu fais mal, Karhlya, tu l’entends à ce cri étouffé, tu le vois à la grimace qui traverse le visage. Pourtant, tu reviens à la charge, et tu frappes, encore, tu es en train de cogner sur un homme à terre, ma grande, une chose que tu critiquais ouvertement il y a encore quelques jours … juste parce qu’il s’agissait de ton frère, au sol. Heureusement pour lui, Koenig se recroqueville, se protège, et si ton coup cogne fort, il parvient à mieux l’encaisser.

Il se met à essayer de t’empêcher de recommencer, à tenter d’attraper ton pied, et toi, c’est comme si tu avais viré folle, puisque, tu t’apprêtes à te remettre à le frapper, quand subitement tu te sens tirée en arrière, un cri résonne dans la rue, appelle ton prénom, te voilà éloignée du combat que tu as pourtant provoqué, et ton frère est là, devant toi, comme la dernière fois, il se place en protection brutale, violente et virulente. « Non j’ai … » T’as le temps de rien dire, Karhlya, parce qu’il s’élance déjà, il ramasse Laszlo par terre, le jette contre le mur, sa main se referme sur sa gorge, et il le soulève du sol, il le menace, et toi, tu sais, tu commences à le connaître. Si tu peux être mauvaise, violente, lui l’est encore plus et ses limites ne sont pas les tiennes.

Du coup, si ta rage te poussait jusqu’à présent à t’acharner sur Laszlo, voilà que tu changes de stratégie, et c’est sur Micah que tu fonds, tu viens t’accrocher à l’un de ses bras, et tu tires de toutes tes forces pour essayer de le faire reculer … en vain. Il ne bouge pas. Pas d’un pouce. La force qu’il déploie est impressionnante et subitement, tu te mets carrément à craindre pour la vie de Koenig. « Arrête, Kanaan, lâche-le, c’est bon … c’est moi qui aie commencé. Tu vas le tuer ! »

Dé pour arrêter le Micah sauvage : 7.

Micah ressert ses doigts autour de la gorge de Koenig avec un grondement animal. C’est à peine s’il écoute le début de réponse de la brune. Son choix est déjà fait, Laslzo a levé la main sur Karhlya, lui va le faire tomber plus bas que terre pour qu’il comprenne ce qu’il a fait de si mal. Qu’il ne se relève plus jamais sans se souvenir que le sol n’est jamais loin, tant que Micah reste dans son périmètre.

Le truc, c’est que Micah enragé, c’est un homme qui n’a pas de limite. Alors il resserre ses mains sur la gorge de l’homme et quand la gamine se pend à son bras il sent un éclat de colère éclater en lui. Il y en a toujours, même si les plantes de la toubib l’apaise en temps normal plutôt bien. Mais quand elle se met à lui parler, à le supplier d’arrêter c’en est trop.

« QUOI ?! »

C’est comme si ses yeux devenaient deux feux des enfers. S’il relâche tout à coup le cou de Laszlo, c’est pour se retourner vers la gamine. Et tout ça coup, il ne la reconnaît pas. Il refuse même de la considérer comme sa soeur, parce qu’il se sent… trahi.

« TU LE DÉFENDS ?! APRÈS CE QU’IL A FAIT ! »

Et le voilà à se redresser et se jeter sur elle, tout à coup. Ses mains sont lancées en avant et il percute ses épaules, avec une puissance complètement non-retenue pour la faire reculer, la secouer par la même occasion. Ce qu’il n’avait pas prévu c’est que la haine le pousse à le faire si violemment. Il n’a même pas le temps de s’en rendre compte, d’ailleurs, parce qu’il s’effondre le nez en premier contre la terre meuble, tout à coup.

Tu suffoques, Laszlo. Le monde est trouble et toi t’as déjà perdu le sens des couleurs. T’entends comme dans une bulle, tu vois Karhlya se jeter sur son monstre de frère. Tu comprends un peu qu’elle essaie de lui faire lâcher prise et toi, tu sens juste ces doigts se resserrer si fort contre ton cou que tu te dis que tu vas crever là, entre les mains de ce fou. Les étoiles dansent devant tes yeux, et t’es sur le point de perdre connaissance quand tout cesse tout à coup.

Tu tombes à genou. Et pendant quelques instants, tu ne comprends plus rien du tout. Tu respires par grandes bouffées, tu te débats, tu craches. T’as mal. Ta bouche, ta gorge et tes poumons sont en feux. Et pourtant, d’un seul coup, tu entends le hurlement de rage de Kanaan, et tu relèves la tête. T’as juste besoin de voir l’éclat fou dans ses yeux pour savoir qu’il va se retourner contre la brune. Et toi, t’es pris d’un instinct protecteur si fort que tu bondis d’un seul coup.

« La touche pas ! Que tu cries en percutant Kanaan pour le faire tomber au sol alors que tu te précipites vers Karhlya pour la rattraper avant qu’elle n’aille s’écraser dans le mur. Mon dieu… Te voilà à souffler alors que ta main ne relâche pas la jeune femme, mais que tu te retournes vers son frère. T’es un monstre… T’es pas humain putain ! C’EST TA SOEUR ! T’AS INTERDICTION DE TOUCHER A TA FAMILLE DUCON ! »

Ce n’est plus le soldat Koenig qui en a trop dans le coeur qui gueule, non, c’est Laszlo, le grand frère qui est de retour. Jamais tu ne pourras lever la main contre quelqu’un de ton sang et Kanaan, lui, l’a fait sans sourciller. Tant et si bien que tu ramènes tes yeux à Karhlya, un éclat mauvais au fond des pupilles.

« C’est vraiment ça qu’tu veux pour frère ? Un homme qui peut te frapper ? Tu t’rends compte que tu prends le mauvais parti, maintenant ?! »

Il va trop loin. Il va juste, toujours trop loin. Et tu le sais, hein, tu t’y es déjà habituée, mais ce n’est pas pour autant que tu vas le laisser faire. C’est encore une façon de le protéger, tu ne le laisseras pas commettre l’irréparable, d’autant que c’est toi, Karhlya, qui a traîné Laszlo jusqu’ici, c’est toi qui as commencé à le frapper, toi, qui a provoqué ça. Alors oui, il est tout bonnement hors de question que tu laisses Kanaan aller trop loin, si tu avais su qu’il te trouverait, qu’il viendrait, tu n’aurais jamais commencé un truc pareil, tu le sais. Du coup, tu tires sur son bras avec … l’énergie du désespoir en quelques sortes. Tu essaies de l’éloigner, de le tirer, de l’emmener, quitte à laisser Koenig en plan pour emmener ton frangin loin d’ici, là où tu pourras essayer de tempérer les choses.

Sauf que ça ne se passe pas comme prévu, ma grande, parce que Kanaan est imprévisible. Et le voilà qui, subitement, se retourne contre toi, il te hurle dessus. Il le prend particulièrement mal, en fait, probablement parce qu’il ne réfléchi pas, encore, parce qu’il interprète bien mal ton geste. Et avant que tu ne puisses répondre, il te pousse, brutalement, ses mains percutent tes épaules et tu pars en arrière dans un hoquet de surprise étrange, teinté de peine et d’incompréhension. Tu t’attends à tomber, chuter, mais tu as le temps d’apercevoir ton frère rejoindre le sol, et une main vient subitement te rattraper. Encore une fois, te voilà derrière, cachée par une silhouette plus puissante que la tienne, sauf que, retournement de situation, c’est Laszlo qui te couvre maintenant, qui s’oppose à ton propre frère pour éviter qu’il ne vienne s’en prendre à toi. Le monde à l’envers, ma grande … « Laszlo … » T’as une toute petite voix, signe que tu n’y comprends plus rien. Tu as l’air d’une enfant, là, perdue au possible. Pourtant, tes sourcils ne tardent pas à se froncer à nouveau.

« La ferme … » Que tu grognes, comme si, tu cherchais à tout prix à rester violente, méchante, à repousser cet homme, alors qu’en vérité, tu ne parviens plus à le faire, déjà. « Pousse toi. » Et tu le pousses, doucement, d’une main sur l’épaule, tu viens te placer à côté de Koenig. « Raconte pas n’importe quoi, Kanaan, je viens juste de t’empêcher de faire une grosse bêtise, tu peux pas te permettre de faire ça, et tu le sais, Saskya t’attends à la maison. » Il le sait, hein, mais tu te sens obligée de le lui rappeler. « Arrête maintenant ! Me force pas à te casser le nez à nouveau. »

Il part en avant, sans comprendre, bien trop prit dans sa colère flambant contre la jeune femme. Micah perd pied comme toujours et il dit toujours la même chose dans ces cas-là : la douleur est son seul levier de frein, parce que la douleur le rend humain. Le problème, c’est qu’il est bien trop énervé contre tout et tout le monde pour y penser et aller frapper un mur. Alors oui, il hurle, il agresse, jusqu’à se faire éjecter au sol.

« Koenig… »

Et son murmure, quand il se redresse, quand il essuie son visage un peu boueux, c’est peut-être pire que s’il avait crié. Parce que là, c’est une violence acide, dangereuse, qui s’échappe de sa bouche. Et quand il découvre que l’homme s’est placé entre Karhlya et lui, un grognement monte dans sa gorge et s’amplifie jusqu’à ce que la jeune femme apparaisse à ses côtés en parlant à nouveau.

« Tais-toi ! Qu’il claque à Karhlya, tout à coup, sans oser aller vers elle. Ne me dis pas quoi faire ! C’est moi qui dois te protéger, pas l’inverse ! C’EST MON RÔLE ! »

Et la rage semble lui faire perdre la tête, même s’il ne tente pas de revenir agresser la jeune femme. Il grogne, il écume, il recule, avance, revient à sa position de départ. Et tout d’un coup, ses yeux lâchent la brune pour aller sur l’autre homme et un doigt accusateur se pointe sur lui, avec rage :

« C’est tes conneries ça ! TU LUI AS MIS DES CONNERIES DANS LA TÊTE ! »

Tu entends ton prénom, Laszlo, mais tu n’y fais pas attention. Sans réfléchir, juste avec cet instinct qui a toujours fait de toi un bon grand frère, probablement un bon père si un jour tu as un enfant, tu te places en défense de la jeune femme. Et tu pourrais sauter à la gorge de Frei si Karhlya n’essayait pas d’intervenir, de calmer le jeu. Tu la laisses se dresser à tes côtés, mais tes yeux ne lâchent pas l’autre homme, prêt à intervenir s’il attaque encore sa soeur.

« Il ne veut rien entendre… Tu marmonnes à Karhlya. Cette histoire ne te concernait pas à la base, Karhlya, laisse-moi essayer de le calmer. »

Pourquoi tu te dresses de son côté maintenant ? T’étais seul, tu voulais le rester, mais voilà que c’est son parti à elle que tu viens prendre. Et tu vois, si tu t’apprêtes à la repousser un peu, à tenter de parler à ton tour, un doigt accusateur se pointe vers toi. Et tu comprends que tout ce dont a besoin ce type c’est d’exploser comme toi tu l’as fait.

« Arrête donc de causer, Frei, et viens donc frapper. C’est moi ton adversaire, pas elle ! À moins qu’t’ais encore peur de t’battre contre moi ! »

Et tu vois, tu n’attends pas la réponse. D’un mouvement, brusque tu repousses Karhlya hors du ring invisible et tu te jettes sur le jeune homme. Tu détends ton poing, mais au fond de toi, la tempête est moins forte alors t’hésites, un instant. C’est tout ce qu’il te faut pour louper complètement ton coup. Pour que Kanaan, en face, lâche un hurlement rauque et ne réponde à ton attaque.

La douleur éclate non pas dans ta tête quand tu le pensais. Non… Dans ton ventre. Ça te coupe le souffle, ça te fait partir en arrière et tu tombes en roulade arrière. T’as le temps de rien, même pas de vomir, que l’homme est sur toi, et là, tu ne sais juste plus. La douleur éclate partout. Ta mâchoire se met à irradier et quand dans un dernier mouvement de défense tu lèves tes mains pour te protéger, tu sens ton poignet craquer sinistrement. Ensuite… tu plonges dans un océan de douleur.

Tu vas bien réussir à le raisonner, non ? Il va bien s’arrêter. Reculer. Arrêter une bonne pour toutes ses conneries. C’est bon, cette fois, c’est plus la peine de se battre … c’est ce que tu te dis, c’était stupide, tu es déjà en train de le regretter. Sauf que c’est trop tard, ma grande, et tu dois assumer le fait que tout ça, c’est entièrement ta faute. Les conséquences, tu devras les endurer, et franchement, tu aimerais éviter que l’un ou l’autre soit trop abîmé. Paradoxal, hein, quand on sait que tu hurlais encore à pleins poumons à quel point tu voulais tuer Laszlo tout à l’heure.

Tes mots ne fonctionnent pas, pourtant. Il s’en fiche. Il veut le dessus. C’est pas ton rôle, c’est le sien, oui, tu as déjà entendu ça, mais là, voilà qu’il se met à accuser Koenig de t’avoir retourner la tête, voilà que Laszlo, lui, se remet à le provoquer et à vouloir régler ça avec lui. Et toi, tu te fais repousser en arrière, pile au moment où les deux hommes s’empoignent … et tu soupires, hein, tu viens te pincer l’arrête du nez en te disant que maintenant, tu comprends Aiji et son agacement face à de telles têtes brûlées. Quand tu penses que tu devais être comme ça, toi aussi … Ouais. Mais c’est tellement le temps d’y penser là, parce que brutalement, et presque sans surprise, Kanaan prends le dessus, il frappe, encore, et encore, et toi, tu prends si peur que tu viens t’interposer, tu te glisses entre les deux, et tu prends le coup qui arrive à la place de Koenig. Et tu sais quoi ? Ça fait mal. Tu le sens passer, hein, et tu te rends compte que ton frère n’y va vraiment pas de main morte quand tu sens son poing venir s’écraser dans ton estomac, et que tu te plies en deux l’espace d’un instant, avant de te redresser, grimaçante et le souffle coupé. « ARRÊTE PUTAIN ! JE T’INTERDIS DE LE TOUCHER ! » Il va finir par le tuer, et ça t’enrages. Parce que, ce n’est pas ce que tu veux, loin de là. Et tu refuses catégoriquement qu’il continue. « VA T’EN ! » Tu hurles. Tu ordonnes. Et tu finis par te jeter sur ton frère, comme une furie, tu plonges en avant pour le projeter au sol et ton poing vient s’écraser sur sa mâchoire avant que tu ne te dégages, que tu recules, que tu reviennes te placer devant Laszlo dans une posture aussi défensive qu’agressive. « CASSE TOI. »

Se mettre entre deux : 8, ça se passe mal.
Dégâts suite à ça : 9, ça fait mal.
Attaquer Kanaan : 3.

Les coups partent, fusent et si Koenig tente vaguement quelque chose, Micah le contre sans souci, sans même prendre peur pour lui-même et le corps de Kanaan. La rage est si forte qu’il ne peut plus rien faire, juste frapper pour laisser ensuite la pression redescendre. Et il ne sait pas si ce con l’a compris mais il a vu quelque chose dans ses yeux. Comme s’il s’était résigné.

Alors oui, il y va sans se retenir, sans penser, sans douter. Cette fois-ci ce n’est que la force brute de Micah et rien d’autre. Il le plie en deux d’un coup de poing et puis ses bras se mettent à se déchainer sans s’arrêter. Et s’il sent les os de Koenig craquer sous ses poings, Micah ne lâche rien, sans un bruit, sans un cri, il le réduit en bouilli.

Il est si enragé qu’il ne comprend que trop tard que Karhlya s’est interposée et qu’il l’a touché. Il grogne tout à coup et quand elle se met à hurler, il essaie de s’en débarrasser de la repousser. Il ne comprends plus rien, mais tout à coup, voilà que la brune devient son ennemie au son tour et elle se jette sur lui. Et Micah panique, réagit par instinct, il l’attrape, la pousse et quand il se jette sur elle, prêt à la frapper aussi fort que sur Laszlo, son visage se fige. Si Micah reste sous le projecteur, l’expression écoeurée sur son visage est celle de Fahim. Et c’est l’arabe qui l’arrête, qui dévie son poing vers le mur.

« Fuis ! »

Tu vas peut-être bien mourir aujourd’hui, Laszlo. Peut-être ouais… Parce que là, sous les poings de Kanaan, tu commences à ne plus rien ressentir. Juste de la douleur, qui te fait oublier qui tu es, ce que tu faisais dans cette rue. Et alors que tu t’encaisse un sale coup sur la pomette droite, tu te rends compte que tu n’sais même plus pourquoi tu te bas. Pour qui, surtout. Tu ne veux plus calmer ta colère, tu ne cherches pas à prouver ta force. Tu t’es interposé pour Karhlya, parce qu’elle te rappelle tes soeurs. Elle a la fougue de Sage, la beauté de Vega, la douceur de Gaby. Et tu ne peux juste pas l’abandonner face à la violence de cet homme, même si c’est son frère, son problème dans le fond.

Et d’un seul coup les coups cessent et t’entends sa voix rageuse. Tu n’arrives pas à relever les yeux vers elle, t’es juste sans souffle, sur le sol, et quand tu t’appuies sur tes bras pour te relever, la douleur dans ton bras et si violente que tu vomis. T’as presque rien manger, t’as juste de la bile et du sang à recracher et ça aussi ça te fait mal. Ca brule. Ca t’écoeure.

Pourtant que la jeune femme t’intime de partir, deux fois, tu sens une vague d’angoisse monter en toi. La même que si quelqu’un d’important allait mourir sous tes yeux. Ca te trenscande, l’adrénaline éclate de partout en toi et d’un seul coup, tu te relèves. Tu ne penses à rien, tu vois juste ce montre de Frei, le visage déchiré, le poing levé sur elle. Et tu ne réfléchis plus. Tu paniques, ton instinct protecteur remplace chaque miette de colère qu’il reste.

« NON KARHLYA ! »

Tu ne sais pas pourquoi Kanaan dévie son poing au dernière moment mais tu t’en sers. Puisque tu comprends bien que la jeune femme va s’enrager sur tu frappes sont frère, tu ne fais que le percuter de l’épaule, l’envoyer valser plus loin. Et toi, tu ne réfléchis plus. T’es bras s'enroulent autour de la taille de ta collègue, tu l’attires à toi, et dans un mouvement vif tu fais plusieurs pas immense en arrière, sans la lâcher.

« Ca va ? Tu vas bien ?! Ta voix est paniqué, du sang dégouline toujours un peu de ton visage et de ta bouche, mais c’est pour elle que tu trembles. Comment on l’arrête ton frère ? C’est bon, on en tous assez morflé ! Et tu relèves les yeux vers Kanaan, sans lâcher la brune, parce que s’il doit se jeter sur elle encore, alors c’est toi qui la protégera. Ecoute, Kanaan, c’est bon ! Arrête ! Ta soeur mérite pas de t’voir dans un tel état pour un con comme moi. ARRÊTE ! »

Tu essaies. Tu veux vraiment réparer … tu essaies de retenir Kanaan, de l’empêcher de faire plus mal encore qu’il ne l’a déjà fait. Tu essaies de t’interposer, même si tu prends des coups, même si ça fait mal, même si ça te laissera un beau bleu sur l’abdomen, tu te mets au milieu, tu fais en sorte que ça ne dégénère pas bien plus que ça ne le devrait, pour si peu, finalement, et tu regrettes, bon sang, tu t’en veux, tu n’as pas le temps d’y penser plus que ça, mais tu sais que tu vas te sentir coupable durant des jours, des semaines, des mois, même. Mais en attendant, tu hurles à Koenig de partir, de s’en aller, qu’il rentre chez lui, maintenant, tu peux te débrouiller avec Kanaan, du moins, tu l’imagines. Même s’il est réellement en rage, qu’il ne semble même plus faire la part des choses, tu as vu le changement dans son regard, tu as entendu l’accent dans sa voix, tu ne peux pas t’empêcher de te dire que c’est possible …

Mais derrière toi, Karhlya, Koenig ne semble pas décidé à partir. Il reste, et puis, il se redresse, vient jusqu’à toi dans un cri, t’attrape par la taille et te soulèves du sol avant de reculer, de t’éloigner de Kanaan. Il s’inquiète pour toi … et c’est le monde à l’envers, ma fille, parce que, tu étais décidée à lui frapper dessus de toutes tes forces tout à l’heure. Alors, tu te tournes, un peu … tu l’observes. Il est dans un sale état, couvert de sang. De bleus qui se forment déjà. « Je … j’en sais rien. » C’est bien le problème. Tu n’as pas spécialement envie de continuer à le cogner, tu ne veux pas le frapper, l’abîmer, mais en même temps, le raisonner ne sert à rien quand il est enragé à ce point.

Tu trembles. Ton corps entier est maintenant secoué de tremblement. « Kanaan ça suffit, s’il te plait … on arrête maintenant. Il a compris, stop ! » Tu n’es même pas sûre de ce que tu fais, les tremblements font sauter ta voix, mais, tu finis par souffler un grand coup, et délicatement, tu retires les mains de Koenig de ta taille, tu les détaches, et puis tu les relâches pour faire un pas en avant, et puis un autre, tu lèves les mains en l’air, tu montres patte blanche. « Regarde, c’est terminé, j’ai plus envie de te frapper grand frère alors … s’il te plait, viens là. » Tu lui tends les bras, probablement un peu mal à l’aise. « Kanaan … aller. C’est fini. »