Extrait de la réponse de Hope ... ; Un éclair. Puissant, vient illuminer le ciel. Et tu te dresses de toute ta hauteur, de tes 15 mètres devant la porte de Trost. Tu concentres toute ta volonté pour utiliser ta capacité de durcissement. Tes poings se cristallisent, et après avoir poussé un cri de rage, tu frappes le mur. Une fois. Deux fois. Trois fois. La porte n’est désormais plus qu’un trou béant. Tu empoignes les morceaux restants et commences à les balancer dans le district. Aussi bien pour élargir la porte pour les titans que pour faire plus de dégâts. Tu ne penses à rien. Hormis ta mission. Et ton frère. Alors tu évites le morceau de l’artère principal où tu l’as laissé planté derrière toi… Et tu te mets en devoir d’écraser des soldats qui se trouvent à tes pieds. Tu te laisses encore quelques minutes avant de disparaître. Tu te laisses quelques minutes, le temps que les autres titans n’apparaissent à ta suite…

AEDAN
Cain.
Hope.
Kaelyne.
Erin.
Tobias.
Raven.

Un automatisme. Tout ce que tu vois, c’est le banc qui arrive, porté bien trop maladroitement à ton goût, tu vois que sa tête est au même niveau, que la collision est inévitable si elle ne bouge pas … alors tu décides de réagir, tu la tires vers toi, et tu te rends à peine compte de ce que tu fais, lorsque tu enroules ton bras autour d’elle tout en pestant contre ces idiots qui ne regardent même pas où ils vont avec leurs bancs à la noix. Le truc, c’est qu’un peu trop vite, sans doute, tu reviens à la réalité en soupirant, et tu te vois, planté au milieu de la foule avec Erin dans les bras. Tu n’as même pas la présence d’esprit de la lâcher immédiatement … non, tu te contentes de rester figé comme le crétin que tu es, et quand elle te parle, tu te contentes d’attraper sa main, et tu sors du tumulte de la foule pour l’entraîner avec toi, sans un mot. Tu te faufiles dans l’une de ces ruelles, de celles dont tu te sers aussi à Karanes pour aller plus vite. Tu t’es mis en tête de l’emmener à la Garnison … tu ne sais pas pourquoi, c’est juste que tu y allais, de toute façon. Tu aurais dû la lâcher, la fuir. C’est ce que tu fais tout le temps, tu ne sais pas pourquoi tu agis subitement de façon si différente. Peut-être que tu sens … tu n’en sais rien. Toujours est-il que lorsque l’éclair traverse le ciel, tu t’arrêtes subitement. Ton cœur a raté un battement, Cain, parce que tu sais mieux que quiconque ce qui se passe, et c’est sans réfléchir que tu fonces droit devant, en courant cette fois. « Reste près de moi, surtout ! » Que tu lances à Erin, le regard bien sombre désormais.

Mais quelle bêtise tu fais, Cain de l’emmener avec toi. Ce n’était pas le jour pour avoir envie de la rapprocher de toi, parce qu’au moment où tu vois le mur, les fumées, tu vois cet énorme rocher qui percute le toit du bâtiment à ta droite, et une partie de la toiture qui s’effondre. Les tuiles. Les poutres. Les gravats. Et toi, tu as le même réflexe que pour le banc, tu l’attires à toi, et cette fois, tu la sers dans tes bras, contre toi, tu te mets dos au bâtiment, à tout ce qui vous tombe dessus, et quand tu t’écroules avec elle au sol, abattu par le poids d’une lourde poutre, tu es le seul à sentir la douleur de tes os qui se brisent. Le pire. C’est que quand tu ouvres les yeux, c’est pour la regarder elle, allongée au sol, sous toi. Tes bras sont de chaque côté de son visage, et tu tiens bon, pour ne pas te laisser écraser, avec elle, sous le poids qui pèse sur ton dos. « Erin … tu n’es pas blessée ? » C’est tout ce qui t’importes, d’ailleurs, tu tentes déjà de te redresser, parce qu’elle est bloquée sous toi, mais … c’est bien trop lourd. Bien trop lourd pour un être humain. Tu as beau y mettre tout ce que tu as de force, c’est impossible, plus tu forces, plus tu t’affaiblis, si tu continues de t’acharner, tu vas lâcher, et elle sera écrasée elle aussi. Et ça, c’est hors de question. « Ecoute moi … je suis désolé pour tout, Erin. » T’as une solution. Une seule. Une solution qui ne te plait pas, la solution qui va tout briser. T’as pas le choix Cain, soit tu la laisses mourir, soit elle voit ce que le monde à fait de toi. Tu pourrais presque lui avouer que tu l’aimes, là maintenant … si seulement tu n’étais pas quasiment certain qu’elle te rejettera, après ce que va faire. « Tu iras bien. » Et tu finis par lever une tes mains, tu viens mordre dedans de toutes tes forces … et le deuxième éclair de la soirée te frappes alors que tu te redresses, te débarrassant avec facilité des gravats sur ton dos. Treize mètres de hauteur, moins parce que te voilà à genoux devant elle, à la regarder, pendant de longues minutes, avant de te redresser et de te mettre à courir droit vers le mur. Tu la vois, elle continue, elle balancer des rochers, elle tue, elle écrase, elle brise tout sur son passage et toi, sans réfléchir, tu cours vers elle et tu te jettes littéralement dessus pour l’emporter au sol avec toi. Elle t’a forcé à le faire. Elle vient de tout briser. Tu ne la laisseras pas continuer, Cain.

Tu balayes tout ce qui se trouves sur ton passage. Tout. Tu balances des pierres dans toutes les directions, exceptées celle où tu penses trouver ton frère. Tu fracasses les maisons, tu balayes les canons. Tu es dans ta colère, dans ta rage de ces êtres humains qui ont fait de toi ce que tu es actuellement. Cet être maudit, obligé de devoir mentir, obligé de devoir se cacher pour vivre. Obligé d’accomplir son destin pour pouvoir enfin revenir chez elle, pour pouvoir garder ses frères sains et saufs… Alors tu ne réfléchis pas. Tu ne penses qu’à eux. Par ton sacrifice, tu vas leur permettre de ne pas avoir à se salir les mains. C’est mieux ainsi.

Et c’est là que tu les entends. Ces bruits de pas. Les titans entrent. Tu arrêtes tes lancées pour fixer un regard sur eux. Un, deux, trois… Les voilà par dizaine. Tu souris. Ton travail est maintenant achevé. Tu vas pouvoir disparaître… Et aller retrouver Ekaitz. S’il accepte de te voir… Et pourtant Hope, tu n’aurais pas dû détourner ton attention. Tu n’aurais pas dû penser à lui à cet instant précis. Il est ta faiblesse, tu le sais…

Un éclair. Sur ta gauche. Tu détourne la tête pour voir - trop tard - ce shifter approcher. Et tu as bien dit shifter oui, car tu ne peux te méprendre sur ce que tu as vu. Et cela fait naître en toi des doutes. Des peurs. Si sur le moment tu crois qu’Ekaitz s’est transformé… Tu finis par te rendre compte que ce n’est pas la cas, à ton grand soulagement… Mais cela n’empêche pas moin que tu as des problèmes. De sérieux problèmes. Tu n’as pas le temps de te cristalliser. Tu n’as pas le temps de te mettre en position de combat. Le voilà qui te percute de plein fouet. Et tu roules Hope. Tu roules roules avec lui accroché à ta taille. Mais ce n’est absolument pas tes plans. Shifter ou non, tu es bien décidée à disparaître malgré les questionnements que ce connard à faire naître en toi.

Alors tu poses tes deux pieds sur lui et le repousses de toutes tes forces, l'éjectant sur un bâtiment tandis que tu te redresses et que tu pousses un nouvel hurlement. Puis tu recules afin de te caser dans un endroit où tu peux sortir. Tu laisses la fumée s’échapper du corps du titan, et tu t’échappes, profitant de la fumée pour filer. Non sans avoir jeté un dernier regard mauvais à ce shifter qui s’est mis au travers de ton chemin. Tu le retrouveras…. Et tu lui feras payer.

Ton père a râlé ce matin quand tu lui as dit que tu ne profiterais pas, cette année encore, du festival. Tu aimais bien y aller, petite, pourtant. Après la mort de ta maman, tu as mis des années à oser y remettre les pieds. Et puis, dès que tu es entrée dans l’armée, tu as cessé d’y aller comme touriste, mais tu as pris l’habitude d’être là en tant que soigneur. Que ce soit pour les bobos des enfants qui courent trop vite, les malaises des citoyens quand la foule est trop dense ou les soldats de la garnison qui se font blesser au cours de la journée par des gens ivres ou des bagarres à séparer. On te connait pour ça, tu as même ton petit laissé passer pour que personne ne te pose de question quand tu te promènes sur les toits ou dans le QG de la garnison.

T’es justement en train de finir de soigner le bobo d’une petite fille qui est tombée quand il y a ce foutu éclair. Et si tout le monde réagit avec terreur, si des hurlements se mettent à déchirer le calme qu’a provoqué l’éclat, toi, Kaelyne, tu réagis avec une froideur qui ferait sourire de plaisir ton Major. Tu repousses l’enfant et sa mère à l’abri d’un porche, et avec un sourire encourageant tu déclenches le grappin et tu te hisses sur le toit.

Et tu sais quoi ? Il y a un deuxième éclair pile à ta réception. À un tel point que tu manques de tomber en arrière de surprise. Non pas 1 titan, mais 2. Et tu ne comprends pas ce qu’il se passe parce que le masculin attaque l’autre et toi… toi t’es juste une spectatrice d’un combat de colosse. Et tu sais, Kaelyne, tu entends le Major et le Lieutenant te dirent tous les deux qu’un soigneur ne doit pas aller au front. Mais tu sais aussi qu’il n’y a presque aucun médecin de guerre parmi les soldats aujourd’hui.

Tu fonces, sans plus attendre c’est vers l’avant que tu avances, en zigzaguant entrent les jets de pierre. Tu es obligée d’ignorer les maisons qui s’effondrent, d’éviter de voir les premiers blessés qui gisent. Et c’est quand tu es à 50m du combat de titans que tu t’arrêtes enfin. Que faire ? Il faut… des soldats et de l’équipement. Il faut se battre. Il faut…

Tu te jettes dans le vide pour tomber prêt d’une jeune femme, qui semble avoir été épargnée miraculeusement par les chutes de pierre. Tu la secoues et l’aides à s’asseoir :

« Vous allez bien ? Vous avez vu quelque chose ? Je suis soldat-médecin, il ne faut pas que les civils restent ici, mademoiselle ! »

Je ne sais plus trop ce qui se passe quand Cain m’attrape la main, en m’entrainant dans les rues. Il a l’air si sérieux, que je n’ose même pas dire quoique ce soit. Puis, il y a cet éclair, qui illumine ce ciel si bleu. Et Cain, lui, se met alors à courir. « Reste près de moi, surtout ! » Je ne comprends plus rien. Il semble si inquiet. Sombre. Il sait quelque chose que je ne sais pas. « Cain ? Qu’est ce qui se passe ? » Il ne répond pas, continuant à nous faire courir. Déterminé. Ce n’est plus le type hésitant qui ne semblait pas savoir comment me parler. C’est le chaos autour de nous. Je vois un rocher voler dans notre direction. Il frappe un mur, l’abattant sur nous. J’ai le réflexe de vouloir utiliser mon équipement, mais mes mains ne rencontre que le vide. C’est finalement Cain qui réagit avant moi. Une nouvelle fois je me retrouve dans ses bras avant que mon dos ne percute lourdement sur le dos. Mais en dehors de quelques hématomes, j’irais bien. Pas lui. J’ecarquille les yeux en voyant la poutre qui est tombé sur son dos. Pourtant, il tient bon, me protégeant de son corps, en appuie sur ses bras. « Erin … tu n’es pas blessée ? » « Tu te fous de moi ? Faut qu’on te dégage de là. Tu vas pas tenir comme ça ! » Je panique, ne voyant aucune solution se profiler devant nous. Merde ! Je ne pouvais pas rester sans rien faire. « Ecoute moi … je suis désolé pour tout, Erin. » Mais qu’est ce qu’il raconte celui-là encore. De quoi il pouvait bien s’excuser ? Il s’est tout bonnement sacrifier pour me protéger ce crétin ! « Tu iras bien. » Et là, je ne comprend plus rien. Je vois sa main se lever, ses dents mordre dedans. « Cain ! » Puis un nouvel éclair. Cain n’est plus là, à la place, ce tiens un nouveau titan. Je suis incapable de bouger alors que son regard croise le mien. Il reste là ne bouge pas, me fixant. Avec un regard qui me rappelle celui de cet homme trop séduisant au regard de chien battu. Mais non, ce n’était pas possible. Cain ne pouvait pas… Non…

Puis il s’élance, percutant alors l’autre titan qui vient de tout détruire. Je les vois rouler, toujours incapable de réagir. Incapable de comprendre ce que je dois faire. Je ne vois même pas cette femme tomber à mes côtés. « Vous allez bien ? Vous avez vu quelque chose ? Je suis soldat-médecin, il ne faut pas que les civils restent ici, mademoiselle ! » Je tourne la tête vers elle, ne voyant qu’une chose son équipement. Je me redresse alors, me mettant debout. Je n’ai rien. Cain s’en est assuré. « Je suis pas une civile. Me faut un équipement. » Je regarde rapidement ma si jolie robe. J’ai perdu aussi celles pour mes soeurs dans l’histoire, mon sac git certainement dans un coin. J’arrache alors le bas de ma robe, pour faciliter mes mouvements. Le premier titan vient de repousser le deuxième. Cain. Un cri s’étrangle dans ma gorge. Il faut que je m’approche de lui. « Donnez-moi votre équipement. » dis-je à la jeune femme, sans même prendre la peine de la regarder. Comme si mes ordres avaient le moindre pouvoir.

Comme tous les ans, j’étais de garde pendant le festival, cela ne me gênait pas vraiment parce que finalement, même si nous étions de surveillance, nous pouvions également profiter des festivités. Et puis Judith était très occupée, car c’était un jour, où elle pouvait gagner plus d’argent avec son violon, alors je n’avais pas vraiment quelqu’un pour profiter du festival. Evidemment à cet instant je pensais à Raven, je me demandais ce qui se passerait si nous étions allés ensemble au festival pour nous amuser. Non je ne devais pas penser à ça, c’était  un terrain dangereux que de penser à la belle brune autrement que dans le cadre du travail, là justement on y était j’avais répartis mon équipe dans la ville par binôme, mais j’avais dû séparer Raven et Dylan, pas parce que je le voulais, mais parce qu’on avait eut besoin des services de la jeune mécanicienne pour une réparation rapide. Alors je marchais dans les rue avec la brune.

Nous marchions en silence observant la foule qui s’amusait et pour le moment nous n’avions pas eut à réprimander qui que ce soit, il semblait que tout le monde profite pleinement des festivités et qu’il n’y ai pour le moment aucun débordement. Mais alors que j’allais lui proposer de faire une pause, d’aller boire un verre puisque tout était calme, mais c’est là qu’un éclair me fit me stopper dans cette petite rue, sans hésiter moi qui évitait les contacts physique avec elle, je lui saisis délicatement le poignet. Merde Sans attendre je me mis à courir en la traînant derrière moi alors qu’une pierre énorme atterrit dans la maison qui était juste à côté de nous. Je me retournais et pris son visage entre mes mains pour m’assurer. Tu vas bien ? Je m’assurais qu’elle allait bien puis repris ma route, évitant les gens qui paniquaient et les débris qui tombaient autour de nous. On croisa alors un soldat de la garnison, il tentait de rassurer une vieille dame, il ne vit pas le rocher arriver, il ne réussit pas à l’éviter et s’il survécut son bras lui avait un angle plus que bizarre.

Je levais les yeux, hallucinant en voyant qu’un deuxième titans avaient rejoint le premier. Mais c’est quoi ce délire. Je tirais toujours Raven et m’approchait du blessé, je ne pouvais pas le laisser là. De mon autre main, je l’aidais à se relever. Je me retrouvais donc à soutenir le blessé et à tracter Raven. Allons à la caserne. J’essayais de quitter les petites ruelles pour rejoindre la rue principale. Et au détour d’une rue, c’est là que je tombais sur Erin, elle discutait avec une jeune jeune. Je m’approchais rapidement d’elle. Erin ! Tout va bien ?

Ma théorie était simple, la caporal trouvait le moindre prétexte pour éloigner Dylan et rester seul avec moi. Enfin, d’un autre côté, si j’arrivais à le faire danser, ça pourrait valoir le coup. Mais tout ce que je gagnais pour le moment, c’était un verre. C’était toujours ça de pris. Sauf qu’un éclair tonna brusquement. Lightwood attrapa alors mon poignet. « Bah alors caporal on a peur de l’ora... » Sauf que non, c’était pas de l’orage. Ce bruit. C’était le mur. « Merde » Il m’otait les mots de la bouche. Sans me lâcher, il se mis à courir, m’obligeant à le suivre. Sur le coup, je trouve rien à dire alors que les gravats volent autour de nous. Une tombe sur une maison proche de nous. Un peu plus, et nous disparissions avec. Le caporal s’arrête alors un, entourant mon visage entre ses mains. « Tu vas bien ? » Je vois une réelle inquiétude dans son regard. Pourtant, j’ouvre toujours ma grande bouche « Au petits oignons ! J’ai toujours rêver d’être balader par mon caporal préféré en évitant des gros cailloux. » D’un autre côté, à questio idiote, réponse idiote.

Il continua à me tirer, faisant peu de cas de mon commentaire alors que nous nous arretâmes auprès d’un de nos compagnons. Je n’étais pas sûre qu’il puisse avoir de nouveau l’usage total de son bras un jour. Mais au moins, il était vivant. Mon regard se leva de nouveau quand un deuxième éclair jaillit de nulle part. Et sous mes yeux, je vis un titan se jeter sur un autre. Je n’avais pas vu beaucoup de titans dans ma vie, surtout de si près, mais je savais que ce n’était pas une attitude normal. « Mais c’est quoi ce délire. » Voilà qui formulais aussi ma pensée.

Toujours sans lacher mon poignet, Lightwood entreprit d’aider le soldat de la garnison. « Vous savez que si on met à deux pour le tenir, on ira plus vite. » « Allons à la caserne. » Visiblement, il était devenu sourd en plus. Ou alors il ne voulait pas m’écouter. « Non, vous allez continuer à me tirer dérrière vous. Super ! J’étais pas au courant que j’étais devenu un doudou grandeur nature. C’était donc ça ce changement dans le miroir ce matin. » Nous quittâmes les ruelles pour atteindre l’avenue principal. C’est là que nous tombâmes sur deux femmes. L’une était facilement identifiable avec son équipement. La deuxième par contre, avait l’air d’une furie dans sa robe déchiré. Lightwood s’arrêta pour elle. « Erin ! Tout va bien ? » Mais fallait qu’il arrête avec cette question. « Ya deux titans qui se battent, personne ne va bien ! » L’annonce de son prénom me fit tilter. Erin Mahon, membre de l’exploration. C’est que je connaissais pas mal de leur nom à force d’aller voir mon cousin pour les sorties de l’exploration. Je dégageais finalement mon poignet de sa main. Maintenant que nous ne courrions plus, je pouvais peut-être redevenir humaine. Je vins de l’autre côté de notre camarade au bras tordu, le faisant doucement s’asseoir. « Il va lui falloir des soins. Il pisse le sang. » J’entrepris alors de défaire son équipement tridimentionnel. Sans son bras, il ne pourrait pas l’utiliser de toute manière et en plus, il vallait mieux l’alléger si nous devions le porter.

Tu viens littéralement de faire quelque chose de … de grave, et surtout, d’indélébile. Tu ne pourras jamais rattraper ça, Cain, c’est terminé. Fuir Erin, et garder de la distance entre vous, c’était quelque chose que tu savais faire, et surtout, que tu pouvais faire. Tant que tu le décidais, tu restais loin, c’était aussi simple que ça, du moins, ça l’avait été jusqu’à très récemment. Tu étais faible à l’intérieur, Cain. Incapable de te tenir à une simple résolution, c’est bien pour ça que parfois, tu l’avais observée de loin, pour ça que certains soirs, tu étais passé devant chez elle en espérant l’apercevoir. Tu pouvais le faire, parce que tu le décidais, et aussi fou que ça puisse paraître, toi, tu avais un certain contrôle sur ta décision. Aujourd’hui, tu l’avais perdu. Tu venais de lui montrer ta vraie nature … tu venais de lui apparaitre sous ta forme la plus terrible, et tu sais quoi, tu n’avais pas su rester sous son regard plus d’une minute entière avant de fuir. Tu avais lu l’incompréhension et la peur dans ses yeux, et ton corps humain en demi sommeil dans la nuque de ton titan avait souffert le martyr. Du coup, tu t’étais contenté de te jeter sur elle, ce titan dont tu ignorais l’identité. C’était la première fois depuis de longues, si longues années que tu reprenais cette forme, autant dire que la sensation ne t’avait pas manqué.

Et alors que tu la propulses au sol, elle se débat, elle te repousse, mieux, Cain, elle te balance littéralement à plusieurs mètres de là, et tu passes à travers un bâtiment. Il te faut une minute environ pour te remettre debout, et lentement, tu reviens vers elle. Son corps est au sol, il fume, et tu comprends qu’elle l’a abandonné là pour fuir. Du coup, en voyant que les soldats s’organisent déjà, tu soulèves sa carcasse du sol pour la projeter sur la voie qu’a créer cette femelle … son corps ne fera pas barrage aux titans qui entrent déjà, mais c’est comme ça que tu gagnes du temps pour sortir à ton tour de là, et pour te faufiler à nouveau à l’intérieur, pour finalement, te laisses glisser contre un mur un instant. La régénération a fait son travail. Tu ne sens plus tes os brisés, ton corps est de nouveau en état, du coup, tu te lèves, et tu retournes dans la rue dans laquelle tu as laissé Erin, non loin de la Caserne d’ailleurs. Et tu sais quoi ? Elle est toujours là. Debout. Entière. Elle n’est plus seule. Et si tu fais quelques pas en avant … tu finis cependant par t’arrêter, et tu l’observes, de loin, parce que maintenant, tu sais qu’elle sait. Et tu sais que jamais elle n’aimera un monstre tel que toi. C’est après plusieurs longues secondes que tu souffles. « Elle a disparue. » Que tu lances. « Par contre ça grouille à l’entrée … j’a-- … Personne n’a réussi à les empêcher d’entrer. »

T’es en rage Hope. Et encore tu trouves que ce mot est bien trop faible pour ce que tu ressens. Tu n’es qu’un torrent de haine et de fureur. Ton plan si parfait, si millimétré n’a été qu’une suite d’obstacles. D’abord Ekaitz qui te suit partout et qui t’obliges à le fuir, ensuite ce shifter qui apparaît et qui défend les humains et enfin ce minuscule début de bagarre qui fait que tu as eu peur de ne pouvoir t’échapper comme prévu. On t’en a parlé dans ton village pourtant. On t’a dit que des shifters tenant pour les humains vivent entre ces murs. On t’a pas dit combien. On t’a pas dit pourquoi. Par contre on t’a dit que t’aurais à les massacrer. Mais toi là, c’est pas vraiment le plan que t’as en tête de massacrer du shifter. Tout simplement parce que tu pensais qu’ils restaient sagement près du roi. Parce que tu pensais qu’ils n’étaient là qu’en ultime recours. Pour ça que Jahan est au centre d’ailleurs. Pour les trouver. Mais il faut croire que tu t’es trompée.

Alors tu files dans les rues avec ton équipement, tu profites de la cohue, de la panique pour filer à l’exact opposé de l’endroit où tu as laissé ton corps de titan. Ton visage de glace a bien vite remplacé le masque de rage qui s’y tenait il y a quelques secondes encore. Tu ne dois en aucun cas laisser passer tes émotions. Tu dois ressortir la caporal du placard et exterminer les titans comme si tu étais en mission hors des murs. Et donc t’avances, tu gueules au civils de s’écarter. De pas paniquer. Que tu vas les couvrir, blabla. Tu vomis tes paroles tout en cherchant un semblant d’escouade. Parce qu’il faut pas que tu fasses cavalier seul, bien que t’es absolument pas envie de te traîner des mollassons pareils derrière toi.

S’il y a bien aussi une raison pour laquelle tu dois faire ton devoir, en plus de faire semblant de t’inquiéter de ces foutus humains, c’est aussi pour protéger ton frère. Tu ne sais où il est et cela t’inquiètes, bien que tu sois ravie de constater qu’il ne se soit pas transformer. Tu finis par remarquer un ensemble de soldats au sol, et avec un lourd soupir, tu te décides de t’en approcher. Après tout faut bien que tu te choisisses une bande de pignoufs quelque part, la première fera l’affaire. Et si t’en perds quelques uns dans le tas ça sera pas trop grave. Tes grappins se lances juste à côté de leurs têtes, et tu viens te poster sur le rare toit qui a survécut à l’averse de pierres. « Mahon. » Tu inclines la tête en reconnaissant le soldat de l’équipe d’Aédès avant de commencer à organiser ce merdier. Tu penses connaître une autre des jeunes femmes mais impossible de remettre le doigt dessus.

« Vous. » Dis-tu en pointant de ta lame le nouvel arrivant qui balbutie tu ne sais quelle bêtise et qui se tient en retrait. « Prenez moi l’équipement de ce soldat, il ne risque plus d’en avoir besoin. » L’un des soldats rouge est d’ailleurs en train de l’en débarrasser. « Et vous… Le médecin. » Tu jettes un regard sur la porte. « Donnez votre équipement à Mahon. On vous en trouvera un autre en cours de route. » Après avoir vérifié qu’aucun titan ne venait vers vous, tu les regardes à nouveau. « Le médecin là. On va vous escorter. Prenez ce soldat avec vous. Pas de temps à perdre en bavardages inutiles. » Et tu te tournes enfin vers les deux derniers membres de ta troupe. « Et vous les tourtereaux je suppose que c’est votre première. Je sais pas si vous me serez d’une grande utilité mais vu que vous êtes dans le coin je vais faire avec. » Tu te fais menaçante. « Le premier qui s’enfuit je le découpe en rondelles moi-même c’est clair? Maintenant j’en veux deux sur les toits. Mahon allez-y avec votre copain. Et vous deux de la garnison au sol, vérifiez que personne ne reste dans un coin. Exécution. » Et tu t’envoles vers un nouveau toit un peu plus loin pour suivre les mouvements des titans sans attendre la moindre réponse.

Eh beh, te voilà prise de court Kaelyne. La jeune femme que tu pensais être une civile est une soldate et elle pose les mains sur ton équipement. Et tu lui repousses ses doigts en fronçant les yeux avant de te sortir de sa proximité directe. Personne ne te retirera ton équipement, c’est l’une des promesses faites au Major dès tes premières semaines sous ses ordres. Personne ne touche à l’équipement d’un médecin.

Et pendant quelques longues secondes, des gens débarquent et toi tu ne fais que regarder leurs états. Personne ne semble en danger, tu ne vois que quelques griffures et la fatigue d’un homme parle d’une voix sombre. Ça, et un blessé qui arrive avec un duo. Ça et une femme qui arrive pour cracher des ordres qui te font lever un sourcil surpris. De visu, tu sais qu’elle est Caporal, et pourtant, Kaelyne, tu as déjà du mal à obéir à Aedan Stellaa, alors tu ne te plies pas.

« Si on trouve une infirmerie, je pourrai te faire de quoi te redonner des forces. Si tu en vois, préviens-moi, je n’en aurai que pour quelques minutes. Tu as lâché ça, calmement, à Caïn, avant de te tourner vers la Caporale. Non, madame. Même pas soldat, même pas son rang, tu te rebelles direct. On ne retire pas l’équipement d’un médecin, et si vous cherchez à me le prendre de force, je serai dans l’obligation de me défendre. Si je meurs, vous n’avez plus personne pour vous remettre sur pied, calmez-vous et vous comprendrez ce que je vous dis. »

Tu n’es pas violente, pas froide, juste calme à un point qui pourrait peut-être sembler étrangement. Le truc c’est que tu as bouffé de la pression et des coups de sangs pendant 4 ans, Kaelyne, ce n’est pas maintenant que tu vas craquer. À la place, tu vas vers l’homme blessé, tu ne lui laisses pas le temps de comprendre que tu récupères ta veste du bataillon pour venir maintenir fermement son bras cassé contre son torse et lui bloquer tout mouvement.

« Toi, tu n’y retournes pas. Dès qu’on est en sécurité, je m’occupe de la douleur. Tu te tournes vers les hommes du groupe, alors que la Caporale disparaît vers les toits. Je n’aurais pas la force de le porter, veuillez le mettre sur un toit, je me charge du reste. S’il vous plaît, faites-moi signe quand vous êtes touchés, ne venez pas vers moi. Je me déplacerai, je sais ce que je fais. Courage, nous sommes capables de tenir jusqu'aux renforts ! »

Et tu attends que quelqu’un veuille bien monter l’homme pour le suivre vers les toits. Et une fois à ses côtés, tu lui fais boire un antidouleur liquide, en petite quantité. Malheureusement, le reste ce sera pour renvoyer les autres au combat.