Attack on Titan
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[TERMINE] La mauvaise herbe n'est jamais qu'une plante mal aimée. (Aedan)
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
+ MESSAGES : 48
Kaelyne A. Wrench
Jeu 14 Mai - 14:21
Le Major… Bien sûr que tu aurais dû y penser, Kaelyne. Ton Major reçoit les listes avant tout le monde, il a dû voir que ton père en faisait partie. Ce que tu ne comprends pas, sur le coup, c’est pourquoi il ne t’a rien dit. Tu as beau y réfléchir, hein, mais tu ne vois qu’une idée. La même qui auréole chaque acte de ton Major : t’endurcir. Cette fois-ci, pourtant, ça te fait si mal que tu comprends que tu n’as pas relevé son défi. Tu as échoué. Et ça aussi, ça vient te faire pleurer de plus belle.

Et il n’a pas de réponse. Bien, parce que toi non plus, mais t’en as des questions. Des sacrément stupides, des beaucoup plus intelligentes, certaines presque philosophiques, d’autres absolument enfantines. Mais tu ne dis rien, tu veux conserver ton contrôle, tu ne veux pas le décevoir. C’est tout ce qui compte, maintenant. Et c’est pour ça que tu t’écartes, que tu reprends la frappe, que tu voudrais juste faire comme si. Jusqu’à te louper, glisser et tomber.

« Si… Tes larmes coulent aussi vite qu’il se penche et essuie tes joues Kaelyne, à croire que tu refuses de lui offrir la moindre victoire, aujourd’hui. Si je suis faible, si je craque, je suis un poids parce que je ne suis bonne à faire ce pour quoi je suis ici ! »

Ta voix claque, ta souffrance se mêle à ta colère et tu refuses l’évidence. Tu pourrais le repousser, t’enfuir, casser tout, tenter de te faire du mal, mais il t’arrête. Parce que tu entends ce conseil. Pas un de ces trucs que l’on balance sans savoir. Il te parle de lui, de ce qu’il fait. Et ça te fige devant lui. Ça stoppe même tes larmes. Tu relèves les yeux pour plonger dans ses yeux. Et tu comprends… qu’il a raison, que tu dois lâcher prise. Sauf que t’es terrorisée.

Tu ouvres la bouche pour le lui dire, t’excuser probablement et lui dire que tu ne sais pas faire ça. Sauf que ce qui te sort c’est un gémissement. Et c’est comme ça que tu craques. D’un seul coup, le barrage cède et tu te retrouves à hurler, pleurer, crier, gémir. Et tu es si bien formatée à ne pas être un poids que tu te replies, tu finis en boule à mordre ton poing pour étouffer tes bruits. Tu ne veux pas lui faire peur ni alerter d’autres gens. Alors oui, tu craques, Kaelyne, mais tu n’arrives même pas à t’offrir le luxe de ne penser qu’à toi pour une fois.

Ça dure longtemps. Enfin c’est l’impression que ça te donne et quand tu cesses de crier, de pleurer, sans bouger, sans te débattre c’est simplement pour retirer ta main sanglante de ta bouche et essuyer ton visage. Ton souffle est difficile, mais tu forces déjà, gamine, pour te redresser face à lui, pour soutenir son regard avec cette flamme au fond de toi, qui n’a pas été éteinte par ces chutes du Niagara.

« Je n’avais que lui. Mon père... c’était ma vie depuis que ma mère est morte. Tu lui expliques soudainement comme si tu devais simplement te décharger de tout ça. C’était un homme incroyable, un soldat de la garnison qui… qui a tout fait pour moi… Il était persuadé que je mourrais avant lui, et le Major lui avait dit qu’il ne m'autoriserait pas à mourir avant lui… Tu essuies tes joues encore une fois, sans voir tout ce que tu dis. Je savais qu’il était de faction à Trost, c’est pour ça que j’y étais en tant que volontaire… je me suis persuadée qu’il avait fort à faire, que c’était pour ça qu’il était… qu’il… Et tu secoues la tête. Je suis idiote ! Et tu fermes les yeux à bout d’énergie, pour lui offrir la vérité. Je voulais aller au-delà de mes limites, m’évanouir et rester loin de tout ça un peu plus longtemps. Vous n’êtes pas le seul à être une mauvaise herbe… Aedan… »

S'il est une ortie, tu es clairement une ronce. Tes fruits sont délicieux, tes fleures magnifiques, mais tu es difficilement approchable, belle de loin, si gênante quand on se prend les pieds dedans.
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
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Aedan Stellaa
Jeu 14 Mai - 17:29
Tu ne sais même pas si ce que tu dis ç du sens. Si c’est un bon conseil … ou si c’est tout simplement ridicule mais, tu essaies. Mieux. Tu essaies même très sincèrement, et ça, c’est un véritable exploit pour toi. Tu sens bien qu’elle se retient, tu peux le lire en elle, parce que, c’est ce que tu fais tout le temps, te contenir. Sauf que toi, tu ne laisses jamais rien échapper, mon vieux. Tu retiens, encore, et encore, tu ne laisses vraiment rien déborder, tu n’ouvres jamais les vannes, et même quand ça devient acide que ça te brûle, et que ça te détruit de l’intérieur, tu es encore assez solide, persistant, et fou, pour continuer de t’acharner. Le truc, c’est qu’au moins, comme ça, tu sais ce que ça fait, et tu sais aussi que tu ne lui souhaites pas ça. Alors tu la pousses, tu l’encourages, tu es même prêt à rester là, et à endurer les cris, les larmes, peut-être même la violence dont elle pourrait faire preuve. Tu t’en fiches, toi. Tu veux bien faire ça pour elle, si ça peut lui permettre de remonter la pente, et de ne surtout pas perdre cette lumière dont elle semble irradier en permanence.

Tu t’efforces d’effacer ses larmes, mais elles reviennent toujours plus nombreuses, si bien que tu cesses de le faire, en te disant simplement qu’il vaut mieux les laisser couler, une bonne fois pour toute. Tu n’aimes pas ce que tu entends, Aedan. Tu le supportes même très mal. C’est comme si elle avait oublié d’être une jeune femme, pour ne devenir qu’un soldat, un médecin. Seulement, encore une fois, tu n’es pas le mieux placé pour dire quoi que ce soit à ce sujet. Tu as pourtant ta propre pensée à ce sujet, le problème, c’est que tu ne parviendras probablement pas à l’exprimer de façon correcte … tu vois, là, face à elle, tu crains tout simplement de déborder complètement, et de perdre les pédales, au risque de te noyer avec elle. Et elle n’a pas besoin de ça.

Tu restes figé, face à elle, face à ses cris, sa peine, ses pleurs et ses sanglots. Ce que tu peux être bête, mon dieu, tu n’arrives même pas à te décider, à revenir vers elle, à la serrer contre toi, tu n’y parviens pas. Tu essaies de t’en convaincre, pourtant, mais tu crains toujours d’aller trop loin, d’être maladroit, de faire une grosse bêtise. Ça te tue, d’être si indécis devant sa souffrance. Du coup, tu ne bouges tout simplement pas, et tu endures ça dans ton coin, jusqu’à ce qu’elle se calme un peu, et qu’elle se mette à parler de sa peine, de son père. Tu poses ton regard sur elle, et tu l’écoutes. Et tu notes dans ta tête, les différences. Elle a eu un père aimant, Aedan, tu ne sais même pas ce que c’est toi. Votre père était un Roi avant tout … tu n’as pas le moindre bon souvenir avec lui, et ne parlons même pas de ta mère. Lorsque le tiens est mort, tu n’as rien ressenti. Il s’en est allé, ton frère est monté sur le trône et toi, tu t’es définitivement éloigné. Tu parles d’une vie de rêve, hein. On est bien loin du Prince des contes pour enfant. « Vous êtes loin d’être une idiote, Kaelyne… » Que tu glisses, une fois qu’elle semble avoir terminé. Tu finis par soupirer, et puis, voilà que tu t’approches, à nouveau, que tu reviens à elle, que tu recommences à essuyer ses larmes. A genoux, devant elle, tu la domines à nouveau, et tu viens lui relever la tête, pour plonger ton regard dans le sien. « Ne fuyez pas ce qui fait mal, ou vous finirez comme moi. Vous ne pouvez pas … perdre votre lumière. » Et sans t’en rendre compte, tu t’es mis à lui caresser les cheveux, délicatement. « Vous n’êtes pas comme moi, et je vous interdis de le devenir. »
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Kaelyne A. Wrench
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Kaelyne A. Wrench
Jeu 14 Mai - 18:58
Quand t’étais petite, Kaelyne, ta maman et ton papa étaient les héros de ta vie. Ils ont fait de ton enfance un monde enchanté protégé de tout et surtout des peines et souffrances de cette vie. Quand tu as perdu ta maman, tu as mis du temps à l’accepter, mais ton papa est devenu encore plus un super héros pour toi. Puis tu as quitté le nid pour voler par tes propres ailes. Et il y a quelque chose que tu n’as jamais dit à personne, mais les premières semaines, sous les ordres du Major, tu as voulu tout abandonnée. T’étais perdue, t’avais plus de mentors, plus de protecteurs, ton héros était loin. Et si tu es si fidèle au Major c'est justement parce qu’il l’a vu et il a pris cette place, d’une manière froide et dure, mais il l’a fait.

Et là, alors que tu pleures, que tu cries, puis que tu te calmes, c’est Aedan qui se tient devant toi. Tu voudrais agir comme ton Major te l’a appris, te reprendre, repartir au combat et au travail, mais le Lieutenant n’est pas du même bois que son cousin. Il te parle, il te rassure et il chasse même tes larmes. Quand tu te retrouves avec la tête relevé vers lui, Kaelyne, tu découvres quelque chose que tu soupçonnais déjà : Aedan est cassé, mais il est beau. Même avec toutes ses blessures, ses cicatrices et cette humeur si sombre, il est beau, à sa manière.

« Vous êtes… Il caresse tes cheveux et ce geste, il n’y avait que ton papa pour le faire, alors tu t’apaises, et tu lui souris, tout doucement. Vous êtes un imbécile, Aedan. Tu bouges et tes bras passent de chaque côté de sa tête pour venir l’attirer à toi et le serrer contre toi, quelques instants, juste pour lui souffler. Je ne sais pas soigner les yeux, mais si je le peux, un jour, je vous ferais vous voir dans les miens. »

Et tu n’en prends pas plus, c’est bien plus que tout ce que tu peux faire. Tu le relâches, et tu essuies tes joues pour te reculer, t’écarter un peu. Tu n’as pas pleuré comme ça depuis si longtemps que tu es épuisée, un peu groggy, clairement perdue. Tu inspires doucement, en retombant assise sur tes fesses pour te pencher et attraper ton sac. En deux minutes tu nettoies le sang de tes dents sur ta main et tu finis par avaler un peu d’eau et un drôle de comprimé gélatineux clairement écoeurant avec une moue.

« Merci. Si vous n’étiez pas venue, j’aurais fait une erreur. Je vous suis redevable… Et tu hésites un instant, avant de préciser. À l’homme, pas à mon supérieur, j’entends. »

Et tu ne bouges pas, t’en as pas encore la force. À la place tu travailles sur ton souffle, pour te reprendre, et tu ne le lâches pas de tes yeux gonflés et rouges. Tu l’observes et tu sais exactement ce que tu es en train de faire Kaelyne. C’est dangereux. Encore plus avec cet homme… Mais tu es en train de t’intéresser tant et si bien à lui que tu sais que tu ne détourneras plus les yeux. Sans le vouloir, en entrant dans le buisson de ronce, il vient de dépasser une des limites que tu te poses avec tout le monde.

« Je voulais vous demander un congé. J’aimerais aller à Trost, à la maison. Toutes mes plantes y sont, toutes mes affaires aussi. Tu as parlé d’une voix lointaine, alors que tu continues de le regarder fixement. Venez avec moi. Tu finis par proposer tout à coup, sans savoir pourquoi tu dis ça. Vous ne pouvez pas reprendre les entraînements, et je ne veux pas y aller seule. Je ne demande que ça, pas de condoléances, pas de gentillesse, pas de traitement de faveur après. Je veux juste rentrer à la maison. »

Et une larme solitaire roule sur ta joue.
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
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Aedan Stellaa
Jeu 14 Mai - 22:25
Tu pourrais presque penser que finalement … tu ne t’en sors pas si mal, Aedan. Pourtant, tu te sens gauche et atrocement maladroit, à genoux, devant elle. Tu es devenu complètement fou, mon vieux, te voilà à essayer de la rassurer, à t’approcher d’elle. Toi. Tu t’approches de cette manière d’une femme, alors que tes potes passent leur vie à te charrier, en te disant que tu finis vieux, frustré, et seul. Tu as fini par t’y faire, hein. Tu côtoies des femmes, relativement régulièrement, dans ton boulot, au QG, ou à la taverne, parfois. Tu en vois passer, parfois, elles sont sacrément jolies, mais quand tes vieux potes louchent, toi, tu détournes systématiquement le regard, pas intéressé. Même pas un peu titillé, c’est dire. Le truc, c’est que tu vois, quand tu viens lui caresser les cheveux, si délicatement – tu sais être délicat, première nouvelle – et bien, elle te sourit. Et toi, tu te sens … et bah, tu n’en sais rien, justement. Tu te sens tout drôle, c’est tout. Et c’est pire quand elle te tire contre elle, pendant un moment, avant de te souffler quelques mots, puis de te relâcher.

Et elle recule, et toi, tu restes là, sans bouger, à nouveau. Tes yeux pourtant se sont posés sur elle, ils l’ont suivie. « Vous ne me devez rien. » Tu as une sainte horreur de ces histoires de dettes. Surtout pour quelque chose d’aussi … insignifiant, du moins, ça l’est pour toi. « Ni à moi, ni au Lieutenant. » Que tu te penses obliger d’ajouter, puisqu’elle a fait la distinction. Il n’y a de toute façon rien que tu veux d’elle, Aedan, n’est-ce pas ? Non. Pas du tout. Et tu te laisses tomber en arrière, tu t’assieds face à elle en soufflant. Tu ne t’éloignes pas, mais tu lui laisses son espace, celui qu’elle a repris d’elle-même, en fait. De toute façon, tu n’as jamais été particulièrement tactile, toi.

Tu restes silencieux. Aussi longtemps qu’elle le reste, en réalité. Et puis, quand elle ouvre à nouveau la bouche, tu relèves le nez. Elle te parle d’un congé, et il est évident qu’immédiatement, tu te dis que tu vas le lui accorder. C’est con, hein, mais t’es pratiquement certain que là, tu pourrais lui accorder tout ce qu’elle demande. Mais tu n’as pas le temps de lui dire que c’est d’accord. Pas le temps de lui demander de faire attention, ni même de poser la question pour savoir quand elle sera de retour, pas que tu comptes la presser, ou faire en sorte qu’elle se hâte, non, tu comptes lui laisser le temps qu’elle veut. Pourtant, la suite de ses paroles te fige à nouveau. Elle est en train de te demander de l’accompagner … et elle est même en train de te donner tout un tas de bonnes raisons de le faire, elle argumente, alors même que tu n’as encore rien dit, que tu n’as même pas encore réagit. « Vous … » Tu t’apprêtais à lui demander si elle n’avait pas quelqu’un d’autre. Et puis, tu te souviens qu’elle vient de te dire qu’elle n’avait plus que son père. Qu’il était tout ce qu’il lui restait. « Ne pleurez pas … » Ouais. Parce que, tu vois, il n’y a beau n’avoir qu’une seule larme qui roule sur sa joue, toi ça te retourne complètement, et d’ailleurs, tu t’empresses de venir l’effacer à nouveau. « Je viendrais avec vous, si c’est ce que vous voulez. Dîtes mois simplement quand vous souhaitez partir, et je vous suivrais. » Alors là, mon vieux, c’est le monde à l’envers. Toi qui passes ta vie tout seul, dans ton coin, toi qui fuis le monde entier, voilà que tu acceptes de passer des jours avec elle, de quitter Karanes, de faire la route jusqu’à Trost et de … rester avec elle. Ouais. C’est à se demander si la tête n’a pas été touchée en même temps que les côtes … Ou alors si elle n’est pas miraculeusement parvenue à toucher tout autre chose, ce tout petit bout de femme.
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Kaelyne A. Wrench
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Kaelyne A. Wrench
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Kaelyne A. Wrench
Jeu 14 Mai - 23:47
« Ça, c’est ce que vous, vous croyez. Tu réponds à sa remarque, sans violence, mais sans lui laisser le temps de détailler son refus. Moi, je sais ce que je ressens. »

Et tu ne sais pas pourquoi tu t’autorises à répondre aussi… vite ? Facilement ? Le Lieutenant Aedan est ton supérieur, mais là, Kaelyne, tu le regardes tant et si bien que tu ne vois que l’homme. Celui qui t’a accueilli dans son équipe. Que tu as vu souffrir au point de t’attaquer. Que tu as vu souffrir après le combat. Et quand ça a été ton tour de souffrir, tu as découvert qu’il se tenait à côté de toi. Et ça suffit pour qu’aujourd'hui ne soient plus du tout comme les autres. Aujourd’hui, tu es orpheline, tu te retrouves seule, mais tu viens de découvrir un homme, aussi.

Sa main court à nouveau sur la peau de tes joues qui commencent à chauffer à cause des larmes et tu entends bien qu’il te demande de ne plus pleurer. Et tu es forte, petite fille. Alors tu hoches la tête et tu ravales tes larmes. Tu souris. À travers ton malheur et ce jour de deuil, tu souris à cet homme, non pas parce qu’il te l’ordonne, mais parce que tu veux lui offrir cette victoire.

« Vous viendrez ? Ça te surprend, tu ouvres même la bouche pour poser une question sur ce changement d’attitude, mais quelque chose change en toi. Vous viendrez ! »

Et d’un seul coup, ce n’est plus de la surprise, mais de l’urgence. Tu pousses sur tes jambes, tu manques de retomber au sol en perdant l’équilibre (la pilule énergétique ne fait pas effet encore), mais tu finis par te tenir sur tes jambes faibles. Et toi, tu poses un regard en alerte, dont les pupilles sont écarquillés comme si tu étais sous drogue, et tu tends ta main vers lui.

« Maintenant. Je veux y aller maintenant, parce qu’après je changerai d’avis. Je veux… Tes sourcils se froncent, ta bouche se tourne vers le bas en moue et tu finis. Je veux être égoïste, juste une fois… Juste aujourd’hui ! »

Et tu sais quoi ? Ça te met un regain d’énergie fou, et clairement flippant aussi. Tu traverses la pièce, tu récupères ton sac, et tu viens même attraper sa veste avant de revenir. Tu as l’air soudainement intenable et puisqu’il s’est relevé, tu viens lui coller son manteau dans les bras et, mais tu fais autre chose. Sans réfléchir, sans le voir. Ta main se lie à la sienne et tu l’entraines derrière toi au pas de course, jusqu’à l’écurie.

« Rendez-vous dans 5 min à l’arrière de l’écurie. »

Et tu le lâches, sans le voir complètement halluciné, choqué, dépassé par cette vague qui vient de te retourner. Tu cours au box de ton cheval, Sangaparile, et tu le prépares sans même lutter contre le fait qu’il essaie de te chiper les cheveux. En 3 minutes tu es à l’arrière de l’écurie, en selle, un sac de remèdes accroché à ton cheval. Et en deux minutes, tu… coules littéralement. Aedan n’apparaît pas et toi, tu es en train de t’effondrer, de lutter, mais ton visage se décompose. Et tu es en train de faire tourner le cheval sur lui-même pour partir seule, quand t’entends un bruit de sabot derrière toi.
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Aedan Stellaa
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Aedan Stellaa
« wings of freedom »
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Aedan Stellaa
Ven 15 Mai - 23:09
Définitivement, Aedan … tu es bizarre. Non parce que, quand on y pense, chercher cette fille, c’était une chose, l’enlacer, c’en était une autre, rester avec elle … ça commence déjà à devenir inquiétant, mais, là. Accepter de l’accompagner, à Trost. De tout laisser derrière toi, juste pour être avec elle, lui tenir compagnie, et garder un œil sur elle. Là, c’est. Non vraiment, Aedan, c’est étrange de ta part, tu en conviendras. Mais le pire, c’est que tu t’en fiches, mon vieux. Tu n’y penses même pas pour être honnête et c’est la première fois depuis bien longtemps que tu te sens si libre de tes mouvements, toi qui as toujours tendance à te voir comme un chien auquel on a passé collier et chaîne, te voilà parfaitement à l’aise avec le fait de … t’enfuir. Oui. C’est comme ça que le vois. Et c’est peut-être bien ce qui te donne la poussée nécessaire pour accepter, et te lancer. Et même quand elle se mets à s’agiter dans tous les sens, quand tu restes figé devant ce regain bancal d’énergie, même quand elle te dit que c’est maintenant qu’elle veut partir, toi, tu ne changes pas d’avis. Et tu te redresses pour la regarder prendre ses affaires, et même te lancer ta veste dans les bras. Ensuite, elle t’entraîne, te tires en dehors de la salle et c’est quand elle finit par te lâcher et par disparaître en te laissant seul, avec ce rendez-vous, dans cinq minutes seulement, que tu soupires, enfin. Dans quoi est-ce que tu t’embarques encore, à la fin ?

Tu perds une minute entière à te le demander, tu vois. A la suivante, tu bouges enfin, tu te dis que tu n’as pas le temps d’aller des affaires, alors finalement, tu vas directement chercher ton cheval, et puis, au passage, tu préviens la secrétaire de ton cousin que tu disparais, et tu ne dis pas pour combien de temps, d’ailleurs, quand elle se mets à poser des questions, tu les balayes d’un revers de la main, parce que tu n’as pas le temps et pas non plus envie de donner des explications. Ensuite, enfin, tu vas récupérer Pêche, et tu la selles en un temps record, avant de l’attirer avec toi en dehors de son box et de te mettre en selle pour enfin rejoindre le point de rendez-vous. Tu es pratiquement certain d’avoir déjà du retard, tu vois, alors tu presses un peu ton cheval et c’est presque … soulagé, que tu la trouves. Derrière l’écurie. Comme elle avait dit. « Ne me dites pas que vous comptiez partir sans moi. » C’est bizarre, mais tu l’aurais mal pris. En fait, tu te dis même que tu l’aurais suivie, qu’elle le veuille ou non. T’es grave. Très grave, même.

D’un signe de tête, tu lui indiques la sortie de la cour, et puis, tu te cales sur son rythme, le temps de rejoindre la sortie de Karanes. Pour la suite ? C’est simple. C’est un voyage de plusieurs longues heures durant lequel tu ne dis rien, parce que, tu n’as aucune conversation. D’ailleurs, lorsque vous arrivez devant les portes closes de Trost, la nuit est déjà tombée depuis un petit bout de temps, et tu glisses quelques mots au garde pour qu’il vous laisse passer sans prendre la peine d’aller vous annoncer quelque part. « A partir d’ici, je vous suis, Kaelyne. » Tu ne sais même pas où elle habite, du coup, tu la laisses passer devant, et tu lui emboites le pas dans les rues sombres du District, jusqu’à ce qu’elle s’arrête devant cette maison, intacte, par miracle. Tu prends le temps d’observer les alentours, et puis, enfin, tu descends de ton cheval avec un soupire soulagé, pas mécontent de retrouver la terre ferme et de pouvoir te dégourdir les jambes.
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
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Kaelyne A. Wrench
Ven 15 Mai - 23:57
Tu n’as rien osé dire quand Aedan t’a demandé si tu avais compté partir sans lui. Juste un léger mouvement négatif de tête même si tu pensais bien partir, mais parce que tu croyais qu’il ne viendrait pas. Ça a été le dernier échange que vous avez eu, ensuite ça n’a été que chevauché. Alterner trot et galop, laisser les chevaux souffler, prendre le temps de boire un peu, regarder le paysage. Et réfléchir. Surtout réfléchir Kaelyne, parce que, plus tu avançais vers votre objectif, plus tu t’es rendu compte que tu allais te prendre la réalité en pleine tête. Ta maison allait sûrement été en morceau, le district aussi, et pas de papa, nulle part.

« J’habite vers les portes, justement… »

Ta voix est rauque quand tu réponds à Aedan en pénétrant après lui dans Trost, mais c’est tout. Pas d’émoi, pas de tremblement. Tu as l’air juste… absolument éteinte et c’est presque inquiétant quand on te connait, mais tu ne lui laisses pas le temps de te poser des questions. Tu talonnes ton cheval et en vitesse tu traverses la ville qui n’est pas complètement en ruine, par endroit. Ton quartier, par contre, est détruit. Et tu sais quelle est la plus grande surprise quand tu t’arrêtes devant chez toi ?

« C’est ma maison. C’est la seule… intacte. »

Quelle surprise ! Et le problème c’est que ça te redonne de l’espoir, ça. Alors tu sautes de Senga et tu te dépêches de l’attacher devant la maison, là où l’auge est encore remplie d’eau. Précipitamment tu cours à la maison et quand tu appuies sur la porte, elle cède. Même pas fermée à clé. Et tu te tournes vers Aedan avec ce truc dans les yeux. Cet éclat luisant d’espoir fou. Tu ouvres et il te faut galérer quelques instants pour trouver la chandelle d’entrée et les pierres et l’allumer.

« Allons-y. C’est presque plus pour te donner du courage que lui dire de te suite ça. Je vais allumer tous les bougeoirs. »

Tu disparais à l’intérieur et derrière toi plusieurs bougeoirs sont allumés, rendant la vie au lieu froid, dévoilant les pièces. L’entrée est un couloir. Porte de gauche : chambre et lit double de ton père. Porte de droite : salle de bain. Au fond la cuisine, et sur la droite, une autre pièce dérobée, ta chambre et le minuscule lit d’enfant. Une maison petite et qui regorge de vie, de plantes (y’en a partout, vraiment partout) et de décorations. C’est un endroit chaleureux et ça te serre le coeur.

« Vous pouvez me rejoindre. Tu lui lances depuis la cuisine, en te battant avec le poêle pour lancer le feu dedans et réchauffer la maison. Bienvenue chez moi, Lieutenant. Tu lui apprends maladroitement. Vous pouvez faire comme chez vous, je n’ai pas de soucis à ce que vous visitiez ou touchiez aux choses. Faites juste attention avec les plantes. »

Et tu es étrange, petite fille. Calme, accueillante, douce, comme si tout allait bien. Pourtant il reste cet éclat dans tes yeux, qui se meurt petit à petit. Et tu viens le tuer, en lui expliquant, perdue dans ses yeux :

« J’ai espéré qu’il soit là, qu’il soit rentré et qu’il se reposait. Il n’y a personne. Et tu te détournes en te cachant dans la fouille des placards pour ensuite reprendre. Je vous prépare quelque chose à manger ? Ensuite, il faudra que je vérifie votre blessure, avec la chevauchée, les os risquent d’avoir souffert. Si vous voulez vous laver, c’est la porte à droite dans l’entrée, sinon vous pouvez prendre la chambre de mon père pour vous reposer. »
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
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Aedan Stellaa
Sam 16 Mai - 1:04
Tu es bien loin d’être à l’aise, Aedan, lorsque tu descends de ce cheval. Ce n’est pas que tu regrettes d’être venu, non. Mais c’est que tu crains de l’avoir fait pour rien, voir d’être capable d’aggraver les choses. Parce que tu te connais, mon vieux, ou plutôt, disons que tu as réussi à te convaincre tout seul que tu n’avais rien de bon pour les autres. Ouais. C’est triste. Et c’est peut-être vrai que c’est n’importe quoi. Au fond, il y a du bon en toi, tu sais. Tu as été quelqu’un de bien, et tu l’es encore, sinon, tu ne serais même pas là. Le truc, c’est que tu es beaucoup trop têtu. Alors tu soupires, et puis, maintenant que tu es là, tu la suis, aussi. Et tu viens attacher Pêche à côté du cheval de la jeune femme, en prenant le temps d’offrir quelques papouilles de plus à ton cheval, comme si tu redoutais maintenant d’avoir à mettre le pied dans la maison. Ça non plus, tu ne sais pas ce que c’est, que d’avoir un chez toi. Tu vis au QG, parce que tu n’as jamais vu l’intérêt de prendre une maison, ou un appartement à toi. Tu n’as pas non plus de maison familiale … parce que tu es né dans ce palais totalement impersonnel, bien trop grand à ton goût, qui n’est juste beau que par sa richesse. Une richesse complètement dénuée de sens.

Et pourtant, tu ne lui feras pas l’affront de rester dehors. Tu te fais violence, Aedan, tu continues de le faire pour elle, et tu la suis, les mains nouées dans ton dos, tu ne fais qu’un pas dans l’entrée, et tu la laisses allumer toutes les bougies, pour que peu à peu, la lumière se propage à l’intérieur de la demeure et te laisse découvrir cet environnement chaleureux. C’est décoré. Il y a tout un tas de choses dans cette pièce et ça te changes autant que ça t’étouffe durant un instant, parce que tu n’es habitué à ça. Quand tu penses que ta chambre toute vide représente ton seul et unique environnement familier … C’est d’une tristesse. Tu avances, lorsque sa voix résonne, tu t’efforces de ne pas laisser ton regard se balader, tu regardes droit devant toi jusqu’à la rejoindre dans la cuisine, et là, c’est sur elle que tes iris bleutées s’accrochent. Tu n’es pas à l’aise … tu sais déjà que tu ne mettras les mains nulle part. Tu crains par-dessus tout de détruire quelque chose, tu en es même à regarder où tu es, juste pour ne pas accrocher quelque chose. « Je ne toucherais à rien. » Que tu claques simplement, avant de soupirer. « Je suis désolé … » Même si tu n’y es pour rien. Tu sens que ça va être délicat, hein. La perte de son père va peser sur son cœur un sacré bout de temps, pour toujours, même, même la douleur sera moins vive au bout d’un certain temps. Tu aurais dû prendre le temps de réfléchir à quoi faire et quoi dire une fois ici, hein. Parce que, maintenant qu’elle se retourne, qu’elle te parle de prendre soin de toi … tu es … démuni. « Kaelyne … » Que tu souffles, alors, avant de t’approcher et de venir te caler juste derrière elle. Tu viens attraper ses deux mains, tandis qu’elle fouille dans les placards, et te voilà contre son dos, à la retenir, avant de soupirer à nouveau. « Reposez-vous un moment. J’irais bien, et je vais bien, vous le savez, je le sais. » Tu n’as besoin que de murmurer, parce que tu es tout proche de son oreille. « Cessez de vous agiter autant. » Et tu finis par faire un pas en arrière, par la relâcher. « Je n’ai pas faim. Ne vous inquiétez pas pour moi. »
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
+ MESSAGES : 48
Kaelyne A. Wrench
Sam 16 Mai - 1:25
C’est bien différent de ce que tu t’étais, Kaelyne. Tu pensais tomber à genoux en pleurant devant la maison. Tu t’attendais même à ne pas pouvoir entrer et rentrer directement. La vérité, c’est que rien n’a changé. La maison est là, les souvenirs aussi. Le feu crépite, maintenant, les flammes des bougies. Et il n’y a que l’absence de ton père qui change la maison. Tout n’est pas détruit, il manque juste la dernière pièce du puzzle. C’est pour ça que tu… tu fuis ? C’est sûrement un peu ça. Te voilà à l’accueillir, à lui proposer à manger, une douche et un lit comme tu l’as toujours fait avec vos invités. Ton père était un grognon, tu as appris à être celle qui prend soin des hôtes. Mais tu vois, tu as à peine le temps de te retourner vers les placards, de chercher, de perdre de l’énergie dans cette tâche vaine, qu’il vient. Il t’arrête et soudainement tu es prise dans son étreinte sans le vouloir, dos à lui.

« Vous êtes blessés. Tu lui réponds sans pourtant chercher à te rebeller. Je ne sais pas soigner un coeur qui saigne, alors je préfère fait ce que je sais faire : m’occuper des autres. »

C’est une vérité, qui transperce de toi facilement et pourtant que tu ne dis jamais. Tu es altruiste, Kaelyne. Tu es d’un altruisme qui n’a d’ailleurs aucune limite. Tu as poussé cette qualité à un tel paroxysme que tu en as fait un défaut. Tu t’oublies pour les autres. Et la vérité c’est que tu es trop faible pour te regarder toi-même.

« Je vous en prie, Aedan… Laissez-moi m’occuper de vous. »

Une supplique, dans un murmure. Tu relâches pourtant tes bras le long de ton corps, emportant ses mains avec eux. Et tu baisses la tête, un instant, pour te reprendre, pour trouver une solution. Quand tu t’échappes de son contact, ce n’est pas pour fuir, mais parce que tu veux le voir. Tu veux voir ses yeux si bleus. Tu veux lire dedans. Ça te rassure. La où ton Major a un regard glacial, distant, coupé du monde, Aedan est un monde d’émotions qu’il ne semble même pas apercevoir.

« Je veux bien arrêter de… bouger. Ne pas manger, m’occuper des plantes demain, mais ne me retirer pas le droit d’être ce que j’ai voulu devenir : un soigneur. »

Et sans lui laisser être touché par tes paroles ou par ta drôle d’expression, tu te reprends, tout à coup, ta main se scelle à la sienne et tu l’attires avec toi. Tu attrapes ton sac de ton autre main au passage et tu l’attires jusqu’à la chambre de ton peur. Et sans réfléchir, juste avec l’impertinence que tu peux avoir, cette assurance de savoir ce que tu fais quand tu soignes, tu le pousses doucement sur le lit. Pour qu’il s’y asseye, s’y installe et tu viens poser ses mains sur son visage. Pour le regarder, le forcer à te regarder.

« Ma journée n’est pas finie, j’ai le droit d’être encore égoïste ? Tu lui murmures tout doucement. Demain je me reprendrai, vous n’entendrez plus jamais parler de ce comportement, je vous le jure. »

Et tu laisses finalement glisser tes mains de son visage à ses épaules, son torse et tu retires doucement son haut. Et si tout cela à l’air pour le moins surprenant, tu reviens simplement poser tes mains sur ses côtes, ensuite, pour… le soigner ? Te soigner à travers lui, sûrement.
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 60
Aedan Stellaa
Sam 16 Mai - 1:53
Tu es maladroit. Tu ne sais pas ce que tu fais. Tu ne sais pas ce que tu veux. Tu ne sais pas quel message tu veux faire passer, et tu ne sais pas non plus comment le faire passer, de toute façon. Autant dire que tu es dans de beaux draps, Aedan, et que quand tu vois qu’elle essaie de se remettre à s’occuper de toi, comme elle le fait bien trop souvent, en ignorant à nouveau toute sa peine, toute sa douleur, toi tu as un moment de … panique. Tout ce que tu veux, c’est qu’elle cesse de s’agiter. Tu te dis juste qu’elle a besoin de sommeil, qu’elle vient de faire un long voyage, que les circonstances n’aident en rien. En somme, tu aimerais vraiment qu’elle pense à elle, qu’elle prenne le temps pour elle. Même si elle doit rester des heures parfaitement silencieuse, à ne rien faire. Même si elle doit pleurer encore et que tu dois essuyer ses larmes, tu peux le faire. Mais tu ne peux pas la laisser faire ce qu’elle fait là … parce que, tu as l’impression d’avoir une place dont tu ne veux pas.

La retenir, de cette façon, c’est tout ce que tu as trouvé, tu l’arrêtes simplement dans son mouvement, tu lui donnes tant bien que mal le fond de ta pensée, et puis, tu relâches, tu recules, tu la laisses respirer, assimiler. Tu n’es pas loin, pourtant, tu n’es qu’à quelques centimètres lorsqu’elle murmure cette presque supplication devant laquelle tu souffles à nouveau, lorsqu’elle se retourne, pour te faire face. Cette fille, tu ne la comprends pas. Toi, tu refuses de t’intéresser aux autres, elle est tout l’inverse. Mais en même temps, elle s’oublie autant que tu t’oublies, toi. Elle te perd, Aedan. Face à elle, tu te sens démunie, tu ne sais plus comment réagir, tu ne sais plus ce que tu dois faire, ou ce que tu ne dois pas faire. Tu en viens même à te demander si c’est mieux de la laisser faire, ou non, finalement, alors qu’une minute plus tôt, tu étais décidé plus que jamais à l’arrêter. Tu es complètement en train de perdre le nord, si bien que tu baisses la tête … au moment où elle t’attrape la main pour te tirer avec elle. Et toi, pauvre idiot, tu te laisses faire. Tu ne sais pas ce qu’elle fait, ni où elle va, jusqu’à ce qu’elle te pousse dans la chambre, puis sur le lit pour te forcer à s’y asseoir, jusqu’à ce que ses mains viennent se poser sur ton visage. Et … elle est là, debout, face à toi, et toi, tu ne peux plus détacher les yeux de cette femme tandis qu’elle te touche, que ses mains glissent sur toi pour finalement te débarrasser de ton haut. Et ses mains reviennent à toi, sur ta peau, et toi, mon vieux, pour la première fois depuis trop longtemps, tu sens ce feu au creux de toi. Cette chaleur. Ses doigts te semblent brûlants. Ça crépite quand elle te touche, t’effleures, et si tu la laisses faire un petit moment, tu craques bien rapidement, et tu finis par attraper l’une de ses mains, et tu la tires jusqu’à toi, brutalement, avant de refermer tes bras sur elle, et de relever le nez vers elle. Tu ne dis rien, Aedan, tu restes parfaitement silencieux, tu te contentes de la regarder, avant de te lever, sans la lâcher, tu la gardes contre toi, dans tes bras, tu la soulèves, et tu sais quoi, tu bouges, hein, mais tes yeux ne lâches pas les siens, pas une seconde tu ne détournes le regard, même quand tu fais un demi-tour sur toi-même pour te pencher en avant et la déposer sur le lit, allongée sur le dos. « Demain on en parlera plus … » Que tu finis par murmurer, avant de juste fondre sur elle. Tu ne te retiens pas le moins du monde, tu viens chercher ses lèvres, tu l’embrasses comme le fou que tu es, tu la dévores et tes mains la touche, la parcours, doucement, sans forcer, avec une douceur étrange, et qui contraste avec ce baiser. Tu ne sais pas ce que tu fais, Aedan, en revanche, il y a une certitude qui vient de s’installer dans ton esprit : tu la veux.
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