Attack on Titan
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[TERMINE] La mauvaise herbe n'est jamais qu'une plante mal aimée. (Aedan)
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Léandre A. Stellaa
Léandre A. Stellaa
Léandre A. Stellaa
+ MESSAGES : 35
Léandre A. Stellaa
Mer 13 Mai - 21:28
Tu marches vivement Léandre. Pour une fois que tu avais largement le temps de faire le tour du QG avant d’avoir tes premières réunions de la journée, tu n’es même pas encore au QG que tu n’as déjà plus le temps. Et pour une fois, ce n’est pas une affaire de guerre, de titans, de soldats ou même de quelque chose qui te concerne. Tu es passé devant les feuilles qui ont été placardées hier en fin de journée, et puisque tu avais le temps tu as regardé si des noms avaient été rajoutés depuis la dernière mise à jour que l'on ‘avait donnée hier. Tu ne sais pas pourquoi t’es allé jusqu’au bout. Mais tu as fini par sentir une brique te tomber dans l’estomac, et tu es reparti au pas de course jusqu’aux bâtiments.

Tu ne trouves nulle part celle que tu cherches. Ni auprès des chevaux, ni sur les terrains d'entraînement extérieurs, ni dans sa chambre. Tu sais qu’elle n’est pas à l'hôpital à cette heure-là, alors tu commences à te dire que tu n’es pas le seul a avoir regarder la liste jusqu’au bout. Sans réfléchir, avec le temps qui commence à presser, c’est aux quartiers de ton cousin que tu te presses.

« Aedan, ouvre cette porte, c’est urgent ! »

Ta voix claque en même temps que ton poing s’abat avec force sur la battant. Tu attends sans aucune patience, les bras croisés sur le torse et cette expression clairement inquiétante. Suffisamment connue de tous et toutes pour que personne ne viennent vers toi, les gens passent dans le couloir en se faisant tout petits et toi, tu abats encore une fois ton poing sur la porte dans des coups sourds :

« Ne me fais pas perdre patiente ! »

Et tu es déjà en train de fouiller tes poches pour trouver le pass qui ouvre toutes les portes du QG, un petit plus que le Major récupère des mains de son prédécesseur pour toute la durée de son boulot à la tête des Bataillons d’Exploration.
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 60
Aedan Stellaa
Mer 13 Mai - 21:40
Tu es parvenu à t’endormir. Ça fait des jours que tu n’as pas ingurgiter une seule goutte d’alcool, tout ça à cause – grâce – à cette petite furie qui avait cru bon de briser ta dernière bouteille. Trop mal pour sortir. Pas vraiment envie de te confronter aux autres. Tu étais simplement resté dans ta chambre, et tu n’avais eu de contact que pour demander à ce qu’on te fasse apporter tes repas en trouvant l’excuse d’une blessure dont tout le monde était de toute façon au courant. Le truc, tu vois, c’est qu’avoir une vie presque saine … ça te fais l’effet inverse des autres. Tu ne te sens pas mieux, tu te sens plus mal, parce que l’alcool sert à oublier, et que tu as bien trop de choses à oublier. Du coup, tes nuits sont troublées de cauchemars depuis des jours, et si tu n’oses même plus t’endormir, parfois, le sommeil vient simplement te prendre de force. C’est précisément ce qui t’es arrivé aujourd’hui.

C’est au beau milieu de ces songes troublés de sang, de cris et de cadavres que tu entends les coups qui sont donnés contre ta porte, et c’est étrange mon vieux, mais alors que tu es à moitié réveillé, c’est vers la jeune Kaelyne que vont tes pensées. Tu te dis que c’est encore elle. Qu’elle vient probablement vérifier ton état … c’est vrai qu’elle n’est pas revenu, encore. Que tu n’as pas de nouvelles. Hier encore, tu te demandais quand elle allait se décider à venir marteler ta porte. Néanmoins, alors que tu te redresses, c’est finalement la voix de Léandre que tu entends derrière la porte et évidemment, tu changes d’humeur aussitôt.

Tu traînes les pieds jusqu’à la porte. Ça va mieux, un peu, heureusement. Mais tu n’es pas motivé à l’idée de te retrouver face à ton imbécile de cousin, alors, tu ouvres, tu croises les bras, et tu fixes sur lui un regard à la fois fatigué, sombre, et agacé. « Que me vaut le déplaisir de ta visite, Léandre ? »
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Léandre A. Stellaa
Léandre A. Stellaa
Léandre A. Stellaa
+ MESSAGES : 35
Léandre A. Stellaa
Mer 13 Mai - 21:50
« Arrête ton comportement de gamin, tu n’es plus un enfant. »

Tu n’as pas le temps, pas la patience pour jouer au méchant avec le jeune homme. Aedan est intelligent, et il a réussi à monter là où il est par ses propres moyens. Ça t’emmerde, Léandre, profondément même, mais c’est aussi pour cela que tu ne te frottes pas trop à lui. Cet homme sait se battre et si tu devais parier sur quelqu’un pour te faire tomber, d’ici quelque temps, tu poserais un de tes marqueurs sur lui… tu l’as déjà fait en faite.

« Pousse-toi, je ne veux pas discuter dans le couloir. »

Sans ménagement, tenu au courant par Kaelyne lors de son rapport après l’incident de Trost, tu viens cogner de manière maîtrisée dans les côtes de ton cousin pour le faire reculer et entrer de force. Te voilà à regarder la porte à regarder l’endroit qui est… vide et sombre. Tu ne dis rien, ni sur la tête qu’à ton cousin alors qu’il est censé être en réunion avec toi plus tard dans la matinée (même s’il ne s’est pas présenté depuis plusieurs jours) et encore moins sur l’odeur de renfermé qu’il règne ici.

« Où est Kaelyne ? Tu l’as vu hier ? Ce matin ? »

Et t’as franchement pas l’air heureux d’avoir cette conversation avec lui. Tu n’as pas envie de lui rappeler qu’il est de son devoir et de son rang de s’occuper de la jeune femme. Comme tu sais pertinemment qu’il se doute des raisons pour lesquelles tu lui as confié la jeune femme. Pourtant, Léandre, cette fois-ci ce n’est pas le Major qui vient faire un rappel à l’ordre, mais l’homme qui a décidé qu’il voulait avoir des réponses.

« Allez, Aedan, réveille-toi ! Que tu claques parce que ton cousin met, décidément, trop de temps pour te répondre alors que ton temps est de l’or. »
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 60
Aedan Stellaa
Mer 13 Mai - 22:13
Tu n’es pas ravi de le voir. Tu n’es jamais ravi de le voir. Et pour cause, tu ne l’aimes pas. Et il sait que tu ne l’aimes pas. C’est pour ça que tu trouves encore plus rageant qu’il se permette de venir jusqu’ici. Tu ne sais pas ce qu’il veut, mais c’est plus fort que toi, tu es déjà en train de te dire que tu n’as aucune envie de l’écouter, tu poses la question, hein, mais ce n’est pas l’envie qui te manque de lui claquer la porte au nez avant même qu’il ne réponde. Pourtant. Tu ne le fais pas. Mettons ça sur le compte du fait qu’il vient de te tirer de ton sommeil, et que tout n’est pas encore parfaitement aligner dans ton crâne, mais … tu l’écoutes, ouais. Et tu soupires. Lourdement. A croire qu’il s’ennuie et qu’il s’est bougé jusqu’à toi pour s’amuser à te pomper l’air. Il en est capable. Toi, tu en es persuadé. Faut dire que t’as tendance à largement le prendre pour un con, aussi.

Et le voilà qui te pousses, et tu pourrais tenir dans l’encadrement de la porte, si seulement il ne venait pas appuyer là où ça fait mal, sur tes côtes qui sont tout juste en train de s’améliorer et qui ne font plus mal que lorsqu’on se permet d’y toucher. « Je t’en prie, fait comme chez toi. » De toute façon, ton pseudo chez toi n’a rien d’accueillant. On est bien loin du luxe auquel sont habitués les Stellaa et tu te dis sans doute qu’il finira par se lasser et partir au plus vite. Sauf qu’il parle d’elle … de Kaelyne. Il te demande où elle est, si tu l’as vue, quand tu l’as vue, et tu sais quoi ? Tu ne saurais dire pourquoi, mais tu te sens immédiatement piquée au vif. C’est rageusement que tu te tournes vers lui, il s’impatiente, et sans savoir de quoi il retourne, tu prends tout ton temps, incapable de te rendre compte que quelque chose cloche dans le comportement de ton cousin. « Vu que tu passes ton temps à t’en servir allègrement sans te soucier du fait qu’elle m’appartient, tu devrais le savoir non ? » … Encore une fois, tu viens de balancer qu’elle t’appartenait, et le pire, c’est que cette fois, tu l’as fait et devant ton cousin, et le plus naturellement du monde. « Je l’ai pas vu depuis des jours, elle devait repasser, je l’ai pas vue, j’ai supposé que t’avais encore eu besoin d’elle. » Et ces mots, tu les crachent, parce que clairement, ça t’emmerde qu’il continue d’en disposer comme ça …
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Léandre A. Stellaa
Léandre A. Stellaa
Léandre A. Stellaa
+ MESSAGES : 35
Léandre A. Stellaa
Mer 13 Mai - 22:32
Oh Bon Dieu, Léandre, si tu n’avais pas besoin de ton cousin, là, maintenant et tout de suite, tu te ferais un plaisir de lui mettre un coup de pied au cul pour le sortir fissa de sa chambre, le mettre en réunion à moitié habillée et l’obligé à supporter une journée complètement avec des imbéciles râleurs en tenue approprié pour lui apprendre à te respecter. Le souci, justement, c’est que tu as besoin de lui. Et justement, le voilà enfin qui répond. Et le pire c’est que ce crétin prend le temps de parler, de raconter des conneries sur un pseudo main-mise sur la gamine. Tu la connais, Léandre, tu as même fortement participé à ce qu’elle est venue et si tu as bien vu un truc chez elle, c'est qu’elle se fait un malin plaisir à n’appartenir à personne, même pas à toi…

« Tu es vraiment un imbécile ! Cette gamine ne t’appartient pas ! »

Ah l'ego des Stellaa parlerait-il un peu à travers toi, Léandre ? Quoi qu’il en soit tu es sur le point de continuer, de l’envoyer bouler et de le remettre à sa place, mais voilà qu’il continue. Et tu étais calme ce matin, tu as commencé à t’énerver en lisant cette fichue liste, mais être au contact d’Aedan ça te fait perdre pied. Ce con te fait perdre du temps et les égos de coq, toi, tu les remets en place.

Tu fonds sur lui. Si tu le repousses contre le mur, en le prenant par surprise et avec la même atteinte dans sa douleur c’est pour coller ton bras en travers de sa gorge. T’as l’air… effrayant Léandre. Effrayant et dangereux maintenant. Et de surcroit tu laisses bien en vue ton insigne de Major pour que ce gamin cesse de jouer à ce jeu avec toi.

« Si tu arrêtais trois secondes d’agir avec autant d’égoïsme à ne te soucier de toi, de ton petit malheur et de ce pseudo main-mise sur elle, tu comprendrais qu’il y a un problème ! Je ne viens pas dans cette chambre puante pour le plaisir de te voir, cher cousin ! Tes yeux lancent des éclairs. Tu es sorti récemment ? Tu as ouvert un peu les yeux ? Tu as entendu le nombre de maisons détruites et de civils tués, et je ne te parle même pas des soldats ? Te voilà à appuyer plus fort sur sa gorge en grognant. Tu sais ce que j’ai vu, ce matin, sur les listes des disparus ? Wrench. Elle vient de Trost, et son père était de la garnison ! »

Et tu vois si rouge, Léandre, que ton cousin ait toujours cette attitude aussi repoussante, que tu le relâches, non pas par gentillesse, mais pour éviter d’être tenter de lui rajouter ton poing dans le nez.

« Elle n'est nulle part. Les avis ont été postés hier. Tu crois qu’elle l’a pris comment, hein ? Te voilà à lui tourner le dos, et à aller vers la porte. Elle t’appartient que tu dis ? Très bien Aedan, alors bouge-toi pour la trouver, parce que si elle disparaît tu en seras responsable. »
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 60
Aedan Stellaa
Mer 13 Mai - 22:58
Mon vieux, tu as complètement pété les plombs, là.  Tu ne sais même pas pourquoi. Il lui a fallu simplement évoquer cette jeune femme pour que tu montes sur tes grands chevaux, que tu te mettes à sortir des énormités et que tu commences à le provoquer, pour aucune raison hein, parce qu’au fond, tu n’es pas bête, tu sais qu’il n’est pas venu jusqu’à toi pour causer chiffon. Il t’évite, tout comme tu l’évites, Léandre ne vient à toi que lorsqu’il y est forcé, quand bien même tu ne cesses de te dire qu’il ne cherche qu’à te pomper l’air, c’est ton sale caractère qui te fait parler parce que la vérité est bien différente. Mais on ne te changera pas, mon vieux, tu ne peux pas, ne pas réagir, tu ne sais plus être droit et calme. Et puisque tu l’énerves, il finit par te sauter à la gorge. Littéralement.

Et encore une fois, il te repousse parce qu’il sait appuyer là où ça fait mal, son bras contre ta gorge, tu te retrouve bloqué entre lui et le mur tandis qu’il se lance dans un monologue face auquel tu grimaces. Il te fait monter la moutarde au nez avec ses mots, et ça se voit à la grimace colérique qui s’est inscrite sur ton visage. S’il n’y avait pas cette douleur, et si tu t’en sentais la force, tu te lancerais. Ta rage gronde. Tu te répètes à quel point t’as envie de le tuer … et heureusement que tu es sobre, et que ton organisme est vierge d’alcool depuis des jours, sinon, tu aurais pu faire une belle connerie tant tu t’acharnes à ignorer l’insigne de Major qui trône sur sa veste. Il est là, à te rappeler tout ce que tu fais tant d’effort pour ignorer, occulter même. Les morts. La destruction. Les dégâts. Tu ne veux plus voir ça, c’est lâche, tu le sais, mais tu n’es plus capable de faire face à la misère et aux tragédies que tu ne peux pas empêcher. Tu as cette affreuse tendance à tout te mettre sur le dos, à porter le poids du monde, Aedan, et il est lourd, bien trop lourd pour toi, si lourd que tu choisis maintenant sciemment de ne plus voir. De ne plus comprendre.

Oui mais voilà Aedan. Il te suffit d’entendre ce nom. De l’entendre parler du père de cette fille pour … te laisser toucher de plein fouet. Tu réagis à peine quand il te relâche mon vieux, tu ne l’écoutes que d’une oreille, tu es resté contre ton mur, et ce n’est qu’après plusieurs longues secondes que tu réagis. Et te voilà à attraper ta veste et à dégager ton cousin de ton chemin, tu lui passes devant pour foncer dans le couloir, en claquant la porte derrière toi, tu bouscules tout le monde sur ton passage, et tu te mets à chercher. Partout. C’est sous des regards bien interloqués, que tu te mets à poser des questions … quand on pense que tu ne t’intéresses jamais à personne, te voilà subitement, l’air passablement désespéré, à chercher cette femme, partout, absolument partout, pendant au moins deux heures mon vieux. Jusqu’à te résigner, en colère contre toi-même, jusqu’à traverser le QG, la tête basse et entrer dans cette salle dans laquelle tu te réfugies pour faire passer ta colère, tu balances ta veste dans un coin, toujours le même, et puis … Tu te figes, Aedan. « Kaelyne. »
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
+ MESSAGES : 48
Kaelyne A. Wrench
Mer 13 Mai - 23:17
Tu ne sais pas pourquoi tu t'étais dit que ton papa avait juste du retard. Pourtant toi et lui, vous aviez toujours conclu que le jour où l’un de vous aurait du retard, il faudrait s’y attendre. Lui à la Garnison, toi dans le Bataillon, tu savais qu’il était persuadé que sa fille ne lui survivrait pas. Il te le disait parfois, quand tu revenais en permission à la maison. Mais tu finissais toujours par le taquiner tant et si bien que vous passiez à autre chose. À rire. À parler de tes plantes. À ce que tu le pousses à trouver quelqu’un pour combler ses journées solitaires. Alors oui, Kaelyne, tu aurais du le savoir et pourtant.

Quand les affiches ont été posées, c’est un patient de l’hôpital, tétanisé de peur pour sa femme qui t’a demandé d’aller voir pour lui. Sa femme n’était pas inscrite, ton papa par contre, était en bout de liste. Ensuite, tu as beau essayer d’y penser, de te souvenir, petite fleur, tu ne te souviens de pas grand-chose. Tu es rentré à l’hôpital, tu as rassuré l’homme. Tu as échangé ton repos contre la garde d’une infirmière épuisée et tu as travaillé, sans sourciller toute la nuit.

C’est ce matin que ça a… craqué. Pas de bruit, pas de cri, même pas de rébellion. Tu es repassé par les affiches vérifier ce que tu savais déjà et tu es allée au QG. Au départ, tu voulais simplement demander une permission pour aller arroser tes plantes à la maison, mais quand tu as entendu des gens parler d’obsèques retardées à cause de la solidification du mur à Trost, tu as changé d’avis. Peut-être que c’est en songeant à ta première entrevue avec le Lieutenant que tu es venue jusqu’à la salle d’entrainement, presque toujours inoccupés. À moins que ce ne soit justement parce que tu la savais inoccupés que tu y es allée. Tu ne sais pas Kaelyne. Tu ne sais plus.

Tu frappes. Contrairement à ton Lieutenant, tu as posé des bandes sur tes mains pour maintenir les os en place et protéger la peau. Ton objectif n’est pas de te faire mal, ni même de saigner. Non, c’est plus vicieux que ça. Tu connais le corps humain, Kaelyne, tu sais ce qu’il faut pour mettre un homme à terre. Et c’est sans repas depuis la veille midi, sans eau depuis hier soir, que tu frappes. Encore. Longtemps. Chaque coup et silencieux et précis. Et si tu pensais que ça te soulagerait, il n’en est rien. Tu frappes juste comme une automate pour simplement dépenser toute ton énergie et pouvoir sombrer dans le néant. Parce que ton papa est mort et que tout vaut mieux que la souffrance qui est en train de se répandre en toi.

Tu entends ton prénom au bout de quelque temps, quelques heures peut-être. Tu es déjà épuisée, tu trembles, tu as chaud, mais tu sais que dès que tu cesseras de bouger tu auras froid. Ce n’est pourtant pas assez, jeune fille, pour avoir le plaisir de t’évanouir loin de ce monde. Pourtant tu t’arrêtes, tu te retiens au sac de frappes pour ne pas montrer ta faiblesse et tu découvres Aedan, qui vient de jeter sa veste dans un coin.

« Lieutenant Aedan. Tu murmures en le regardant, avant de faire un pas pour le saluer un poing sur le coeur l’autre dans le dos. Il n’est pas temps pour vous de recommencer l’entraînement. Tu lui apprends, comme si… comme si tout allait pour le mieux. Vous devriez vous reposer encore un peu, au mieux vous pouvez faire des étirements. »

Et tu vois, Kaelyne, tu as été si bien formatée à être un soldat, à obéir et sauver que tu lui donnes tes conseils, comme si tu te préparais à aller le voir plus tard, pour t’enquérir de ton état. Comme si tout était normal et que tu ne cherchais pas à dépasser ta propre limite pour sombrer.

« Vous avez besoin de moi ? »
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 60
Aedan Stellaa
Mer 13 Mai - 23:48
Deux heures. Deux heures à chercher. A questionner. A fouiner. A enquêter. C’est à croire que tu es devenu complètement fou, parce qu’on sait bien, quand on te connaît, que rien ne peut te faire réagir de cette manière. Absolument rien. Les provocations de ton cousin, ça te passe par-dessus la tête mon vieux, et au pire, ça te donne envie de cogner dessus quand t’es trop arrangé par l’alcool pour te rendre compte tout seul que ce n’est pas une bonne idée. Tes soldats, tu les laisses se débrouiller seuls. Tu ne te poses ni en ami, ni en camarade auprès d’eux, tu n’es que le mec qui donnent des ordres en mission, en dehors de ça, on ne te voit pas, on ne t’entend pas, tu disparais au retour de chaque sortie, tu réapparais pour la suivante. Entre deux, tu vas, tu viens. Tu traverses le QG comme une ombre, de temps en temps, on t’aperçoit au détour d’un couloir, aussi, mais c’est tout. C’est particulier, et tu le sais, même Hodgen est plus ouvert à ses soldats que toi, c’est dire. Toi, tu as décidé de ne plus te lier à personne … a quoi bon, hein ? Si c’est pour merder une seconde fois, et tous les voir se faire balayer. Non, toi, tu refuses ça. Tu ne veux plus vivre ça. Tu n’as aucune espèce d’envie de sombrer plus que tu n’as déjà coulé, tu es fou pourtant, pas assez pour ça, pas encore.

Et pourtant, tu la cherches. Pourtant, quand tu entends Léandre parler de la mort de son père et du fait qu’il ne lui remet pas la main dessus, tu sors de ta chambre, alors que tu y étais enfermé depuis des jours sans vouloir voir personne. Ce que tu peux être con. Tu vas encore morfler. Pourquoi est-ce qu’il faut que tu te soucies de cette fille en particulier ? Si on te le demandait, tu ne saurais même pas répondre à ça. Tout ce que tu vas gagner, c’est que tu vas encore te casser les dents. Et tu te le répètes, pour te persuader d’abandonner, d’arrêter de la chercher, sauf que ça ne prend pas, et quand tu cesses … c’est juste parce que tu ne sais plus où chercher, et que tu as l’impression d’avoir user toutes tes possibilités. Tu t’arrêtes pour te réfugier, pour faire passer tes nerfs. Et là encore, ça coince. Là encore, quelque chose ne va pas. Parce que oui, Aedan, tu as besoin de te défouler, oui, tu te sens énervé, mais là où on pourrait aisément penser que ton cousin est le responsable de tout ça, c’est faux. Tu as même déjà oublié Léandre. C’est contre toi que tu as diriger ta colère, parce que, tu te dis que t’es quand même sacrément con. Quand tu penses que tu t’es attendu, chaque jour, à la voir débarquer dans ta chambre, quand tu penses que le soir, tu y pensais et que pourtant, tu n’as pas bougé pour aller vérifier. Égoïste que tu es. S’il y a bien un trait que vous partagez tous à différents degrés dans ta famille … c’est bien celui-là, malheureusement.

C’est seulement quand tu viens là, dans cette salle, que la trouve. Tu la cherches depuis deux heures et tu lui tombes dessus par hasard, quelle ironie, n’est-ce pas ? Le pire, c’est que, tout ce que tu trouves à articuler, c’est son prénom. Et maintenant qu’elle est devant toi, voilà que tu te demandes aussi ce que tu comptais faire, exactement. Tu la cherchais, tu viens de la trouvée. Pourtant, tu sais parfaitement que tu n’es pas le mieux placer pour soutenir quelqu’un, tu plies aussi facilement qu’un vieux roseau humide. Tu n’as pas les mots pour une jeune femme qui vient de perdre son père … parce que, tu as une notion de la famille bien trop erronée pour pouvoir prétendre comprendre sa peine. Pourtant, elle te fend le cœur. Et tu te rends compte qu’il t’en reste un, de cœur, justement en la regardant, et en l’écoutant. Elle est encore dans son rôle de médecin, et toi, tu grimaces, parce que ça pique en dedans. Que c’est désagréable, de la voir agir comme ça, tout en sachant ce que tu sais. « Ça fait deux heures au moins que je vous cherche … » Et elle était là. C’est bête, hein. Elle est venue là où toi tu viens quand rien ne va, et tu n’y as même pas pensé. Tu t’approches, tu attrapes son poignet avec une douceur que tu ne te connaissais même pas, et tu défais ce salut militaire dont tu n’as pas besoin. Il te semble mal venu. « Comment vous sentez-vous ? » Que tu demandes, en la jaugeant du regard, tu la regardes, de haut, en bas, tu t’attardes sur son visage, ses traits, son regard. « Ne me mentez pas, s’il vous plait. » Tu n’as même pas lâcher sa main, tes doigts sont toujours accrochés à son poignet comme si tu craignais qu’elle ne finisse par tomber. « J’ai appris, pour votre père. Toutes mes condoléances, Kaelyne. » Et te voilà, à essayer d’agir comme un homme, plutôt qu’un lieutenant, à tirer sur sa main pour l’attirer à toi, et maladroitement, tu passes un bras dans son dos pour lui offrir une étreinte … mal habile, bancale.
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
+ MESSAGES : 48
Kaelyne A. Wrench
Jeu 14 Mai - 0:11
Tu préférerais lui dire de partir, de te laisser. Tu imagines même, un instant, lui dire que tu es épuisée par la nuit de garde et que tu rentres finalement. Tu pourrais peut-être même lui demander ce congé Kaelyne. Mais qu'est-ce que ça te laisserait au final ? Tu serais seule. Tu n’aurais rien à faire. Et tu finirais pas craquer. Alors non, tout vaut mieux que ça. Tu préfères encore te tenir droite, le saluer et te rendre utile. Juste le temps de repousser la nouvelle encore un peu, égoïstement.

« Que vous me cherchez ? J’ai fait quelque chose de mal ? Tu lui demandes, surprise par sa réflexion. J’étais de garde à l'hôpital et je suis venue ensuite ici, c’est tout. »

C’est tout. En disant ça, Kaelyne, tu viens de rendre la mort de ton père aussi insignifiante qu’un grain de sable et ça te fait soudainement très mal. Tu plies un tout petit peu, une moue passe sur ton visage en éclair, mais tu te reprends. Tu es un soldat, petite fleur, tu es forte et droite comme un soldat. Alors tu conserves ta droiture, tu pousses sur tes pieds et… il t’arrête. Il attrape ton poignet, il te pose cette question que tu ne comprends pas.

« Que se passe-t-il… ? Vous avez mal ? »

Encore une fois, tu ramènes l’attention à lui. Tu fuis… Ça fait des années que tu fuis, pour te dévouer aux autres. Ils sont peu, ceux qui savent que ton père et toi veniez de Trost. Ils se comptent sur les doigts d’une main ceux qui ont rencontré ton papa, petite fille. Et il n’y en a qu’un seul, dans le Bataillon, qui a eu le droit de savoir pour ta mère. Le Major. Pas le temps de revoir le souvenir, ton Lieutenant continu, il parle de mensonge, puis il te retient et ses mots ouvrent un gouffre sous tes pieds. L’abîme de la perte, qui est aussi l’océan de la souffrance. Il vient t’attirer à lui, maladroitement, et toi tu… tu sombres pendant quelques instants. Tu as mal. Tu respires mal. Ton corps tremble. Et tu t’entends lui demander :

« Comment avez-vous su ? »

Tu pensais qu’il ne sortait pas de ses quartiers et tu avais bien prévu de ne pas le lui dire. Ça ne lui aurait servi à rien. Et là, voilà que cet homme vient tout renverser. Tous tes plans, tout ce que tu avais prévu. T’entraîner, tomber dans les pommes, rester quelques heures de plus dans le noir, revenir à toi au moment de ta garde suivante, travailler encore longtemps, nier. Et puis au bout de quelques jours, tu aurais accepté le fait. Et tu n’aurais rien dit. Sauf que ton Lieutenant a tout gâché.

« Ça ne devait pas se passer comme ça. Tu murmures contre lui. Pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi… Pourquoi vous me tenez ? »

Te voilà qui commences à prendre le virage serré, celui qui est toujours inscrit au fond de toi : la colère. Tu te débats, tu lui échappes et tu poses des yeux bouffés de larmes sur lui, pourtant tu sembles soudainement plus… vivante, ou plus dangereuse aussi.

« Je vais aller bien. Tu articles brusquement. Je vais… Je ne serai pas un poids, Lieutenant. »

Et comme un automate, te voilà à relever les poings, te tourner et taper dans ce sac de frappes comme si… comme si rien ne s’était passé alors pourtant que les larmes que tu avais si bien contenues jusque là se mettent à couler en flot ininterrompu. Jusqu'à ne plus rien voir, louper un coup, perdre l'équilibre et tomber à genoux, en silence. Incapable d'exprimer ce qui te tue à l'intérieur
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 60
Aedan Stellaa
Jeu 14 Mai - 10:42
A quoi tu penses, exactement, là ? Tu ne sais pas y faire avec la peine des autres, tu ne sais même pas y faire avec ta propre douleur mon vieux, comment est-ce que tu pourrais prétendre avoir la moindre utilité pour quelqu’un qui souffre ? Tu refuses toute l’aide qu’on souhaite te donner, et voilà que tu te mets à vouloir apporter la tienne. C’est le monde à l’envers, ça. C’est même complètement surréaliste, à dire vrai. Et on voit que tu n’es pas à l’aise, on voit que tu ne sais ni quoi dire, ni quoi faire, parce que tu es maladroit. Tu grimaces même lorsqu’elle se met à penser qu’elle a fait quelque chose de mal … Et oui, Aedan. C’est bête, hein ? Mais à force de fuir, à force de t’éloigner du monde entier, il s’est mis à penser que lorsque tu venais à lui, c’était forcément pour du négatif. Ou parce que tu en as besoin. Te voilà donc à soupirer, à questionner aussi. Tu veux savoir comme elle va, même si tu devrais déjà connaître la réponse. Et puis, te voilà tenter quelque chose, de stupide, sans doute. Tu l’attrapes, tu la tires jusqu’à toi, tu essaies … pour une fois dans ta vie, sincèrement, tu essaies. Tu manques de conviction, tu manques d’assurance, mais tu essaies, Aedan. Et n’importe qui te connaissant serait forcément surpris, voir carrément choqué de te voir agir de la sorte.

« Le Major. » Ce n’est pas la peine de mentir. Tu l’avoues, honteux, mais tu l’avoues. Tu n’es pas allé voir ces listes toi-même, pour savoir si un nom t’évoquais quelque chose, et si tu pouvais faire quelque chose pour quelqu’un. Tu as peut-être bien perdu des connaissances à Trost, mais, tu as simplement refusé d’aller voir, tu as refusé de le savoir. C’est toujours comme ça, avec toi, tu ne sais plus encaisser, tu préfères ignorer. Du coup, évidemment, pour que tu saches, il fallait bien que quelqu’un vienne te le lancer au visage, et c’est bien le genre de ton cousin. Cela dit, tu ne raconteras pas comment il est venu t’annoncer tout ça … Tu l’entends, qui respire mal. Tu la sens, qui tremble contre toi. Elle murmure, et toi, tu te sens aussi inutile que lâche. « Je n’ai pas de réponses pour vos questions … » Même pas ça, non. Tu ne sais pas pourquoi tu es venu. Tu ne sais pas non plus pourquoi tu as eu l’idée de l’attirer à toi de cette façon. Ça ne te ressemble pas, et te voilà dans un de ces moments où vraiment, Aedan, tu ne te comprends pas toi-même. Ce n’est pas le bon moment, pourtant, parce qu’elle va mal, et tu le sais. Tu vois, finalement, tu es encore capable de mettre tes problèmes de côté pour voir ceux des autres.

Tu la laisses pourtant s’échapper, bien incapable de la retenir, de trouver ne serait-ce qu’une raison de la retenir contre toi. Tu n’es pas celui qu’il lui faut pour apaiser sa peine, tu ne sais même pas ce que Léandre attendait de toi, exactement, il sait dans quel état tu es, depuis cette fameuse mission, il sait que tu n’es pas le mieux placé pour faire ce genre de chose. Et même s’il avait agi en tant que Major pour te rappeler à l’ordre … il sait que d’ordinaire, tu ne fais pas ça. Néanmoins, tu te revois le bousculer, et te précipiter hors de ta chambre pour retrouver cette fille. Maintenant que tu l’as, c’est comme si on t’avait passé les menottes, tu te sens pris au piège, et dans une position délicate. Du coup, tu restes planté, et tu fixes tes yeux sur elle quand elle se remet à frapper le sac de sable. Pourtant, tu fronces les sourcils, tu fais la moue, même. Toi aussi, tu agis comme ça. Toi, tu chasses la douleur par la douleur. Il te semble que sa méthode est similaire, mais pas identique. « Vous n’êtes pas un poids. » Et la voilà qui rate le sac, qui tombe à genoux. En larmes. Et bon sang, Aedan cette vision, elle te … elle te percute, et elle te blesse. Elle est douloureuse. C’est comme si venais de prendre un bon coup de poing dans l’estomac, comme si tu venais carrément de te faire poignarder. Te voilà frappé par la peine de quelqu’un d’autre, et bon sang ce que ça te remue. Ça te remue tellement que tu viens te laisser tomber à genoux devant elle, et tu t’évertues à effacer ses larmes en allant qu’elles coulent et qu’elles noient ses joues rougies. « Quand ça fait mal à l’intérieur, et que je ne le supporte plus … » Tu te noies dans l’alcool. Mais tu ne la feras pas boire, parce que, tu vois, tu as fini par comprendre que ce n’était pas la bonne solution. Tu continues, pourtant. Mais ça, c’est une autre histoire. « Je cris. Je hurle. Vous avez besoin que ça sorte, ou ça finira par vous dévorer de l’intérieur, alors … criez, pleurez, hurlez sur moi, frappez-moi si ça vous fait du bien mais faite le sortir, Kaelyne. »
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