Tu comprends que tu n’as rien d’un soldat du bataillon quand tes coups dans les chairs du titan ne lui font absolument aucun dégât. Et ça te frustre, Nine, au plus haut point. Tu pourrais hurler de dépit, mais tu refuses de le faire devant ton frère. Alors quand tu vois qu’Altaïr arrive à s’en prendre au titan tu recules du combat. Pas la peine que tu gênes ceux qui savent y faire.

Et clairement pendant quelques secondes tu regardes le massacre. T’as l’impression qu’il vont tous y passer, de la jeune femme plantée au sol à son ami qui a pris une sacrée tatane, mais finalement le premier titan tombe. Et quand tu t’apprêtes à te tourner vers le deuxième, un groupe de soldat du bataillon fond dessus. Ils l’encerclent, la harassent et le font tomber sans souci. Tu leur fais confiance et tes yeux glissent sur les alentours jusqu’à trouver ce que tu veux. Un corps, un mort, et du matériel en bon état.

« Hey, ça va ? »

Tu viens de te laisser tomber près du titan que Marshall a réussi à finir et tu cours vers eux, inquiet qu’ils soient vraiment en mauvais état. Sans attendre, tu lances le nouvel équipement à la jeune femme, et tu te tournes vers son compère qui s’est pris un sacré coup, un peu plus tôt, mais il a l’air de tenir sur ses jambes.

« On se rassemble en hauteur, Yvarah, je vous laisse remonter votre amie sur les toits. »

Et te voilà à repartir pour retomber près des deux petites blondes et faire signe à ton frère de rejoindre le groupe. Et quand les soldats du Bataillon arrivent, ils vous informent juste qu’il vous faut avancer vers la porte. Tu hoches la tête et tu laisses tout le monde finir de se préparer et de se remettre de ses émotions avant de prendre la décision la plus censée :

« Soldat, ces deux personnes sont en danger avec nous, raccompagnez-les aux portes, nous allons avancer. »

Et ça te brise le coeur, mais tu refuses de laisser ton Alecto et la jolie Olympe au milieu des combats plus longtemps.

Le festival, ça me semblait être une bonne idée. De la pub pour vendre mon eau-de-vie, de l’argent qui rentre dans les caisses et un moyen discret de diffuser Iris -mon journal vindicatif-. J’en avais imprimé pas mal toute la nuit, avant de partir pour Trost avec mes deux chargements. C’est donc passablement fatigué que j’étais arrivé pour monter mon stand et acceuillir les visiteurs. Puis tout avait explosé.

La foule s’est mise à hurler et je suivis le mouvement, me réfugiant avec d’autres dans un bâtiment. C’était une mauvaise idée. Je le savais pourtant. En cas d’attaque, se réfugier dans un bâtiment pourrait être une très mauvaise idée. Les chances que les murs s’écroulent sur nous étaient immenses. Mais disons que c’était la fatigue ou la peur, je n’avais pas réfléchis sur l’instant. Et maintenant, nous nous retrouvions avec la main d’un titan qui était passé par la fenêtre. Il essayait d’attraper l’un d’entre nous. Il fourageait rageusement, tapant le plafond et le sol. Il parvint finalement à en attraper. Un type qui vendait des fleurs à côté de moi tout à l’heure. Le titan le serra fort dans son poing, comme s’il craignait qu’il ne s’échappe. Comme si c’était possible… Je m’attendais à le voir sortir sa main pour enfourner le type dans sa bouche. Mais non, il ne bougea plus. Je crus voir quelqu’un voler par la fenêtre. Les soldats étaient là. Nous soufflions tous, comme si sans nous en rendre compte nous avions retenu notre respiration. Sur les doigts du titan, du sang coulait, mais plus personne ne se débattait dans son poing.

C’est là qu’un lustre tomba sur le sol, me faisant sursauter. Je levais les yeux et les équarquillais. Le plafond se fissurait. « Il faut sortir d’ici ! » Hurlais-je à mes compagnons d'infortune. Je me levais d’un bond et me mit à courir. Je dévalais les escaliers. Je jettais un oeil dérrière moi. Je vis deux autres personnes nous suivre. Une personne ne nous a pas suivi, il me semble que c’est la femme de l’homme mort dans le poing du titan. Je sors en trombe du bâtiment. C’est là que je tombe sur les soldats. « Le bâtiment ! Il s’éffondre ! » A peine je finis de prononcer ces mots qu’un énorme bruit tonne ! Le bâtiment s’éffondre alors de l’intérieur. Je ne vois malheureusement pas les deux qui me suivaient. Mais moi, rien, si ce n’est un nuage de poussière qui vole vers moi...

Tu souffles un grand coup avant de regagner le toit. Tu ne t’éloignes pas pour autant, tu regardes ce qui se passe en bas, et surtout, tu observes du coin de l’œil ce titan énorme que tu ne peux pas atteindre correctement de là où tu te trouves. Tu te dis que tu restes là, en renfort, et puis lorsqu’il se met à courir … et bien tout s’enchaîne, tout simplement, et tu n’as même pas le temps de bouger d’un pouce que des soldats sortent de nulle part pour le mettre au sol. Tu es toujours à ta place quand ton frère ramène un équipement à la brune et que tout le monde se bouge. Toi, Altaïr tu traînes … tu as un de ces mauvais pressentiments. Il te semble avoir entendu des voix, tu en es pratiquement persuadé, le problème, c’est que tu ne parviens pas à en identifier la source. C’est proche. Et à la fois, c’est assez étouffé.

Tu t’apprêtes à abandonner lorsque ça craque sous tes pieds, et tu te penches au niveau des toits pour voir que des gens se sont subitement mis à courir hors du bâtiment qui tremble sous tes pieds, et t’as que le temps de sauter au sol, de te retourner, de t’avancer pour tenter d’aider les derniers que … ça s’effondre complètement sous ton nez, et tu grimaces, parce que tu as bien vu qu’il restait au moins une personne là-dedans. Tu soupires. Et puis lentement, tu te retournes, et tu t’avances vers cette fille, plantée au milieu de la rue. « Hé ma jolie, faut pas rester là. » Que tu lui lances avant de t’approcher d’elle. Les autres ont tous détaler, elle, elle reste là, alors à l’aide de deux de tes doigts, tu viens lui relever la tête. « T’es blessée ? Oh ? Tu m’entends ? » Mais tu sais quoi ? Tu n’as pas de patience, du coup, tu finis par passer ton bras dans le creux de ses reins, tu l’attires contre toi, et tu t’élances en hauteur, sur un toit, pour éviter de te faire surprendre par un nouveau titan. « C’est dangereux les rues, ma petite dame. »

Marshall tire mes sangles, m’attire vers lui, inspecte mes grappins. « Equipement de merde ! » Je marmonne. Je commence à le retirer, de toute façon, il ne me sert à rien. Et rager sur les sangles occupe ma colère. Mais nous n’avons même pas un minute de répit puisque le titan se met maintenant à courir dans notre direction. De mieux en mieux. Marshall décide alors de s’élancer, de le ralentir. Il y parvient finalement, et c’est des soldats qui débarquent qui l’achèvent. Le Nine de la garnison arrive alors, me lançant un nouvel équipement. Qui arrive en plein sur mon visage. Heureusement pour moi, avec rien d’autre qu’un bleu. Il ordonne alors à Marshall de me remonter sur le toit. Déjà occupé à enfiler ce nouvel équipement, je lève la tête vers lui. « J'ai un équipement je peux monter toute seule. » Après ma pitoyable chute, je n'allais pas en plus devoir être porter. C'était suffisant pour une journée. « Si tu me portes, je mords. » Le voilà prévenu.