Tu l’écoutes, et c’est limite si tu n’es pas pendue au bout de ses lèvres, Nao. Parce que toi, tu ne comprends pas tout à cette histoire, mais t’as envie de pouvoir remettre le tout dans le bon sens. Et tu vois, elle te parle du fait qu’elle n’est pas amoureuse, ok. Que le type ne l’a pas dragué, soit. Mais au moins il y avait une attirance, et tu hoches fortement la tête, parce que pour toi, ça veut dire quand même qu’il y avait quelque chose entre eux. Ça te rassure, oui, absolument !

« Ah ! Donc lui en effet, ça a dû quand même sacrément lui plaire, s’il voulait recommencer. Tu pinces tes lèvres à sa remarque suivante. Ohhh mais pourquoi ? T’avais plus envie ? Peut-être qu’il voulait se rattraper, non ? Enfin, il ne faut pas forcer, hein… Tu viens mordre le bord de ta lèvre inférieure. Je pensais tellement que c’était… au moins super, à défaut d’être incroyable… »

Et oui, hein, ça vient remettre en question nombre de trucs, et le premier de toute la pile, c’est ta propre envie d’un jour sauter le pas. Parce que, quand même, tu ne te vois pas dans l’idée de faire ça sans y gagner quelque chose. Enfin… il faudrait déjà avoir la bonne personne pour ça hein mais… Arrh, Nao, arrête ! A la place, tu viens concentrer tes yeux sur ton amie et tu l’écoutes continuer son histoire, tout en venant l’agrémenter, toi-même, de proposition.

« Quoi ?! Mais il est gonflé lui. D’où il peut dire ça ? Tu commences à te gonfler de colère, quand même, parce que c’est sacrément méchant, ce qu’il a fait. Au final, il a bien fait de se barrer, ça te débarrasse de son comportement pas acceptable ! Tu ne comptes pas le revoir, hein ?! »

Et tu vois, t’as à peine demandé ça, que la jeune femme réagit à ta proposition de trouver un autre homme, le Bon. Celui qu’elle aimera, celui que toi tu pourras imaginer dans le bon rôle aussi hein. Sauf que non, Amy s’énerve et sa voix claque avant qu’elle ne se mette à remuer. Et toi, Nao, tu connais bien ce comportement, alors si tu étais au départ choqué, tu te figes, tes yeux s’ouvrent très grands et tu finis par ouvrir la bouche bien rond.

« Ohhhhhhhhhhhh ! Mais… Amyyyyyyy ! D’un seul coup ton choc est remplacé par un énorme sourire, et tu braques un regard brûlant sur la brune. Tu l’aaaaaimes ?! Ou en tout cas tu ressens quelque chose pour lui, non ? Pourquoi tu veux pas d’un autre ? Tu vas le revoir ? Il est revenu vers toi pour s’excuser ? Tu lui pardonneras ? Vous allez recommencer ? Hanlalalala, tu nous le présenteras quand ?! »

Et t’es infernale, Nao, mais quand elle vient s’attaquer à toi et qu’elle cible Hell en même temps, ta main se referme un peu plus sur la main de la petite blonde, toute silencieuse.

« Ehhh, dis pas ça ! Déjà, il y a Zephyr ! Bon, c’est un mec, non ? Voilà, donc ça compte. Et puis je ne drague pas Leith moi… Qu’est-ce que tu crois ?! »

Ouais … ouais … ça a dû lui plaire … Et bah tu sais quoi ? Tant mieux pour lui ! Forcément, t’es de mauvaise foi, tu fais ta mauvaise tête, et tout ce qui va avec. En fait, t’aurais clairement pu passer outre ce coup raté, et juste ouais, recommencer, pour voir, c’est juste que tu t’es énervée, qu’il s’est énervé aussi, du coup, et que ça mal finit, comme toujours avec toi, de toutes façons, et le pire, c’est qu’en écoutant Nao qui te balances d’aller voir ailleurs et de trouver un type que t’aimeras pour combler ça bah … tu te frustres à nouveau, tu rages, t’as des regrets même, et puis, ouais, t’en viens à marmonner un truc comme quoi t’as pas envie qu’un autre type vienne prendre la place d’Andras contre toi. Attends. Attends une minute. Depuis quand c’est SA place ? Bordel de merde. Elle t’embrouille la rousse.

« Il m’avait saoulée. » C’est ton explication, et vraisemblablement, tu trouves ça suffisant. Et t’es en train de te renfrogner, au point de devenir carrément désagréable, quoi, heureusement qu’elles ont l’habitude que tu fasses ta mauvaise tête, parce que là, c’est … Urgh, hein, Amy. « Mouais. » Que tu souffles, pour finalement te resservir un verre et l’avaler d’une traite. Tu te fou, le cidre c’est comme du jus de pomme, c’est plus sucré qu’autre chose, alors, t’as l’impression de boire du jus quoi. « J’l’aime pas j’te dis ! Il me plait, c’pas pareil. » Au moins, tu avoues ça. Il te fait de l’effet, faut dire, tu t’es rendu compte de ça, d’autant que bon, au final, c’est toi qui es venue vers lui, t’aurais pu le repousser, on aurait dit qu’il attendait que ça. Tu l’as pas fait. Tu le voulais. Tu l’as eu. T’es déçue, ouais, mais bon, t’as cherché, on va dire. « J’en sais rien pourquoi putain, il m’a chauffée, je voulais que ce soit lui, j’ai pas envie d’un autre connard. » Et donc, si tu devais recommencer, ouais, ce serait probablement pas un autre que ce crétin, c’est que ça sous-entends. « Je te l’ai dit, je l’ai pas revu et j’compte pas lui courir après, j’sais même pas où il est … » Bah, peut-être que si t’étais retournée dans la baraque moisie, t’aurais pu lui mettre la main dessus, quoi, mais tu l’as pas fait. « J’en sais rien, jamais, j’veux le présenter à personne. » … Ou alors, tu veux le garder que pour toi, parce que t’as zéro confiance en toi-même. Peut-être qu’il te trouve belle, mais tes deux copines là, bah elles sont encore plus belles, alors bon … Nan, nan, hors de question.

« Quoi ? » Et voilà, c’est au tour de Hell de recracher son verre quand Naolane fait la bêtise de citer Zéphyr au mauvais moment et tu sais quoi ? Bah ça te fait ricaner toi, comme une vieille hyène. « Pourquoi tu parles de lui au milieu de … de ça ? » Qu’elle demande, la blonde, visiblement atrocement gênée, plus rougissante que jamais. « Pourquoi tu réagis aussi fort ? » Que tu viens lui demander, du coup, parce que, t’es pas débile, hein, même si t’y connais pas grand-chose, y’a quand même des trucs que tu captes clairement. « Pis toi, là, arrête ton char deux minutes, pourquoi tu l’colles autant, alors, l’Instructeur ?! Je crois qu’y a truite sous galet ! »

Ça devient compliqué cette histoire. Enfin pour toi, ça le devient. Tu te dis que si t’étais plus âgée, que t’avais déjà vécu ce genre de choses, peut-être que tu pourrais comprendre plus facilement et même peut-être que tu pourrais calmer un peu les nerfs de cette pauvre Amy, mais non, t’as rien de tout ça. Alors tu essayes de te calmer, de la laisser dire tout ce qu’elle a à dire. Et tu vois, finalement, tu t’arrêtes de proposer des idées stupides pour l’écouter répondre, s’énerver, s’agacer, probablement être un peu trop méchante, mais toi, tu sais qu’elle souffre, alors tu pourrais lui pardonner tout.

« Alors il te plait, c’est déjà ça, non ? Tu finis par murmurer tout doucement, en retombant au fond de ton siège, pour cesser de l’agresser. Tu n’as pas envie d’un autre garçon, il t’attire suffisamment pour que tu aies sauté le pas avec lui, et même après tout c’est encore lui. C’est quand même pas comme si c’était un inconnu tombé du ciel que tu ne reverras jamais non ? Et tu lui offres un petit sourire, rassurant. Tu veux le garder pour toi seule, nan ? Amy, tu ne peux pas continuer de l’ignorer s’il a cette place pour toi ! »

Halala, tu es bien incapable de ne pas te battre pour ce que tu imagines être une belle histoire d’amour. Avec la brune, tu sais bien que ce ne sera sûrement pas une belle histoire, comme dans les contes de fées, et pourtant, tu as un peu l’espoir que ça la rende plus heureuse que sa vie actuelle. Et puis, tu ne peux pas t’empêcher d’imaginer un million de scénarios qui pourraient te faire roucouler de plaisir. T’as presque envie de voir ce garçon de plus près maintenant, même si tu respecteras toujours la volonté d’Amy de le garder pour elle seule.

Et voilà, la conversation dérive, dévie et quand ça s’attaque à Hell et à toi, bah tu as ce réflexe premier de vous défendre toutes les deux. C’était sans imaginer la réaction brutale de la petite silencieuse et toi qui tourne de gros yeux vers elle, sans comprendre où est le malaise.

« Bah, elle parle de garçon, et au milieu de tout ça… Et Zephyr c’est un garçon, non ? Et puis, en quoi c’est un problème de parler de lui au milieu de cette conversation ? Et ton visage se marque de surprise. Ohhh c’est parce qu’il n’est pas venu te voir récemment ? Tu lui en veux ? Tu n’as qu’à bouder un peu, il va tout faire pour se rattraper, le connaissant ! Et tu ris, parce que tu connais le sketch qu’est son frère. Je veux être là pour le voir en panique ! »

Et bon, t’es un peu taquine, mais c’est quand même que leur duo, il est sacrément drôle. Tu les connais depuis que tu travailles dans la même auberge que Hell, à Trost, et tu as toujours vu le garçon avoir des réactions amusantes. Tu l’aimes bien, toi, même si parfois, il te surprend. Et d’ailleurs la conversation revire vers toi.

« Bah je veux qu’il m’aide à réussir mon année, c’est tout ! Tu claques, au début, l’air un peu agressif, avant de soupirer, et retrouver un sourire tout mignon. Mais j’aimerais bien le connaître mieux. Il y a un joli truc dans ses yeux ! Et puis c’est marrant de le voir paniquer pour rien, aussi ! »

Putain mais Amy, aussi, tu peux pas penser que les choses vont avancer, si tu te convies à deux nanas qui sont aussi innocentes de ces choses là que tu pouvais l’être avant de passer entre les mains d’Andras. Qu’est-ce que tu veux qu’elles te disent, hein ? Entre Nao et son instructeur et Hell que … T’en sais rien pour, Hell, en fait, mais voilà, quoi, justement, y’a rien, elles sont jamais passer par là et toi, t’es même pas une assez bonne amie pour te rendre compte que, peut-être t’es en train de leur ficher la frousse avec tes histoires de nullité.

« Ouais, ouais … Peut-être bien. » La vérité, c’est que pour le coup, elle a probablement tapé dans le mille, t’as envie de le garder pour toi toute seule, pour l’instant, c’est con putain, parce que, t’as pas été super sympa avec lui, et tu viens clairement de dire que t’irais pas le récupérer, mais on sait bien que si ça dure trop longtemps, tu le feras forcément, parce que tu pourras pas t’en empêcher. Bien sûr qu’il est à ton goût, sinon, t’aurais jamais laissé faire, sinon, t’aurais pas coulé à ce point, tu te serais pas senti aussi … bouillante face à lui et ses remarques, et puis, ouais, t’aurais pas autant aimé qu’il te touche un peu partout comme ça a été le cas. En fait … Oh, merde, putain, plus t’y penses, et plus t’as envie de les planter ici maintenant, pour courir de jeter sur ce con. C’est pas vrai. T’es perdue. « Bah figure toi qu’si, c’est exactement ce que je vais faire, c’est lui qui s’est barré. » Parce que t’as été infecte, mais ça, évidemment, tu vas encore dire que ça compte pas.

Probablement pour ça, finalement que tu en viens à t’attaquer à elle pour éviter que ça continue dans cette voie à ton niveau. « Bah … disons que … » Et voilà que cette pauvre Hell est au fond du trou, parce que, ouais, faut dire que toi aussi t’es sur le cul, à écouter Naolane qui trouve ça complètement normal d’évoquer son frangin comme ça, le plus calmement du monde au milieu d’une conversation pareille. « Bah j’sais pas, Nao, on est en train de parler de sexe un peu et des trucs qui se passent dans un pieu entre une nana et un mec et toi, tu fou Zéphyr sur le tapis … j’ai raté un épisode, ou quoi ? Y s’passe un truc avec le tatoué ? » Et là, t’es clairement en train de fixer Hell qui … panique complètement, renverse son verre, file chercher un torchon, et se met à éponger la flaque pétillante, clairement agitée. « Pourquoi tu t’énerves comme ça, Hell ? T’as pas besoin d’faire la timide avec nous… » Et tu souffles, putain, parce que, t’as l’impression de devoir les pousser au cul, même Nao qui finalement, n’est pas réellement timide, bah elle te fatigue à faire genre. « Ouais, ouais, t’apprendre des trucs … et tu l’emmènes à la fête, tout ça, tout ça. » Pis voilà qu’elle se met à parler de ses yeux, et tout, et c’est clairement trop précis, trop mignon, trop romantique, presque, pour toi, ce genre de connerie … Disons que les yeux, c’pas le premier truc que tu regardes. T’es carrément en train de te dire que, si Andras réapparaît un jour, tu regarderas certainement pas ses yeux en premier. Ça non … « Dis plutôt que t’as envie de lui croquer un bout d’fesse. »

Ohlalala, t’es pas sortie de l’auberge avec une Amy aussi entêtée hein. Parfois, t’aimerais bien l’attraper et aller triturer dans son cerveau pour savoir pourquoi elle est aussi brute et complètement éloignée de ses propres sentiments. Il faut dire que toi, Nao, t’es un peu tout son contraire. Tu ne vis qu’à travers tes émotions, tu agis et interagis avec eux en permanence, alors oui, tu as du mal à comprendre la jeune femme.

« Il a peut-être eu peur… Ou il était vexé ! Il t’a rien dit en partant, pour s’expliquer au moins ? »

Est-ce que tu es en train de la presser ? Oui, absolument, mais tu refuses de ne pas trouver un argument ou un petit indice qui te prouverait qu’elle devrait foncer. Parce que tu crois en l’amour et dans les histoires où les deux protagonistes se déchirent avant de courir pour se retrouver en se jetant dans les bras l’un de l’autre. Bon… ceci dit, avec Amy, t’es pas certaine que ça se passe comme ça.

« Hein ? Tu marmonnes, en quittant difficilement le pays de tes rêves dans ton imagination, quand la conversation revient à Hell et Zephyr. Et tu vois, il faut que Amy mette expressément les mots sur le problème pour que tu rougisses. Ehhh non j’ai pas dit ça ! C’est juste que tu disais que Hell avait pas d’homme dans son entourage et je… Puis… Eh, c’est bon, c’est pas comme s’il était vraiment son frère. Tu te tournes vers Hell, l’air immédiatement désolée. C’est pas méchant, Hellchou, hein ! Juste que tu pourrais m’annoncer demain que t’es amoureuse de Zeph que bah… ça me choquerait pas quoi. »

Et tu es littéralement en train de t’enfoncer, tu le vois bien. Tu te débats, mais tes joues se marquent d’un rouge de plus en plus prononcé et même lorsque tu dois te défendre de tes actions avec Leith, tu as ce premier réflexe de te braquer avant de relâcher prise et avoir ce sourire tout doux. Après tout, tu ne fais rien de mal, avec ton instructeur ? Tu veux juste l’aider et le connaître, c’est tout. Oui voilà, c’est ça. Sauf que nan, ça ne se passe pas comme ça, parce qu’en face de toi, il y a Amy.,

« Bah oui, je devais passer un week-end avec lui, mais on n’avait pas pu le faire. Tu réponds, l’air ultra sérieuse, sans voir que tu te tires la balle dans le pied en faite. J’aime bien passer du temps avec lui, il est gentil, mine de rien. Puis il m’intrigue et… Amy te coupe et ses mots wow, ça te file un de ces coups de chaud, ma pauvre. QUOI ?! Nan ! Nan, nan, nan ! Je veux… C’est juste que… Il… Et tu claques tes mains sur tes joues, pour te reprendre. Il est beau garçon, mais c’est tout ! De toute façon, il n’arrête pas de me faire comprendre qu’il me considère que comme une élève… Enfin… Et le baiser te revient en tête, mais tu noies l’histoire dans ton verre. Puis même si je le voulais, tu crois vraiment que j’pourrais réussir à le faire tomber amoureux de moi ? C’est un homme et moi j’suis… Moi ! »

Trop jeune, c’est certainement ce que ça veut dire. En tout cas, t’es pas spécialement contente que ça se retourne contre toi, cette histoire et voilà que tu n’arrives plus à gérer la chaleur de tes joues.

Oh, Hell, pourquoi est-ce que tu es venue t’asseoir avec ces deux-là, au juste ? Bon, d’accord, tu ne pouvais pas savoir que la conversation irait sur des terrains aussi … hors de ta portée ? Ouais, non, parce que, tu vois, Amy, elle n’a probablement aucune limite. Nao, elle en a déjà un peu plus, mais toi, mon dieu, toi, t’es presque une sainte parmi les saintes. Tu sais gérer – et tu apprends à le faire encore mieux – les porcs qui essaient de poser leurs sales pattes sur toi, mais c’est tout. Tu repousses, quoi. Alors, bon, ouais, t’es un peu sur les fesses quand t’entends la brune qui déballe son histoire de cette façon, en plus. C’est … peut-être une chose très normale pour elle, mais toi, c’est le genre de chose qui peut vite te gêner parce que, ouais, tu ne sais pas trop comment ça fonctionne, t’as pas d’homme dans ta vie, et ça n’a jamais été le cas, et le seul qui a été capable de te faire rougir, avec ses gestes – et il ne le fait même pas exprès – bah ouais, c’est Zéphyr, quoi.

Et tu supportes, tu vois, jusqu’à ce que la petite rousse vienne glisser ton « frère » au beau milieu de l’histoire quand Amy annonce que bah, non, t’as pas d’homme dans ton entourage, et toi, tu comprends ce qu’elle veut dire. Pas d’homme avec lequel tu serais susceptible de sauter ce pas, quoi. Sauf que Nao, elle place Zéphyr au beau milieu de tout ça, et que toi, bon sang, ça t’embrouille un grand coup, tu rougis, tu surchauffes d’un seul coup, et tu te mets à faire tout un tas de conneries comme si t’étais plus capable de coordonner tes mouvements. « Amoureuse de … » Pourquoi elle continue, hein ? Oh bon sang, et surtout, Hellebore, pourquoi tu réagis comme ça, aussi ? Je sais pas moi, tu pourrais juste lui rappeler de qui vous parler, pour dissiper tous les doutes possibles mais … Bah non. Toi, tu mets encore plus de doutes, juste parce que, c’est pas clair dans ta tête concernant Zéphyr, ça l’est plus depuis qu’il est réapparu dans ta vie après la mort de Lys, et bref. Ouais. Tu souffles un grand coup, c’est tout.

Et heureusement, ça ne dure pas, Amy semble décidée à faire avouer tu ne sais pas trop quoi à Naolane et juste parce que ça t’arrange, et bah, tu te décides à l’appuyer. « C’est vrai que … bon … c’est pas courant de vouloir passer autant de temps avec son prof, si ? » Bon, t’as jamais fait l’armée, toi et puis encore une fois, t’es probablement pas la mieux placée pour donner ton avis, mais. Ouais. Quand même, d’autant qu’elle vient d’avouer qu’elle le trouve beau garçon. « Oh … » Que tu finis cependant par lâcher, en écoutant la jeune femme. « C’quoi l’soucis ? S’il est à ton goût … t’es jolie, et s’il lorgne pas sur ce que tu caches là-dessous, il doit être gay. » … Non mais Amy, pire amie, hein. Vraiment, elle n’est pas de très bons conseils, ou plutôt, elle est probablement bien trop maladroite pour qu’on comprenne bien le message qu’elle essaie de faire passer. « Tu sais, l’amour … ça n’a d’âge. » Ouais, l’amour, et tu coules un regard, exprès, vers la brune, parce que, bon, elle n’a pas l’air de partager vos délires sur l’amour avec un grand « A » c’est certain … D’ailleurs, elle vient encore de lever les yeux au ciel. « Ne soupire pas comme ça, à force de … ahem avec ton monsieur là, peut-être que tu finiras par en tomber amoureuse. » … Bon, tu ne sais pas trop si ça peut fonctionner dans ce sens, hein, mais bon. C’est possible. Non ? « En plus, si tu tiens ce genre de discours, Naolane, c’est forcément que tu penses à autre chose qu’à l’entraînement le concernant, non ? T’aurais envie qu’il tombe amoureux de toi ? Peut-être qu’il l’est déjà en fait … il accepte quand même de passer beaucoup de temps avec toi, non ? »

Et vraiment Nao, tu ne sais pas comment tu fais, mais t’arrives à y aller les deux pieds en avant, droit dans le plat. Que ce soit avec Amy et son garçon qui a disparu, ou Hellebore et son frère que tu n’as jamais réussi à voir comme son frère (ils se ressemblent tellement pas, en même temps hein), tu ne fais pas attention aux répercussions de ce que tu dis. Sauf que l’une comme l’autre n’ont pas l’air de vraiment comprendre ce que tu essaies de leur dire et voilà que ça commence à te gonfler un peu, alors tu plisses les yeux et tu prends cette tête qui promet que tu vas être chiante.

« Nan, mais si ! Déjà Amy, c’est quoi son nom à ton chéri pas chéri, mais que tu veux garder pour toi aussi ? Ça me perturbe de l'appeler “le garçon”... Puis tu vas me faire le plaisir d’aller le revoir, au moins pour savoir si c’est vraiment un sale type qui continue à faire la tête ! Et puis toi… Tu viens braquer un doigt accusateur sur Hellebore, qui n’avait pourtant rien demandé. Oui, toi, pourquoi tu réagis comme ça ? Elle a raison Amy, t’as une drôle de réaction. Ça te dérange que je parle de Zeph ? Toi aussi tu vas vouloir le garder pour toi ?! »

Et voilà pourquoi il ne faut pas trop te titiller Naolane. Tu es gentille, et même que tu le resteras surement longtemps, mais il arrive un moment où tu vas juste attaquer pour savoir ce qu’il se passe. Puis pour qu’elles arrêtent de tout retourner contre toi, là. Tu n’avais jamais pensé à Leith de cette manière, déjà hein. Ok, tu as remarqué au moment de l’épreuve qu’il était beaucoup trop attentionné et beau garçon, mais de là à venir te retourner les neurones avec tout ça…

« Eh bah au pire, vous avez qu’à dire que c’est mon ami et pas mon prof. Déjà, c’est un instructeur, et on ne l’a pas tous les jours hein. Je ne le vois que pour certaines matières. Qu’est-ce que tu essaies de justifier là ? Tu n’en sais rien toi-même, c’est pour dire. Maaaais, j’en sais rien moi ! J’ai envie… de savoir ce qu’il y a dans sa tête, c’est tout. Il m’a embrassé une fois, mais c’était pour me faire peur, même si j’ai pas bien compris pourquoi. Je veux juste savoir pourquoi, c’est tout ! Et te voilà à secouer la tête de gauche à droite, plusieurs fois en pinçant les lèvres et en soupirant. Il accepte parce qu’il a peur de moi. Je ne sais pas ce que je lui ai fait, mais il finit toujours par dire oui comme pour… pour… pour me faire taire, tiens ! Et là, tu ramènes tes yeux sur Amy, parce que tu sais bien que Hell sera trop gentille pour être complètement honnête. Dis ! Toi qui me connais et supportes, tu me dis oui parfois pour me faire taire ? Je suis si chiante que ça ? »

Nan parce que c’est si c’est le cas, bah écoute, au moins, tu le sauras maintenant, ma belle. Même si ça risque de drôlement te vexe et que, te connaissant, tu vas aller toquer à sa porte dès ce soir pour lui dire que t’es pas chiante, et que s’il veut pas que tu le traînes dans tes histoires, il a qu’à te dire un ‘non’ sec et autoritaire ! Même si… ouais t’as clairement du mal à entendre ce genre de ‘non’, mais ça c’est encore une autre histoire.

« Ahh vous me retournez la tête ! Et puis de toute façon, si c’est aussi naze qu’elle le dit, tu marmonnes en montrant Amy du menton, j’suis pas certaine d’avoir envie d’trouver quelqu’un hein ! »

Non mais ça part dans tous les sens cette histoire-là. Putain, pourquoi t’as raconté tout ça, déjà ? T’avais clairement pas prévu que ça prenne des proportions pareilles, en tout cas, ça c’est certain. Heureusement que t’as l’occasion de faire une mini pause, parce que, t’es déjà en train de t’agacer, pourquoi que faudrait que toi, tu racontes tout, et que tu dises tout, si elles, elles font pas l’effort d’en faire autant ? C’est si compliqué que ça pour la rousse d’avouer qu’elle veut le bonhomme pour autre chose que lui apprendre à cogner ? Et la blonde, là, avec ses réactions cheloues, si elle a envie de bouffer son frère, pourquoi qu’elle le dit pas ? Ça te dépasse, toi. T’as bien envie de remettre le couvert avec Andras, si on te demande, tu le diras. Mauvaise foi quoi…

« Hé ? En quoi ça t’intéresse de savoir son nom ? » Et voilà, maintenant, tu plisses les yeux, super méfiante, quoi. « Y s’appelle Andras, et pis, j’irais pas … enfin, si peut-être, mais on verra, pourquoi tu me casses la tête avec ça, hein, tu t’attends à quoi au juste ? » Parce que dans le fond, c’est peut-être un sale type dans tous les cas. Genre. Une part de lui au moins. Mais … ouais, t’en sais rien, même s’il est clairement pas tout doux, tout charmant, c’est un truc que t’aimes vraiment bien chez lui, il te ménage pas, il veut, il prend, et peut-être qu’il y a des nanas qui aiment pas ce genre de comportement mais toi, bah ça te titille, tu vois. T’es pas le genre qui va s’offusquer, s’il te choppe pour te jeter sur un lit, ou une table pour … Bref, tu vois ? T’es bien trop différente de Naolane pour comprendre son point de vue, et l’inverse est valable, parce que, si tu lui glissais un truc pareil, elle te ferait sans doute encore les gros yeux.

A côté de toi, t’as Hell qui balbutie un truc comme quoi nan, elle a pas envie de le garder pour elle, mais tu sais quoi ? Même toi, tu sens clairement le manque de conviction, quand elle rappelle un truc comme « c’est mon frère quoi » parce que bah … vous le savez que c’est pas vraiment son frère, qu’ils sont pas liés par le sang, du tout, et que du coup, si elle a envie de se le faire, dans tes yeux, ce serait pas un soucis. Putain. C’pas possible, vraiment, pourquoi elles rendent tous si compliqué ? C’est rageant à la fin.

« Hein ? Putain, tu pouvais pas commencer par-là ? Il t’a embrassée ? » Et tu vois, t’en est rendue à passer une main sur ton front parce que, ce qu’elle te raconte, c’est surréaliste là. « Pour faire peur à une nana, on la choppe par la gorge, ou on la menace avec un couteau, s’il t’a embrassée, c’est qu’il avait envie de t’embrasser, tu l’fais exprès ou bien t’es vraiment si naïve que ça, là ? » Bordel de merde, maintenant, t’as carrément envie de la secouer comme prunier pour la faire réagir une bonne fois pour toute. Le mec l’embrasse et elle le dit que maintenant, quoi, si t’avais su ça avait, tu serais déjà persuadée depuis longtemps que le type veut autre chose que lui faire passer son noble savoir. C’est grave ça ! « T’es carrément chiante, ouais, mais j’ai pas beaucoup de patience, ça aide pas. » Et tu secoues la tête, elle te donne mal au crâne avec ses âneries. Le mec aurait peur d’elle donc … il lui cède tous ses caprices. « Nan vraiment, ton type là, il est accro. J’te le dis. Il veut un truc. Et c’pas la peine de protester hein, tu fais juste l’aveugle, ou alors j’te dis, t’es conne un peu, mais … bref, t’as compris. »

Et tu arrêtes de t’énerver, parce que tu vas finir par tout péter ça va pas traîner. « Qui t’dis que ce sera naze pour toi, peut-être que ton instructeur, il fera mieux qu’Andras hein … » Ca t’arraches presque la gueule de dire ça, tiens.

Elle te rend chèvre à râler, celle-là. Nan, mais, hein, tu adores Amy, c’est une chose, mais parfois, t’as l’impression qu’elle a qu’une envie, c’est te baffer et toi, de la mordre. Ou inversement, tu ne sais pas bien. Parce qu’elle te regarde comme si tu allais lui voler son morceau de viande et toi, tu secoues la tête de dépit.

« Mais arrête de me regarder comme ça. C’est pas mon genre, ton garçon, là ! Tu souffles, et enfin tu as son prénom. Franchement, tout ce râlage pour un prénom, j’te jure, Amy, t’es gave mordu par ce Andras ! Et puis tu vas aller le voir ! Je le sais… Même que si tu le fais pas, je suis ton esclave pendant une journée ! Si je gagne, on fera l’inverse. Et te voilà à tendre la main devant son nez, avec cet éclat de défi enflammé dans les yeux. Deal ?! »

Et bon, tu ne sais probablement dans quoi tu t’engages, mais t’es toujours comme ça, à réagir trop fort, trop vite. Même quand Hell continue de s’outrer et de refuser l’évidence, bah t’es déjà dans le mood, alors tu continues à mitrailler à vue, sans réfléchir :

« Ouaaais c’est ça ! Bah écoutes, si c’est que ton frère, ça te fera rien s’il finit par trouver une autre fille, parce que toi tu continues de dire ça ?! Tes yeux se plissent, mais un sourire moqueur grimpe sur tes lèvres. Tu sais pourquoi je te dis ça. Et toi aussi Amy ! Tu les regardes tour à tour, hyper sérieusement. Je veux votre bonheur et vous… vous faites les autruches là ! »

Elles te rendent dingue, tiens. Sauf que Nao, avant de crier sur les autres, bah on commence par regarder au pied de sa porte. Le truc, c’est que Amy finit par te mettre le nez dans le gros tas de boue que tu ignorais plutôt bien, parce que…

« Ahhh, mais arrêtes ! Tu t’es levée d’un bond et te voilà à te jeter sur Amy pour poser une main sur sa bouche sans réussir à bien étouffer le bruit de ses mots qui te remuent complètement la tête. Arrête ! Amy ! Je ne veux pas de ça ! Me donne pas d’espoir, parce que si tu t’trompes, et que moi j’me trompe aussi, j’vais avoir le coeur brisé et je ne veux pas de ça. Tu es toute pâle, maintenant, et tu secoues la tête avec tes yeux tous humides, bêtement. Voilà, tu sais, t’es contente ? Je ne veux pas y penser ! Parce qu’il y a mille raisons pour que je me trompe et que j’ai pas envie d’avoir mal… »

Et en même temps, Nao, qui pourrait te jeter la pierre ? Tu as tout laissé tomber derrière toi, tu as déjà pulvérisé une fois, complètement, ton coeur en rejetant ta famille, qu’est-ce que tu vas devenir si t’as, en plus, un chagrin d’amour ? Enfin pas que tu l’aimes, mais… ouais parfois quand tu fermes les yeux, tu t’imagines à ses côtés et… Nan vraiment il faut que tu arrêtes.

« Bah tu as dit que Andras, il savait y faire. Tu pousses les pieds de la brune de l’autre chaise pour t’asseoir là, en soupirant. J’vois pas pourquoi ça serait mieux avec un autre. Puis…Wow nan, hein, j’veux encore moins penser à ça. Et cette fois-ci c’est parce que tu es rouge écrevisse de gêne, rien que de t’imaginer te dénuder devant cet homme-là, particulièrement. En tout cas, maintenant que t’as sauté le pas, et bah on compte sur toi pour retenter et nous dire si c’est vraiment si nul, et puis voilà ! C’est comme ça ! »

Putain, Amy non mais sérieux, depuis quand t’es aussi jalouse, voire carrément possessive ? T’as jamais été comme ça avant, et là … Là, ouais, clairement, t’as une putain de crainte au fond de ton estomac, comme une pierre posée là, qui te fais réagir comme une grosse andouille parce qu’en plus, t’as bien compris que la jolie Nao, elle avait un truc avec son instructeur, et bon, Hell, bah, elle pose pas de questions. Pourtant, ouais, t’as un mal de chien à cracher le prénom qu’elle te demande, et elle râle, elle s’énerve et toi, ça t’agace, tu grinces, et t’es obligée de te retenir un minimum pour pas tout envoyer balader à travers la grande salle.

« J’irais pas j’te dis, arrête de m’emmerder avec ça. » Ouais, non, parce que, c’est comme ça, t’es pas le genre de nana qui va aller ramper dans les pattes d’un mec juste parce que t’as une folle envie d’aller te glisser entre ses bras. Merde, hein ! « Deal de mon cul, j’ai dit non ! » Et puis, tu grimaces, et t’attaques, parce que, crotte, tu veux pas être la seule à en dévoiler un peu trop sur ton compte, visiblement, t’agis bizarrement, tu réagis bizarrement, c’est juste que ce mec t’as embrouillé les neurones, quoi, et ça t’enquiquines, mais tu t’es au moins faite à l’idée que bah, t’y pouvais pas grand-chose.

Et la voilà, la rouquine, qui provoque Hell en plus de continuer avec toi, et si toi, tu prends les choses jusqu’à t’énerver, tu vois Hellebore qui devient toute pâle, et tu soupires, parce que tu comprends qu’elle a touché un point sensible la Nao. Heureusement pour la blonde, elle finit par réagir à tes remarques et … Ouais, bah visiblement, toi aussi t’as touché un point sensible, et vu que t’es pas sensible toi-même, ou encore très empathique, vu que t’es pas douée avec les autres, bah tu siffles entre tes dents, comme si elle était dans l’abus alors qu’en soit, sa réaction, elle est compréhensible, c’est juste toi qui capte pas ce genre de bordel. « Putain mais pourquoi tu tentes pas juste ta chance, à la fin ? T’vas pas rester à chouiner dans ton coin toute ta vie. » Si seulement c’était si simple, Amy, et probablement que ça l’est réellement, dans ta tête. « Pis au pire, si il te fais du mal, je lui pète les dents, les deux jambes, et je lui éclate ce qui traîne entre comme ça, tu seras certaine que si il veut pas d’toi, bah il aura personne d’autre. » Bon ok, c’est un peu extrême mais … c’est ta façon à toi de faire comprendre que t’es quand même intéressée et consciente de ce que tu lis dans le regard humide de Naolane. « Moi j’te dis qu’il dira pas non, mais j’suis pas une experte … » Ah ça, non clairement, mais au moins, tu dis c’que tu penses quoi. Sincèrement. C’est déjà ça.

Et pis tu soupires encore, et puis, ouais tu croises les bras sur ta poitrine. « Ouais bah … j’en sais rien … peut-être que ton Leith il est encore plus doué ? » Bon, c’est maladroit, mais t’essaies visiblement de réparer tes conneries, t’as pas envie qu’elle soit dégoûtée avant d’essayer, parce que, bah, au final, y’a des moments où c’était sacrément bon, quand même, ce serait dommage de l’en priver, c’est ce que tu te dis. « Pis Andras, c’est Andras … c’est un sauvage. Peut-être que plus doucement c’est … autre chose. » T’en sais rien, par contre, t’es pas certaine que ça te plaises plus, toi, plus doucement. « Putain, pis arrête avec ça, si ça se trouve c’était la première et la dernière. » Et t’y crois pas une seconde, parce que, ouais, encore quelques jours, Amy, et tu sais que tu vas pointer ton nez à la baraque moisie, pour voir … quoi que, à force de parler de tout ça, t’as carrément envie d’y aller maintenant. « On verra … » Que tu finis par souffler, plus pour toi que pour elles.

Et puis, ouais, t’en as marre finalement, alors, tu repousses ta chaise, tu te lèves. « Toi, tentes ta chance avec l’instructeur. » Que tu claques à Nao. « Et toi … j’sais pas, meuf, fait un truc pour ton pseudo frangin, là, fait tomber le haut sous son pif, tu verras comment il réagit. Sur ce … moi je m’arrache. » Et tu leur lances un signe avant de ouais, disparaitre, tout bonnement.