Attack on Titan
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Promotion : Quand un tombe, il y en a un autre pour prendre sa place. (everyone)
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Léandre A. Stellaa
Léandre A. Stellaa
Léandre A. Stellaa
+ MESSAGES : 35
Léandre A. Stellaa
Lun 15 Juin - 12:02
Tu soupires lourdement, Léandre. Il y a eu des pertes avec le carnage de Trost, c’est comme ça, tu t’y es fait. Pourtant, et même si nombreux sont ceux qui ont critiqué ton choix d’envoyer un maximum de gens défendre le mur, l’enceinte du mur est en bonne voie pour être réparer. Les artisans ont pu commencer à retaper les bâtisses, et les choses sont allées plus vite que prévu. D’ici la fin du mois de Juin et certainement que la Garnison pourra autoriser les civils à revenir vivre dans le district. Alors c’est plutôt positif, vu comme ça, mais le truc, c’est qu’il y a eu des pertes. Et parmi tous les hommes tombés, il y a une place qui s’est libérée, pour un Caporal, et une réorganisation des escouades.

« Eh bien, Major, vous n’êtes pas en train de répéter votre discours ? »

Tes yeux quittent la composition des équipes que tu supervises pour découvrir la petite Wrench, souriante. Elle a refermé la porte-derrière et s’est appuyée dessus, sans te quitter des yeux. Et tu sens bien que tu devrais la reprendre, lui rappeler qu’elle n’a pas à être là, mais tu vois, Léandre, tu ne dis rien. En faite, tu ne fais que te laisser tomber au fond de ton fauteuil et la regarder sourire en soupirant à nouveau;

« J’avais raison, Major. »

¤ ¤ ¤

Elle avait raison. Tu te répètes cette phrase l’air calme et serein en traversant la foule des soldats présents pour l'événement. La célébration n’est pas obligatoire pour tout le monde, mais les gradés, eux, sont tenus d’y assister. Tu finis par monter sur la petite estrade de quelques dizaines de centimètres, installée dans la cour et tu viens te placer devant la gamine que tu vas promouvoir aujourd’hui. Une idée de Malcal, à la base. Soutenue à la majorité par les Capitaines et Lieutenants au cours du dernier conseil de guerre.

« Soldats, aujourd’hui nous sommes réunis pour accueillir un nouveau combattant à la tête d’une escouade. Vous le savez, ces derniers temps ont été difficiles, mais nous n’avons pas baissé les bras. Les sacrifices de certains des nôtres ont permis de sauver bien des vies, et c’est en leur honneur que nous boirons, aujourd’hui ! Tes yeux glissent sur tes soldats. Tu repères quelques têtes connues, ton cousin, son idiot d’ami, Malcal aussi, et quelques-uns de tes soldats. Pourtant, les choses ne sont pas finies et nous avons encore fort à faire. Si les titans nous ont volé une bataille, nous luttons pour la Victoire ! C’est pour cela qu’aujourd’hui, j’ai décidé de récompenser non pas les années de labeurs, mais la force de caractère et celle de l’esprit ! »

Tu laisses ta voix faire son effet, et tu captes même le sourire ravi de Kaelyne. Tu attends que les voix se calment, que les dialogues retombent et tu finis par faire un pas sur le côté et te voilà à récupérer l’insigne de Caporal des mains d’un de tes hommes, pour te tourner face à elle.

« Soldat Karhlya Ainsley ! Tu claques, devant elle, pour la présenter à tous. J’ai l’honneur et le respect de vous confier à présent la vie de 5 de nos soldats, ainsi que d’un des médecins de guerre de notre armée. Il pèsera désormais sur vous une pression et une droiture dont vous devrez vous montrer digne. Vous n’avez pas le droit de nous décevoir. »

Tu viens boutonner l’insigne sur son col, bien visible comme pour tous les gradés, et tu poses ta main sur son épaule, avant de la faire tourner pour la présenter face à tous les soldats qui vous écoutent dans un silence presque religieux.

« Soldat, je vous présente le Caporal Ainsley. Ne vous méprenez pas, elle est plus forte qu’elle n’est jeune. Tes yeux coulent à Kaelyne dont le sourire grimpe encore. Capitaine Bragolan, Lieutenant Davenport, veuillez garder un oeil sur cette jeune femme et la guider dans les moments d’ombres, comme elle guidera ses hommes, désormais. »

Et tu te tais, enfin. C’est Davenport, qui hoche la tête, s’approche et vient serrer sa main avec un sourire tendre avant de s’écarter pour simplement… claquer ses mains entre elles, une fois, puis une seconde, avant que la foule des soldats ne soit animée d’une mer d’applaudissement.
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Aiji Bailey
Aiji Bailey
Aiji Bailey
+ MESSAGES : 82
Aiji Bailey
Lun 15 Juin - 19:32
Tu vois Bailey. C’est quand tu te dis que les choses n’auraient pas pu empirer qu’il se trouve un con pour te prouver le contraire. Et le con en question aujourd’hui, c’est le Major Léandre Stellaa. Parce que tu vois, dernièrement on peut dire que rien ne va dans ton équipe. C’est même pire que ça, entre les missions foirées, les bagarres et les entraînements gâchés, on peut dire que tu as eu ta dose. ça plus le fait que tu essayes de t’engager dans une relation avec l’un de tes soldats… Soldat qui à partir d’aujourd’hui ne sera plus sous tes ordres. Et ça Bailey. ça on peut dire que tu l’as mauvaise. Tu n’es que Caporal. Et en tant que Caporal tu n’as pas ton mot à dire lors des promotions de soldats. Même s’il s’agit de ton propre soldat. Alors tu es tenu d’assister à cette mascarade en te tenant droit et fier, et en applaudissant avec les autres, un sourire forcé sur le visage.

Est-ce que tu es fier d’elle? Bien sûr. Mis à part la dernière bagarre Ainsley est un soldat exemplaire, tu n’as sans doute jamais eu grand chose à lui redire. Toujours à ton écoute, rarement à discuter tes ordres, mais toujours prête à te dire si une chose ne lui convenait pas… Bref, un parfait soldat. Si tu n’écoutes pas ton coeur bien évidemment qu’elle a sa place parmi ceux de ton rang. Si tu n’écoutes pas ton coeur bien sûr que tu es ravi de voir qu’elle grimpe les échelons. C’est une battante, une guerrière au caractère bien trempé. Tout comme Erina. Tu secoues la tête. Non. Tu ne dois plus penser à elle, c’est une chose que tu t’es dit que tu devais changer. Ne pas les comparer. Ne pas penser à ton ancienne compagne en sa présence.

Est-ce que tu es content pour elle? ça c’est une autre question. Non tu n’es pas content. Parce qu’on ne t’a pas demandé ton avis. Parce que ça fait six ans qu’elle est sous tes ordres. Parce que tu as toujours veillé sur elle et que tu pensais certainement pouvoir toujours veiller sur elle, sans doute jusqu’à ce que tu finisses terrassé par un titan. Parce que ces derniers temps votre relation a changé. Elle t’a dit vouloir plus et… Et au final tu as fini par succomber. Après six années passées à la fuir. Alors forcément. savoir qu’elle va maintenant être loin de toi… ça te file encore plus d’angoisses. Tu as peur, rien que savoir que tu ne l’auras plus sous les yeux… ça te… Tu pousses un lourd soupir. Tu ne peux pas aller à l’encontre de Stellaa, sinon dieu sait que tu l’aurais fait. Mais vraiment… tu as peur de ce que vont donner les prochaines missions. Tu ne sais absolument pas comment tu vas réagir.

Tu finis par t’avancer vers elle après que le plus gros des soldats ne soit passé. Tu ne l’as pas revu depuis qu’elle a quitté ton bureau la dernière fois. Tu as préféré aller te calmer dans ton coin, digérer le fait que Frei soit son frère et éviter de les surveiller dans l’écurie. Bon. Tu as placé quelqu’un pour les surveiller au cas ou tout de même, mais tu es ravi de voir qu’au moins il ne semble pas y avoir eu de nouvelles bagarres. Ce qui te faisait espérer pour la suite des événements. Jusqu’à ce qu’on t’arrache Ainsley de ton escouade.

« Caporal Ainsley. » Tu la salues avec tout le respect qui s’impose à cet instant avant de lui offrir un léger sourire. « Je n’aurai jamais cru te voir un jour à cette place… » Que tu finis par murmurer en regardant l’insigne flambant neuf sur son veston. T’es gauche Bailey, comme toujours. Tu savais pas comment te comporter avec elle lorsqu’elle t’avait embrassé la première fois. Tu savais pas non plus vraiment comment agir après l’avoir embrassé toi, plusieurs fois… Mais tu t’es fait à cette idée maintenant, même si tu te dis que les premiers temps vont être durs sans doute… tu es prêt à faire ce qu’il faut. « Je crois que tu resteras toujours le petit soldat que j’ai accueilli dans mon équipe dès ta sortie de classe. » Tu pousses un petit soupir. « J’aurai préféré te garder sous mes ordres, savoir que tu seras loin de moi à présent lors des sorties hors des murs ça me… »

Tu te termines pas ta phrase. Tu as peur, ça te terrifie même. Tu penses forcément à ce qu’il s’est passé avec Erina la dernière fois. Et tu n’as pas envie de rentrer un jour et découvrir qu’elle aura tout simplement… disparu. « Tu veux bien qu’on s’éloigne un peu pour parler des derniers événements? » Ouais parce que tu vois, t'as pas aimé cette manière dont vous vous êtes quitté la dernière fois et... Et t'as besoin de lui avouer ce que Raven t'a conseillé de dire. Pour démarrer sur de bonnes bases.
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Karhlya Koenig
Karhlya Koenig
Karhlya Koenig
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 350
Karhlya Koenig
Mar 16 Juin - 10:00
Tu vis … un stress rarement ressenti auparavant. Il se passe probablement bien trop de choses dans ta petite vie, Karhlya, mais ça, ça, tu vois, c’est le sommet. La cerise sur le gâteau. Tu n’étais pas préparée à ça. Des grades qui tombaient, ça arrivait souvent, régulièrement, même, des hommes mourraient, il fallait les remplacer, parce que, les effectifs n’étaient pas spécialement au beau fixe, et qu’il fallait bien des hommes, et des femmes, pour diriger, guider les soldats. Le truc, c’est que, jusqu’à présent, c’était lointain, pour toi. Certes, Karhlya, tu avais désormais six années d’ancienneté, et dans ce Bataillon, survivre aussi longtemps, était visiblement déjà un exploit en lui-même. Le truc, c’est que tu étais aussi entourée de soldats bien plus vieux, des soldats qui avaient probablement déjà fait leurs preuves – du moins, c’était le cas à tes yeux – et qui, avaient sans nul doute une expérience plus grande que la tienne. Néanmoins, on te l’avait appris : l’expérience ne faisait pas tout.

Ce grade est pour toi. Tu n’as aucun moyen de faire demi-tour, parce que, tu as été jugée capable, et que tu dois l’être. C’est comme ça. Tu ne sais pas qui tu vas diriger, tu ne sais pas à quoi ressemblera l’escouade qui sera la tienne, mais au fond, tu es probablement relativement peinée à l’idée de changer du tout au tout. Tu avais dix-huit ans en entrant dans l’armée, tu n’étais qu’une enfant, tremblante de peur, terrorisée à l’idée de mourir à sa première sortie, et de briser le cœur de sa mère, tu as tenu bon, tu t’es forgé des armes, ainsi que des défenses, tu as tout fait pour survivre, pour préserver ta vie, mais aussi celle des autres. Tu t’es juré de toujours rentrer. Tu t’es juré de protéger Kanaan. Maintenant, on te donne la responsabilité de cinq, voir six vies, si jusqu’à présent, Aiji était celui qui dirige, qui guide, qui conseil et qui rassure, tu te rends compte que tu vas devoir le faire pour d’autres. Tu n’as jamais envié sa position. C’est un fait. Maintenant, tu as la même … et ton cœur se sert pour bien des raisons, autant qu’il se gonfle de fierté, parce que, tu penses à ton père, et que tu imagines son regard et son sourire sur toi.

Tu te tiens droite aux côtés du Major. Tu as toujours trouvé cet homme bien trop impressionnant, de loin, maintenant qu’il se trouve à approximativement un mètre de toi, c’est pire, tu craindrais presque de faire un faux pas, rien qu’en bougeant, ou en osant ouvrir la bouche. Du coup, tu n’en fais rien, tu te contentes d’un salut poli, militaire, de circonstance, et un peu en retrait, tu l’écoutes, tu en scrutant la petite foule face à toi. Impressionnant, n’est-ce pas ? Tu n’aurais jamais cru que ça se passait comme ça, que c’était si … solennel.

Finalement, Stellaa se tourne vers toi, il vient accrocher l’insigne qui reviens à ton veston, tu sais, cette veste que tu aimes tant, dont tu es si fière, et tu ne plies pas. Hors de question de montrer le moindre signe de faiblesse, quand même bien ses paroles pourraient donner envie de fuir, tu restes droite, forte, digne et fière, et tu acceptes la responsabilité qu’il te confie sans broncher. D’un signe de tête, tu remercies poliment le Major, et puis, il pose une main sur ton épaule, et te voilà littéralement propulsée en avant, face à cette foule. Face à certains de ces hommes et femmes qui sont encore tes supérieurs, face à ceux que tu as rattrapé, et face auxquels tu es maintenant sur un pied d’égalité.

Tu poses les yeux sur le Lieutenant, il approche, il vient serrer ta main, et tu te penches pour accepter ce geste et ce sourire encourageant, avant de te redresser, de devoir faire face à cette foule d’applaudissements, et c’est seulement lorsque tu peux te permettre de descendre de cette estrade de fortune que tu te permets de souffler un grand coup. Tes yeux passent dans la foule, comme si tu y cherchais quelqu’un en particulier, mais, une voix te fais littéralement sursauter, et te voilà nez à nez avec Bailey qui t’offres un salut … bien trop respectueux. Tu vas devoir t’y faire, n’est-ce pas ? Tu es passé de soldat à Caporal, les considérations des uns et des autres ne seront certainement plus les mêmes, c’est un fait. « Tu n’es pas obligé de me servir du Caporal … » Ça te gênes, tu n’es pas habituée, même si tu te doutes qu’il le fait pour marquer le coup de la promotion, ça résonne de façon bien trop étrange en toi, d’autant qu’il s’agit de ton ancien supérieur, de l’homme sur lequel tu as toujours compter, sur lequel tu t’es toujours appuyé. L’homme grâce auquel tu as tenu six années, c’est un fait. « Je t’avoue que moi non plus. » C’est un fait, que tu grognes un peu, parce que, ne nous le cachons pas, tu es pleine de doutes, maintenant. Tu ne sais pas si tu seras à la hauteur de la responsabilité que l’on vient faire désormais peser sur tes épaules. Tu dois être prête à endurer, et à porter beaucoup, à assumer, aussi. « Je le serais probablement toujours un peu, en effet. » Un sourire, léger, quoi que tendu. Tu finis par grimacer légèrement, pour plein de raisons.

Tu souffles légèrement, lorsqu’il te propose de s’éloigner un peu, et après un coup d’œil rapide derrière, dans la cour, tu opines du chef, avant de lui emboîter le pas. Tu avises le bosquet d’arbres, un peu à l’écart au fond de la cour du QG, tu fixes l’endroit, un moment, avant d’oser lever la main, tirer sur le bras de sa chemise pour le faire se détourner, et l’attirer non loin des écuries, sur ce banc que certains soldats utilisent pour se reposer après les corvées. Tu viens t’y asseoir en première. « On devrait être plus au moins au calme. » Pourtant, tu vois, tu restes relativement silencieuse, maintenant, tu baisses les yeux, fixe le sol, tes pieds, tu te mets à triturer tes doigts … tu y es hein, à cette discussion que tu redoutais tant, et tu sais, que ça va faire mal. Tu sais, au moins que ça ne va pas être agréable, ni de tout repos. Tu sais que tu vas briser quelque chose. « Je devais te parler, moi aussi. Je pense que je te dois largement la vérité. » De toute façon, tu ne peux décemment pas laisser les choses comme elles sont, ce serait pire que mieux. Tu es honnête. Tu te dois de continuer à l’être, quand bien même c’est difficile. « Je suis désolée … Aiji, je doute que tu veuilles encore garder l’image que tu avais de moi jusqu’à présent, après cette conversation. »
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Aiji Bailey
Aiji Bailey
Aiji Bailey
+ MESSAGES : 82
Aiji Bailey
Mar 16 Juin - 12:28
Tu la regardes. Ton sourire est peut-être un peu forcé lorsque tu vois l’insigne qui trône sur son col. Mais tu ne peux pas gâcher un moment pareil Bailey. Même si dans le fond t’enrages, même si tu détestes cette idée à la noix et que tu frapperais bien celui qui a eu cette idée stupide… Tu ne peux tout de même pas lui tirer une tête de six pieds de long tout simplement parce que tu en deviens presque malade de savoir que tu ne la verras plus sous tes ordres, de savoir que tu ne pourras plus veiller sur elle. Et ça Aiji… ça il va falloir que t’apprennes à faire avec, bien contre ton gré. Alors lorsque tu la vois soupirer… tu poses une main qui se veut rassurante sur son épaule alors que l’angoisse te tord les tripes. « ça ira. Tu es un bon soldat. Peut-être même comprendras-tu mieux certaines de mes réactions en étant chargée de ce grade maintenant…. » Tu le sais Bailey, un rang, c’est autre chose que la simple vie de soldat. C’est de la paperasse, du stress en plus, des vies sous ta responsabilité, des ordres à donner qui peuvent avoir des conséquences désastreuses… « Si tu as besoin d’aide sache que je serai là pour apprendre à te guider. Si tu veux. » Que tu lui dis avant de lui emboîter le pas et de la suivre un peu plus loin. Tout en pensant que jamais tu n’aurais aimé la voir avec un tel grade. Tout en pensant que tu voulais la garder avec toi.

Tu sens qu’elle te tire par un pan de ta chemise pour t’amener sur un banc à l’écart de tout. Et si tu as envie de la prendre dans tes bras et de l’embrasser pour la réconforter… tu ne le fais pas, pour plusieurs raisons. D’abord parce que vous êtes toujours à la vue de tous, et que clairement tu ne te vois pas mettre au jour votre relation devant tout le monde. Ensuite parce qu’elle reste lointaine, c’est à peine si elle t’adresse un regard, ou un sourire. Ce qui commence sérieusement à te faire te poser des questions. Et enfin parce qu’elle regarde le sol tout en triturant ses doigts. « Eh… » Tu finis par t’asseoir à ses côtés et oses tout de même prendre sa main pour éviter qu’elle ne vienne à s’arracher un ongle. « Détends toi. Tu ne t’attendais pas à ça, moi non plus d’ailleurs. Mais… Tu vas devoir faire avec. ça va être compliqué au début, mais je suis là pour toi tu sais. » Aller c’est ça. Prends les conseils de Raven et appliques les.

Sauf que tu vois, lorsqu’elle reprend la parole… si tu pensais qu’elle se sentait mal uniquement à cause de cette promotion surprise… ces mots laissent directement place au doute. Tu ôtes bien vite ta main de la sienne, prenant déjà du recul et fronçant les sourcils. « Qu’est-ce que tu veux dire par là? Je pensais que tu m’avais tout dit par rapport à Frei… C’est plutôt moi qui te dois des explications sur pourquoi j’ai fui la première fois et pourquoi je t'ai demandé d'attendre. » Tu te redresses, déjà raidi par ses mots. Quelque chose ne tourne pas rond. Toi qui pensais venir lui parler calmement et enfin tout pouvoir lui avouer pour qu’elle comprenne ce que tu voulais dire, pour qu’elle comprenne que c’est bon, tu avais juste besoin d’une semaine pour remettre tes pensées au calme… Voilà qu’elle te dit qu’elle te doit une vérité - encore - et que celle-ci risque de te déplaire. Autant dire qu’encore une fois, rien ne se profile comme tu l’espérais. « Je t’écoute. » Tu lui laisses la parole oui, parce que vu comment elle a amorcé la chose, tu n’as pas vraiment envie de faire le premier pas.
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Karhlya Koenig
Karhlya Koenig
Karhlya Koenig
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 350
Karhlya Koenig
Mar 16 Juin - 13:05
Ton trouble est très certainement bien visible. Seulement, Karhlya, tu … ne supportes pas tellement ces choses qui durent, encore et encore, qui te martèles l’esprit, qui te tortures sur des heures, des jours, des semaines. Tu es ce genre de personne qui préfère arracher le pansement d’un coup sec, même si ça fait atrocement mal sur le coup, tu préfères ça à une douleur diffuse, continue. Tu commences à comprendre, ce qui t’as tant gêné, avec l’attitude d’Aiji. Ce sont … ces attitudes, incompréhensibles, ce sont, ces demandes que tu as acceptées, sans pourtant avoir la moindre explication avec. Une vision des choses biaisée, et tu as commis l’erreur d’aller contre ta nature, en t’imposant une souffrance, et des questionnements continus.

Te voilà, sur ce banc, perdue dans tes réflexions, tu sais, que c’est à toi de parler, pour le coup. Que c’est à toi de dire les choses, parce que, tu sais que peu importe ce qu’il a t’expliquer, peu importe s’il vient enfin t’apporter ces explications, dont tu as cruellement manqué et bien … tu sais que ta décision est prise, tu sais que ton cœur à fait son choix, et que tu ne reviendras pas en arrière. Tu le laisses s’asseoir près de toi, tu le laisses même prendre ta main, l’espace d’un instant, et puis, tu la reprends, après quelques secondes, tout doucement. Ce n’est pas du rejet, c’est simplement que tu estimes que tu n’as pas le droit de le laisser venir à toi de cette façon, il va tomber de haut, Karhlya, tu vas lui faire mal, tu vas le blesser, tu ne peux faire qu’essayer de ralentir la chute, ou, le faire tomber de moins haut. Tu ne sais pas trop si tu es capable de ça …

« Je t’ai tout dit par rapport à Kanaan. C’est mon frère, mon frère jumeau, je ne vais pas m’étendre sur mes histoires de famille … » Parce qu’elles sont compliquées, et parce que, tu n’as pas envie de parler de ça maintenant. « Mais tu as les grandes lignes, c’est suffisant. » Et puis, ce n’est pas le sujet. Ce n’est pas de ça que tu veux lui parler. Kanaan n’est pas le problème, il n’a même rien à voir là-dedans. Le problème, il vient de toi, si on peu appeler ça un problème. Tu as ouvert les yeux, Karhlya, et on pourra te dire que c’est rapide, que tu n’as pas pu te rendre compte d’autant de choses en si peu de temps, mais toi, tu sais, tu ressens ta vérité. « J’ai réfléchi, de mon côté, à tout ça. Ça fait des années que mes yeux sont rivés sur toi, que je ne cesse … d’attendre, un peu comme une adolescente qui attends que son prince se décide. C’est surement ridicule, mais c’est … je crois que c’était totalement ça. Je me suis toujours dit que tu étais l’homme qu’il me fallait, parce que, tu as des qualités qui me plaisent, parce que, j’ai toujours pu et su m’appuyer sur toi, et parce que je sais parfaitement que tu es celui qui a préservé ma vie depuis mon entrée dans cette escouade. Seulement … » Tu soupires. Gorge serrée, poitrine douloureuse, tu ne tiens pas assise, alors, tu te redresses, tu fais quelques pas nerveux, avant de te planter debout, devant lui, à un mètre environ. Tu le fixes, le visage fermé, et le visage douloureux, parce que, tu tiens à Aiji, Karhlya. Tu … lui faire du mal n’est pas facile. Savoir que c’est inévitable l’est encore moins. Tu ne peux pas forcer, tu ne peux pas faire semblant, et par-dessus tout, tu ne peux pas ignorer ce qui t’es tombée dessus, dernièrement. « Tu m’as demandé de t’attendre, et j’ai accepté, parce que je me suis dis que c’était logique, qu’après avoir attendu toutes ces années, je pouvais bien le faire encore un peu sauf que … tu m’as fuis, tu ne m’as rien dit, et depuis des jours, je suis dans le flou, je devrais me sentir heureuse qu’on ce soit rapprochés, mais ça m’inquiète, je sens qu’il y a quelque chose que tu ne m’as pas dit, que c’est probablement quelque chose de lourd, de difficile, et je crois … j’aurais aimé que ce soit plus simple. Que tu me dises tout, tout de suite, que tu me vois … autrement. Je ne veux pas être celle que tu regardes, en te disant que si tu te lances, il va falloir que tu batailles, et que ça va être difficile. Je veux poser les yeux sur l’homme que j’aime, me dire que c’est évident, et ne pas hésiter à le hurler au monde entier. Je … ça ne fonctionnera jamais entre nous de cette manière. » Tu souffles, un grand coup, après cette longue, si longue tirade. Tes yeux brillent, débordent déjà de larmes acides, la culpabilité pèse lourd, tu ne regrettes pas le choix que tu fais, tu regrettes que ça doive le blesser. « Je ne t’ai pas attendu. Je n’aurais pas dû accepter de t’attendre, j’aurais … du le comprendre dés le début. Je suis désolée, Aiji … mon cœur appartient à quelqu’un d’autre. »
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Aiji Bailey
Aiji Bailey
Aiji Bailey
+ MESSAGES : 82
Aiji Bailey
Mar 16 Juin - 15:13
Tu vois Bailey. Tu te rends compte que ça cloche lorsque tu vois qu’elle ne te répond pas. Lorsque tu vois que malgré tes paroles rassurantes, malgré le fait que tu lui dises que tu seras présent pour elle, pour l’assister si elle vient à peiner dans ses nouvelles fonctions, elle n’ajoute rien. Pourtant tu es prêt à être là. Aussi bien en tant que soutien militaire et humain. Même si pour toi vie privée et vie militaire ne doivent pas être mélangées tu te rends bien compte que maintenant tu ne pourras pas faire autrement. Même si tu essayes, la preuve lorsque tu les as réuni dans ton bureau la dernière fois. Tu as agi en tant que Caporal. Sans doute trop durement, tu le regrettes un peu, mais la fatigue et un manque de patience avait fini par apparaître et tu t’étais emporté. Si tu te dis que tu ne veux pas faire de traitement de faveur entre tes hommes… tu te rends compte qu’il y a tout de même un déséquilibre, même si tu refuses de l’admettre. Pourtant Hartmann et Ainsley valent plus que les autres membres dans ton coeur, c’est ainsi.

Et maintenant que tu t’es rendu compte que tu désirais avoir ton soldat auprès de toi, plus proche que les autres… Tu sais que si elle était restée dans ton équipe tu aurais agi bien différemment lors des missions en extérieur. Tu l’aurais sans doute beaucoup plus couvée que les autres. Il n’empêche que la savoir à la tête d’une autre équipe… ça te noue le ventre. C’est bien pour ça que tu comptes avoir une discussion franche avec elle. Lui expliquer pourquoi tu as fui. Pourquoi tu es revenu. Pourquoi tu lui as demandé d’attendre juste un peu. Alors forcément lorsqu’elle fini par te dire qu’elle n’a rien d’autre à ajouter vis à vis de Frei… toi ça te fait un peu débloquer. Tu croyais pourtant qu’elle n’avait que ça a te dire, du moins c’est ce que tu avais compris. Es-tu devenu si gauche avec les femmes, si distant que tu as loupé quelque chose? Tu as beau fouiller ta mémoire, rien ne te revient.

Alors tu te redresses. Tu t’éloignes déjà d’elle lorsque tu vois son visage soucieux, lorsque tu vois qu’elle évite ton regard, qu’elle ne cherche pas à s’approcher. Qu’elle se soustrait même à toi. Et. Tu vois, même si ça fait un long, très long moment que tu n’as pas connu de femme, ça, t’es certain que c’est mauvais signe. Alors tu te renfermes. Tu commences immédiatement, c’est un réflexe auquel tu ne peux te soustraire, c’est ainsi que tu vis ta vie depuis sept ans, ça ne peut pas être en deux semaines que tu peux changer du tout au tout. Alors forcément, lorsqu’elle ouvre la bouche pour parler… ça a le mérite de mettre les pendules directement à l’heure.

Ton coeur se pince. Ton coeur se morcelle. Ton coeur se brise. Une nouvelle fois. Si ce n’est pas l’annonce de la mort qui le fait battre furieusement dans ta poitrine, c’est l’effet d’une trahison qui le martèle. Elle débite un flot de paroles impressionnants, et chaque phrase et un nouveau poignard qui vient se planter en toi, jusqu’au dernier, le plus acéré. « A quelqu’un d’autre? » Que tu finis par murmurer après de longues secondes de silence. Tu te redresses lentement, n’ayant pas envie d’avoir à lever les yeux vers elle, mais tu restes à distance. Et si ses yeux débordent de larmes, les tiens sont tout simplement devenus ternes et vides. Le sourire sur ton visage a fini par disparaître pour laisser place à la façade qui te caractérise lorsque tu chevauches hors des murs vers la mort. C’est une carapace, cette terrible carapace que tu t’es forgée à la suite de la mort d’Erina qui refait surface aussi vite qu’elle avait commencé à disparaître. Parce que tu ne veux pas qu’elle voit cette douleur, cette tristesse qui ravage ton coeur à l’heure actuelle. Elle n’a pas à voir ça. Même si elle n’est plus ton soldat, et surtout si elle n’est plus ton soldat, tu ne veux pas plier. Tu l’as toujours dit Bailey. Tu ne veux pas montrer tes faiblesses. Tu n’as jamais voulu les montrer et ce depuis petit. Seuls Raven et Ezéchiel t’ont vu en piteux état. Et il est hors de question que ça change.

Alors tu vois, tu sais pas trop quoi dire. Pourtant il y a plein de choses qui te passent par la tête, mais tout est tellement rapide que tu n’as pas le temps de t’appuyer dessus qu’un nouveau questionnement, qu’une nouvelle pensée vient prendre sa place. Si tu restes le dos droit et fier, tu es tout cabossé à l’intérieur. « Je ne t’ai jamais demandé de m’attendre durant six longues années. » C’est la fin même d’une histoire avant qu’il n’y ai eu un commencement. C’est douloureux. Très. Trop. Ce n’est pas la même douleur qu’à la mort d’Erina non, mais ça reste tout de même piquant. Peut-être que le fait qu’il n’y ait pas eu grand chose de partagé fera que la pilule sera moins difficile à passer. T’en sais rien. En tout cas à ce moment précis… tu ne saurais dire dans quel état d’esprit tu te trouves. En colère oui. Sans doute en parti parce que tu vois quand elle te dit que t’as fait la faute de lui demander d’attendre un peu… t’as l’impression qu’elle s’en sert comme excuse. « Je n’ai absolument pas eu le temps de t’expliquer. A chaque fois que j’ai voulu le faire il y a eu un imprévu. La bagarre à l’entraînement, où je voulais prendre un moment après le barbecue pour me rapprocher de toi. Les corvées, où je me suis dis qu’il vallait mieux que je te laisse décolérer. Et que je me calme aussi de mon côté. Et maintenant cette promotion où je comptais discuter aujourd’hui. » Ta voix est neutre. Tu ne cris pas non, tu ne te laisses pas submerger par les émotions cette fois ci. Cette dernière semaine loin de tout le monde t’a permis de retrouver un semblant de calme à ce niveau. « Tu ne peux pas me reprocher de ne pas t’avoir tout dit alors que je n’étais pas non plus au courant pour Frei jusqu’à cette bagarre. »

C’est injuste. C’est ce que tu penses. En plus de ta colère, il y a très certainement ton coeur d’homme blessé qui parle. « Je ne comptais pas te faire attendre éternellement. J’avais juste besoin de quelques jours pour mettre mes idées au clair avant de passer aux explications. Je voulais faire ça bien. Partir sur de bonnes bases. » Tu laisses ton regard errer sur les buissons à côté pour prendre sur toi avant de revenir à elle. Et pourquoi tu t’expliques d’abord au final. « J’ai fui la première fois. Tu m’as fui dans mon bureau la dernière fois quand je t’ai donné tes corvées. J’étais prêt à essayer de te parler. Peut-être pas tout te dire. Mais t’expliquer certaines choses. Tu ne m’en as pas laissé l’occasion. » Si ton visage est toujours fermé, une lueur de douleur passe dans ton regard. « Tu as osé me dire que tu me laissais le temps que je voulais. Que tu avais attendu ça longtemps. J’ai eu la bêtise de croire ça. J’ai eu la bêtise de croire que tu serais capable d’attendre quelques jours, juste quelques jours de plus. Ce n’est rien. Je ne savais même pas que tu croyais m’aimer depuis le début. » Oui. Croire. Parce que c’est ça le mot. Tu étais prêt à te lancer dans quelque chose de nouveau. Quelque chose de neuf. Quelque chose qui changerait certainement à nouveau ta vie, ramènerait du beau, de la joie, de l’amour. Au final entendre que son coeur appartient à quelqu’un d’autre est sans doute la chose la plus douloureuse qui soit. Et tu sais quoi? T’espères que tu connais pas ce gars là, que tu croiseras jamais sa route.
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Karhlya Koenig
Karhlya Koenig
Karhlya Koenig
« wings of freedom »
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Karhlya Koenig
Mar 16 Juin - 16:36
C’est un gros morceau. Tu le sais. Tu le savais. C’est difficile à sortir, mais tu as décidé de ne pas tourner autour du pot, parce que, malgré tout, tu veux le préserver, tu n’es pas quelqu’un de mauvais, tu n’es pas méchante, tu n’aspires pas à faire souffrir les autres, et tu as horreur d’être responsable d’une quelconque douleur. Ton éducation, tes principes, tout ça fait que tu te soucis des gens qui t’entourent, trop, peut-être, tu n’en as pas forcément conscience, d’ailleurs, mais ce que tu sais, c’est qu’aujourd’hui, tu as envie de penser à toi, au moins un petit peu, tu as envie que les choses soient claires et stables dans ta vie, tu as envie de mettre les choses à plat, et si ça pouvait bien se passer … ce serait le plus beau des bonus, ma grande.

Le problème, c’est que tu n’es pas seule dans cette histoire. Et si tu essaies, si tu fais réellement tout ton possible pour conserver un minimum de … calme, ça ne fonctionne pas. A la base, tu étais partie pour lui simplement lui parler de ce qui le concernais, tu ne comptais pas évoquer la présence d’un autre homme dans l’équation, seulement, au dernier moment, tu t’es dis qu’il allait le savoir, qu’il le verrait, qu’il allait s’en apercevoir, parce que, tu as, ou plutôt, vous avez tous les deux résolu de ne pas vous cacher. Aux yeux de personne.

Tu ne sais pas à quoi exactement est-ce que tu t’attends. C’est certain, qu’il n’allait pas le prendre avec le sourire, surtout ton dernier aveu, mais … quand tu vois son expression colérique, tu soupires, tu te tends, et tu sais que ça ne va vraiment pas bien se passer. Tu t’en persuades un peu plus quand il évoque les six années durant lesquelles tu l’as attendu, et tu te figes. Ton sang se glace. Tu as l’impression qu’il vient de réduire ces dernières années à l’espérer à néant, de les chiffonner comme on chiffonne du papier, et de juste, balancer la boulette restante à la corbeille. La suite n’est guère plus encourageante, en fait, c’est de pire en pire, ça ne fait que te blesser. Tu le prends mal. Vraiment très mal, chacune de ses remarques, de ses reproches, tu sers les poings, si fort, que tes phalanges blanchissent et pourtant, tu subis. Tu encaisses, comme tu as appris à le faire. Tu es de nouveau cette cocotte-minute que tu as pu être après cet entrainement désastreux, tu bouillonnes. Néanmoins, tu patientes, et tu attends qu’il en termine avec son discours, tout comme il a attendu la fin du tien, pour juste, souffler, un grand coup. Tu essaies d’évacuer.

« Je … » Tu ne sais même plus ce que tu dois dire. Tu n’as aucune envie de te justifier, parce que tu estimes être dans ton droit. Tu es libre de choisir, et si tu peux comprendre la déception, ou l’amertume, certains de ses mots sont de trop gros morceaux pour toi, tu ne parviens pas à les avaler, en fait, ils te donnent même carrément envie de vomir. « Ce qui concerne ma famille ne concerne que ma famille. » Tu lâches, simplement. Franchement, il y a probablement bien des choses personnelles qu’il garde pour lui depuis des années, tu n’as jamais été visiblement assez importante pour qu’il se confie sans crainte, et il aurait fallu que tu lui racontes toute l’histoire, concernant ton frère, immédiatement, tout de suite. « J’étais libre de te le dire, tout comme j’étais libre de garder ça pour moi. C’est personnel, je n’ai jamais eu l’audace de venir te demander des comptes sur tes histoires de famille, Aiji. » Vous n’avez finalement jamais été assez proches pour ça, et tu vois, encore une fois, c’est quelque chose qui explose en toi. Ces histoires de seconde famille, tu te rends compte que c’était du flan, de la poudre aux yeux. Tu ne connaissais même pas Laszlo. Tu as appris à connaître Kanaan parce qu’il s’est avéré être de ton sang. Tu ne vas jamais sur le terrain personne d’Hartmann. Tu ne sais rien de Kaiden. Tu n’as même jamais partagé un verre d’alcool avec Bailey. « Je sais tout ça. Je ne t’ai pas laissé le temps de t’expliquer … parce que je sais maintenant qu’il est inutile que tu le fasses, c’est tout. Et je suis d’accord, on a eu des imprévus … seulement, pardonne-moi ma franchise, mais … il y a bien des raisons pour lesquelles tu n’as jamais rien vu de mes sentiments pour toi depuis mon entrée dans cette escouade. Tu n’as jamais voulu me regarder, ni me voir réellement. Si … si ça avait été tellement important à tes yeux, tu n’aurais pas eu de doutes me concernant. »

Ça fait mal, de prendre tout ça en pleine tête. Oui, encore une fois, tu aurais dû le savoir. Pourtant, tu avais sans doute un peu d’espoir que les choses se passent … plus calmement, que tu ne te sentes pas autant en faute. Bon sang, Karhlya, tu as l’impression d’être face à un mari trompé, et tu sais que tu n’as jamais fait une telle erreur. Du coup, tu te mets à piétiner, à faire les cents pas, et si on sait maintenant à quel point tu te contrôles mal, ce qu’on sait moins, c’est que tu es visiblement capable d’enfermer une grande quantité d’émotions négatives quand il le faut réellement. Ce n’est pourtant pas sans risque, et sans conséquence, et pour le coup, c’est ton pied qui part. Qui cogne contre le seau en bois qui sert à déverser l’avoine aux chevaux de l’écurie voisine. Il décolle du sol, cogne contre le muret, juste en face et éclate en morceaux. « Si tu veux me faire passer pour la méchante, si ça te fait du bien, vas-y. J’ai la conscience tranquille, j’ai été honnête avec toi. » Et cette fois, tu pleures, les larmes se sont échappées, elles ont tout bonnement envahies et noyées ton visage. « T’as le droit de me haïr … mais tu n’as le droit de haïr que moi, parce que, c’est mon choix. »
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Aiji Bailey
Aiji Bailey
Aiji Bailey
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Aiji Bailey
Jeu 18 Juin - 10:03
Franchement Bailey en vérité, même si une partie de toi veut savoir qui est cet homme. Si tu le connais. Si tu l’as déjà vu, déjà rencontré pour savoir, juste savoir ce qu’il te manque, ce qu’il a de plus que toi… L’autre partie n’a pas envie de souffrir inutilement. A quoi cela te servirait-il de toute manière. Tu n’irais pas le voir pour lui casser la figure, tu abhorres la violence. Ça serait le comble que tu te lances à corps perdu dans une bagarre que tu sais déjà perdue d’avance. Ouais. Parce que même si tu te dis que tu pourrais faire mordre la poussière à cet autre homme… tu ne gagnerais pas la guerre. Tu vois. T’es pas dupe. Lorsque tu la vois si loin de toi, tu sais déjà que ça ne sert à rien de te battre contre l’inévitable. Toi en tout cas, tu ne veux pas perdre ton temps là dedans. Ni ton énergie. Il t’a déjà été bien difficile de surmonter la mort de ton ancienne compagne, tu n’as aucunement envie de souffrir plus que nécessaire.

C’est horrible dit comme ça. Peut-être que certaine femme aime les hommes qui se battent pour elle. Mais toi tu ne veux pas prendre le risque de t’enfoncer pour une cause perdue. Elle a le visage d’une femme déterminée. D’une femme qui a fait son choix. Et ce n’est définitivement pas toi. Et tu vois, c’est sans doute ça qui te fait le plus mal. Il y a toujours eu un truc envers Ainsley, si tu t’es toujours efforcé de le nier pour rester concentrer sur ton objectif et aussi parce que tu ne souhaitais pas avoir de nouvelle relation amoureuse… Il n’empêche que c’est elle qui a fait le premier pas vers toi. C’est elle qui a eu l’audace de poser ses lèvres sur les tiennes après le festival de Trost, qui t’a fait paniquer, qui a fini par te faire douter. Si elle ne l’avait pas fait, sans doute que tu aurais toujours garder ça en toi. Tu te serais contenter de la regarder. De loin. De veiller sur elle. Un peu plus que les autres.

Alors même si une partie de toi veut savoir pourquoi lui et pas toi. Pourquoi elle a eu ces paroles dans ton bureau, pourquoi elle t’a dit qu’elle avait attendu ces moments depuis si longtemps sans que tu le saches. Pourquoi elle a dit pouvoir t’attendre un peu… pour juste après aller voir ailleurs… tu ne demandes rien. Parce que tu ne veux pas savoir. Tu ne veux pas avoir à l’imaginer dans les bras d’un autre homme, un autre homme que tu connais peut-être. Et tu espères. Bon sang tu espères sincèrement que tu ne connais pas cet homme parce que… tu n’as pas envie de pouvoir mettre un nom, un visage sur cet amant. Tu n’as pas envie de les imaginer ensemble. A ta place. Tu préfères qu’il ne soit qu’un fantôme, qu’il reste dans le brouillard.

Tu la vois se tendre face à tes mots. Elle s’agite. Et elle recommence à parler. Mais ses mots, au lieu d’attiser de la colère en toi, résonnent mollement dans ton crâne. Tombent au creux de ton coeur vide. Si tu estimes que tu aurais dû être au courant de la relation entre Frei et Ainsley - tout au moins pour des questions d’ordres militaires - tu finis par ne rien dire. Cela t’aurait permis de comprendre bien des choses sans doute. Et si tu estimes que ton escouade était une seconde famille, tu remarques qu’au final cela ne semble pas être le cas.

« J’avais mes raisons de me tenir à l’écart de toi. » que tu finis par répondre après qu’elle ait envoyé valdinguer un seau d’avoine. Tu n’ajoutes rien d’autre. Pas d’explications supplémentaires. Rien. Si tu avais pourtant décidé de tout lui confier aujourd’hui, tu finis par te renfermer sur toi même. Bien plus encore qu'auparavant. Elle a fait son choix. Elle ne veut pas de toi. De ce fait tout ce que tu comptais lui dire n’a aucune importance. Tu ne comptes pas lui expliquer tes décisions, tes questionnements. Tu ne comptes absolument pas lui parler de tes faiblesses tout simplement parce qu’elle n’a plus à être au courant de ton passé si encombrant. Et si tu te sens totalement brisé en ton fort intérieur, tu fais tout ton possible pour garder ta droiture.

Pourtant ses derniers mots te touchent. Si tu n’apprécies pas cette manière dont elle essaye de te faire culpabiliser, tu n’aimes pas non plus voir les larmes couler sur son visage. Tu ne veux pas la faire passer pour la méchante, sans doute pas. Mais tu lui en veux oui. Il serait malhonnête de dire que tu ne lui en veux pas. Toi qui a essayé d’enfermer ton coeur à double tour depuis la mort d’Erina, toi qui avait décidé de l’offrir à nouveau à Karhlya… Voilà que tu n’en as pas le temps. Tu vois. Tu aurais bien mieux accepté le rejet si c’était toi qui avais fait le premier pas vers elle. Si c’était toi qui avait fini par te lever un beau matin en te disant que tu devais essayer quelque chose avec elle. Tu l’aurais compris à ce moment, qu’elle ne veuille pas de toi. Ou qu’elle avait quelqu’un d’autre en vu. Ça t’aurait blessé, mais t’aurais été le seul fautif. Le fait est que c’est elle qui est venue. C’est elle qui t’a embrassé. Elle qui t’a dit ses mots… juste quelques mots mais… quelques mots qui ont fait la différence. Elle t’attendait. Ça, ça a fait pencher la balance. Alors tu t’es dit que tu pouvais plus la fuir. Que tu voulais pas lui faire mal. Que tu ferais tout. absolument tout pour la rendre heureuse. Parce qu’au fond de toi… il y avait toujours eu sans doute une partie de toi qui la voulait depuis le début. Alors tu t’es dit que ça valait la peine d’essayer. De remettre ton coeur à nu comme te l’avait conseillé Raven. Mais la vérité est tout autre.

Tu lèves la main, prêt à recueillir ses larmes… Mais tu stoppes ton geste et laisses retomber ton bras. Non. Tu ne la prendras pas dans tes bras. Tu ne t'infligeras pas cette torture. T’as bien compris que tu ne serais pas celui sur lequel elle s’épancherait. T’as bien compris qu’au final tu n’es qu’un guide pour elle. La figure d’un homme qui la gardée en vie tant d’années. Juste ça. Une lumière dans la nuit. Un pilier. Un modèle. Et ça… C’est dur à entendre. « Pardonne moi de ne pas être celui que tu pensais. » T’es lointain. Si lointain. Si las d’un coup. Tu vois ces derniers temps ont été durs pour toi, pourtant après avoir retrouvé Ainsley au retour de sa mission, t’avais eu le coeur débordant de quelque chose. D’angoisse. D’amour. De joie. D’espoir. T’avais ressenti un besoin urgent d’en parler à quelqu’un pour pas tomber. Et pourtant c’est ce que tu fais actuellement. Tu tombes Bailey. Tu sais pas ce qui va te retenir cette fois ci, tu sais pas encore dans quel état tu seras quand tu rentreras chez toi, mais il y a fort à parier que t’auras à relâcher tout ce que tu ressens, tout ce que t’as sur le coeur d’une manière ou d’une autre.

Parce que t’es tombé amoureux ouais. C’est drôle. Ça n’avait jamais été aussi clair que maintenant. maintenant ouais. Alors que tu perds quelque chose qui au final n’a même pas été acquis. Alors qu’au final, rien n’a commencé. Tomber amoureux. C’est marrant comme expression quand t’y penses. Toi de ce que tu te souviens de tes jeunes années c’était un sentiment merveilleux. Un sentiment que tu pensais avoir perdu à jamais. Tu te rappelles plus d’une sorte d’élévation que d’une chute en fin de compte. Pourtant c’est maintenant que tu te rends compte que cette expression fonctionne très bien dans l’autre sens. T’es bien conscient que t’es sur la pente. Mais du mauvais côté de la pente. Si lorsque tu t’élèves t’as l’impression de tomber dans un amour profond, ici tu te rends compte que lorsque cet amour n’est au final pas réciproque bah… tu te casses la gueule. Tu souffres. T’es blessé. Et tu sais que si tu veux continuer d’avancer il faudra bien que tu te relèves une fois que t’auras atteint le fond du gouffre.

Alors tu vois… C’est lâche. Mais tu fuis. Une nouvelle fois. Tu veux pas atteindre le fond devant elle. Tu lui offre un salut rapide, raide. « Encore félicitation pour ta promotion. Tu la mérites. Tâches de rester en vie. » que tu finis par dire d'une voix éteinte avant de partir, les mains dans les poches, le dos droit et le regard vide, prêt à aller t’enfermer dans ta chambre - et ton mutisme.
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Kanaan Frei
Kanaan Frei
Kanaan Frei
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Kanaan Frei
Jeu 18 Juin - 13:27
Il souffle, et des regards un peu mécontents se tournent vers lui. Il faut dire que c’est chiant, le blabla du Major, ses grands mots, ses belles paroles, alors que l’on s’en fiche des valeurs du Bataillon ou les morts, aujourd’hui. Nan, ce qui compte c’est la nomination du nouveau Caporal. Et si Micah n’apprécie clairement pas que l’on vienne lui prendre sa soeur pour la propulser à ce rôle qui la met plus encore en danger, il ne peut pas non plus ne pas être fier. Elle est forte, elle se tient droite, elle, au moins, elle a atteint quelque chose dans la vie. Ça lui ferait peut-être croire en la pensée de Fahim, complètement silencieux depuis quelques semaines, qui disait toujours qu’un bonheur ne vient jamais seul.

Il finit par prendre son mal en patience, et le voilà qui assiste à la promotion en enfonçant ses mains dans ses poches. Quand le Major parle, il roule les yeux au ciel. Quand le Lieutenant des éclaireurs droits vient saluer Karhlya, il grogne un peu, et puis ensuite c’est un ballet d’idiots qui viennent la féliciter. Tout ce que Micah déteste, alors il se met en retrait, et s’il quitte la brune des yeux, c’est uniquement parce qu’il repère Koenig, sur le côté aussi, étrangement silencieux, bien que souriant.

« Bah alors, on laisse sa femme se faire toucher par des inconnus ? Qu’il grogne en venant vers lui.
-Ce n’est pas encore ma femme. Laszlo est calme, mais il tourne subitement la tête vers Micah. Mais je pensais faire ma demande aujourd’hui.
-Ici ?! Pis à quoi ça sert une demande ? T’as qu’à l’emmener devant le marieur et ce sera fait.
-C’est comme ça, j’aime bien les traditions, et il semblerait que ta soeur aussi.
-Pourquoi t’y vas pas maintenant alors ? Soupire Micah, déjà fatigué de tant de mièvrerie.
-Elle est partie avec le Caporal Bailey. »

Et le regard de Laszlo se charge d’inquiétude, même si force en lui pour ne pas perdre son sourire doux. C’est Micah, en faite, qui réagit le plus mal. D’un seul coup, le grand gaillard se retourne d’un bond et cherchera dans la foule sa brune de soeur, en vain. Et ça lui échappe, d’un coup. Parce qu’en vrai, si Saskya se sauvait avec un autre, sous son nez, il serait mort de colère, alors il balance sans réfléchir à Koenig qu’il lui ramène sa femme, et il le plante en partant en courant.

Lorsqu’il finit par la trouver, près d’un petit banc pas loin de l’écurie, Micah n’a pas le temps d’entendre ce qui se dit. Il voit juste ce Caporal tourner le dos, et en décidant de ne pas lui donner son attention, c’est sur sa soeur qu’il se jette. Sa main happe son épaule, il la tourne brusquement devant lui et… elle pleure ?

« Qu’est-ce qu’il se passe ?! C’est c’connard qui te fait pleurer ? Ses épaules se tendent, ses mains se font plus dures sur lui. Faut qu’j’le cogne ?! Parce qu’au fond, il respecte Aiji, mais comme toujours, si quelqu’un blesse une de ses personnes, il va se venger. Pis toi, pourquoi tu pars avec ? Koenig t’a regardé partir avec un air de con sur le visage. Il t’attendait ! La douceur, toujours... Pourtant, il finit par la tirer brutalement contre lui et referme brièvement ses bras autour d'elle. P'tain, qu'est-ce que vous m'forcez pas à faire, toi et ton blanc-bec... »
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Karhlya Koenig
Karhlya Koenig
Karhlya Koenig
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 350
Karhlya Koenig
Jeu 18 Juin - 14:30
Tu es peut-être trop … naïve, parfois. Pourtant, qu’on se le dise, ça ne fait d’ordinaire pas partie intégrante de ton caractère, mais sur ce coup, tu l’as été Karhlya. Tu as été bien trop naïve de penser que ça irait, que ça allait bien se passer, ou presque, et surtout, qu’il pourrait peut-être te comprendre, un minimum. Le pire, c’est que, si tu ressens de la colère, et si ça te fait réellement mal de le voir réagir de la sorte face à toi, tu ne parviens pas non plus à lui en vouloir, parce que, c’est un fait, tu sais prendre tes responsabilités, tu peux bien tout charger sur ton dos, parce qu’en l’occurrence, tu estimes être responsable, oui, mais pas fautive. Surtout pas fautive.  En quoi aurais-tu fauter ? Il y avait probablement effectivement un tout petit début de quelque chose entre vous, une ébauche, les traits fins et à peine visibles d’un croquis mal dessinés, mal défini. Quelque chose d’informe. Tu as fait le choix de tout effacer de ton côté, simplement pour dessiner, plus franchement, quelque chose de plus clair, de plus franc, de bien mieux défini, mesuré. Tu n’as pas fait d’erreur, si ce n’est celle de t’ouvrir, et de découvrir un autre homme, celle de tomber amoureuse. Tu n’estimes pas faire une erreur à ce niveau.

Tu préfères finalement t’enfermer dans ton silence. Il avait ses raisons, tu veux bien le croire, tu as les tiennes aujourd’hui, tu espères qu’il sera en mesure de te comprendre, ou d’essayer, au moins, comme tu essaies de le comprendre. Mais tu n’as pas grand espoir, parce que, si tu pleurs, et si tu oses montrer ta douleur, ta peine, face à toi lui n’est qu’un … roc, bien trop dur, bien trop froid, bien trop solide, finalement. Ça te fait agiter la tête, de gauche, à droite comme si tu refusais d’entendre la suite, comme si tu préférais chasser ses paroles avant qu’elles ne t’atteignent parce qu’à tes yeux, ça n’a juste aucun sens. Tu ne lui reproches pas ce qu’il est, tu n’as que te tromper, tu n’as rien à pardonner. L’erreur est humaine, c’est quelque chose que tu répètes, inlassablement, c’est probablement avec ce principe que tu dirigeras ton escouade. On ne blâme pas les autres pour ce qu’ils sont, ou ce qu’ils ne sont pas. Chacun des êtres qui te côtoies est humain, parfois, une erreur coûte chère. Souvent, elles peuvent être évités. Mais c’est le propre de l’humain, que de se tromper, de faire fausse route.

La discussion est terminée, Karhlya. Tu n’as plus envie d’ajouter quoi que ce soit, et surtout, tu vois bien que lui non plus. C’est sans doute méchant, ma grande, mais quand tu le vois faire demi-tour et s’éloigner sur ces quelques mots dénués de sens, tu as cette pensée, rapide, furtive, qui te dis que finalement … sa fuite systématique résume bien votre relation. C’est pour ça que tu finis par te détourner, par lui tourner le dos, par fixer ce seau en morceaux, plus loin, contre la barricade, en soupirant lourdement. En tâchant surtout de ravaler tes larmes, que tu regrettes déjà d’avoir laissé couler.

Tu n’en as pourtant pas le temps. Voilà qu’une main te happe, te tires, te forces à te retourner et faire face à la cour, et c’est sur le regard sombre de ton frère, que tu tombes. Il voit tes larmes, et parce que tu ne le connais que trop bien, que te dépêches de venir les effacer, d’un revers de manche rapide, même si c’est trop tard. « Rien. » Tu râles, tu grognes. Tu n’as pas spécialement envie de t’expliquer, de tout expliquer, surtout pas auprès de Kanaan, tu sais qu’il pourrait partir au quart de tour, et tu ne veux pas de ça. D’ailleurs, il a déjà compris, il vient probablement de croiser Bailey, et tu soupires, tes doigts agrippent son poignet, fermement comme pour le retenir, l’empêcher de faire une bêtise. « T’as pas besoin de le cogner, laisse le tranquille. » Et puis … tu as fais assez de mal comme ça, rien qu’avec des mots. C’est pas grave, si tu pleures, ça passera. Ça passera même assez vite. « Je devais lui parler de quelque chose, j’ai … » Et tu t’arrêtes, lorsqu’il évoque Laszlo, laissé en arrière. Avec la foule, tu l’as quitté des yeux, tu t’es laissée submerger par tout ça. Lui, en revanche, il t’a vu t’éloigner avec le Caporal. « Où est … » Encore une phrase, une question que tu ne finis pas. Parce que ton frère t’attire, brutalement contre lui, il t’offre une étreinte qui n’a rien de douce, certes, mais qui lui ressemble tellement qu’elle te rassure, te fais souffler. Pourtant, tu finis par le repousser, doucement, et tu lui offres ce regard, plein de taquinerie, à travers tes yeux encore légèrement humides. « Du calme, j’ai déjà un mari. Bientôt. » Ça, tu vois, c’est une petite vengeance pour toutes les fois où tu es venue à lui, avec de tels gestes, et qu’il t’a repoussée, avec le prétexte du : j’ai une femme. Tu viens tapoter son épaule, dans un geste rassurant, finalement. « Je vais bien. » Et tu iras bien. « Je dois retrouver mon … mon quoi déjà t’as dit ? Mon blanc-bec ? » Et ça, rien que ça, ça vient ramener un sourire bien plus heureux sur tes lèvres, alors que tu t’éloignes pour regagner la cour, et que tu le cherches du regard.
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