Attack on Titan
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[DONE] A qui la nuit fait-elle peur ? -A ceux qui attendent le jour pour voir. (Alaric)
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Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
+ MESSAGES : 9
Alexis E. Novak
Mer 27 Mai - 19:36
Tu as mal. Tu as eu mal toute la nuit, tant et si bien que l’aurore pointe à peine le bout de son nez quand toi tu quittes ton lit en grognant. C’est assez impressionnant, quand même ça, Alexis. Avant tu étais toujours de bonne humeur, tu sifflotais dès le matin. Parfois, tu chantais. Ça t’est même arrivé de danser dis donc. Mais là, depuis ce stupide festival et un accident, tu souffles, tu grognes, tu grinces comme une vieille porte cassée. Tu as mal, et tu n’arrives même pas à soulager la pire des douleurs : celle psychique qui te tétanise à chaque faux mouvements ou réminiscence de l’attaque sur ton district.

Comme tous les jours depuis que tu t’es réveillée dans un lit d’hôpital, ta routine est la même. Souffler. Te doucher en grinçant de douleur. Te sécher rapidement. Devoir te tartiner de crème pour les brûlures et surtout ne pas te regarder dans la glace. Tu as changé, autant physiquement que mentalement, et tu n’acceptes pas ce changement. Ensuite, tu enfiles des vêtements d’hommes, large et long, qui engloutissent et te cachent. Et puis tu attrapes cette foutue boite d’antidouleur et tu en avales deux sans eau et tu sors.

Les choses se passent toujours de la même manière. Tu vas jusqu’à l’hôpital de Karanes, où tu es censé continuer ta rééducation, mais tu n’y entres pas. Comme à chaque fois, tu te dégonfles en sentant le poids devenir plus lourd sur tes épaules. Pendant quelques longues minutes, tu erres en ville, mais quand les citoyens se réveillent à leur tour tu fuis encore une fois, jusqu’à l’écurie. Là non plus, les progrès ne sont pas flagrants. Si tu arrives à mettre un pied dans l’endroit, la vue, les bruits et l’odeur des chevaux te figent. Pourtant tu forces, plus que jamais aujourd’hui, sûrement parce que les médicaments te rendent groggy. Et tu t’arrêtes devant le box de Scar qui est à part des autres la tête basse. Et tu restes là, à le regarder, en revoyant des flashs jouer devant tes yeux.

« Scar… »

Un murmure et pourtant le cheval réagit vivement. Il redresse la tête, oreilles mouvantes et le voilà qui lâche un hennissement si fort que tu paniques. Tu recules, ton dos heurte un petit banc derrière toi et tu chutes en arrière dans un énorme bruit. Pourtant, quand l’étalon se met à gratter le sol en donnant des coups de pied dans sa porte, tu paniques tellement que tu te traînes pour t’éloigner de lui, les yeux fermé, tremblant de tous tes membres.


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Alaric R. Rivka
Alaric R. Rivka
Alaric R. Rivka
+ MESSAGES : 10
Alaric R. Rivka
Jeu 28 Mai - 9:18
Tu as bizarrement bien trop de boulot, en ce moment, Alaric. Ce n’est pas que ça te dérange, hein, ça, non, ton travail, tu l’aimes, tu as la chance de l’avoir choisi, c’est ta vocation, tu aimes prendre soin des autres, et tu as choisi de le faire avec les animaux, parce que, tu n’en sais rien. Tu n’estimes pas que c’est moins de responsabilités, ou moins lourd, mais tu trouves le plus têtu des chevaux plus coopératif et compréhensible que certains être humains. Tu ne sais pas y faire avec les hommes, c’est quelque chose que tu t’es mis en tête, ou alors est-ce simplement une excuse pour exercer auprès des bêtes, parce que tu préfères, tout simplement. Tu pensais galérer, un peu, tu vois. D’ailleurs, au début, ça a été difficile pour toi … parce que tu vois, tu ne vis pas dans une société très favorable aux animaux, en fait, s’il n’y avait pas le ranch qui fait appel à toi parfois, et le Bataillon d’Exploration et bien, tu ne parviendrais surement pas à joindre les deux bouts parce que, rares sont les personnes qui t’amènent leur chien, ou leur cheval pour des soins, du moins, en comptant t’offrir une compensation pour le service. Et toi, mon vieux, tu es bien trop bon – et parfois bien trop con – tu ne peux pas laisser une bête dans la souffrance. Alors, tu prends le temps de réparer la patte du chien, même si tu sais que tu n’auras pas une piécette en échange, tu remets sur pattes le chat de la vieille voisine quand il s’écroule sur le plancher, tu soignes les oiseaux lorsque les enfants te les déposent en douce … et au final, tu n’as plus assez de vingt-quatre heures dans une journée, et le comble, c’est que tu ne gagnes pas plus, même si tu bosses bien plus.

C’est encore à la hâte que tu pars, que tu quittes la maison avec ta sacoche sur l’épaule. Tu dois passer par les écuries du QG du Bataillon, comme tu le fais tous les jours, surtout à cause de cet étalon. Il est à tes bons soins depuis Trost, tu n’as pas tellement eu le fin mot de l’histoire, mais tu sais qu’il s’est retrouvé sous les débris d’une maison en flamme, avec sa cavalière. Elle a été relativement gravement blessée, tu sais qu’elle est sur pieds, maintenant, parce que tu t’es renseigné … pour le cheval. Parce que tu es bon, Alaric. Tu t’es occupé de ses brûlures, et si tu sais qu’il sera probablement marqué à vie par endroit, tu as fait ton maximum. Tu passes tous les jours, trois fois par jour pour t’en occuper, il te semble qu’il souffre encore un peu, physiquement, mais les brûlures sont en train de s’atténuer. Ce qui t’inquiètes, c’est son comportement. Ce cheval est perturbé désormais, traumatisé. Il est nerveux. Tu as déjà dû esquiver de nombreux coups de sabots, et endurer quelques ruades. Tu pensais qu’il finirait par s’apaiser, après quelques jours, et si tu es parvenu à le rendre bien plus stable quand tu t’en occupes et bien … ce n’est pas encore ça, et chaque jour, quand tu y retournes, tu as des plaintes des soldats qui s’occupent de l’écurie, parce qu’il est agité en permanence, et qu’ils sont inquiets.

Le truc, Alaric, c’est que ce cheval à une cavalière, et que cette cavalière … tu ne l’as pas encore rencontrée. Pas une fois depuis que tu prends soin de cet étalon, elle n’est venue le voir, et toi, tu sais que c’est important. Tu as bien tenté de faire passer le message, de faire remonter l’information mais celle que l’on a simplement appeler « Novak » devant toi ne vient pas, et tu aimerais qu’elle le fasse, parce que ce cheval est seul, qu’il a perdu des repères, et qu’il a besoin qu’elle vienne.

En t’approchant, tu l’entends de loin. Tu sais que c’est lui, rien qu’à la manière dont tu l’entends nerveusement hennir, puis tu captes les sabots dans les parois en bois et tu te presses à l’intérieur, quand tu entres, tu avises cette jeune femme qui tombe en arrière, alors, tu lâches ta sacoche, et doucement, tu viens la relever alors qu’elle semble ramper pour fuir le bruit assourdissant qu’est en train de faire Scarlet. « Est-ce que tout va bien ? Que s’est-il passé ? » Il est nerveux, ce cheval, et tu l’as récupéré dans un piteux état, mais tu ne l’as encore jamais vu comme ça, alors, tu comprends qu’il s’est passé quelque chose. Tes mains viennent se placer sur les épaules de la jeune femme, ton regard se fixe dans le sien, l’ai déterminé, mais pourtant sans violence ou brusquerie. « Vous êtes sa cavalière ? » Que tu finis par demander, parce que, ça te frappe, d’un coup, alors que l’étalon continue de tambouriner dans la porte de son box.
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Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
+ MESSAGES : 9
Alexis E. Novak
Jeu 28 Mai - 15:46
Qu’est-ce que tu as fait… ? Mais qu’est-ce que tu as provoqué Alexis ? Pourquoi es-tu venue ? Que croyais-tu ? Le cheval semble fou et toi, ça te retourne l’estomac. Tu paniques, tu recules et tu es si ridicule que tu te prends les pieds dans un truc nul et tu tombes. Sauf que le cheval ne se calme même pas de ta réaction, il s’énerve plus encore. Emportant ta logique avec tout, tu te traines, tu fuis. Tu ne ressembles absolument à rien, mais surtout pas à une des fiers soldats qui portent les ailes de la liberté dans le dos. D’ailleurs tu n’as pas remis ton uniforme depuis Trost.

Sauf que tu ne vas pas bien loin, à ramper comme ça, en tremblant de partout. Un bruit de pas s’approche et si tu t’apprêtes à prendre peur de lui aussi, il t’attrape et en quelques secondes tu es sur tes jambes toutes frêles comme celles d’un faon. Tu rouvres les yeux et tu découvres un homme que tu ne connais pas. Pourtant il s’inquiète et toi ça te met une bonne claque. Tu ravales ta terreur, en serrant les poings.

« Je… je vais bien… Ce n’est rien juste une mauvaise chute et… »

Tu t’arrêtes parce qu’il t'immobilise de ses mains sur tes épaules et il semble comprendre d’un regard qui tu es. Tu voudrais refuser, fuir la réalité. Tu es même sur le point de le faire, de secouer négativement la tête, mais le cheval se remet à hennir et tu te ratatines devant lui, de nouveau prise par ces tremblements infimes, mais bien présents.

« Je ne… Je… Tu souffles, tu forces pour te reprendre et tes yeux écarquillés se posent sur son visage quand tu commences à comprendre qui il est. Le vétérinaire… Vous êtes le vétérinaire qui s’occupe de Scar ? Nouveau hennissement puissant à ce nom et tu recules en lui faisant lâcher prise. Je vous en prie, occupez-vous de lui… je… Faites-le taire. »

Et c’est trop tard, ma belle, tu as craqué. Tu ne supportes plus de l’entendre, tu as l’impression de revenir des semaines en arrière. Ses cris terrifiés alors qu’il te trainait au sol. Puis ceux de souffrance quand la maison est tombée sur vous. La douleur emplit ta tête et déborde dans tes yeux clairs, les rendant sombres et perdus. Et tu t’échappes. Tu fais quelques pas pour le fuir, avant de te retourner vers l’homme.

« Je ne peux rien pour lui. »

Tu évites de préciser que tu sais qu’il te déteste et que toi tu en as peur, ça se voit. Et tu pars en courant pour sortir de l’écurie. Pourtant, Alexis, tu ne rentres pas chez toi. Tu fais juste quelques pas hors du bâtiment avant de te laisser tomber assise contre un des murs de l’écurie, recroquevillée et les mains sur les oreilles pour faire taire les hennissements du cheval.

« Je suis désolée… Tu murmures en boucle. »
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Alaric R. Rivka
Alaric R. Rivka
Alaric R. Rivka
+ MESSAGES : 10
Alaric R. Rivka
Jeu 28 Mai - 23:32
Le cheval s’agite de plus belle dans son box. Tu ne l’as jamais vu comme ça, et immédiatement, ça t’inquiète, oui, mais surtout, ça te met sur la voie de l’identité de cette jeune femme. Tu fais le lien, entre sa présence, l’état de Scarlet et son état à elle. Parce qu’entre tes mains rugueuses, tu sens que ses épaules tremblent. Tu peux lire une espèce de terreur dans son regard, et tu ne sais pas ce que tu peux, ou ce que tu dois faire avec ça. C’est bien simple, si tu as choisi les animaux plutôt que les êtres humains, c’est aussi parce qu’ils sont plus faciles à comprendre et à contenter. C’est plutôt simple de comprendre un cheval, et sa psychologie quand on sait un peu de quoi on parle … ça l’est bien moins quand il s’agit d’une jeune femme. « C’est ça, oui, vous n’êtes … » Tu t’apprêtes à lui faire un reproche, Al, et tu te stoppes, à temps, en comprenant bien que ce n’est pas le moment, et que si elle n’est pas venue, c’est qu’il y a visiblement une bonne raison. Elle semble paniquée. Désorientée. Complètement perdue face au comportement de l’équidé, jusqu’à pratiquement te supplier de le faire taire, de t’occuper de lui pour le calmer, alors, tu laisses tes mains retomber le long de ton corps, et tu te tournes vers le cheval en soupirant. Ça t’ennuie de le voir comme ça, parce que tu as l’impression que tout le travail effectué avec lui jusqu’à présent n’a finalement servi à rien. « Ne bougez pas je vais … » Trop tard, encore. Quand tu te retournes, elle est en train de s’échapper, de fuir, et toi, tu avances vers le box de l’animal.

Il te faut de bien trop longues minutes pour le faire arrêter. Il cesse de hennir comme si sa vie en dépendait, et puis, il se calme, et s’il est toujours particulièrement nerveux quand tu t’éloignes en soufflant, au moins, il ne donne plus de coups dans la porte, il se contente de piétiner, et tu te dis qu’il va falloir que tu le fasses courir un peu aujourd’hui, pour qu’il puisse se décharger un peu.

Lorsque tu ressors de là, Alaric, tu prends une grande bouffée d’air, et puis, tes yeux retombent sur cette jeune femme, et tu ne peux pas t’empêcher de venir t’agenouiller devant elle, et d’attraper ses mains dans les tiennes. Tu soignes les animaux, c’est un fait, mais tu n’en restes pas moins un médecin, à la base, alors tu refuses de laisser quelqu’un souffrir. « Tout va bien. Il est calmé, d’accord ? » Il lui a fait peur. Pas besoin d’avoir un dessin sous les yeux pour comprendre que l’accident dont ces deux là ont été victimes à laisser des traces des deux côtés, probablement que quelque chose s’est brisé, et tu sais qu’il est fréquent chez certains cavaliers d’avoir du mal à se remettre en selle, même après une simple chute. Et à voir l’état dans lequel tu as récupérer ce cheval … tu sais que ce n’était pas qu’une chute, en ce qui la concerne. « Un rien l’effraie, ce n’est pas de votre faute, il finira par se calmer. » Du moins, tu l’espères, parce que si tu n’y parviens pas, il sera jugé inapte au service de l’armée, et ils s’en débarrasseront d’une manière ou d’une autre, comme ils l’ont fait avec Leaf. « Regardez-moi … » Tu lui relève doucement la tête, à l’aide de deux de tes doigts sous son menton. « Comment est-ce que je dois vous appeler ? » Parce que tu n’as que son nom, Novak, et que ça te sembles bien trop formel, même avec un Mademoiselle, ou encore un Madame devant.
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Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
+ MESSAGES : 9
Alexis E. Novak
Ven 29 Mai - 7:36
Il parle, probablement qu’il va s’occuper du cheval et te faire une remarque. Mais tu as déjà pris la fuite ma fille. C’est trop pour toi, tu ne résisteras pas à quelques instants de plus dans cette écurie. Tes médecins se trompaient, voir Scar ne t’aide en rien. Absolument en rien… En faite c’est pire que ça. Et c’est bien pour cette raison que tu n’arrives même pas à fuir plus loin. Tu te traînes avant de te laisser tomber contre le mur extérieur de l’écurie et là, tu sombres loin.

Ça pourrait durer des heures comme ça, dans cette litanie d’excuse qui te sort au rythme de ton souffle. Ce ne serait que du déjà-vu. Pourtant, alors que tu es parti à la dérive, des mains chaudes viennent englober les tiennes, glacées, et tu entends sa voix. Encore ce vétérinaire. Si ça te fait taire aussi sec, tu n’arrives pas à raccrocher plus les wagons. Tu es une épave, ma vieille. Une épave à la dérive d’une horrible tempête et tu entends ce qu’il dit sans pouvoir trouver un port pour s'arrimer… Jusqu’à ses yeux. Vert, gris, brun, un mélange des trois peut-être. Plus vert qu’autre chose sûrement. En tout cas, ça fait réduire tes tremblements et d’un seul coup, tu reprends ton souffle comme si tu te noyais l’instant d’avant. Ce manège dure quelques instants, une minute tout au plus.

« Alexis. Tu lui souffles, pour toute réponse, sans tourner la tête. Alexis Novak, je suis la propriétaire de Scar, mais… ta mâchoire se tend et tu fermes à moitié les yeux, pour cacher ce qui s’y trouve. Il me déteste. S’il n’y avait pas eu ce box, il m’aurait piétiné. »

Comme dehors, à Trost. Et ça, tu vois, ça te semble insoutenable, alors qu’avant tu étais parmi celles qui rentraient dans les enclos des chevaux en cours de dressage, chez les Jaedon, pour aider tes aînés à faire leur choix. Ce n’est pas ça le vrai problème. Le traumatisme ne t’aide pas, te perd plus qu’il te guide, mais tu finiras pas le surmonter. C’est autre chose qui inscrit la douleur sur tes traits et ait revenir ton regard droit dans ses yeux.

« Il souffre, et ma présence ne va qu’empirer ses maux. Il faut que vous l’aidiez, monsieur ! Je ne veux pas qu’on s’en débarrasse, même s’il faut qu’il soit confié à un autre soldat, que je ne m’en approche plus jamais, Scar ne mérite pas qu’on le jette sans ménagement… »

Et la vérité, ma petite, c’est que t’y a pensé mille fois. T’as même commencé à recompter ta petite épargne, stockée dans une caisse en fer au-dessus du meuble de cuisine, en prévision de tout cela. Si l’armée se débarrasse, tu veux faire quelque chose et s’il le faut tu payeras une pension chez les Jaedon pour qu’il y coule des jours heureux, loin de toi.

Tu finis par récupérer tes mains et ton visage, ma belle. Tu viens passer une main tremblante sur tes traits tout pâlichons, et tu finis par soupirer. Lentement, Alexis, tu amorces ce mouvement pour te remettre debout. Et ce n’est plus ce que c’était. Toi qui étais si forte, si souple, pleine d’une belle grâce, tu es maintenant lourde et tendue. La douleur te pousse à poser une main sur tes reins comme une vieille femme, mais quand tu es à nouveau sur tes deux jambes tu reprends un peu contenance.

« Vous êtes son seul espoir, je vous en supplie, aidez-le. Et tu refermes tes bras contre toi, comme pour contenir la douleur que cette demande provoque. Même s’il faut des traitements que l’armée ne prend pas en charge… je paierai. »

Par contre, ma belle, tu refuses de t’approcher à nouveau de lui.
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Alaric R. Rivka
Alaric R. Rivka
Alaric R. Rivka
+ MESSAGES : 10
Alaric R. Rivka
Ven 29 Mai - 15:14
T’es pas certain de pouvoir faire quoi que ce soit pour cette femme. Vraiment. Le truc, c’est que tu te sens ce devoir d’essayer. Tu ne peux pas simplement l’ignorer, la laisser ici, pas après ce que tu viens de voir dans cette écurie, pas après avoir lu la détresse dans ses yeux bleus. Alors, tu restes, Alaric. Tu captures ses mains, son regard, tout ce que tu peux obtenir d’elle à ce moment précis, jusqu’à ce prénom que tu lui demandes, parce que tu trouves que c’est le plus important dans l’identité d’une personne, le prénom qu’elle te donne quand tu le lui demandes. « Alexis. » Tu répètes, tout doucement. Et comme tu le pensais, c’est bien la cavalière de l’étalon, et toi, tu souffles, doucement, parce que jusqu’à présent, quand tu y pensais, tu te sentais agacé de te dire que cette femme ne venait pas rendre visite à cette pauvre bête. C’est bête, hein, mais tu te dis que tu ne pourrais pas laisser Leaf, seul, dans un état comme celui de Scarlet. Tu ne pourrais pas résister à l’envie et au besoin de le visiter. Le truc, Al, c’est que tout le monde n’a pas ta façon de penser, et surtout, qui es-tu pour savoir et comprendre ce qui anime cette jeune femme ? Tu ne sais rien de cet accident, mis à part tes suppositions, parce que, personne n’a voulu te donner les détails.

« Non, non, non … Il ne vous déteste pas. » Tu peux comprendre qu’elle le pense, qu’elle le croit, surtout face à la réaction de l’animal lorsqu’elle avait pointé le bout de son nez dans l’écurie. Pourtant, toi, tu sais, tu es persuadé que ce n’est pas le cas. « La haine est le propre de l’homme, il ne sait pas ce que c’est, que de détester. » Tu ne peux en revanche pas dire qu’il ne lui aurait pas fait de mal, parce que tu n’en sais rien. Ce pauvre cheval est imprévisible. Tu n’arrives pas à savoir ce qu’il peut bien y avoir dans sa tête … et ça te frustre, et tu te disais qu’il te fallait voir sa cavalière, qu’il fallait qu’elle passe pour comprendre, et … peut-être que tu avais raison, même si c’est sans doute encore plus complexe que tu l’imaginais. « Il est aussi effrayé que vous l’êtes, il est nerveux, je ne sais pas ce qui vous ai arrivé, à tous les deux, mais ça le travaille encore énormément, il va lui falloir un peu de temps. »

Et tu te laisses tomber, fesses sur le sol pour rester face à elle. Tu vois, tu comprends en la voyant que tu t’es trompé. Elle n’a pas abandonné son cheval. Elle y tient même énormément, et ça se sent, et toi, évidemment ça te touche. Parce qu’ils sont rares les soldats du Bataillon qui sont véritablement attachés à leur monture. Ils existent, c’est vrai, mais la plupart du temps, quand un cheval est perdu, ou jugé inapte, son cavalier en change sans se soucier du sort du précédent. C’est difficile à encaisser pour des gens comme toi, alors, tu fais en sorte d’en sauver le maximum, mais parfois, quand c’est trop grave, il n’y a rien à faire … et tu dois l’accepter. « Ecoutez, je ferais bien évidemment mon maximum pour l’aider … seulement, je doute de pouvoir faire ça seul. Vous avez vécu tout ça ensemble, et il a besoin de savoir que votre lien existe toujours, qu’il n’est pas seul. » Tu es là, toi. C’est vrai. Mais tu sais que ce n’est pas de toi qu’il a besoin. Tu n’es qu’une béquille, il a besoin d’un pilier. « C’est le vôtre. Pas le mien. » C’est dur dit comme ça, hein, tu le sais. Mais c’est une vérité qu’elle doit entendre, ça, c’est une évidence pour toi. « C’est vous, son seul espoir. »
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Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
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Alexis E. Novak
Sam 30 Mai - 15:01
Tu devrais être contente, petite, pour une fois quelqu’un t’appelle par ton prénom, en entier, sans le déformer. Tu devrais, peut-être que tu le seras plus tard, mais pour l’instant, tu ne fais que craindre et attendre. Il y a trop de choses qui t’inquiètent, qui te tourmentent et tu as même le cran de le lui dire. Que ce cheval te hait, et tu comprends bien pourquoi toi. Mais tu ne vas pas beaucoup plus loin, en faite, parce qu’il te contrecarre, il t’explique et quand il vient même te justifier son comportement, avant de se laisser tomber, assis, sur le sol, tu fermes les yeux avec puissance. Non… Non ! Tu ne voulais pas entendre ça. Tu ne voulais pas avoir de l’espoir. C’est bien plus simple en sachant que te tenir loin de l’animal l’aidait lui aussi… Là, ça veut dire quoi, Alexis ? Que tu es la seule à avoir besoin de fuir ?

« Vous ne comprenez pas… Tu refuses la vérité, même quand il vient se planter devant toi, tu continues de secouer la tête. Il a raison de me détester. S’il n’avait pas été mon cheval, il ne serait pas blessé. Si j’avais pu… »

Quoi ? l’arrêter ? Remonter en selle ? Reprendre les rênes ? Tu traînes sur le sol en essayant d’éviter les coups de sabot et tu crois pouvoir penser que tu aurais pu faire autrement. C’est stupide, Alexis, tu le sais. Et quand il t’attaque, un peu plus violemment, tu tournes la tête, tu t’éloignes d’un pas, comme si tu voulais fuir, sauf que tu en es complètement incapable quand il s’agit de ton plus fidèle compagnon.

« Ce n’est plus le mien. Tes yeux bien que chargés de peur se mettent à lancer des éclairs de colère. Je ne pourrai jamais revenir vers lui. Il n’en veut pas et moi, je… Tu t’arrêtes, tu inspires, tu essaies vraiment de dire que tu ne le veux pas non plus, mais tu ne sais pas mentir, ma belle. Je n’ai rien pour le sauver, je ne peux même plus me battre, encore moins me remettre en selle. Je suis bien trop cassée pour pouvoir lui offrir quoi que ce soit. Encore moins de l’espoir. »

La vérité, toute crue, toute laide. Et tu essaies de t’éloigner, mais la douleur dans ton dos est trop forte. Tu fais un pas, les jambes tremblantes et quand un souffle douloureux t’échappe tu recommences à t’appuyer contre l’écurie. Tu lui tournes le dos, t’essaies de cesser de lui parler, de ne plus jamais revenir dans les environs, et pourtant quand tu viens prendre ton front au creux d’une de tes mains, ta voix est un souffle :

« Je peux vous aider vous, mais pas lui. Qu’est-ce qu’il te prend Alexis ? La douleur te fait-elle dérailler ? Je vous dirai ce que je sais sur lui, ce qu’il lui est arrivé si ça peut vous aider, mais je ne m’en approcherai pas. »

Et tu cesses de fuir. Tu restes juste accroché à ce mur, à souffler, à tenter de reprendre le dessus de ton corps qui te trahit complètement depuis des semaines. Malheureusement tu ne risques pas d’y parvenir comme ça, alors c’est à coup d’un antidouleur avalé en vitesse et d’un mouvement de tête vers lui.

« Il faut que je m’asseye… Pas ici. Et tes yeux s’éteignent, meurent. Vous pouvez m’aider, heu… Monsieur ? »

Tu ne sais même pas son nom...
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Alaric R. Rivka
Alaric R. Rivka
Alaric R. Rivka
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Alaric R. Rivka
Dim 31 Mai - 12:41
Tu ne fais pas de miracle, Al. Tu veux bien t’en occuper de ce cheval, tu le feras d’ailleurs. Des jours encore. Des semaines. De mois s’il le faut. Tu pousseras, jusqu’à ce que ça soit réglé, ou qu’il n’y ait plus rien à faire. Tu n’abandonnes jamais. Mais tu ne fais pas de miracle. Ta science et tes connaissances ont des limites, tu peux soigner les plaies, les brûlures, tu peux essayer de donner de ta personne pour rassurer cet animal, parce que, tu en es capable, tu l’as fait avec Leaf. Mais c’était différent, avec ton cheval, parce que, tu comptais le garder. Tu es devenu son cavalier, et c’est de toi qu’il avait besoin. Pour Scarlet, c’est autre chose … il a besoin d’Alexis. Tu ne pousseras pas le vice en affirmant qu’il se sent coupable, qu’il est encore terrifié, ou qu’il a besoin de savoir que ce n’est pas si grave, parce que, ça reste un animal et que, jusqu’à preuve du contraire, non, tu ne parles pas cheval. Néanmoins, c’est une intime conviction.

Et tu souffles. Tu es patient, mon vieux. On ne fait pas plus doux, pas plus compréhensif que toi, mais la psychologie humaine, ça te dépasse, et très vite, tu en es à te dire que tu ne comprends pas cette femme. « Avec des si, on refait le monde. » Qui disait ça, déjà ? Tu ne sais plus trop. Tu l’as entendu, ça t’est revenu, et ça n’a jamais été aussi vrai. « Vous ne changerez pas le passé, c’est arrivé, c’est tout, moi, je vous parle de son avenir. » De celui du cheval, mais aussi du sien, peut-être, tu as toujours trouvé que les animaux étaient des échappatoires très efficaces pour les gens qui allaient mal. Ils peuvent donner l’impression d’écouter – ou alors le font-ils vraiment ? – sans émettre le moindre jugement. Ils sont fidèles et aimants, en dépit de beaucoup de choses.

Mais tu as beau tenter, Alaric, tu vois bien, et tu sens bien que ça ne prend pas. C’est un peu désespérant pour quelqu’un comme toi, tu l’avoues volontiers. Tu aimerais qu’elle comprenne ta façon de penser, de voir les choses, au moins en ce qui la concerne, elle, et en ce qui concerne cet animal, mais comme toujours, tu n’y parviens pas, et tu as l’impression d’être complètement incompris. Du coup, tu te redresses, tu la suis du regard, oui, mais … tu restes silencieux, en l’observant tandis qu’elle semble se débattre avec elle-même. Tu aurais presque pitié … et tu n’aimes pas ça, parce que, tu n’aimes pas ce sentiment étrange et dérangeant qu’est la pitié. Tu es sur le point de laisser tomber, tu vois. Tu as proposé, donner ton point de vue, elle le refuse, et tu n’es pas du genre à t’imposer. Le truc, c’est qu’elle n’est pas en forme et que tu le vois, autant mentalement que physiquement. Tu vois les vagues de douleur dans ses traits, tu sens à sa posture que ça ne va pas, et encore une fois, tu es tout à fait incapable de la laisser comme ça. Et puis, elle semble lâcher prise, un peu. Et tu y vois une ouverture, peut-être, tu te dis que tu peux essayer, et qu’avec un peu de chance, tu finiras par la convaincre ? Toujours est-il que tu t’approches, que tu viens à elle, et que tu te baisses légèrement. « Appuyez-vous sur moi. » Tu la laisses, prendre appui sur ton épaule, tu passes une main dans son dos pour la soutenir au mieux, et puis, lentement, tu te mets en marche, et tu traverses la rue passante en écartant les gens pour la préserver. « Mon … cabinet vétérinaire est dans la rue voisine. » Par cabinet vétérinaire tu entends chez toi, mais c’est tout comme, Alaric, parce que, c’est là-bas que la moitié du District à pris l’habitude d’emmener les animaux dans le besoin. « Vous avez besoin de vous hydrater. »
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Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
Alexis E. Novak
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Alexis E. Novak
Dim 31 Mai - 21:36
Tu ne veux pas entendre. Tu ne veux pas rester. Tu ne veux pas lui répondre. Tu ne veux plus voir ce cheval. Tu voudrais qu’il arrête, qu’il te laisse, même si tu devais finir par te tirer au sol pour avancer. Mais vois-tu, Alexis, tu peux bien vouloir ou refuser des choses, la vie t’a appris tout récemment que ça ne fonctionne jamais comme ça. Jamais. La vie, c’est de la merde, voilà la leçon que tu as apprise ! Quand tu as des plans, des rêves ou des espoirs, elle vient t’éclater la face dans le sol… Alors même si tu te débats et que tu refuses d’être là et d’entendre, tu sais que tu ne partiras pas. Il a gagné, cet homme.

« Je sais ! »

C’est un cri agressif, rauque, que tu claques quand il vient te rappeler que tu ne changeras plus rien maintenant. Un cri douloureux aussi, parce que c’est facile, pour lui, de dire ce genre de connerie. Mais tu ne tentes rien de plus. Tu te recroquevilles même un peu et finalement tu laisses couler, tu viens même accepter de l’aider lui, pour qu’il aide mieux ton cheval. Et tu te retrouves obligée à lui demander de l’aide, parce que ton corps est si tendu que tu es en train de bloquer tout ton squelette dans la douleur.

Il ne te laisse pas en plan. Il s’approche, te laisse prendre appui sur son épaule. Et toi, tu te retrouves à partir à la dérive avec cet homme, complètement cassé. Tu as 27 ans, petite Alexis, mais tu as l’impression d’être dans le corps d’un ancêtre, ça aussi ça en rajoute à ta colère. Sans un mot, tu le suis, et quand il parle d’aller à son cabinet, tu n’as qu’un léger mouvement de tête, les dents serrées pour ne rien laisser sortir de plus. Tu as mal. Tu n’as pas envie de l’étaler. Et te revoilà avec tes envies impossible.

« De m’asseoir, surtout. Tu murmures contre lui, en entrant dans la fameuse rue de son cabinet. Et je ne sais toujours pas votre nom. »

Tu détournes l’attention, tu t’attaques à lui pour ne pas te regarder toi-même. Et même quand vous arrivez à son cabinet, tu refuses de voir la vérité en face. Tu ne lui laisses pas plus le droit de te toucher, de t’aider. Te voilà qui t’extrais de ses bras, pour retomber contre le mur à côté de la porte. Et tu souffles, fortement, avec l’impression d’avoir fait un sprint, pour même pas 200m de marche. Et tu finis par briser le silence, encore une fois.

« Merci de votre aide, je ne vous embêterai pas longtemps. Tu fixes tes mains, à défaut d’oser le regarder lui. Et je vous rendrai votre coup de main quand… je le pourrai. »

C’est sur que ce n’est pas dans ton état que tu risques de le porter jusqu’à chez toi, hein. Mais tu ignores tout ça, tu pousses sur le mur, tu reprends tes appuis sur tes jambes en forçant pour ne pas osciller. Et enfin, tu arrives à relever la tête, à venir poser tes yeux sur lui, à capturer les siens, et tu forces un peu plus, en puisant de ce courage qu’il y a toujours eu en toi, pour sourire un peu.

« Vous officiez pour le Bataillon depuis longtemps ? Tu continues à le regarder, parce que tu refuses de baisser les yeux et montrer ta faiblesse, maintenant. Je ne vous ai jamais vu avant aujourd’hui… Tu soupires, tu te mords la joue, et tu finis par reprendre, très lentement. Si le Bataillon ne paie plus les soins de Scar, dites-le-moi, je le ferai. »

C’est finalement ta manière à toi de dire que tu n’abandonnes pas le cheval, que tu es même parée à cette éventualité.
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Alaric R. Rivka
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Alaric R. Rivka
Dim 31 Mai - 23:32
Franchement, peut-être bien que tu es train de perdre ton temps, hein. Ça ne t’étonnerait même pas, Alaric. Mais tu vois, tu ne peux pas faire autrement, lire la souffrance et le mal chez les autres, tu le supportes très mal. Tu es trop bon – et trop con – pour laisser de telles scènes se jouer sous tes yeux, alors, tu viens à elle, mon vieux, tu t’approches, tu lui offres ton épaule comme appui, et tu l’entraînes, tu l’emmènes. Tu adoptes un rythme lent pour ne pas forcer sur ce corps qui te semble bien défaillant, et tu marches jusqu’à chez toi, l’endroit que tu appelles ton cabinet devant elle, parce que, c’est moins effrayant sans doute, de dire à une jeune femme que tu l’emmènes dans un cabinet vétérinaire, plutôt que chez toi. C’est plus intime et personnel, une maison. Et tu aurais bien trouver autre chose … si seulement tu avais eu du choix. Mais là, ce n’est pas le cas.

« Alaric. » C’est la seconde fois qu’elle te demande ton prénom. C’est vrai que la première fois, perdu dans tes réflexions, tu n’avais pas pris le temps de répondre, mais tu le fais maintenant, parce qu’elle insiste, parce qu’elle a l’air un peu sur les nerfs la petite dame, et que tu n’as pas tellement vocation à l’ennuyer. Surtout pas dans son état. Tu sais, ça ne te dérange pas toi, de perdre un peu de temps dans ta journée pour donner un coup de main, et ça ne te dérange pas non plus de lui servir de béquille. En fait, Alaric, tu te rends bien vite compte que c’est elle que ça dérange, et quand elle se dégage de ton emprise légère, tu lèves les yeux au ciel. Encore ce comportement, très humain. Fierté mal placée, ou tu ne sais pas trop ce que c’est que ça, que tu vois en elle. Sérieusement, tu le vois qu’elle a mal, à quoi ça lui sert d’essayer d’être forte, et de lutter, de se faire mal, pour juste … tenir plus ou moins droite sur ses jambes. Qu’est-ce que ça peut bien te faire, toi, qu’elle boîte, ou qu’elle puisse avoir du mal à se bouger ? Rien du tout. Pour autant, tu la fermes, tu ne dis rien, tu te contentes d’ouvrir la porte, et de te décaler pour la laisser entrer. « Pour commencer, je ne vous demande rien en échange. Oubliez vos histoires de … dette, ou je ne sais pas trop quoi. » T’as l’habitude, hein. Tu bosses gratuitement le plus normalement du monde depuis des années, et sur la moitié au moins de ton temps de travail, tu n’as jamais râlé, tu n’as jamais couru après personne pour la moindre compensation, et puis surtout, tu le fais par gentillesse. Et par pitié. Mais encore une fois, tu as horreur de ça, tu préfères l’oublier.

Tu lui tires une chaise. Tu ne lui pas l’affront de l’aider à s’y poser, tu la lui désignes simplement d’un signe de main, avant de poser un verre sur la table, que tu remplis d’eau, et que tu pousses dans sa direction. Enfin, tu te laisses tomber sur une chaise, à l’exact opposé de celle que tu viens de lui offrir, et tu soupires, en appuyant tes coudes sur la table pour avoir tout le loisir de l’observer. « Plusieurs années. » Tu ne comptes plus, d’ailleurs. « Et je sais me faire discret, je m’occupe des chevaux, pas des soldats. » C’est dur, dit comme ça, hein, mais c’est la vérité à bien des égards, tu ne te préoccupes que rarement des soldats du Bataillon, en revanche, tu prends soin de leurs chevaux avec un sérieux et un dévouement sans limite, surtout. « Ce sera vite limité, mais ce n’est pas l’absence de paiement qui m’empêchera de m’occuper de ce cheval. » Parce qu’encore une fois, mon vieux, tu te fiches bien de l’or, s’il le faut, tu continueras à tes frais, sur ton temps. Tu ne t’inquiètes pas pour les brûlures, elles sont en bonne voie de guérison, c’est son comportement qui pose soucis, et tu sais que le prix est élevé … mais pas en or. En implication humaine. « Je vous l’ai déjà dit, je ferais de mon mieux, mon possible. » Et tu te redresses, tu finis par croiser les bras sur ton torse, tout en appuyant ton dos contre l’arrière de ta chaise. « Racontez-moi. Ce qui s’est passé. Je veux pas tout connaître dans le détail, je veux savoir ce qui vous ai arrivé à tous les deux. C’est mon prix. »
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