Bien sûr que ça te touche d’entendre la jeune femme s'énerver, et te dire qu’elle va t’aider, qu’elle te protégera. Ne nous mentons pas, Theresa, t’es complètement à l’ouest, t’es solitaire, probablement téméraire aux tendances suicidaires, mais tu n’es pas folle. Et tu comprends bien que gagner une amie, c’est obtenir du soutien. Même que ce soutien est important et qu’il te fait du bien. Mais si tu comprends tout ça, Theresa, tu ne dis rien. C’est trop… nouveau pour toi.

A la place te voilà à tourner en rond, à faire les cent pas, à hésiter, commencer, reculer puis tu viens l’attraper, la relever et tu lui balances tout ce qui te trotte dans la tête depuis un petit moment. T’as essayé, toute seule, de trainer dans rue et de comprendre comme font les femmes. T’as voulu rouler des hanches, mais t’as eu l’air si bizarre que ça t'est vite passé. T’as voulu coiffer tes cheveux et t’as manqué de faire un noeud irrattrapable avec. Tu as vite compris le message : t’es trop bête, t’as besoin de quelqu’un !

« Maaaaais, Astrid ! Tu grognes en tapant des pieds comme une enfant d’approximativement 3 ans et demi. Je m’en fiche, tu peux dire que je suis moche, hein. Moi je me le dis à chaque fois que je me vois dans la glace, et ça me fait rire. Tu fronces le nez en sentant venir ses reproches. Me gronde pas… j’ai pas été élevée comme vous, moi la beauté c’était ce qui pouvait nous tuer dans la ville souterraine, alors j'étais contente d’être laide. Mais maintenant je veux voir comment tu fais pour être jolie ! »

Et ça vient du coeur hein. Y’a pas une once de mensonge ou de manipulation, aucun déni, absolument aucune pincée de douleur. Tu es comme tu es. Depuis que tu as rejoint le bataillon, tu as pu laisser pousser tes cheveux, tu as pris un peu de formes, c’est déjà beaucoup plus que ce que tu n’avais jamais eu.

« Je veux… Je veux… Et tu bug, parce que toi-même, tu ne sais pas vraiment ce que tu cherches. J’aimerais… Qu’on me regarde comme une femme et pas comme une petite fille teigneuse. Tu vois, toi quand tu marches dans l’écurie, les hommes il te regardent passer ? Bah moi non ! »

Tu as déjà chopé les regards de quelques-uns sur Astrid, même qu’une fois il t’a semblé que ton Caporal louchait sur ses fesses. T’as pas eu le temps de lui demander, il t’a collé une semaine de corvée supplémentaire. D’ailleurs t’as pas le temps de penser plus à ça en faite. Elle revient parler en parlant de mise en valeur et tu hoches fortement la tête. Par contre quand elle parle d’un type, tu grognasses.

« J’te dis, moi je m’en fiche en soi… Dès fois j’aimerais bien être comme vous, mais j’ai le dos rond, ça me coule dessus souvent. Tu hésites, pas vraiment envie de trop la perdre dans tes explications vaseuses. C’est pour un type, mais attends ! C’est pas qu’il m’a fait la réflexion. Il s’est moqué de moi, alors je vais lui prouver que je disais pas de la merde ! Et tu attrapes ses mains en commençant à tourbillonner avec. Alleeeeez Astriiiiid s’il te plait ! Je veux découvrir ça avec toi. Avoir une jolie tenue par exemple ! S’il te plaaaaaait ! »

Et tu lui souris comme un angelot dans le corps d’un démon.

T’es encore en train de te demander pourquoi cette gamine t’a posé cette soudaine question lorsqu’elle se met à bouder et à taper du pied, ce qui te fait sourire. Et lorsqu’elle te sort qu’elle est moche tu finis par attraper son oreiller et tu la vises en pleine poire. « Arrête tes bêtises. » Tu te redresses et viens te planter devant elle avant de l’attraper par le museau. « Tu ES jolie. Tu peux bien me croire non? Pourquoi je te dirais des âneries? » Et tu soupires à nouveau avant de lui envoyer son coussin dans la figure pour la deuxième fois. « C’est pas parce que tu es différente des autres que ça fait de toi un vilain petit canard. Tu as ton propre charme. » Et tu le penses vraiment. Theresa a des atouts. Elle a de beaux cheveux flamboyants à côté desquels les tiens te paraissent bien ternes. Elle a de grands yeux verts. Et puis a l’air pas mal foutu, c’est juste qu’elle flotte dans ses vêtements.

Tu te mets à rire lorsqu’elle continues de parler. « On me regarde moi? » Tu t'esclaffes un peu plus. Tu ne l'as jamais remarqué. Franchement tu as du mal à y croire. Si depuis tout à l’heure Theresa n’arrête pas de te dire que tu es jolie, toi tu ne t’es jamais vu comme ça. Tu ne te trouves pas moche mais tu ne trouves pas non plus que tu es d’une beauté à couper le souffle. Tu ne t’es jamais amusé à rouler du popotin devant les hommes et d’ailleurs tu ne sais pas vraiment faire du charme tout simplement parce que tu n’as jamais eu à le faire. Casey et toi vous étiez mis ensemble lorsque vous étiez encore dans les brigades d’entraînement, autant dire que tu n’avais pas du tout les mêmes atouts qu’actuellement. « Dis pas n’importe quoi je n’ai rien d’exceptionnel. » Et tu secoues la tête avec un soupir. la preuve, tu taquines, tu tournes autour de Hodgen et s’il a fini par te mettre dans son lit il ne t’a absolument pas touché. Bon. en même temps vu les coups qu’il a pris ça ne t’étonnes pas mais… tu secoues la tête. Pourquoi penses-tu à lui dans cette discussion? Tu le chasses bien vite de tes pensées avant de revenir sur la rouquine.

« AH ! » Tu te redresses d’un bond et fais aller ton index sous son nez. « Je le savais qu’il y avait un truc là dessous. Cette idée à la noix ça pouvait pas te venir toute seule. Qu’est-ce ce qu’il t’a dit ce con? » Et si jusqu’à présent tu t’amusais de la situation et que tu trouvais la rouquine adorable, là tu prends un air pincé. Personne ne se moque de ton amie. Alors tu la regardes, les mains sur les hanches, et tu te demandes quoi faire. « T’as pas à changer pour un mec Theresa. Soit il te prend comme tu es soit tu l’envoie bouler. » Tu ne laisserais jamais quiconque te changer toi. Tu n’as aucune envie de changer de tenue ou de commencer à te poudrer le nez pour te mettre en avant, très peu pour toi. Pourtant quand tu vois Theresa tirer une tronche de six pieds de long tu soupires et lèves les yeux au ciel. « Ok. mais à une condition. » Tu lui plantes ton index dans les côtes. « Je veux que tu restes toi même d’accord? Je ne veux pas que tu changes du tout au tout pour un con. Moi je t’aime comme tu es. »

Ahhh voilà qu’Astrid est comme Alek maintenant, à s’acharner à te dire que t’es jolie, à ta façon. Qu’est-ce que ça t’emmerde Theresa, parce que tu as l'impression que tout le monde à un souci dans les yeux. Tout le monde, et toi tu vois clairement. Tu vois un peu où se situe le problème ? En tout cas, tu te renfrognes, tu émets même un bruit qui, clairement, ressemble à celui d’un cochon mécontent, mais tu ne réponds pas. Tu préfères couler que te battre, tu l’as appris avec l’autre abruti masqué.

« Bien sûr qu’on te regarde !Tu réponds, en levant un sourcil. Même que j’ai déjà cogné un gradé pour ça, y’a quelques semaines. Et tu lèves la main pour l’arrêter avant qu’elle ne s’inquiète. T’inquiète pas, je lui ai dit que j’avais pas fait exprès, mais ça tronche valait le coup. T’étais penchée pour regarder le sabot de Donkey, et lui il se rinçait l’oeil sans vergogne. Ça m'a vexée alors je lui ai fait peur. »

Vexé ouais. Parce que toi, c’est jamais arrivé ça, alors tu coup tu t’es vengé et tu t’es même dit après coup que tu avais protégé l’honneur de ton amie au passage. Un double bénéfice que tu n’es pas peu fière d’avoir accompli ce jour-là et encore plus de le lui dire aujourd’hui. Et même si elle te dit qu’elle n’a rien d’exceptionnel, cette histoire prouve que si. D’ailleurs tu le lui fais bien savoir en claquant ta langue contre ton palais avec un regard torve. Et si tu veux râler, le sujet d’Alek arrive et tu soupires en te laissant retomber sur le lit, le temps qu’elle râle.

« Astriiiiid ! Encore ce cri sur son prénom, ça va bientôt devenir ta manière naturelle de l'appeler dis donc. Je veux pas changer pour lui, je veux lui montrer que j’avais juste ! Tu vois, c’est pas qu’il m’a retourné la tête, je veux lui faire dire que j’ai gagné et pas lui ! Et tu as un petit sourire infernal. Et je gagne toujours ! »

Et te voilà à la regarder, à revenir sur tes jambes, te fixer devant elle et tu supportes même son doigt dans tes côtes avec une moue pour retenir ton cri et ton rire. T’es sacrément chatouilleuse toi, hein. Et ce que tu entends te redonne un immense sourire. Tu te jettes à son coup, tes lèvres embrassent sa joue et sans attendre tu l’attrapes par la main et tu la tires vers la porte de chez toi.

« J’ai gagné encore une fois, t’as vu ?! T’es comme une enfant. Bon, dis-moi, on fait quoi ? Tu crois que tu peux m’aider à trouver une bonne tenue ? Et tu la reluques sans vergogne. Toi ça te fait toujours des belles fesses, moi aussi je veux ça ! Tu t’arrêtes un instant pour la regarder dans les yeux, avec ce sourire immense. Tu es la meilleure Astrid, je te revaudrai ça, d’accord ?! »

Tu pousses un léger soupir avant de te mettre à rire lorsque Theresa t’explique qu’elle a fini par mettre son poing dans le nez d’un gradé qui te lorgnait. « Il n’y a vraiment que toi pour faire ça. » Et tu ne l’engueules même pas non. Tu trouves cette histoire bien trop comique pour avoir envie de la disputer. « Merci. Grâce à toi mon honneur est sauf ! » Et tu ris à nouveau. Si tu n’as jamais prêté attention aux regards des hommes sur toi, tu n’es pas mécontente de savoir qu'apparemment tu les attires. Ils peuvent bien se régaler avec leurs yeux tant qu’ils ne tentent rien d’autre. Tu n’éprouves pas le besoin d’aller vers eux, même si tu aimerais savoir si une personne en particulier pose ses yeux sur toi… Alors tu la tentes. « Dis moi, tu sais pas si Hodgen m’a déjà reluquée par hasard? Ça nous aiderait à savoir si il est vraiment gay ou non… » Ouais. Qu’elle finaude vraiment Astrid hin. Tu te tapotes le nez en souriant. « Tu sais quoi… Il faudrait qu’on le file un de ces jours. On découvrira peut-être deux trois trucs sur lui… » T’as raison. Fais bien ta curieuse. C’est comme ça qu’il va te remarquer. Pas sûr qu’il apprécie que tu fouines dans sa vie en l’espionnant. De toute manière si tu as quelque chose à lui demander tu lui demanderas, c’est dans ton caractère.

Et tu plisses les yeux lorsqu’elle se remet à brailler et s’égosiller dans tous les sens. T’as pas le temps de faire le moindre geste qu’elle se jette à ton cou, t’embrasse et t’entraîne dehors avant de recommencer à piailler. « Ah oui tu trouves vraiment? » Et tu bouges tes hanches à droite et à gauche en tentant de regarder tes fesses. Autant dire que tu vois pas grand chose. Alors tu lui donne un coup dans les côtes, railleuse. « C’est pas que le pantalon gamine. C’est aussi un peu de musculation toutes les semaines. » Et tu lui tires la langue avant de coincer sa tête sous ton aisselle pour lui gratter les cheveux avec ton poing. « Dis pas d'ânerie. On tient pas des comptes, je fais pas ça pour que tu me sois redevable. » Tu la lâches avant d’attraper sa main pour l’entraîner à ta suite. « Aller viens ! »

Et c’est à moitié en courant que tu l’entraînes hors du quartier général pour filer vers le village. Et tu la fais entrer dans la première boutique. Celle où tu vas habituellement et qui regorge de toute sorte de vêtements. D’ailleurs la boutiquière qui te connais bien te propose déjà de te montrer ses dernières pièces. « Je viens pour la gamine aujourd’hui ! » Et tu souris à Theresa avant de l’entraîner derrière toi. « Bon. Je veux bien t’aider mais encore une fois je ne veux pas te transformer en princesse d’accord? » Tu désignes la rangée de fanfreluches plus ou moins girly qui s’étend devant toi. « Tu peux t’amuser si tu veux, tu peux essayer plein de chose si ça te fait plaisir. Dis moi déjà ce que tu aimes niveau couleur, forme… Choisies certaines choses et moi je fais une sélection de mon côté et je t’explique quelques petits trucs après d’accord? » Tu déposes un baiser sur son front avant de commencer à fouiner un peu partout, non sans avoir remercié la boutiquière et lui avoir dit que tu te débrouillais seule de ton côté. « T’occupes pas du prix. Je me charge de ça d’accord? » Ouais. Parce que ça revient cher quand tu dois acheter beaucoup. Si tu te dis que tu ne vas pas la surcharger et lui prendre uniquement deux ou trois trucs… Tu sais pas vraiment ce qu’elle a en tête. « Tu as trouvé? File en cabine essayer. Je te dirais ce que j’en pense. »

Tu ris, ma petite, parce que t’es quand même pas peu fière de veiller à l’honneur de ton amie. Encore plus si ça te permet de te venger de ne pas avoir le même traitement de faveur. Comme on dit c’est lier l’utile à l’agréable quoi. Et tu pourrais rire comme ça un bon moment d’ailleurs. Ce n’est que lorsqu’elle ramène la conversation sur votre Capitaine que tu te calmes. Tu pinces les lèvres, tes yeux roulent vers le ciel et te voilà à marmonner.

« J’sais pas. J’crois qu’il reluque tout ce qu’il passe. Pas moi, bien sûr, mais moi il m’a dans le pif. Et tu secoues la tête avant de claquer la langue. Ouais on fera une mission d'espionnage. Je suis super bonne pour l’espionnage ! Enfin… Tu t’arrêtes, et tes yeux se plissent avant que tu ne retrouves ton sourire moqueur. Je suis forte pour entourlouper les gens surtout, parce que je sais pas trop être discrète. Mais tu m’apprendras, pas vrai ? »

Nan parce que maintenant que vous vous êtes expliqué, Astrid va pouvoir t’apprendre plein de trucs cools ! Tu veux savoir tous ses secrets, apprendre à faire comme elle. Tu ne seras pas sans lui donner en retour, hein. Déjà tu vas la protéger. Pis tu lui apprendras à plus avoir peur des chevaux. Et accessoirement, tu pourrais lui apprendre à manipuler les couteaux comme toi, c’est trop classe ça !

T’es toujours partie dans ton délire pendant que vous marchez et tu grognasses à moitié quand la jeune femme parle de musculation. C’est pas faux, mais t’es pas toute molle non plus. En faite, t’as juste l’impression que ton amie à plus de chaires que toi. Faut dire que t’es restée rachitique un moment et encore maintenant t’es pas bien épaisse, encore plus que tu bois plus que tu ne bouffes.  Pourtant tu ne dis rien, mais tu reluques ses fesses avec un sourire ravi. S’il faut que tu manges pour prendre des formes, clairement, tu vas devenir un ogre.

« Ehhhh j’suis pas si jeune ! Tu claques derrière Astrid, dans la boutique. J’ai 19 ans, madame ! Tu annonces fièrement à la vendeuse. Et je veux être jolie comme elle ! »

Tu ne sais pas pourquoi tu te sens le besoin de le dire. Peut-être que tu es un peu trop fière ou enjouée de cette sortie… Ouais c’est sûrement ça. Et tu finis par te retrouver derrière elle devant un rayon entier de vêtement. Et c’est là que ça commence. Tu… paniques ? En silence, sans ne rien montrer, mais tu paniques quand même. Tes yeux sont deux grosses billes et t’oses même pas toucher les tissus, de peur de les salir. Et tu vois, c’est Astrid qui te calme en venant poser ses lèvres sur ton front comme une grande soeur. Si elle s’éloigne, toi tu viens te coller à elle et instinctivement, sans réfléchir, tu attrapes ses doigts de tes deux mains.

« Je… Je sais pas. J’ai jamais vu des trucs comme ça. Pis c’est cher. Pis c’est… tu montres un haut rose. C’est quoi cette couleur infâme ?! Et t’as vraiment l’air d’un chiot tétanisé devant un gros prédateur. Tu restes tout contre elle. Je veux… Je veux pas avoir l’air d’un gros bonbon déguisé en fleur en pot. Je veux du normal. Tu sais du foncé, qui passe partout. Et tu finis par tendre les doigts vers un truc tout léger, pour en ressortir une petite jupe. Genre ça. Ça c’est foncé, mais ça fait fille non ? »

Et vraiment, tu le sais toi, que ça va être un gros morceau, mais tu te dis que ton amie, elle, elle ne sait pas du tout dans quoi elle s’est fourrée, parce que tes yeux viennent de se poser sur une robe parfaitement indécente et que tu colles presque ton nez à elle en exigeant, tout à coup, histoire de détourner l'attention de ton malaise :

« Essaie ça ! Je veux te voir avec ! Ensuite je pourrai faire chanter tout le monde pour raconter que j’t’ai vu dans une robe aussi…. sexy ! »

« Mh. Va pour la mission d’espionnage ! » Et tu ris. « Je ne sais pas si je suis bien discrète non plus. On s’entraînera sur d’autres personnes avant de le filer. » Ouais. Manquerait plus qu’il vous surprenne, ça t’es sûr que ça ne lui plairait pas. Et t’es pas non plus certaine de savoir lui mentir. Tu n’as jamais été vraiment une très bonne menteuse. Alors si jamais l’une de vous deux finit par glisser sur une merde de chien et en vient à se rétamer devant sa figure, t’es pas certaine de réussir à lui faire face, bien que tu ne le craignes pas. Tu ne veux tout simplement pas qu’il ait l’impression que tu le surveilles, tu ne veux pas qu’il se fasse une mauvaise image de toi. « Bien. A partir d’aujourd’hui plus de cachotteries entre nous ! Toi et moi, on va devenir le meilleur binôme ! »

Alors lorsque vous entrez comme larron en foire dans la boutique, toi tu ne peux t’empêcher de sourire. T’as jamais eu de soeur toi. Même si tu as vécu chez ta tante avec tes cousins et tes cousines, tu n’as jamais été une soeur pour eux, tu as été leur souffre douleur. Alors… Tu sais pas ce que devient Theresa pour toi, mais toi tu te mets en devoir de la protéger, de la garder à l’oeil, toujours. Et lorsque la vendeuse se fait un devoir de vous aider, tu finis bien vite par la renvoyer. C’est juste Theresa et toi. Personne d’autre.

T’es ravie lorsque tu la sens te coller pour t’exprimer ses craintes, et tu te mets à glousser. « Ça s’appelle du rose. C'est censé être la ouleur la plus féminine qui soit. Mais je te rejoins là dessus cette couleur est ignoble. » Et tu cherches. Tu sais pas trop ce que tu cherches mais tu comptes bien trouver. Theresa t’a demandé de l’aide et tu comptes bien la lui apporter bien que tu ne saches pas où cela va te mener. Et tu la regardes de haut en bas avant de pousser un soupir et te remettre à chercher une chemise, un haut, un pantalon… bref un truc qui pourrait bien lui plaire. Si tu trouves que tu n’es clairement pas la meilleure pour jouer à la poupée et pour lui donner des conseils de fille, tu comptes tout de même faire de ton mieux. « Bon… » Tu soupires un coup avant de te tourner vers elle, un pantalon en toile simple noir et une chemise fuide vert émeraude entre les mains. « Tiens essaye ça. C’est simple. Tu ne devrais pas avoir l’air d’être déguisée là dedans. Et le vert ça va bien avec ton roux. » Tu approches le haut de sa peau et de ses cheveux pour lui montrer. Plutôt contente de la complémentarité des couleurs, et satisfaite d’avoir trouvé quelque chose de simple qui paraît à la fois élégant et sobre, tu lui souris. « Ça devrait mouler ton fessier pratiquement inexistant. » Et tu lui tires la langue comme une enfant de cinq ans tandis qu’elle te présente une petite jupe. « Oui c’est mignon ça. Ça te correspond déjà bien mieux que cette meringue fushia. » Tu lui pinces les joues. « Ne t’en fais pas je ne compte absolument pas te dénaturer ! Je ne veux pas te transformer en une princesse peste… Bien que tu sois déjà parfois insupportable. »

Tu ris à nouveau, et ton rire finit par se coincer dans ta gorge lorsqu’elle te propose d’essayer le genre de robe sur laquelle tu n’aurais jamais posée la main dessus. « Tu es sûr? Ce n’est pas du tout ce que je porte… » Tu te grattes la tête, gênée avant de lui prendre la robe des mains. « Bon très bien je veux bien faire ça. mais c’est uniquement parce que c’est toi ! » Et tu te trémousses devant elle en te déhanchant. « On en parle de Hodgen qui est peut-être gay? Tu es sûr que tu n’as pas des vues sur moi par hasard? » Tu lui lances un large sourire avant de fouiller dans les tissus pour en sortir en plus du pantalon et de la chemise, une petite robe noire assez simple mais qui la changera du tout au tout. « Mais tu m’essayes ça. Juste pour que je te vois au moins une fois en robe. Juste pour que tu me dises ce que tu penses de toi portant l’habit le plus féminin qui soit. » Et tu lui prends la main avant de l’entraîner vers le fond de la boutique pour te changer. « Moi aussi je pourrai faire chanter tout le monde aussi comme ça ! » Tu passes rapidement la robe et attend qu’elle ai terminée de se changer elle aussi avant de te montrer.

Te voilà à claquer la langue gamine, parce que vraiment il y a de ces choses, dans les rayons que tu ne comprends même pas qu’on les fabrique. Des trucs à froufrou, qui te semblent plus emmerdants à porter qu’autre chose. Des formes bizarres, avec des lacets partout qui doivent étouffer le porteur. Et ce truc, cette couleur juste… qui brûle les yeux.

« Féminine ? Oh bah écoute, je suis une fille cassée, je trouve ça beurk. Et tu lui coules un regard de côté avant de lui tendre la main. Tope-là, au moins on se ressemble. »

Nan parce que t’es gentille, hein, mais si Astrid se ramène avec un froufrou à lacet rose, toi, tu vas mourir tellement tu risques de rire. Ou d’être choqué, c’est au choix. En tout cas, tu continues à lui coller aux fesses et elle finit par te tendre un pantalon et une chemise. Et franchement, ça te plait bien parce que tu portes des trucs comme ça aussi.

« Ah bon ? Vert avec le roux, je note. Ça me plait, ça ressemble à mes trucs en plus… Tu suis la courbe des vêtements entre ses mains. Tu sais, mieux… Plus… Serré ? Moi j’ai surtout du trop grand, parce que j’me disais qu’au moins j’aurais pas besoin de changer si je grandissais. Et tu coules même un regard avant de lui faire une moue ignoble. Mes fesses te disent merde. Pis je vais faire des squats, maintenant, à cause de toi. »

Si… parce qu’apparemment t’as pas grandi depuis un moment. T’es une naine avec la largeur d’un roseau. Heureusement que t’as vaguement de la poitrine et un peu de taille marquée sinon tu ne serais rien de plus qu’une planche à pain. Et ça, ça serait triste. M’enfin, tu passes à une jupe que tu trouves pas si effrayante quand tu la tiens dans les mains.

« Tu me trouves vraiment insupportable ? Tu gonfles les jours comme une enfant. De toute façon, si j’étais plus sage vous m’aimeriez moins, non ? Enfin au moins toi. Puis Jude aussi. Psyche peut-être. Les autres je sais pas, mais… tu retrouves un sourire absolument magnifique. j’m’en cogne ! »

Et puis tu lui trouves cette robe et t’es toute contente de la pousser un peu hors de sa zone de confort à ton tour. Et sa réponse te laisse un instant immobile, figé, une expression bizarre sur le visage, puis tout à coup tu te jettes sur elle. Ta main agrippe son visage et la tire vers toi avec un sourire à moitié fou, à moitié… pervers ?

« Ouuuuh oui, je vais te croquer les feeeeeesses ! Je raconterai à tout le monde que tu as un coup de poulette, je serai enfin reconnue pour quelque chose dans ce maudit bataillon ! Et te voilà à éclater de rire en la relâchant avant de voir une robe noire. Tes lèvres se pincent, tu vas du vêtement à ton amie plusieurs fois. Mouais, ok mais je vais avoir l’air ridicule. Et tu lui balances un coup de coude dans le flanc au passage. Pis cherche pas, y’aurait personne qui payerait pour moi ! Enfin… »

T’as failli vaguement mentionner Aleksei, qui a agi bizarrement il y a quelques jours, mais tu t’échappes de ce faux-pas en t’enfermant dans la cabine. Tu te bats avec la robe et quand tu sors de là tu es en faite enroulé dans le rideau qui sert de porte, rouge jusqu’à la racine de tes cheveux.

« C’est… je… j’peux pas la fermer, les boutons sont inatteignable. Et je suis… J’ai… Je… C’est bizarre, j’te l’avais dit. Montre-moi pour toi d’abord ! »

« Oui ce sont des couleurs qui sont complémentaires… Enfin c’est ce que m’a dit la vendeuse. » Tu lances un regard de loin à la dame qui s’est remis derrière son comptoir et qui attend patiemment que vous ayez terminé afin d’empocher son argent. « C’est ce qui va mettre en valeur tes magnifiques cheveux. » Et tu lui fais un grand sourire avant de toucher un autre pantalon. « Je crois que tu as terminé de grandir maintenant Theresa, tu peux t’acheter quelques nouveautés si tu veux. Tu rentreras toujours dedans ! » Et tu lui fais un clin d’oeil. « Sauf si tu grossis.. » Et si tu ris en filant vers les cabines, tu ne peux t’empêcher de lui sortir une dernière petite moquerie. « Eh. Abuse pas trop quand même sur les squats. Faudrait pas que t’attrapes un popotin à la Quim Cardachiant. Tu sais, l’espèce de chanteuse bizarre qui donne de la voix à l’auberge le samedi soir… » Et tu te démènes pour retirer tes habits et te dépêcher d’enfiler cette maudite robe.

Tu te regardes Astrid, dans cette robe moulante et ô combien provocante. Tu n’es pas certaine que tu apprécies l’image que ça renvoie de toi. On ne peut pas dire pourtant, tu es une femme plutôt confiante en règle général, tu aimes te montrer assurée, tu essayes toujours de garder un visage impassible. Mais dans le fond tu doutes parfois. Certains souvenirs t’ont laissés des traces. Ta tante et tes cousins ont laissé des traces sur toi, et si tu vis bien mieux depuis que tu les as quitté pour l’armée… il n’empêche que leurs moqueries résonneront sans doute toujours un peu chez toi. Alors tu te trémousses, tu fixes avec une moue pincée l’image de cette jeune femme imparfaite qui se dandine dans une robe qui ne lui ressemble pas, qui a sans aucun doute tout du féminin que Theresa cherche, mais qui te donne l’impression d’être enfermée  dans un machin collant qui te serre un peu trop.

Pourtant tu reprends ton éternel sourire et tu fermes ton visage lorsque tu sors de ta cabine pour te glisser dans celle de la rouquine. « Oooooouh mais mademoiselle a quand même des seins on dirait ! » Que tu lances après l’avoir fait se décrocher du rideau. Tu la tournes et entreprends de fermer les boutons qui longent sa colonne vertébrale. « Voilà c’est réglé. Alors tourne toi que je vois si moi aussi je vais passer du côté obscur et te mordre les fesses ! » Tu te dis que si la vendeuse vous entend elle va vraiment finir par se poser des questions, surtout que tu viens d'entrer dans la cabine de la rouquine, mais tu t'en moques éperdument. Tu finis par te positionner à ses côtés, la fixant dans le miroir. « Qu’est-ce que ça te change… Tu n’as absolument pas l’air ridicule loin de là. Ça fait juste… Bizarre. On dirait que ce n’est pas toi. » Tu la détailles de haut en bas, lissant le devant de la petite robe et la regardant avec un grand sourire. « Mais c’est joli ! C’est juste que je n’ai pas l’habitude… Tu en penses quoi? »

Et si tu attends qu’elle reprenne une couleur à peu près normale avant de lui pincer les joues. « Je t’aime comme tu es. Gamine. Fonceuse. Exubérante. Ne change jamais. » Puis tu recules et te dandines un peu, mal à l'aise dans cette robe qui en dévoile un peu trop. « Et moi... Verdict? » Tu as déjà décidé que ça ne t'aillais pas du tout dans ton coin mais si tu es sûre d'une chose c'est que Theresa ne va pas te lâcher la grappe.

T’es presque marrante, Theresa, là. Tu es en train d’écouter Astrid comme si elle te faisait un cours hyper important, alors qu’elle te parle de couleur. Toi, t’as les yeux grands ouverts, les lèvres pincées et on peut presque lire sur ton visage que tu ne comprends pas tout à cette histoire de couleur complémentaire, mais comme toujours tu fais plus confiance à la brune qu’à toi-même, alors tu finis par hocher la tête.

« Mais… j’suis une naine ! Avec ton mètre 65 les bras levés, tu n’as pas cessé de te sentir petite vue tous les grands hommes qui vous entourent. Ça se trouve je vais faire une poussée de croissance tardive. Et t’as presque l’air d'espérer trop là. Ahhh pis non hein, si c’est pour chopper ses grosses fesses, je fais pas de squats ! Elle pourrait étouffer quelqu’un en s’asseyant dessus, c’est horrible. »

Et tu finis par rire, parce que tout ça c’est vraiment du grand n’importe quoi, à votre sauce à toutes les deux. De toute façon, gamine, même si tu avais voulu faire des squats, tu aurais vite abandonné, parce que tu ne tiens jamais sur la longueur. Toi, il te faut tout, tout de suite, ou tu finis par râler, gronder et abandonner en invoquant des excuses bidon.

Tu finis par entrer dans la cabine, te changer et prendre peur. Tu es littéralement enroulée dans le rideau pour cacher ta peau étrangement mise en valeur dans ce vêtement noir tout plein de froufrou. Et ce n’est que sous les mains d’Astrid que tu t’éloignes du rideau en te balançant d’un pied sur l’autre, avec l’impression d’être devenue quelqu’un d’autre.

« J’ai des seins ? Bah oui ! Eh, c’est que tu te vexes. Tu viens mettre tes mains sous l’arrondi de ton buste pour les relever plus encore et les faire ressortir en lui tirant la langue. J’suis sûr j’en ai plus que toi ! T’as plus de fesses, j’ai plus de seins. À nous deux, on s’équilibre. »

Ouais, bon ça devient bizarre. Alors à la place, tu te regardes dans la glace en écoutant Astrid te donner son avis. Et quand elle finit par te dire que tu es joli, tu as ce truc qui n’arrive presque jamais, Theresa. Tu rougis. Mais pas un peu quoi. Tu deviens telle une tomate trop mûre sous le soleil d’été.

« Je sais pas. Je me sens bizarre. [color=#994443]Ma première pensée, c’est de me demander comment j’peux me battre avec ce truc sur moi, tu vois ? On ne changera sûrement jamais ta nature profonde, ma pauvre. [b]Mais je me dis que… peut-être… tu sais… à une fête… peut-être que je pourrais… porter ça ? »

Enfonce-toi, va. T’as cette impression au fond de toi que tu n’as pas le droit d’être “joli” ou de porter ce genre de chose, c’est pour ça que tu as tant de mal à le dire. Mais tu finis quand même par le reconnaître et même gonfler les joues quand Astrid vient te les pincer. Un sourire revient étirer tes lèvres, et tu hoches la tête avec force.

« C’est… Tu t’arrêtes, sérieuse, tu la regardes… non tu la reluques. Franchement, t’es plus belle nue qu’avec. Pour en revenir à cette Quim, c’est très quimesque. Tu secoues doucement la tête, de gauche à droite. Je suis déçue, j’ai même moins envie de te croquer maintenant. Et tu te mets à rire avant de venir vers elle pour lui faire un câlin. Mais tu veux bien en trouver une autre, où tu seras vraiment belle ? »

Parce que tu as exagéré, à première vue, mais tu comprends gamine qu’elle pourrait être vraiment jolie en robe, elle aussi.

Tu veux pas de cette robe. C’est une chose que tu as déjà décidé quoi qu’en dise Theresa. Tu n’aimes pas cette image qu’elle renvoie de toi, si femme… fatale. Si sexy, si… provocante. Tout ce que tu n’es pas en somme. Ou du moins tu penses. Tu n’as jamais aimé te trémousser dans des tenues voyantes, moulantes. Tu n’as jamais cherché à ce que les hommes tournent leur regard vers toi. Tu aimes rester naturelle, sans artifice. Tu es de celles qui préfèrent les joies et les libertés des pantalons plutôt que des jupes ou des robes. Si tu aimes en porter de temps à autre, ce n’est pas ce que tu cherches à mettre pour attirer les hommes. Surtout qu’au final, tu n’es aucunement en chasse. Tu ne veux aucun homme avec toi, tu es très bien seule. Menteuse. Tu sais très bien qu’il y a quelque chose en toi qui change dès que tu vois traîner Hodgen dans les parages quoi que tu en dises. Et il faudra tout de même que tu finisses par te pencher sur ce sujet.

Cela dit ce n’est pas le sujet actuellement. Peut-être reviendras-tu à un moment pour trouver une robe pour lui plaire… Tu secoues la tête en souriant, chassant ces pensées. « C’est parce que tu n’as pas l’habitude tout simplement. » Avant de lancer un regard à tes seins. Bah. Ils sont très bien comme ça. Tu t’approches d’elle lorsque tu la vois devenir rouge. « Tu es adorable… Personne ne t’a jamais dit que tu étais jolie? » Tu viens poser tes deux mains sur ces épaules. « Il faut que tu prennes confiance en toi Tessa. Tu es jolie. Avec cette robe. Et avec tes vêtements habituels. Et celui qui ne le voit pas est un idiot. » Tu ajustes la robe sur elle, met les manches bien en place et tires un peu le tissu derrière son dos, au niveau de ses hanches pour l’ajuster à son corps. « Mais oui ! Avec quelques petites reprises elle t’ira parfaitement bien tu verras. »

Et lorsque tu la vois te reluquer pour qu’elle te donne son avis sur ta tenue… c’est à ton tour de te trémousser, mal à l’aise. « Je le savais. C’est… trop. » Tu te dandines, tu tires sur la robe pour la baisser. « Je me sens absolument pas à l’aise dedans, c’est pas moi c’est… ça fait trop femme fatale. » Ouais. Vas te changer vite. Tu comprends parfaitement ce que veut dire ton amie maintenant, alors qu’elle ne réussit pas non plus à s’habituer à cette robe. « D’accord. » Que tu dis avant de te mettre à réfléchir. « Je vais trouver LA robe. Celle qui te donnera envie de me croquer à nouveau et… celle qui me permettra de voir si Kelsier est attiré par les hommes ou non? » que tu finis par ajouter avec une petite moue amusée. « Qu’est-ce que tu en penses, bon plan? » Et tu te remets à fureter dans la boutique, tenant Theresa par la main. « Mh… Une tenue en vu d’un événement… Un bal peut-être, bien que je doute que Hodgen soit le genre d’homme à se trouver là. » Tu fais défiler les portant jusqu’à trouver la tenue parfaite. « Ça me parait pas mal ça… Qu’est-ce que tu en penses? » que tu demandes après l’avoir enfilée et t’être regardée dans le miroir. « C’est simple, élégant. C’est tout en suggestion. Ça permet d’en découvrir, mais pas trop. Ça donne envie d’en voir plus… Parfait pour tenter quelqu’un. Non? » Et tu te tournes vers elle avec un petit sourire timide. Arrête de parler ma grande. Tu vas finir par convaincre Theresa que tu veux vraiment séduire Kelsier. D’ailleurs t’as déjà convaincu une partie de toi tiens. Bien joué.

Tu finis par ressortir de la cabine avec ta robe sous le bras, ainsi que la petite robe que tu lui as faites essayer, et tu te diriges vers la caisse. « Je te l’offre. » que tu lui dis avec un grand sourire avec de régler la marchande. Ça te fait plaisir cette petite sortie, et ça te fait plaisir de lui faire un cadeau. Tu te dis qu’elle n’a pas dû en recevoir souvent. « Aller. Viens avec moi maintenant. Si tu veux je te montre comment tu peux te coiffer autrement d’accord? Pas grand chose, juste deux trois trucs. » Et tu lui prends le bras avant de prendre les sacs et de sortir, de bien meilleure humeur que ce matin.