Attack on Titan
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[DONE] Du Major au Lieutenant. (Ft Aedan)
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
+ MESSAGES : 48
Kaelyne A. Wrench
Dim 19 Avr - 12:29
4 jours que ton raccrochement à l’escouade Stella, neveu pas oncle, est reculée. Au départ, la convocation du Major Léandre a fait briller un peu d’espoir en toi. Parce que, vois-tu Kaelyne, depuis que tu es dans l’armée, tu n’as connue que lui comme chef, et comme escouade. Ca te fait peur d’aller ailleurs, même si ton nouveau chef sera de la même famille. Avec le temps, le Major Léandre a su te guider, te contenir, te rassurer, te pousser plus loin… Alors tu te sens comme un enfant qui quitte la maison, et oui, tu l’avoues, tu as cru qu’il te convoquait pour te demander de rester à ton ancienne affectation.

Le truc, Kaelyne, c’est que le Major Léandre ne revient jamais sur ses décisions, tu le sais. Alors dès que tu es entrée dans son bureau et que tu as légèrement rougi devant son salut humain et non militaire, tu as compris que tu venais pour autre chose. Et donc c’est bien cet autre chose qui t’a retenu 4 jours de plus loin de ta nouvelle affectation. En ville, entre la maison de ton père et celle du soldat qu’il t’a demandé d’examiner. Peut-être que le Major Léandre voulait simplement que tu observes ce garçon et le déclares insoignable (c’est ce que tu as pensé au début en parlant avec le jeune homme), mais tu ne baisses jamais les bras.

Tu as donc allongé ton rendez-vous avec Frei de 1 demi-journée à 4 jours. Pour qu’il te parle de lui, qu’il évoque à demi-mots les sévices qu’il a subi et qu’il parle de cette colère non naturelle qu’il ressent. Et, vois-tu, tu as suivi un cursus de médecine en plus des plantes, mais tu n’avais rencontré quelqu’un avec ce mal. Il t’a fallu la nuit entière du 3e jour pour trouver une tentative de solution dans tes livres et surtout ceux de ta mère. Camomille, Néroli, double dose de bigarade, Laurier noble, ça c’était la base de ta mère. Toi, tu y a rajouté du saule blanc parce que l’aspirine a un effet sur le contrôle sanguin de la colère. Et au dernier moment tu as rajouté une bonne dose de Rhodiole, pour le stress dû aux émotions, mais ça tu t’es bien gardé de le lui dire.

Tu ne sais pas si ça offrira un peu de repos et de calme à ce jeune homme que tu as senti aussi changeant que perdu, mais toi tu crois dans les plantes. C’est clairement ce que tu as dit au Major Léandre, avant de quitter son bureau pour aller prendre, enfin, tes ordres ailleurs.

Te voilà dans la cour lorsque tu t’arrêtes. Tu es habillée comme un soldat, mais comme à chaque fois que tu vas voir le Major Léandre, tu es impeccable, tirée à quatre épingles. Et tu regardes autour de toi en te demandant où tu dois aller. Tu connais le Lieutenant Aedan de vue, tu sauras le reconnaître si tu le croises, mais faudrait-il encore le trouver.

C’est un soldat que tu attrapes par le bras quand il te dépasse que tu apprends que ton nouveau supérieur est certainement en salle d’entraînement à cette heure-ci. Et sans attendre, te voilà à partir en courant pour ne pas être trop en retard. Et au fond de toi, tu espères que le Major Léandre l’a prévenu de la mission qu’il t’a confiée au dernier moment.

Et quand tu entres dans la pièce où, en effet, l’homme est en train de s’entraîner contre un de ses compagnons, tu te figes. La voilà enfin, cette angoisse que tu avais oublié de ressentir. Tu poses tes grands yeux vert sombre sur lui et, nom d’un chien, tu y découvres le même bleu gris glacial que celui du Major Léandre, et ça te tire un de ces frissons.

« Lieutenant A… Oups, avec ta mauvaise habitude d’appeler Léandre par son prénom, car il t’y a autorisé, tu as failli te louper. Stellaa ! Je suis Kaelyne Wrench, nouvellement rattachée à votre escouade. »
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 60
Aedan Stellaa
Lun 20 Avr - 23:56
Tu passes quasiment ta vie, ici, Aedan. Dans cette salle, pas une autre, et tu as su mettre les points sur les « i » assez rapidement avec tout le monde. Lorsque tu es là, en solitaire, peu importe ce que tu fais, tu ne veux pas être dérangé. C'est ton moment. Mais en même temps, on ne peut pas vraiment dire que tu sois du genre très entouré. La seule personne sur cette terre que tu supportes réellement, c'est Kelsier Hodgen, et encore, votre amitié est un peu étrange aux yeux de certains. Disons que vous pouvez tous les deux passer une, voir deux heures devant un ou plusieurs verres d'alcool, à boire ensemble, mais juste ça. Pas une discussion, tout juste quelques mots échangés, parfois, pas toujours. Mais ça suffit. Parce que lui, et toi, vous vous ressemblez. Vous n'avez pas besoin de vous exprimer, de communiquer. Pas besoin de brailler, ou de piailler. C'est sûrement ce qui fait votre force … ce qui fait aussi que vous êtes capables de vous supporter, étant donné que ni l'un, ni l'autre, ne possédez un caractère facile et agréable.

Tu avais besoin, toi, de ces moments de défoulement. Jamais tu n'aurais été jusqu'à dire que tu étais plein de colère, cependant, c'était probablement un peu un peu véridique. Cette colère, tu la dirigeais uniquement contre toi. Quand tu frappais dans ce sac de sable, c'est à toi que tu t'imaginais donner des coups. Tu te maudissais. Tu te punissais, aussi, d'être toujours là, de ne pas avoir le cran de t'échapper, de déserter. Et pourtant, ce n'était pas faute d'y penser chaque jour. Kelsier t'avais à l’œil, tu le savais, tout comme ton abruti de cousin. D'ailleurs, tu le soupçonnais de se réjouir, voir de s'amuser de la situation, comme si prendre ainsi l'ascendant sur un membre de la lignée royale était l'un de ses objectifs de vie. A moins que ce n'était que ton imagination. Toujours est-il qu'il avait même eu l'audace de t'envoyer quelqu'un. Un médecin. Un cadeau qu'il avait dit … Cet homme te dégouttais. Tu imaginais sans mal qu'il avait du faire passer ça comme valorisant aux yeux de cette pauvre âme pour qu'elle ne sache jamais qu'elle était juste manipulée.

Et tu sais quoi ? Ça faisait quatre jours. Quatre oui. Et jusqu'à présent, aucune nouvelle. Aucun soldat n'était venu à toi pour se présenter, et pourtant, tu l'avais attendu de pied de ferme, les deux premières jours. Jusqu'à te dire que tu lui passerais un savon mémorable le jour où tu finirais par lui tomber dessus.

Or, alors que tu t'es débarrassé de ta chemise, et que tu es là, torse nu au milieu de cette salle, à t'acharner sur ce pauvre sac de sable depuis déjà une bonne heure, voilà qu'une voix vient t'interrompre. Et si tu l'entends parfaitement, ça ne t'empêches pas de continuer, encore quelques minutes au moins, avant d'arrêter le sac entre tes deux mains, et de poser ton regard bleuté sur elle. Une jeune femme. Frêle, mais en même temps, tu sais qu'elle est médecin. La meilleure, disent certains. « Vous auriez du vous présenter il y a déjà quatre jours, Kaelyne Wrench. » Que tu lâches, avant de reculer pour finalement t'éloigner, et aller récupérer une serviette, ainsi qu'un peu d'eau que tu viens longuement boire. « Lieutenant Aedan me va. » Ce n'est pas de la gentillesse, encore moins de la douceur, c'est juste que tu as une sainte horreur que l'on te donne du Stellaa à longueur de journée. Déjà parce que c'est toujours un rappel à ton frère, à ces histoires de couronne aussi, mais aussi, et surtout, parce que le Stellaa du coin, c'est cet enfoiré de Léandre et que tu n'apprécies guère d'être trop souvent rattaché à lui. « Qu'aviez-vous de mieux à faire que de venir prendre vos ordres auprès de votre supérieur, soldat ? » Demandes-tu alors, en venant te planter devant elle, la tête baissée pour l'observer.
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
+ MESSAGES : 48
Kaelyne A. Wrench
Mar 21 Avr - 0:23
IL frappe. Même si tu as parlé en faisant claquer tes pieds l’un contre l’autre comme tout salut militaire qui se respecte. Et si tu doutes un instant qu’il ne t’ait pas entendu, Kaelyne, tu finis par dénouer tes muscles lorsque tes yeux suivent les mouvements de ses bras. Il ralentit. Tu sais à la manière dont il frappe, à l’énergie qu’il mobilise qu’il ne va plus tarder à se tourner sur toi. Alors tu restes patiente et tu attends, tout simplement.

Ce qu’il y a de bien d’avoir servi dans l’escouade du Major Léandre, c’est que tu es habituée à être poussée hors de ta zone de confort. Au début, ça t’a même secoué, pour ne pas dire que ça t’a fait peur. C’est d’ailleurs sous ses ordres que tu as envisagés d’arrêter ta carrière. Et puis tu t’y es fait. Le Major Léandre a su calmer tes craintes et aujourd’hui, tu restes droite, à l’entrée de cette pièce jusqu’à ce qu’il arrête de frapper, et se tourne vers toi.

« Je m’en tiendrai à cette appellation, alors. Tu réponds du tac au tac, en ignorant au début ce qu’il vient de te dire. Vous pouvez vous passer de mon nom de famille si vous le souhaitez, je pense qu’il n’y a pas d’autres femmes avec mon prénom dans nos rangs. »

Tu évites de dire aussi que le Major Léandre s’est rapidement mis à t’appeler par ton prénom et que tu trouves ça bien plus facile et esthétique que l’entièreté de ton identité. Par contre, quand il vient vers toi, et qu’il te demande tout à coup ce que tu as fichu ces derniers jours, tu te surprends à lui sourire. Calmement, sans crainte. Tu le laisses se planter face à toi et tes yeux ne s’abaissent pas. Tu es en faute, tu ne vas pas fuir la punition.

« Je vous présente mes excuses, Lieutenant Aedan. Je pensais que vous aviez été prévenu, mais j’imagine que le Major Stella n’a pas eu le temps pour vous faire savoir qu’il m’avait demandé un service particulier. Étant votre supérieur et le mien par la même occasion, j’ai réalisé sa demande au plus rapide, mais je conçois que je n’avais pas à m’en remettre au Major pour vous prévenir. »

Et tu lui souris. Bon dieu, Kaelyne, tu lui souris parce que toi, tu n’as pas envie de partir sur un mauvais pied. Tu es déjà complètement angoissée de changer d’escouade et d’abandonner l’ombre rassurante qui suit le Major Léandre partout, alors si en plus tu te brouilles avec son cousin aussi rapidement…

« Puis-je faire quelque chose pour éviter que cela ne joue sur votre appréciation de ma personne ? Tu as lâché ça en essayant de mêler la droiture militaire que tu te dois d’avoir pour cet homme, et la douceur humaine que tu as toujours eue pour tout un chacun. À moins que vous préfériez que je me retire ? »

Et tu ne sais pas bien ce que tu cherches en lui disant cela. À partir ? À te faire renvoyer chez ton Major ? À lui prouver que tu lui obéiras aussi aveuglément que dans l’autre Escouade Stella de l’armée ? Tu relâches légèrement cette posture beaucoup trop droite pour toi, et tes mains vont à la besace qui, disons-le clairement, ne te quitte jamais et vaut bien plus que ta propre vie.

« À moins que vous ne m’autorisiez à faire ce pour quoi je suis formée, c’est-à-dire soigner vos poings avant que les articulations ne s’enflamment et que vous ne puissiez même plus bouger les doigts ? »

Et si lui n’a pas fait attention à l’état de ses mains, toi c’est comme si on mettait une tache de grâce sur une vitre devant un maniaque du ménage. Ça te triture les neurones. Tu t’écouterais qu’il aurait déjà du te laisser le toucher, mais tu te retiens parce qu’il est ton supérieur et que, pour l’instant, tu ne sais pas s’il est du même bois que ton foutu Major.
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
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Aedan Stellaa
Mar 21 Avr - 1:14
Tu vas t'en méfier. Tu le sais, et tu l'as su à la minute où Léandre t'as fait miroiter son petit « cadeau » sous le nez. Pour toi, il ne peut s'agir que d'un cadeau empoisonné, tu l'auras à l’œil, ou probablement que tu en viendras à l'ignorer royalement. Ça, tu ne l'as pas encore décidé. Et si tu n'as pas eu l'audace de la refuser au nez de ton cousin, c'est parce que tu es bien trop attaché à la chaîne de commandement, tu as beau maudire ta filiation, tu n'en restes pas moins un Prince, et si ta condition de second fils ne te permettras jamais d'accéder au trône, tu ne peux pas t'empêcher de te dire que tu dois au moins faire l'effort de respecter l'ordre des choses, du moins, pendant le temps où tu es encore ici. Alors, oui, tu as effectivement laisser faire, quand bien même Hodgen à eu cette grimace quand tu lui as parlé de ça. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que ton cousin joue à ça … puisque Kelsier fait les frais de ses choix. Ton ami, lui, est plus disposé à faire entendre qu'il n'est pas d'accord, toi, tu la fermes, c'est tout. Tu n'as aucune envie de provoquer un conflit qui, de toute façon, finirait par te retomber dessus.

« Je vous appellerais comme il me plaira. » Parfait. Non seulement, elle est en retard – du moins à tes yeux, elle l'est – mais en plus, elle se permet déjà de l'ouvrir un peu trop facilement. Et si clairement, Aedan, tu n'es pas du genre à écraser les autres, ou à juste imposer ta volonté, son impertinence face à toi te donne littéralement envie de le faire quand même. Si on ajoute à cela le fait qu'elle te viens directement de Léandre … tu pourrais presque lui réserver un traitement différent des autres, ça t'aiderais peut-être à passer tes nerfs et avec un peu de chance, elle aurait de quoi rapporter au Major à ton sujet. « Vous parlez trop. » Et pourtant, ce qu'elle dit ne manque pas de t'intéresser. Ah. Léandre. Forcément qu'il n'a pas pris le temps de te prévenir, non. Il devait le savoir que tu passerais un petit savon à cette jeune femme, que tu ne te retiendrais pas de lui faire au moins une remarque. Tu ne sais pas ce qu'il a dans le crâne, tu ne sais ce qu'il veut non plus, mais tu t'en veux déjà de laisser tes nerfs se tendre, juste à cause de ses agissements. Toi qui t'étais promis de laisser couler. C'est raté. « Ça ne m'étonne pas de Léandre. » Il l'envoie chez toi, mais il s'arrange quand même pour en disposer à sa guise. Tu as une sainte horreur de tout ça. « Oubliez ça. » Toi pourtant, il est évident que tu n'oublieras pas.

Tu finis par reculer, tu cesses tout simplement de lui imposer ta présence, et de la toiser de haut, cependant, tes yeux reviennent bien vite s'accrocher à elle. « Mes mains se portent très bien. » Faux. Tu as frapper dans ce fichu sac avec une sacrée énergie. En plus, tu l'as fais a mains nues, sans même chercher à entourer tes doigts d'un bandage. Ta peau est rouge. Bien trop rouge. Et tu peines à ouvrir les poings sans douleur. « Je ne sais pas comment vous fonctionniez chez Stellaa, mais gardez votre formation pour le terrain. » T'as pas besoin qu'on s'occupe de toi, tu peux faire toi-même. Et puis surtout, c'est pas demain la veille que tu feras travailler un soldat pour ta propre personne … si elle croit ça, encore une fois, elle fait erreur sur le Stellaa. « Écoutez moi bien … Kaelyne. A partir de maintenant, c'est à moi que vous appartenez. » Bon dieu, ça ne te ressembles pas de dire les choses de cette manière, est-ce que tu serais encore un peu irrité par tout ça, Aedan ? « C'est à moi que vous obéissez, uniquement à moi, et lorsqu'un ordre vient de plus haut que moi, je vous prierais de m'en faire part dès que possible. » Parce qu'en théorie, c'est comme ça que devaient fonctionner les choses. Un gradé, s'adressait toujours à ses subordonnés directs, il n'était pas censé aller plus bas, il n'était pas censé utiliser les soldats d'un autre. Il a voulu te l'offrir, elle est à toi, et tu avais décidé de ne pas tolérer qu'il se permette de l'utiliser à sa guise.
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
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Kaelyne A. Wrench
Mar 21 Avr - 11:50
Tu te figes, cette fois-ci pour de bon. Tu t’es encore comportée comme si cet homme était ton Major, Kaelyne, mais il vient de te rappeler en deux phrases qu’il te traitera comme bon lui semble et que tu fais trop de bruit. Pour toi ça veut dire deux choses : il ne te laissera pas manoeuvrer librement et tu vas dépérir dans le silence. Quelle nouvelle… Et tu es en train de ruminer tout cela en gardant un silence presque de défi quand il revient brusquement sur son énervement.

« Je n’oublie rien, Lieutenant, mais je n’en parlerai plus. »

Pourquoi tu te sens le besoin de répondre ? Tu ne sais pas. Peut-être bien que la sévérité de ce type te fait plus d’effet que les sourires glacés de son cousin. L’un dans l’autre, tu craignais moins le Major Léandre, mais tu te montres bien plus effrontée avec ce Lieutenant. Et tu n’es pas certaine qu’il y a gagné au change, parce que, lorsqu’il s’agit de tenir tête a quelqu’un, tu as eu un sacré entraînement à la maison avec ton père.

« Vos mains… »

Tu te tais, brusquement. D’un, parce qu’il continue sur ta lancée et que tu as encore le réflexe de ne pas couper un gradé même si, toi aussi, tu as des choses à dire. Et de deux parce qu’il continue tant et si bien qu’il te coupe l’herbe si bien. Il met ta formation à la remise et si tu rougis de colère, il finit avec ce “vous m’appartenez” qui te fait frissonner. Tu… Tu… Ton cerveau se vide, tes doigts se crispent. Et si tu avais rougi, te voilà à pâlir, soudainement. Tu savais que le Major Léandre te considérait sienne, mais… son neveu le dit si clairement que tu te sens mortifiée. C’est ça.

Et tu entends ce qu’il rajoute. Tu entends cette mainmise qu’il s’apprête à prendre sur ta personne. Tu sais bien que la chaine de commandement est importante, mais toi Kaelyne, tu es plus humaine que soldat. Si quelqu’un vient te demander de l’aide, tu la donnes sans réfléchir. Tu n’as pas envie de passer par lui. Et tu vois, ça finit de te faire bouger. Parce que si tu es choquée en dedans, tu as appris à ne pas pleurer devant les gens. Tu ne pleures plus que si on parle de ta mère ou des soldats que tu ne peux sortir. Alors là, tu te fais que lever des yeux peut-être trop brillants sur lui, et tu couvres la distance qu’il a remise entre vous.

« Quand je suis dehors, et que je dois me débrouiller avec le minimum, je suis médecin de guerre, Lieutenant. Mais entre ces murs, avant d’être un soldat, je suis une soigneuse. Et tu relèves la tête pour que tes yeux se fixent dans les siens, si bleu que tu pourrais oublier qu’il s’agit d’Aedan et pas de Léandre. Si je me contentais de soigner les blessés à l’extérieur, vous et vos supérieurs partiriez en guerre avec un quart d’effectifs en moins. Du simple soldat enrhumé qui est cloué au lit à celui qui s’est pris un coup de sabot à l’entraînement ou de ceux qui dégringolent en testant des figures idiotes avec leur équipement ! »

Tu mets bien trop de véhémence dans ce que tu dis, mais tu refuses que ton supérieur t’empêche de faire ce pour quoi tu as rejoint le Bataillon. Toi tu soignes, même si tu sais te battre aussi. Et tu soigneras tous ceux qui croisent tes yeux inquiets. Et quand tu tends la main vers lui, pour qu’il te donne sa main, tu sais que tu le soigneras, de bon gré ou de mauvais.

« Si cela vous fait plaisir de l’entendre, je vous obéirai. Mais vous qui vous plaigniez il y a quelques minutes que je parlais trop, vous en aurez vite marre que je vienne vous prévenir dès qu’un gradé me demande de regarder un de ses hommes ou de vérifier l’état de sa famille, Lieutenant Aedan. Et revoilà ce sourire, emplit d’un défi insolent que brodes toujours de ta même chaleur humaine. Maintenant, si vous ne voulez pas perdre plus votre temps à me supporter, pourriez-vous me laisser soigner vos mains… s’il vous plait ? »

Et tu fais un mouvement de menton vers ta main tendue, en espérant qu’il suffira de ça pour le soigner… parce que si tu dois te battre pour le soigner, tu risques de râler et d’avoir du mal. C’est qu’il est grand et musclé, Aedan quand même.
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
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Aedan Stellaa
Mar 21 Avr - 12:25
Tu ne supportes pas grand chose, Aedan. Le fait est qu'en vérité, quand on y pense, tu as bien moins de patience encore qu'Hodgen. C'est comme ça. Il est capable de rester calme, froid, ses sentiments peuvent rester tout à fait imperceptible mais, la voilà, la grosse différence entre lui et toi. Toi, tu as bien plus de mal à faire ça, et si, lorsqu'il sent ses nerfs se tendre, Kelsier à tendance à se montrer plus cassant que caractériel, de ton côté, c'est l'inverse qui se produit. Si ça ne tenais qu'à toi, tu ne serais même plus là. On te retiens ici, parce qu'on estime que tu y as ta place. Tu as perdu une escouade entière, Aedan, une escouade avec laquelle tu estimes toujours que tu aurais du mourir. Et pourtant … tu es passé de Caporal à Lieutenant au nez et à la barbe de beaucoup d'autres. De ton meilleur ami, pour commencer, tu as même cru que ça finirait par sonner le glas de votre relation, mais ça aurait été mal connaître Kelsier. Toujours est-il que, non, tu n'as plus de patience à offrir aux autres et c'est pour ça que tu te montres immédiatement un peu véhément, au moins, tu as le mérite d'être clair et tu oses espérer que tu n'auras pas à te répéter deux fois. Tu ne supporteras pas que ton cousin continue de mettre son nez dans tes affaires …

Mais tu sais quoi ? La voilà qui repart de plus belle. Tu lui as pourtant dit qu'elle parlait bien trop à ton goût, visiblement, elle ne l'a pas compris puisqu'elle se lance dans de longs discours qui semblent vouloir te dire qu'elle continuera d'agir comme elle l'entends. Et toi. Toi, Aedan, ça te mets dans une colère noire. Parce qu'un soldat se doit d'obéir, parce que, tu ne te permettras plus de perdre le moins subordonné dehors et que tu as décrété que pour ça, tu devrais les avoir sous contrôle absolu. Tu ne pourras pas le tolérer. Tu la feras plier, tu la feras obéir, peu importe comme tu dois t'y prendre avec elle, tu le feras. Tant pis, si tu passes pour bien plus détestable que tu ne l'es vraiment. « Stop. » Ta voix est froide, tranchante. Un stop net que tu lui imposes alors que tu reviens à elle, bien plus menaçant que tu l'étais auparavant, tu la toises, alors que ta respiration est rapide, ton souffle saccadé, autant sous l'effet de l'exercice que tu t'es imposé ces deux dernières heures que sous l'effet de la colère qui s'installe. « Peu importe ce que vous estimez que vous êtes, vous vous êtes engagée dans l'armée, par conséquent soldat, vous êtes tenue de respecter la chaîne de commandement et de faire ce qu'on vous dit de faire. » C'est dingue, ça, que tu sois obligé de rappeler des choses aussi simples, aussi basiques et surtout, aussi élémentaires que ça. C'est pourtant pas compliqué. Il te semble même que c'est l'une des premières choses que l'on apprends à l'entraînement alors … Pourquoi fallait-il que tu tombes sur quelqu'un qui semblait vouloir tout ignorer de ce petit quelque chose que toi, tu tenais en respect absolu depuis le tout début, même si tu devais subir l'autorité ridicule de Léandre ? « Que ce soit clair, je me fiche parfaitement de vos états d'âme. Vous faites partie de cette escouade désormais, je suis votre supérieur direct, et s'il faut que je sévisse pour vous faire plier et obéir, je le ferais. » Tu es si tendu, sur tu es obligé de serrer douloureusement les poings pour ne pas … juste aller frapper quelque part. Tu ne serais pas capable de lever la main sur elle, c'est évidence, mais tu te sens bouillir de l'intérieur. « Je ne suis pas le Major, Kaelyne, et si tout cela ne vous convient pas, vous pouvez toujours faire le choix de retourner pleurnicher auprès de lui ... » Ça t'arrangerais, tiens. « Peu importe vos privilèges auprès de Léandre, et ce que vous avez fait pour les obtenir, ne faites pas l'erreur de penser qu'on se ressemble lui et moi. »

Et tu recules, tu remets de la distance, tu viens t'asseoir au sol, le dos appuyé contre le mur pour souffler un grand coup. Ensuite, tu agites tes doigts, tu plies, tu déplies, et ça dure quelques minutes comme ça, avant que tu ne consentes à relever la tête. Tu lui tends tes mains. « Faites donc. » Ça lui évitera peut-être de continuer à t'énerver.
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
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Kaelyne A. Wrench
Mar 21 Avr - 13:15
Brr. Tu as beau ne pas cesser de trouver mentalement des différences entre les deux hommes, Kaelyne, ce stop il te fait le même effet avec les deux. Il t’apprend que tu es allée trop loin. Il te laisse aussi ce goût de rébellion sur la langue. Tu n’es pas du genre à te taire, à plier l’échine trop facilement. Tu le fais quand tu es en tort, mais là, tu ne te juges pas en tort. C’est problématique pour vous ça non ?

Par contre, te voilà à l’écouter, les lèvres pincées et une expression respectueuse (quoiqu’animée par l’énergie que tu voudrais lui mettre dans le nez). Chaque chose qu’il t’apprend, qu’il te dit, tu le graves en toi. Tu seras capable de tout lui répéter parfaitement ou en substance s’il te le demande, et ça, c’est une de tes qualités. Tu comprends ce que l’on te dit, tu sais te mouvoir avec ces chaines autour de ta personne.

Ce que tu ne prévois pas c’est quand il te parle du Major Léandre, petite fleur. Ce qu’il te dit, ça te… retourne. Ça t’énerve, et ça te touche. Tout ça parce que tu n’as jamais eu l’impression d’avoir pris quoi que ce soit que tu ne mérites. Tu fais bien ton travail. Tu as cet instinct de soigneur qu’il manque à certains docteurs en ville. Léandre n’a fait que le reconnaître et te pousser à te baigner entièrement dedans.

« Ce n’était pas très juste, Lieutenant, ce que vous m’avez dit. Tu lui annonces, alors qu’il se laisse glisser au sol, et te tends les mains. Ne bougez plus, s’il vous plaît. »

Ta voix est retombée, plus dure et plus distante. Ton sourire s’est amoindri et si tu ne l’as plus sur les lèvres, il te laisse quand même cette expression ouverte. Sans attendre plus longtemps, tu t’agenouilles devant lui, ta sacoche posée sur le sol. Il te faut fouiller quelques secondes pour sortir un flacon de tisane de thym, un linge et une huile.

« Que cela me convienne ou non, je n’ai pas le grade pour choisir de retourner auprès du Major, Lieutenant Aedan. Tu humidifies le linge et viens nettoyer ses plaies d’un geste assuré. Le Major m’a demandé de veiller sur vous et votre équipe, et je ferai ce pour quoi il m’a formé : soigner. Quant à ce que vous pensez, Lieutenant, les seuls privilèges dont je jouissais ont été acquis à la dure. Le Major voulait du silence et que je ne le soigne pas, tout comme vous. J’ai insisté de la même manière jusqu’à ce qu’il me laisse opérer en liberté. Tu t’arrêtes, ses mains entre les tiennes et tu relèves les yeux vers lui. Je ne vous confonds pas avec le Major, mais je ferai ce pour quoi je suis conçu, c’est tout. »

Il va te tuer. C’est en tout cas ce que tu te dis quand tu retires le linge et que tu ouvres l’huile. Tu mets un peu de ce mélange gras et sacrément odorant dans le creux d’une de tes paumes et tu reviens prendre sa première main pour y appliquer les tiennes. Et là, ce n’est pas appliquer l’huile que tu fais, c’est masser la peau. Dénouer les rigidités musculaires et articulaires. Faire pénétrer le mélange. Tenter de l’apaiser… ?

« Je ne vous fais pas trop mal, ça va ? Tu lui demandes, concentrée sur les soins, avant de relever la tête. Et quand tu croises la belle couleur de ses yeux, tu lui offres un sourire doux. Je souhaite simplement que cette collaboration se passe au mieux et surtout à son plein potentiel, Lieutenant Aedan. Si vous voulez que je vous soigne, dehors parfois ce sera vous sauves, vous et vos hommes, il va vous falloir me faire confiance. »

Et tu as l’impression, toi, que ce n’est pas si dur. Tu n’as pas la moindre mauvaise pensée vis-à-vis de cet homme. Tu veux juste l’aider comme tu aides tout le monde. Et s’il faut que tu souffres un peu plus de la hiérarchie pour qu’il te fasse confiance, tu sais dès à présent que tu le feras.
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
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Aedan Stellaa
Mer 22 Avr - 18:29
Tu ne devrais pas faire ça, Aedan. Tu vaux probablement bien mieux que ça, et pourtant c'est quasiment plus fort que toi, il faut que tu te conduises comme un sale type. Que tu sois dur. Froid. Et tu le sais, au fond de toi, que c'est une grosse erreur, que si tu étais un peu plus ouvert, plus accessible, que si tu parvenais à mieux contrôler ta colère et tes ressentiments envers les tiens, tu aurais bien meilleure image auprès de tous. Le truc, c'est que pour ça, il faudrait déjà que tu sois intéressé par ta propre réputation. Encore une différence entre toi et Kelsier, lui ne se fiche pas complètement de son image. Il y a certaines choses qu'il ne parvient pas à accepter, parce qu'il y a des choses qu'il a travailler à obtenir. En ce qui te concerne, vois-tu, on peut bien raconter tout ce qu'on veut sur ton compte, tu dirais toujours que ça ne t'atteins pas, qu'ils n'ont même qu'à continuer s'ils trouvent ça divertissant, mais que tu ne leur accordera jamais le moindre crédit. C'est ce que tu dis, oui. La vérité, par contre, est bien différente. Parce que ce sont bien les rumeurs, et les murmures sur ton passage qui auront terminés de te mettre à terre après cet incident fâcheux. On perd des hommes en mission, c'est le jeu, cependant, on perd rarement toute son escouade, du moins, pas lorsqu'on est à l'avant. C'est déjà arrivé, oui. Et généralement, le Caporal part avec. Ton problème dans tout ça, c'est que tu es encore en vie.

Et tu ne devrais pas t'en prendre à elle, non. Quand bien même elle ne s'est pas encore mise à trembler devant toi, ni à pleurer, tu ne devrais tout simplement pas continuer à t'adresser à elle comme tu le fais, mais c'est plus fort que toi. Son comportement t'irrites. Les raisons de sa présence ici encore plus. Et ne parlons même pas de ses beaux discours, presque trop idéalistes à ton goût. Pourtant, tu n'es pas juste, c'est vrai. Elle a raison, Aedan. Elle ne mérite pas que tu cherches à lui faire du mal, parce que tu connais bien assez ton cousin pour savoir qu'il ne s’embarrasse pas de travailler à faire des autres ses complices, il s'en sert comme tel à leur insu. Il doit trouver ça plus drôle, plus subtil, plus digne de lui. Quand tu le dis, qu'il est taré. « Rien n'est juste. » Que tu finis par lui lancer, tout en la laissant finalement faire son boulot. Parce que oui, tu es paradoxal, et puis, visiblement, tu ne sais pas te décider. Une fois c'est oui, une fois c'est non. Tu as cédé, c'est tout, juste parce qu'elle a raison, en fait, t'as mal. Il ne manquerait plus que ça te gène à la première mission, ce serait dommage, hein, Aedan, de te faire bouffer.

Et pendant qu'elle s'occupe de tes mains, elle parle. Et toi, t'as détourné les yeux, mais ça ne t'empêche pas de souffler du nez à plusieurs reprises. Pour veiller sur toi, rien que ça. Traduction, il veut qu'elle te surveilles, donc, mais ça, forcément, elle ne l'as probablement pas compris. Franchement, elle est naïve, et ça t'agaces, et tu ne sais pas trop ce qui t'agaces le plus, le fait qu'elle est assez idiote pour le laisser faire, ou simplement le fait que ton cousin se permette d'utiliser une femme trop gentille et trop douce pour satisfaire sa curiosité et ses petits caprices ridicules. « Voyez-vous ça. Dois-je comprendre que vous avez prévu de pouvoir obtenir vos anciens privilèges auprès de moi aussi ? » T'es borné, hein. Pourtant, c'est pas si difficile à comprendre. Elle fait son boulot, juste qu'elle refuse de se limiter aux gens que tu désignes, et qu'elle fera profiter tout le monde de ses talents. En somme, Aedan, c'est plutôt normal pour un médecin, tu n'as pas la moindre raison de t'agacer. Et pourtant. Tu grognes. Tu ronchonnes. On dirait un vieil ours qui n'a pas eu son compte niveau hibernation, dis donc. Si tu te voyais, même toi t'aurais envie de te mettre tes claques. « J'ai connu pire. » Que tu lances même, d'une voix rauque, un peu sombre. Mon dieu. Un cliché à toi tout seul. Manquerait plus que tu sortes un truc super fataliste, trop profond pour qu'on y comprennes quelque chose, et totalement philosophique et on aurait la totale. Tu veux pas essayer, pour voir ?

« Et pourquoi est-ce que je vous ferais confiance, exactement, Kaelyne Wrench ? » Oui, tu continues de lui servir un peu de son prénom et de son nom, juste parce qu'elle n'a pas eu l'air d'apprécier la première fois, tu trouves intéressant de recommencer. T'es un gamin. Parce que oui, c'est comme ça que t'essaies de lui prouver que t’ira certainement pas dans son sens et que non, elle ne pourra pas t'apprivoiser comme un cocker. Et c'est quand tes yeux se baissent et que tu les posent sur ta main entre les siennes que tu te figes un moment. Elle est en train de te masser depuis plusieurs minutes déjà, et … tu soupires. Tu bouges les doigts pour venir attraper les siens, la forçant à s'arrêter. « Vous. Ne faites pas l'erreur de penser que vous pouvez me faire confiance. Ce serait une erreur qui pourrait vous coûter la vie. »
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Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
Kaelyne A. Wrench
+ MESSAGES : 48
Kaelyne A. Wrench
Mer 22 Avr - 20:53
Arrrh Kaelyne, ça te brûle les lèvres. Tu as tellement envie de répondre, de t’emporter un peu dans ton amour pour le monde et la vie. Tu as envie de l’attraper par les joues et de lui dire qu’il se trompe. Il y a des millions de choses qui sont justes ! Si le monde n’était qu’injuste, il n’y aurait pas de monde. Si la terre ne donnait pas de plantes, il n’y aurait pas d’animaux, pas d’humain, pas de vie. Et ainsi de suite ! Mais tu vois, mine de rien, tu as entendu quand il t’a dit que tu parlais trop. Alors même si tu as l’air d’une petite bombe qui se retient d’explorer, les joues colorées par l’envie de parler, tu te tais. Tu gardes tout ça pour toi. Tu obéis à ses ordres, au moins un peu.

À la place, tu dois te concentrer sur tes soins pour ne pas complètement exploser. Tu n’aimes pas garder le silence. Ça t’oppresse. Toi t’es une mélodie à toi toute seule. Tu parles à tout et tout le monde, à un tel point que ton père te dit toujours que tu lui files ses maux de tête… C’est donc en te concentrant sur autre chose que tu évites de couler, de craquer. Jusqu’à ce qu’il se remette à parler. Et puisqu’il te pose une question, tu es en droit de répondre, non ?!

« Ça dépend, Lieutenant. Tu réponds, en relevant la tête vers lui. Tu t’avances, pour planter tes yeux verts dans les siens, sans sourire, brusquement sérieux. Vous voulez que je fasse mon maximum pour vous et vos hommes ? »

C’est nouveau ça, tient, de répondre une question par une question. Ça ressemblerait presque à ton Major, si tu avais sa capacité à poser les questions qui dérangent ou qui font réagir. Mais là, tu es juste sincère. Si cet homme veut aussi que tu donnes ton maximum pour son escouade, alors il devrait faire avec tes libertés. Comment pourrais-tu être la meilleure si tu ne peux pas mettre les mains dans toutes les maladies et blessures que tu croises ? Si tu ne peux pas quitter l’escouade pour une plante ? Si tu dois perdre du temps à répondre de tous tes faits et gestes ?

Tu ne donnes rien de plus en termes de réponse et tu en viens à masser ses mains, de la base de la paume au bout des doigts en acceptant que la douleur soit tolérable.

« Quoi ? Il t’appelle par ton prénom, ça t’irrite, tu le sais. Te voilà pourtant à le regarder avec une surprise qui se teinte de déception, voire d’un peu de douleur. Je n’ai jamais fait de mal ou de tort à personne… Je… Je ne comprends pas votre question. Tu avales ta salive, en continuant machinalement le mouvement de tes mains. Si j’avais échoué ou fait quelque chose de mal à un moment, j’imagine que l’on pourrait me poser la question, mais ce n’est pas le cas, non ? »

Tu as un doute, tout à coup, petite fleur. Tu te demandes si cet homme a vu quelque chose dans tes faits et gestes ici ou ailleurs, qui peut te faire perdre la confiance que les gens ont en toi. Et te voilà à chercher dans tes pensées, le visage contracté par la tension quand il attrape ta main et retient tes gestes. Et là, c’est une nouvelle surprise.

« Mais, je vous fais confiance. Décidément, cet homme est complètement étrange pour toi. Je fais confiance à tous ceux qui ne m’ont rien fait, voyons. Tu secoues la tête et le sens de cette conversation est en train de t’irriter outre mesure. Je crois que le problème que vous êtes en train d’évoquer n’est pas une histoire de confiance entre vous et moi, Lieutenant, mais de vous-même. Pourquoi n’avez-vous pas confiance en vous ? »

Quoi ? Pour toi c’est limpide comme de l’eau de roche. Il faut avoir une bien mauvaise estime de soi-même pour remettre en question la confiance et l’amour des autres alors qu’on ne leur a fait aucun tort, non ?

« Qu’est-ce qui vous pose problème à ce point ? Est-ce… vraiment moi ? »
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Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
Aedan Stellaa
« wings of freedom »
+ MESSAGES : 60
Aedan Stellaa
Ven 24 Avr - 13:11
Tu sembles avoir … retrouver un semblant de calme, Aedan. La preuve, tu l'as laissée s'occuper de tes mains, et ça, on ne va pas se mentir, c'est déjà quelque chose, quand on te connais un peu. Pourtant, tu n'irais clairement pas jusqu'à prétendre que tu cherches à être sympathique, encore moins que tu as tout oublié la concernant, et certainement pas que finalement, comme par magie, tu t'es mis à lui faire confiance. Non. Et encore non. C'est bien plus compliqué que ça. Disons simplement, mon vieux, que tu essaies. C'est bête, hein. Mais malgré tout, il faut toujours que tu t'essayes à faire des efforts. Tu te sens en tort, face à elle, parce que tu l'as probablement très injustement attaquée, et que tu sais, au fond de toi, que tu n'aurais pas dû. Pourtant, elle continue de te taper sur les nerfs, vois-tu. Tu ne sais pas ce que c'est, qui la pousse à continuer de te tenir tête. Généralement, personne ne joue à ça avec toi, tu fais en sorte que ça n'arrive pas, tu t'efforces d'imposer le respect, et quand ça cafouille, quand ça ne fonctionne pas, quand tu sens que tu perds pieds, et que ton autorité décline, tu le prends mal. Ça vient t'irriter, te toucher, t'énerver. C'est très con, Aedan, parce qu'en vérité, tu apprécies les gens qui ont du caractère, tu t'attends toujours à ce que l'on te cède tout, tout de suite, facilement. C'est plus facile quand ça se passe comme ça, tu n'as pas à t'épuiser pour te faire entendre, te faire comprendre. Mais c'est vrai que tu trouves les gens comme elle fort intéressants. Juste que tu n'as plus de patience. Plus assez de force non plus. Toi, tu t'es résigné à tenir tête aux autres de façon aussi frontale.

Pourtant, tu vois, tu te dis, un instant, que tu vas essayer de comprendre, que ça ne sert à rien de t'énerver, d'élever la voix. Tu le vois qu'avec elle, ça ne prends pas, et que ça ne fonctionne pas. Néanmoins … elle te sors cette petite phrase. C'est peut-être anodin, pour certains, mais toi, ça t'enflammes littéralement de l'intérieur. Tu te contiens, du moins, tu essayes, mais pendant que tu l'écoutes - elle parle toujours bien trop à ton goût, d'ailleurs - tu constates surtout que la rage qu'elle vient d'allumer en toi ne se résorbe pas. Tu te connais, tu sais comment tu es, quand tu es comme ça, tu peux devenir … méchant. Violent. Une brute. Tu finis toujours pas le regretter, mais tu as des coups de sang, comme ça, qu'il t'es bien souvent impossible de contrôler. Tu as besoin de passer tes nerfs, c'est tout, et quand tu sens que ça pourrait tourner au vinaigre, à la minute même où tu sens que la moutarde te montes au nez, tu devrais essayer de l'éloigner. Sauf que tu ne le fais pas. A la place, tu essaies, tant bien que mal de passer à autre chose. C'est ton erreur, de tenter de temporiser, alors que tu sais parfaitement à quel point tu en es incapable. Tu n'as pas toujours été comme ça, pourtant, avant que tu ne te mettes à boire comme un trou tous les soirs ou presque, et que tu ne sombres jusqu'à plus bas que terre, tu n'étais pas comme ça. C'est ta honte. Peut-être pour ça aussi que tu ne dis rien. Tu continues de te voiler la face. Jusqu'à imploser.

Ses dernières questions, tu ne fais que prendre ça pour de la provocation. Silencieux jusqu'à présent, elle éveille en toi bien trop de ressentiments quand elle te parle de confiance en toi. Et là, ça part. Et tu te vois bouger, rapidement, trop rapidement pour elle, tu te vois tendre la main, l'attraper par la gorge et la rapprocher de toi, au point où ton visage se retrouve à quelques centimètres du tiens, à peine. Tu vas bien trop loin, tu le sais au fond de toi, et pourtant, tu as besoin de le faire, c'est plus fort que toi. « Est-ce que c'est du chantage ? » C'est ça, que tu as mal supporter. L'entendre te demander, le plus naturellement du monde, si tu voulais qu'elle fasse son possible, dehors, pour toi et tes hommes. Ça vient de sonner comme ; laissez moi faire ce que je veux, ou débrouillez-vous. Et pour toi, Aedan, ça n'est pas un comportement acceptable. Tu ne peux pas tolérer qu'un membre de ton équipe se comporte de cette façon. « Si vous n'êtes pas prête à tout, avec mes conditions, je m'arrangerais pour vous maintenir enfermée au trou, vous ne pourrez pas sortir, vous n'aurez pas à vous occuper de moi, ni encore de mes hommes, mais vous ne pourrez rien faire d'autre non plus. » Et là, au moins, elle pourra se plaindre pour de vrai, parce que, ce sera comme si tu lui avais mis une laisse au cou.

Et c'est pendant que tu la tiens, comme ça, bien trop fermement, que la porte de la salle s'ouvre, que tu entends ce soupire. Il te suffit de tourner la tête pour voir Hodgen. « Aedan. » Et il lui suffit de dire ton prénom, pour que tu relâches ton emprise sur la jeune femme. Et là, alors que ton ami, lui, ressort, avec une mine dépitée, toi, tu comprends que tu viens de faire une erreur. Bien sûr que tu n'as pas confiance en toi, sinon, tu n'agirais pas de la sorte. Et tu souffles. Tu regrettes, bon sang ce que tu regrettes, tu es tellement honteux que tu détournes les yeux un moment, avant de juste … rattraper sa main, pour la retenir, éviter qu'elle ne s'éloigner trop vite, et les doigts de sa seconde main viennent passer délicatement sur son cou, à l'endroit où ta main l'a serrée si fort, bien trop fort. « Je suis désolé. Je ne voulais pas vous blesser. » Changement d'attitude radical, Aedan, mais tu sais quoi ? Tu n'y peux rien, c'est juste que tu perds la boule, mon vieux, que t'es en train de sombrer dans la folie, même, sans doute. Et qu'au fond, ça te fais peur.
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