Absorb what is useful, discard what is not, add what is uniquely your own.
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▬ " Il parlera lorsqu'il aura quelque chose à nous raconter. " La jeune femme portait un sourire serein en observant son rejeton qui se trouvait à l'extérieur de la bâtisse. Ce dernier semblait ravi d'expérimenter pour la première fois les joies de l'amitié avec un garçonnet qui devait, à peu de choses près, avoir son âge et qui semblait recueillir les premiers mots du jeune Aiji.
Et Mme Bailey avait bien raison, son fils leva bien vite les inquiétudes familiales en brisant le silence qu'il avait entretenu jusque là. Elle avait toujours su que son enfant était bien loin de tous les soucis qu'on avait pu faire planer au-dessus de sa jeune tête. Il était juste un garçonnet observateur qui n'avait aucune aventure à raconter jusqu'à rencontrer un ami avec qui vivre quelques péripéties enfantines.
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▬ " Mais comment tu as pu avoir cette idée ? " La tête basse, le jeune garçon encaissait la réprimande sans broncher. Du point de vu paternel il le méritait et c'est bien pour cela que notre ami ne disait mot. Néanmoins lorsqu'ils arrivèrent à l'évocation de la fin de leur petite chevauchée le regard d'Aiji ne pu réprimer une pointe d'amusement qui pouvait remettre en doute le sérieux de ses traits.
Il est vrai qu'ils avaient enfreint quelques règles, ne serait-ce qu'en "empruntant" ce cheval mais il fallait bien avouer que cette journée en avait valu la chandelle. Même une fois rentré à la maison par la petite porte il ne regrettait pas vraiment ces faits et il était certain qu'il en était de même pour Ezéchiel qui de son côté devait avoir à peu près le même genre d'accueil.
Devant la sincérité des excuses de son fils M. Bailey jeta bien vite l'éponge même s'il était presque certain que son rejeton faisait plus là preuve de respect que de véritables remords. Et puis il devait aussi avouer qu'il perdait un peu de crédibilité lorsque sa femme à ses côtés partageait le même regard pétillant d'amusement de son fils.
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Non il n'était pas là pour la gloire, l'ambition n'était pas une de ses prédispositions. Cependant il avait toujours eu la sincérité de faire les choses de son mieux et le travail ne l'avait jamais effrayé. Alors oui, depuis qu'il avait rejoint cette formation il flirtait avec le rang de recrue prometteuse mais ce n'était là que le fruit de ses capacités qu'il travaillait aux côtés de son presque-frère. Leur choix de vie, il l'avait fait ensemble sans même véritablement se concerter et c'est donc toujours ensemble qu'ils étaient là, à trimer dans la poussière et entre les arbres.
C'est donc éloignés de leurs racines que le duo trouva de quoi s'épanouir mais aussi une ouverture vers de nouveaux compagnons de route. Cependant une seule d'entre eux parvint à tisser un lien qui devint indéfectible, particulièrement avec Aiji qui devait bien avouer l'attraction que la demoiselle exerçait sur lui depuis le premier jour.
Elle s'appelait Erina et elle était parfaite à ses yeux d'adolescent puis d'adulte, le genre de demoiselle que l'on ne rencontre qu'une fois dans une vie et aux côtés de laquelle Aiji fut chanceux de pouvoir trouver sa place. Cependant notre jeune homme ne troqua pas un duo pour un autre, il n'avait pas à faire un choix entre deux parts de son cœur et le duo infernal devint le trio redoutable.
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On ne pouvait pas oublier cette première fois, cette première rencontre avec ces amas de chaires gigantesques. Le sol qui vibre sous leurs pas, la peur qui s’immisce dans les rangs, les premiers cris de ceux qui ont pourtant été formés pour cela. Bien sûr qu'Aiji se souvient de cela. Auréolé de sa place de second de sa promotion, il avait finalement quitté ce mur avec ses deux compagnons de vie et ils avaient passé ensemble l'étape de cette première sortie.
Mais pour la première fois il avait aussi expérimenté la perte de ces visages qu'il avait côtoyés des années ou quelques heures, la disparition souvent peu délicate de ces êtres humains entre les mains lourdaudes de ces titans fut à chaque fois synonyme d'échec et renforça sa sourde détermination. Et quand le temps fut venu il put expérimenter le résultat de ses capacités car ses lames ôtèrent bien quelques vies à ces créatures ce jour là.
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Les années s'écoulaient mais semblaient vouloir se ressembler. Chaque sortie était bien souvent synonyme de pertes mais Aiji n'arrivait pas à redouter ces incursions en terres hostiles. Il ne se sentait pas invisible mais ce trio qu'il formait et qui semblait éternel était un socle sur lequel il pouvait poser sa confiance. Leurs faits d'armes, ensemble ou en solitaire émaillaient régulièrement les conversations mais ne semblaient pas les atteindre.
Les rumeurs laissaient présager qu'une promotion tournait autour d'un des membres de ce trio, chose à laquelle Aiji donnait du crédit lorsqu'elle se tournait vers un de ses deux compagnons. Car en ce qui le concernait, il ne demandait rien hormis rester dans les rangs de ce Bataillon où était sa place.
Sa vie avec Erina avait aussi prit ses marques depuis quelque temps déjà. Car oui, l'amour adolescent avait définitivement perduré, reliant ces deux êtres qui semblaient être faits pour se compléter. Bref, âgé en ce temps de 22 années, notre homme avait bel et bien trouvé sa position dans ce monde imparfait.
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Perdu, il l'avait perdu... Et la douleur ne semblait vouloir s’apaiser, pire, elle semblait s'accroître de jour en jour car tout dans son quotidien lui rappelait son absence. La solitude d'un lit la nuit, un réflexe qui fait chercher un regard, des affaires orphelines, ... Tout ne pouvait que lui rappeler ce vide.
Assit dans un coin de réfectoire, il voyait Ezéchiel mener en solitaire la conversation mais n'arrivait pas à tourner son attention vers ses mots. Il savait qu'il faisait face à une tentative de son ami de lui faire aller de l'avant ou d'au moins quérir une réaction mais il se sentait incapable de lui offrir cela. Il avait déjà quelques difficultés à mettre un pied devant l'autre chaque matin et se demandait présentement comment Ezé avait réussi à l'attirer jusqu'ici. Indifférent aux regards en coin qu'il pouvait croiser il en avait cependant conscience car cela ferait déjà bien longtemps qu'en l'absence de ces attentions il aurait tenté d'exprimer sa douleur dans toute sa violence. Mais il n'avait jamais été de ces hommes qui agitaient leur blessure pour amadouer la population, il était de ceux qui enfouissaient leur meurtrissure en silence et l'enfermaient à double tour en osant espérer qu'elle ne referait plus surface. Mais une telle douleur... Il ne savait pas encore s'il était capable de l'assimiler et continuait donc d'être ce fantôme que tirait Ezéchiel.
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Maria était tombée, Shinganshina était devenue une porte béante qui insufflait la panique sur ces terres à présent à la merci des titans. Cette sombre nouvelle Aiji en avait saisi la portée et avait mit en mouvement son escouade, tous se préparaient et il ne dérogeait pas à la règle.
Cela faisait 16 ans à présent qu'il s'était engagé, dont 5 années à la tête de ce petit groupe qui avait eu le temps d'évoluer. Il n'avait pas véritablement saisi le jour où il avait reçu cette promotion, à l'époque il était bien loin de s'estimer en état de mener un tel rôle mais il avait pourtant accepté et c'était relevé pour tenir ce nouveau poste.
Peut-être que cela lui avait réussi au final, en tout cas il était toujours là, bel et bien vivant à entraîner ces hommes et ces femmes dans son sillage qui aujourd'hui prenait une bien étrange direction: celui du mur Maria qui sombrait et qui n'était que le début d'un sombre naufrage qu'ils allaient devoir endiguer.