Tu coules Bailey. Tu sais pas si tu as déjà atteint le fond cette fois ci mais tu sens que tu n’es pas loin de perdre totalement pied. C’est bien d’ailleurs pour ça qu’aujourd’hui tu te tiens devant le bureau du Major Stellaa. Droit comme un i, le regard éteint mais le visage d’un homme résolu, tu toques à la porte, attendant que ton supérieur daigne à te dire d’entrer dans son antre.

Tu te présente face à lui, le dos droit. Si tu es tout cassé à l’intérieur Aiji, si depuis plusieurs semaines tout te tombe dessus sans que tu ne saches faire quoi que ce soit pour y remédier. Si tu as essayé de tout arranger, de rafistoler tout le monde et d’aller vers Ainsley… tu as décidément tout loupé ces derniers temps. Pas l’une de tes idées n’a été couronnée de succès. Tes soldats se sont battus. Ton équipe est parti en vrille totale. On t’a arraché un soldat, TA soldat pour en faire une caporal… qui a fini par disparaître avant que vous ne la retrouviez par tu ne sais quel miracle. Et pompom sur la garonne, Aisnley s’est mariée à Koenig après t’avoir lâchée sans t’avoir laissé le temps de lui prouver quoi que ce soit. Autant dire que clairement… y’a aucune lumière dans ta vie, rien qui te permette de rester à flots.

Pourtant tu sais que tu n’as pas le droit de montrer tes faiblesses au Major. Stellaa est réputé pour être un lion, un combattant brut. Lui et toi n’être décidément pas fait du même bois. Mais tu ne peux pas décider de venir vers lui sans lui donner aucune explication. « Major. » que tu dis d’une voix dénuée de toute émotion tout en lui faisant un salut respectueux. Contrairement à d’autres, tu n’as pas vraiment de griefs contre lui. Seul celui d’avoir envoyé ton soldat dehors sans toi lors de la mission de renforcement des murs. Ceci dit, maintenant qu’Ainsley ne t’appartient plus… - d’ailleurs elle ne t’a jamais appartenu hin, tu as bien fini par t’en rendre compte avec une pointe de douleur - cette aigreur est bien loin derrière toi.

« Merci d’avoir accédé à ma requête et de me recevoir. » Tu vas pas chercher bien loin Bailey. En fait tu sais quoi? Si t’avais préparé et formulé un joli discours dans ta tête avec moults explications… Tu finis par te dire que le Major a d’autres chats à fouetter. Et qu’il ne doit pas aimer qu’on tourne autour du pot. Tout ce que tu faisais… avant toutes ces péripéties quoi. « Je ne veux pas vous déranger trop longtemps alors j’irais droit au but. J’aimerais vous faire part de ma demande de retrait de la vie militaire pendant quelque temps. » T’as changé Bailey. T’es devenu plus froid. Plus distant. Tu sais pas vers quoi tu commences à tendre mais… en tout cas c’est pas vraiment bon signe de voir que tu commences à prendre des décisions de manière aussi… détachée. « Je pense actuellement… Que mon état d’esprit mettrait en danger mes hommes et pourrait me faire prendre de mauvaises décisions. » Voilà. C’est dit. Tu ne t’épanches pas plus sur le sujet. Tu n’en as pas envie et surtout tu as bien trop peur de trop en dire et de foutre le Major en rogne - ce qui tu penses arrivera tout de même. S’il veut des explications tu les lui fourniras. Mais tu es préparé à tout Bailey. Ou plutôt à rien. Puisque de toute manière quoi qu’il arrive maintenant… tu veux tout simplement te retrouver seul.