Attack on Titan
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But I won’t apologize for doing what’s right (Hope)
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Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
+ MESSAGES : 57
Ekaitz Eïrild
Mar 19 Mai - 21:44
Tu hurles sur le type qui se penche sur toi, pour savoir si ça va. T’es dans une fureur, Ekaitz, c’est à faire peur. Parce que cette petite pute t’as provoqué, t’as poussé à te battre puis t’as fait miroiter qu’elle avait de quoi encaisser, te laisser aller et elle t’a foutu un coup de chien. Tu tombes au sol en grognant de douleur, mais c’est quand tu la vois partir, dans le trouble de ta vue ravagée par la haine que tu hurles enfin. Un hurlement flippant, qui jette deux types sur toi, parce qu’ils sont en train de croire que tu crèves. La vérité, c’est que t’es mort. Intérieurement, t’as eu de l’espoir et cette nana l’a détruit, tué dans l’oeuf.

« DÉGAGE ! »

Encore un hurlement, quand un grand type te remet sur tes jambes. La douleur est là, mais tu commences déjà à sentir ton corps se réparer de lui-même. Et avant qu’un connard ne se mette dans l’idée d’aller vérifier que t’es pas blessé, tu les repousses, tous. Tu descends du ring, tu dois bien foutre trois ou quatre patates pour repousser ceux qui s’excitent trop et quand tu t’apprêtes à sortir, un mec te met une liasse de billets dans la main en te disant de revenir, que tu as fort à faire avec eux, et tu lui craches au pied avant de sortir.

T’as mal, Ekaitz. T’as à la jambe et à la mâchoire. Tu sens bien que tu as encaissé quelques coups qui ont déplacé quelques muscles ou os. Même quand tu marches, on sent à ta démarche que tu as pris un sale coup à l’entrejambe. Pourtant, mon vieux, si tu fulmines c’est parce que la blonde a disparu sans te laisser gagner. Même pas à la loyale. T’as même pas perdu, elle s’est juste barrée en te mettant à terre, mais t’aurais pu te relever toi.

« Toi, ma belle, j’te trouve, j’te fais bouffer ma chaussure supplément dents arrachées… »

Franchement tu fais peur quand tu sors par la porte, directement dans la rue, en balançant ce genre de phrase sur un ton de serial killer. Tes yeux sont noirs, tes épaules voûtées et il n’y a qu’à s’approche de toi pour voir que ton attitude est celle d’un homme qui veut se battre. Heureusement il fait nuit, alors les quelques clochards qui dorment dehors n’osent pas t’embêter. Et toi, t’es si haineux que tu te mets en route pour la trouver. Tu ne lâcheras pas prise tant que t’aurais pas mis ta main sur son petit minois. Cette fois-ci, elle sera méconnaissable, et…

« Hope. »

Tu viens de tourner dans une ruelle, et sa silhouette apparaît devant toi comme si elle t’y attendait. Tu en doutes, Ekaitz, clairement, mais tu n’y mettrais pas ta main à couper. A la place, tu laisses tes yeux glisser sur elle, même si tu ne discernes pas bien son visage dans les ombres de la nuit. Et soudainement, comme si t’étais trompé, tu fais demi-tour et tu repars du même pas.

Ca, c’est dire si tu furieux, et tu peux remercier la blonde pour avoir bien attisé ta haine.
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Hope Eïrild
Hope Eïrild
Hope Eïrild
+ MESSAGES : 55
Hope Eïrild
Mar 19 Mai - 22:19
T’es à bout Hope. Littéralement. Depuis quelques jours, depuis le festival de Trost, tu as bien du mal à te ressaisir. Tant d’émotions coulent en toi, toi qui a toujours su les gérer, toi qui est considérée depuis toujours comme la plus réfléchie, comme celle réussissant à s’adapter à chaque situation et à conserver ce visage impassible et ce calme olympien… aujourd’hui tu ne supportes rien ni personne. Tu as mal. Si mal depuis que tu as transformé cette fête en un redoutable cauchemar. Tu pensais que tes frères te comprendraient, tu pensais que, même s’ils t’en voulaient un peu, ils finiraient par se rendre compte que tout ce que tu as fait… c’est pour eux. Mais ce n’est pas le cas.

Tu les as trouvé. T’as fini par les récupérer en parcourant les rues, en filant à toute vitesse pour mettre la main dessus et vérifier que tout allait bien pour eux. Et si t’as essayé de t’expliquer avec eux… eux t’ont tout simplement laissé derrière avant de partir. Tu as lu la rage dans les yeux d’Ekaitz. Tu as lu la douleur dans ceux de Jahan. Et pire encore, leur tristesse et leur déception. Et ça Hope… Ça c’est ce qui te fait souffrir actuellement. Ce n’est pas ces vies arrachées qui te poussent à te mordre les doigts. C’est cette terrible impression d’avoir fait voler votre trio en morceau qui te détruit. C’est ce qui fait que t’es pas sortie de ta chambre depuis cet incident. C’est ce qui fait que tu sais même pas que le Major envoient des sois disant volontaires pour aider à consolider le mur. Et à dire vrai même si t’étais au courant ça te passerait totalement par dessus la tête.

T’es dans ta bulle, dans ton monde. Tu n’avais encore jamais craqué Hope. Tu n’avais encore jamais failli. Depuis que tu es entre ces murs tu es cantonnée dans ton rôle, et les rares fois où tu te laisses aller ce sont dans les bras d’Ekaitz ou de Jahan. Mais cette fois ci il n’y a personne pour toi. Ils sont partis. Ils t’ont abandonnée, et ça, si ça te met en rage de voir qu’ils ne comprennent pas que tu cherches juste à les mettre en sécurité, ça te fou dans une angoisse infernale. Tu ne dors presque pas. Tu ne manges plus. T’as l’impression qu’on t’a arraché une partie de toi même. T’as l’impression de ne plus être entière, et ça commence à te faire péter sérieusement les plombs.

Tu ôtes tes mains de ton crâne et lances un regard perdu autour de toi. Assise sur le sol, recroquevillée sur toi même dans cette même position depuis plusieures heures, tu regardes le bordel éparpillé autour de toi. Toi qui est toujours si organisée, qui a besoin que tout soit rangé parfaitement à sa place pour être certaine de garder le contrôle sur ton rôle, tu as tout simplement déchainé ta colère sur les objets présents dans la pièce. Tes dossiers ont volés dans toutes les directions, tes plumes jonchent le sol, ton encrier s’est déversé sur son bureau. Tout est au sol, fracassé, en morceau. Comme toi. La pièce ressemble à cet instant précis au chaos qui fait rage dans ta tête. Et si tu retiens tes larmes tu te dis que tu ne peux décidément plus rester ainsi.

Tu sors rapidement, évitant le monde, les soldats. Tu te rues dans l’écurie. Tu ne prends même pas le temps de seller ton étalon, tu lui enfiles juste son harnais avant de sauter sur son dos et de sortir de là au triple galop. Et tu te t’arrêtes plus, tu traverses les rues, tu files sur les routes à vive allure. Tu n’as plus qu’une idée en tête, celle de retrouver tes frères pour remettre les choses au clair et… Les retrouver tout simplement, être certaine de les avoir à tes côtés, être certaines de ne pas les avoir perdu.

Et tu te prends un nouveau coup après être allée à la garnison où on t’a appris que ton frère avait été mis à pied. Mis à pied… c’est là que tu comprends que t’es complétement cassée de l’intérieur lorsque tu te rends compte qu’au lieu d’éprouver de la colère envers ton ainé, qu’au lieu d’avoir envie de l’enguirlander en lui disant que tu lui avais dit de pas faire de vague… t’as juste envie de le retrouver pour être certaine qu’il est toujours vivant. Et tu te flagelles déjà Hope, de ne pas être allée le voir plus tôt. Tu te maudis d’avoir été faible et d’avoir péter les plombs dans ton coin. Alors sans un mot t’avais filé à sa recherche. T’avais passé au peigne fin les alentours de Trost. Et la panique t’a prise lorsque tu ne l’as pas trouvé. Et là ma vieille… ton visage impassible a fini par céder face à la peur. T’as tourné pendant des heures jusqu’à tomber sur un homme parlant de combats clandestins à Karanes, et si t’étais pas sûr de le trouver là bas, tu t’es dit que tu pouvais tout de même y tenter ta chance en connaissant sa tête brulée.

Et te voilà maintenant à déambuler dans la nuit sur ton étalon, épuisée, à bout et tellement inquiète que tu ne réussis même plus à tenir ton rôle de caporal si fière et si rigide. Tu n’es que peine et douleur. Ta monture est épuisée elle aussi mais tu ne lui laisses aucun répit, tu ne t’arrêteras pas tant que tu ne l’auras pas trouver. Parce que tu as besoin de lui, besoin de le sentir. Besoin de l’avoir contre toi. C’est viscéral, ça tourne, tu n’en dors plus, tu as besoin de lui maintenant. besoin de t’expliquer, besoin de… ton étalon s’arrête soudainement au détour d’une ruelle face à un homme. Et si tu t’apprêtes à lui dire de dégager, sa voix te transperce au plus profond de toi. Tu te mets à trembler sur ton cheval lorsque tu le reconnais. Mais rien n’est pire que lorsqu’il te tourne le dos et qu’il repart d’un bon train. « Ekaitz. » Ta voix est faible, presqu’un murmure alors que tu sens ton coeur se briser un peu plus. Et tu te laisses glisser de ton cheval avant de te mettre à courir vers lui. « EKAITZ ! » Ta voix se fait plus forte. Tes jambes sont lourdes après des heures de cheval, mais tu te forces à le suivre. Et tu finis par le rattraper, enveloppant tes bras autour de sa taille et pressant ta tête contre son dos. « S’il te plait… ne me fuis pas. Ne me laisse pas… » Et si tu réussis à contenir tes larmes ta voix est brisée, chevrotante. « Je suis tellement désolée... » Tu ne sais pas quoi dire d’autre, tu te tiens juste contre lui, lèvres pincées pour essayer de te contenir au moins un peu.
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Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
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Ekaitz Eïrild
Mar 19 Mai - 23:19
Tu n’as pas le temps pour elle. C’est ce que tu te dis, pour ne pas être tenté d’aller la confronter, de l’attaquer, de lui faire mal. La vérité, Ekaitz, c’est que si tu lui tournes le dos, c’est pour ne pas déraper. Tu es dans une telle rage que tu n’as plus de garde-fou, tu pourrais la blesser, pour te venger. Tu voudrais le faire, et la voir hurler, comme tu as vu certains des habitants de ce district hurler. Tu t’en fichais, c’est ce que tu croyais, mais la vérité c’est que tu as peut-être trop tardé pour te lancer. Tu as vu les enfants dans la ville, tu as entendu tes collègues que prendre des gardes quand tu étais tendu, tu as regardé Jahan allumer le doute en toi.

Elle t’appelle et tu fais comme si tu ne l’entendrais pas. C’est plus simple comme ça, c’est ce que tu crois mon garçon. Tes mains serrées en poing, les épaules tendues, tu regardes devant toi et tu presses même le pas pour lui échapper. Tu aurais peut-être dû courir. Ou lui dire un truc assez affreux pour la repousser. Tu ne voulais certainement pas complètement la fuir… parce qu’elle finit par l'atteindre et elle t’arrête, non pas d’une pression sur ton bras ou ton épaule, mais en venant littéralement s’accrocher à toi. Et si t’entends ses mots, Ekaitz, tu sens surtout son contact contre toi. Ça te fige.

« Je dois… Tu t’arrêtes, en avalant ta salive. J’ai quelqu’un à trouver. »

C’est une excuse de merde, qui n’a pas de valeur, mais pourtant c’est bien sur ça que tu te concentres. Sur la haine que tu as contre cette blonde, pour éviter de la reporter sur Hope. Tu préfères tuer une innocente qui ne pourra rien faire, que blesser ta soeur qui, elle, est capable de s’en sortir. Tu n’as pas changé… La haine te rend peut-être plus dangereux, mais tu n’as toujours aucun libre arbitre.

« Je m’en fiche. Je n’ai rien à te pardonner. »

C’est pire que si tu lui avais hurlé ta haine dessus. Tu refuses encore plus d’accepter de tourner la tête vers elle. Tu n’as rien contre elle, alors tu as tout pour la fuir. C’est stupide Ekaitz, mais c’est bien ce que tu penses là. Si tu cesses de lui en vouloir, tu pourras simplement tourner la page… Faire semblant au moins. L’ignorer, aller mourir dans ton coin, en tapant sur des gens. Au final, t’aurais de l’être de l’exploration, t’aurais pu avoir un bon défouloir.

« Ton cheval a l’air épuisé. Tu fais entendre, finalement en décrochant ses mains de toi, mais sans te retourner. Tu devrais aller dormir, tu dois êtes aussi exténuée que lui. Moi, j’ai une chienne à trouver. Comme si tu allais la retrouver dans ce merdier qu’est Karanes… »
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Hope Eïrild
Hope Eïrild
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+ MESSAGES : 55
Hope Eïrild
Mer 20 Mai - 0:09
Tu ne contrôles plus rien. Tu as laissé ce rôle de caporal au placard depuis le festival. Tu n’es plus toi même, tu es totalement perdue. Tiraillée entre ton devoir et ton coeur. Déchirée entre ton village et tes frères. Pourtant tu sais déjà que si tu dois faire un choix… ta famille passera avant tout. Tu l’as toujours su. Mais tu n’aurais jamais cru en arriver là, tout simplement parce que tu pensais que tout était clair. Parce que tu pensais que tes frères te suivraient jusqu’au bout du monde. Qu’ils avaient confiance en toi. Qu’ils savaient que tout ce que tu fais, tu le fais pour eux.

Alors voir Ekaitz te fuir t’est tout simplement insoutenable. Tu le vois, tu comprends alors que sa colère ne s’est toujours pas tarie. Qu’il t’en veux toujours autant. Et c’est sans doute pour ça qu’il n’est toujours pas venu te voir. C’est sans doute pour ça qu’il a fini par se prendre une mise à pieds. Parce qu’il a tellement de colère en lui qu’il a sans doute dû péter un nez ou deux. Sauf que pour une fois ce n’est pas lui que tu veux engueuler. C’est toi et juste toi. C’est pas ta faute s’il est dans cet état. Tu le sais. Et si tu ne comprends pas totalement pourquoi - mais que t’as quand même saisi l’essentiel - tu t’en veux Hope. Tu ne pensais jamais avoir à culpabiliser. Tu ne t’es d’ailleurs jamais disputée avec tes frères, pas à ce point. Pas au point d’avoir l’impression de les avoir perdu.

Tu resserres ton étreinte autour de son torse tandis qu’il commence à te parler. Et il est froid. Si froid. Si distant. C’est pire encore que s’il avait crié. Parce que sa colère, ses excès de rage tu sais les gérer. Tu sais les contrôler, mais là c’est… différent. Il refuse tes excuses et pire encore, il se détache de toi sans se retourner. Et tu restes pendant quelques secondes les bras le long du corps, poings serrés à retenir tes larmes. Tu es brisée. Cela fait la deuxième fois qu’il te tourne le dos. Cela fait la deuxième fois qu’il t’évite. C’est plus que tu ne peux en supporter. Et si tu jettes un coup d’oeil à ta monture, tu la siffles pour qu’elle te rejoigne rapidement et attrape son licou avant de courir après Ekaitz. Non. Toi tu ne l’abandonneras pas.

« Je sais plus dormir. Je veux pas… » Tu trottes derrière lui tout en surveillant ton cheval. Ton coeur bat dans ta poitrine à un point qu’il te fait mal. Tu poses ta main dessus, ayant cette impression horrible qu’il est prêt à sortir de ton corps. T’as l’impression d’avoir un trou béant dans la poitrine et ce trou, tu veux le combler au plus vite. Il te faut sa présence. Tu as besoin qu’il revienne vers toi. T’as besoin de le sentir dans tes bras, de le voir te sourire, d’être contre lui. T’as besoin de sa tendresse, de sa force, de son amour. Tu n’es pas certaine de réussir à endurer cette douleur, ce vide très longtemps. « Ekaitz… » Tu murmures à nouveau avant d’atraper sa main. Et tu tire dessus pour qu’il s’arrête. « Regarde moi s’il te plait… » Et tu détestes cette voix chevrotante qui sort d’entre tes lèvres. Tu détestes d’avoir à lui courir après comme ça, à la supplier. Mais tu ne sais pas quoi faire d’autre. « Je… Je ne sais pas quoi te dire je… Reste ne pars pas s’il te plait. On cherchera ce clebs après si tu veux mais parle moi… Ne me fuis pas. » Et tu restes là pantelante. Tu veux qu’il vienne vers toi, tu ne veux pas avoir à faire ça seule, tu as besoin de savoir qu’il veut faire la paix. Tu as besoin qu’il te pardonne et foutre dieu tu serais prête à tout pour ça tant tu souffres à cette instant précis. Et tu sers sa main un peu plus fort pour l’inciter à se tourner vers toi.
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Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
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Ekaitz Eïrild
Mer 20 Mai - 15:03
Tu pars, tu fuis. Ce n’est pas la bonne solution, tu le sais, mais c’est la seule que tu envisages. Les autres te semblent pires, ou contraignantes. Et tu as assez été contraint, Ekaitz, maintenant que tu as allumé la mèche de ton propre corps, tu vas brûler, sans limites, en emportant tout ce que tu veux avec toi. Tu emporteras cette ville s’il le faut, des innocents, des enfants, des inconnus, cette fille blonde… et tu laisseras un monde ravagé avec deux survivants. Jahan et Hope. Parce que malgré toute la haine, tu ne leur feras jamais de mal.

Elle siffle son cheval, et malgré la remarque que tu lui as faite sur son état et celui de sa monture, tu la sens qui te suit. Elle pousse, elle lutte, et à chaque pas que tu fais pour t’éloigner d’elle, elle comble la distance. Tu serais un peu plus loquace, Ekaitz, tu lui dirais que c’est de la torture, qu’elle est en train de te forcer à faire ce que tu ne veux pas. Tu veux fuir, elle ne t’y autorise pas. Pas plus qu’elle ne t’a laissée l’aider ou la protéger à Trost. Et voilà que tu te dis que tout va recommencer, encore et encore…

« Lâche-moi. »

Ta voix claque pile au moment où elle prononce ton nom, et où elle t’attrape. Comme si tu avais pressenti ce qu’elle allait faire, alors que tu venais simplement de trouver le courage de la repousser. Mais c’est trop tard, mon vieux, parce que ta soeur a posé sa paume contre ta main et elle te demande de la regarder. Elle te supplie. Et tu sais quoi ? Tu ne leur feras jamais de mal, mais aussi tu ne lui désobéis jamais.

« Tu es contente ? Tu attaques, après avoir fait demi-tour pour te planter devant elle, tes yeux emplis d’éclairs poser sur elle, dans ses yeux à elle. Je te regarde, je t’écoute, je suis incapable de te repousser, encore plus de te faire du mal. Et tu avales ta salive encore, la mâchoire serrée. Tu as eu ce que tu voulais, alors pourquoi tu me poursuis ? »

C’est une question rhétorique, tu te doutes à peu près de ses raisons, parce que si tu avais fait la même chose qu’elle, toi aussi tu leur courais après pour tenter de t’expliquer. Et Jahan t'écouterait certainement. Hope ? Hope t’engueulerait, mais est-ce qu’elle te pardonnerait ? Est-ce que tu dois le faire ?

« Je ne cherche pas un clebs. Tu finis par répondre, et cette fois-ci c’est de la provocation qui monte en toi. Je cherche une fille. Une belle fille, blonde, forte, enragée. J’ai promis de la faire hurler, et elle a disparu comme une chienne. Je vais la trouver… Je l’attacherai par les cheveux à un poteau. Et je la dépècerai vivante. Ensuite, je me calmerai… peut-être. »

Tout le contraire de ce qu’elle vous a demandé d’être et de faire. Mais vois-tu, Ekaitz, maintenant que tu la regardes, que tu vois ses yeux brillants de larmes et que tu lis l’expression de son visage, tu veux lui prouver que tu ne lui obéis plus. Tu veux lui faire peur. Tu veux qu’elle voie ta haine. Pour la première fois, Ekaitz, tu veux lui montrer qui tu peux être, quand elle ne t’a pas sous contrôle.
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Hope Eïrild
Hope Eïrild
Hope Eïrild
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Hope Eïrild
Lun 1 Juin - 23:16
T’as mal. Putain ce que tu as mal. Si tu as déjà subi bons nombres de coups, si tu as déjà subi pas mal de douleur depuis enfant, puisque les gens du village t’ont appris à encaisser les coups pour mieux t’apprendre à te relever, mais aussi pour apprendre à garder un sang froid à tout épreuve… Rien ne t’a jamais préparée à ça. Pour le village, comme pour toi d’ailleurs, tes frères et toi êtes liés à jamais. Rien ne peut vous séparer. Du moins c’est ce que tu pensais jusqu’à présent. C’était une chose immuable dans ton esprit. Dans ton coeur. Et voir Ekaitz là, devant toi, rester le dos droit et ne pas se tourner vers toi… Cela fait vaciller tout ce en quoi tu crois depuis enfant. Toute ta confiance, tous tes rêves de retour à la maison ensemble, heureux et souriants d’avoir enfin terminés votre mission, acclamés par votre village… Balayés.

Et si tu gardes sa main dans la tienne, si tu le supplies de se tourner, si tu éprouves un début de soulagement lorsqu’il fait demi tour pour se planter face à toi…. tu déchantes aussi sec lorsque tu entends son ton venimeux et que tu vois son regard. Un regard auquel tu n’as jamais eu à faire face. Si tu as déjà eu à faire à Ekaitz lorsqu’il était en colère, si tu as toujours su trouver les mots pour l'apaiser, le soigner… tu comprends bien vite que cette fois ci s’avère être une tâche ardue. Pourtant tu ne baisseras pas les bras, tu ne flancheras pas face à lui. « Parce que je ne veux pas t’abandonner... » Et là Hope, malgré tout ce que tu te dis, malgré ta force, malgré ce rôle de Caporal froid et distant que tu as su tenir à la perfection pendant des années… Tu craques. Les larmes que tu réussis à retenir depuis que tu l’as vu se mettent maintenant à couler à flot sur tes joues, et si tu tentes dans un premier temps de les essuyer rageusement parce que tu ne veux pas qu’Ekaitz te voit dans cet état… tu finis bien vite par y renoncer quand tu sens une boule d’angoisse monter dans ta gorge… pour la toute première fois de ta vie. « Je ne veux plus te laisser à nouveau. » Que tu hoquêtes en resserrant ta prise sur les rênes de ton cheval pour t’éviter de flancher et de te retrouver le nez au sol. « Je veux me faire pardonner… S’il te plait… » Jamais tu n’as été aussi miséreuse Hope. Et pendant un court moment tu te dis que peut-être tu aurais mieux fait d’aller voir Jahan en premier. Peut-être qu’il aurait pu t’aiguiller, parce que même s’il t’en veux sa colère n'atteindra jamais celle d’Ekaitz. Peut-être aurais-tu pu lui demander des conseils. Pour une fois.

Tu la sens. Cette bile aigre qui te brûle la gorge, ce vide immense qui ne cesse de s’étendre dans ton coeur. Tu vacilles Hope. Si tu penses que c’est avant tout ton monde intérieur qui s’écroule, tu te rends bien vite compte que c’est le monde entier qui vacille, lorsque tu vois le monde tourner autour de toi et que tes jambes te lâchent soudainement. Tu n’arrives pas à comprendre pourquoi il te rejette de la sorte. Tu comprends qu’il puisse t’en vouloir, mais de là à ne plus vouloir que tu t’approches de lui? Lui qui est souvent venu te rejoindre la nuit, enfant, pour te faire un câlin et t’aider à t’endormir? Lui qui t’a toujours protéger, au risque même de se faire taper sur les doigts? Ça te rend malade Hope. Et si tu n’avais encore jamais faibli tu apprends aujourd’hui ce que signifie le mot échec, et pire encore, ce que signifie le mot perte. Parce que lorsque tu vois ton frère comme ça, si loin de toi, tu as cette sensation horrible de l’avoir perdu à jamais. Et c’est bien pour ça que tu as du mal à respirer. Tu ne sais pas à quoi te raccrocher jeune femme, pour la première fois de ta vie tu n’oses pas tendre les bras vers celui qui est ton allié, ton frère, ta moitié. Et tu le veux Hope. Il y a une petite voix dans ta tête pourtant qui te dis que tu ressens beaucoup plus pour Ekaitz que pour Jahan, et que tu ressens sans doute quelque chose de différent, mais pour le moment tu n’y prêtes pas attention. Tu es bien trop focalisée sur ses dernières paroles qui soulèvent en toi un dégoût monstrueux ainsi qu’un sentiment de jalousie extrême.

T’as tellement le coeur en miette et les idées en vrac que tu as du mal à comprendre ce qu’il dit. Que tu as du mal à comprendre s’il veut trouver cette fille pour lui donner du plaisir ou s’il veut au contraire déchaîner sur elle toute sa colère. « Qu’est-ce que tu as fait… ? » Oui c’est ça. Où est-ce qu’il était d’abord. Pourquoi il te fuit. Pourquoi il a été mis à pieds. Pourquoi il n’est pas venu vers toi. Et si l’angoisse t’étreignait le coeur au point de te mettre au sol… Maintenant c’est la jalousie pure et simple qui te transperce. Et tu la vois dans les yeux, sa haine. Elle te transperce comme un poignard en plein coeur, elle te fait suffoquer, et réduit encore plus en charpie ton misérable coeur. Et c’est là que tu comprends Hope qu’il y a vraiment quelque chose qui cloche en toi. Quand tu te rends compte que ce regard haineux te met plus bas que tard, bien plus bas que ce qu’il ne le devrait. Lorsque tu te rends compte qu’au lieu de vouloir l’engueuler comme habituellement… tu baisses juste les bras. Parce que tu ne veux pas te disputer avec lui. Tu veux juste le serrer contre toi. Alors pour une fois. Juste une fois. Tu ne le contredis pas. « Si je t’aide à la retrouver et que je te laisse faire tu me laisseras rester avec toi? » Que tu baragouines misérablement toujours au sol tandis que la rage et la jalousie te consume le coeur. « Je savais pas que t’avais trouvé quelqu’un… » Et là Hope… Quand tu dis ça les larmes recommencent à rouler sur tes joues, parce que tu te sens vide en dedans, encore plus qu’avant. Et tu détournes le regard parce que tu ne veux pas qu’il te voit. Et tu repenses à la dernière fois, à ce dernier jour où vous étiez si bien. « Je voulais juste accélérer les choses. Je voulais… Je t’ai juré qu’on aura plus à se cacher. Je veux qu’on rentre chez nous. Je veux qu’on puisse être à nouveau nous même, faire ce qu’on veut, ne plus dépendre de personne… Tu m’avais juré… » Et tu te remets à pleurer, tu tentes de contenir tes larmes mais tu n’y arrives pas, alors tu te ramasses sur toi même et te roule en boule entre les pattes de ton étalon. « J’en peux plus je veux être moi même. Je veux être avec vous… » Petite Hope était si forte et maintenant si fragile, à croire que seul l’amour de tes frères fait de toi cette femme si déterminée et combative. « C’est toi. C’est Jahan, et surtout toi qui me permettez d’être aussi forte. Sans vous je ne suis plus rien. » Que tu finis par murmurer, que tu finis par avouer les yeux dans le vide.
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Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
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Ekaitz Eïrild
Mar 2 Juin - 22:14
T’entends bien tout ce que Hope te dit. Tu entends et tu comprends. Mais tu refuses, mon vieux. Tu secoues la tête comme un chien ravagé par les puces, tu te débats, tu pourrais s'enfuir en courant pour tenter d'oublier combien c’est dérangeant. Parce qu’elle est une de ces puces, une tique. Elle s’accroche, elle te vide de tout ce qui te brûle. Et tu n’arrives à rien ni à la repousser ni à lui désobéir et encore moins à lui faire mal. Alors oui, hein, tu entends clairement qu’elle ne veut plus te laisser, qu’elle souhaite que tu lui pardonnes, mais non, tu ne veux pas. C’est trop facile et toi, Ekaitz, tu n’as jamais été un mec facile.

Et puisque tu n’arrives à rien, que tu ne peux pas la repousser, que tu es tout bonnement incapable de lui dire que tu la détestes (et est-ce que tu la détestes d’ailleurs), tu réponds à son autre question. Tu parles de cette fille avec des termes peu élogieux, qui pourraient laisser comprendre que tu la veux pour la faire tienne, mais qui se concluent sur quelque chose de bien plus grave. Tu veux qu’elle prenne peur ! Qu’elle souffre ! Qu’elle te haïsse. Oh oui, Ekaitz, tout serait bien plus simple si elle te détestait, elle.

« QUOI ?! »

Ton cri fuse, tout à coup quand elle parle de t’aider. Et vraiment, tu t’attendais à des tonnes de choses, mais pas à ça. Est-ce qu’elle se rend compte qu’elle te propose son aide et sa collaboration pour trouver une nana que tu vas tuer. Pour un meurtre dégueulasse, qui entachera à jamais tes mains. Et tu veux le lui dire, tout ça, mais elle a une autre réaction. Une parole, banale hein, mais toi, ça te fait réagir. Et tu bouges soudainement. Ta main se referme sur son bras, la projette en arrière contre le mur et avant qu’elle ne glisse tu es sur elle, bras sur sa gorge comme si tu voulais… l'étouffer ? Lui faire du mal en tout cas.

« Arrête avec tes conneries à deux balles ! Je n’ai jamais voulu personne ! Tu ne comprends pas que… Je… Et non… non, non, non, tu ne peux pas le lui dire. J’pourrais jamais avoir ce que je veux… Alors je t’interdis de dire ça… de penser ça ! T’entends Hope ?! JE TE L’INTERDIS. »

Ah… bah visiblement tu pouvais encore dépasser un palier de colère, hein, il suffisait d’y mêler ton amour douloureux pour la seule femme que tu n’as pas le droit d’aimer. Et tu trembles, tu ne la relâches pas. Tu l'écoutes même te raconter la suite, essayer de se justifier. Tu comprends, hein, ce qu’elle dit, ce qu’elle veut, ce qu’elle a cru, mais toi tu repenses à Jahan, qui t’a parlé un peu la dernière fois. Et sans le vouloir, sans le voir surtout, ses questions sont venues remuer la merde au fond de ton âme déjà complètement brisée.

« Tu m’as abandonné. Tu finis par murmurer tout doucement, d’une voix déchirée en reculant pour libérer sa gorge et t’éloigner un peu d’elle. Tu m’avais juré que ce serait nous ensembles ou rien et tu m’as abandonné. Je voulais te faire un cadeau, tu sais. Te voir porter quelque chose que moi, je t’ai offert, quelque chose qui nous unissent et toi tu… tu m’as tourné le dos. »

Tu n’as jamais exprimé aussi bien tes sentiments, Ekaitz. Tout ça parce qu’avec le fait qu’elle ait cru que ta blonde, c’était la femme que tu aimes, tu as le coeur brisé. Et mine de rien, mon vieux, c’est bien plus simple de parler quand on est tout en miette, tu le comprends maintenant.

« Je ne veux pas attaquer cette ville. Tu balances tout à coup, pour qu’elle puisse comprendre à quel point tu es déchiré à l’intérieur. J’ai promis d’protéger les enfants, tous les mômes qui n’avaient pas d’frères ou d’soeurs pour veiller sur eux… Elle le sait, tu le lui as déjà dit plusieurs fois. Si pour les protéger, j’dois laisser tomber la mission, je le ferai. Et si j’peux plus rentrer au village à cause de ça, alors… »

Et tu laisses en suspens parce que tu ne veux pas le dire. Si tu n’rentres pas, tu ne pourras jamais terminer ta vengeance, trucider tous les hommes et les femmes de cet endroit digne des Enfers. Et pourtant, maintenant que tu le dis, Ekaitz, tu te rends compte que rentrer ne compte pas tant que ça. Tout ce que tu veux, c’est Jahan et Hope à tes côtés, le reste et en option.

« Cette fois-ci, j’ai encore voulu me sacrifier pour toi, te sauver, te protéger même si tu m’avais abandonné… mais Hope, la prochaine fois, je te tuerai s’il le faut. »

Et tu vois, tu avais réussi à garder ce visage glacé, froid, distant, mais en disant cette vérité, ton masque se fissure. Et ses tes deux yeux se remplissent d’humidité, il n’y a qu’une énorme larme silencieuse qui coule sur ta joue gauche. Tu as craqué, Ekaitz.
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Hope Eïrild
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Hope Eïrild
Mer 3 Juin - 19:04
C’est sans doute parce que tu détournes tes yeux de lui que tu ne le vois pas fondre sur toi à toute vitesse, encore plus furieux qu’avant. Et le moins que tu puisses dire, c’est que tu ne t’attends pas à cette réaction, à cette violence qui émane de lui, pour toi. Il te projette contre le mur, et son bras vient appuyer contre sa gorge. Pourtant tu ne viens pas tenter de le repousser, loin de là, tu le laisses aller à ses émotions, à sa colère, parce que sur le coup… tu te dis qu’il a peut-être besoin de laisser sortir toute cette rage qu’il contient. Tu te dis qu’une fois qu’il sera vidé, peut-être seulement pourras-tu avoir une conversation qui tient la route. A peu près dans le calme. Que tu es naïve ma pauvre Hope, tu baignes tellement dans l’incompréhension la plus totale que tu serais prête à exaucer le moindre de ses désirs pour le récupérer, oui, quitte à l’aider à massacrer quelqu’un, puisque c’est ce qu’il sous entend au final.

Pourtant tu ne comprends pas son volte face, tu ne comprends pas quand sa rage t’atteint de plein fouet, lorsque son bras appuie sur ta gorge et que tu sens le flux d’air se raréfier. Il te fait mal. Pas beaucoup, mais c’est bien assez pour toi, bien assez pour comprendre que quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, tu tentras tout pour recoller les morceaux. Tu n’as pas peur de lui en cet instant, même si, dans cette position il semble prêt à te tuer, tu gardes tes yeux remplis de larmes rivés aux siens. Et tu ne bouges pas, même lorsqu’il se met à baragouiner des phrases qui te plongent encore plus dans le doute, qui te plongent encore plus dans ta tristesse. « Je ne comprend pas quoi? Explique moi ! » Tu ne cris pas non. Tu veux essayer de le calmer, de l’attirer à toi, pas de l’éloigner encore plus. « Qu’est ce que tu veux? » Tu poses ta main sur sa joue, bon dieu qu’est-ce que tu aimerais être dans sa tête. Comprendre le sens de ses paroles… T’es secouée Hope. Comme tu ne l’as jamais été. Si les vies sacrifiées ne sont rien pour toi, voir Ekaitz dans cet état, à rouler des yeux, et à sortir la colère la plus violente à laquelle tu as été confrontée… Ça te rend totalement folle. Et si tes questions ne sont que posées à voix basse… C’est tout simplement parce que tu as bien du mal à gérer ce qui ravage ton coeur.

Et lorsqu’il s’éloigne, lorsqu’il reprend la parole… toi tu portes la main à ta bouche. « Excuse moi... » Ouais c’est ça. Excuse toi encore une fois, tu vois bien que ça sert à rien. Mais tu sais pas quoi faire d’autre, tu sais pas quoi lui dire, pas quoi faire. Et pourtant dieu sait que tu serais prête à tout, prête à faire ce qu’il veut, prête à tout lui donner pour qu’il revienne à tes côtés. Et tes larmes reviennent en force alors que tu t'affales sur le sol. Tu es à bout. Tu donnerais cher pour revenir en arrière. « Je voulais juste vous protéger. Ça a toujours été mon objectif… Vous. Juste vous. » Et tu sens les larmes se remettre à couler, tes mains viennent se placer sur ta poitrine, devant ton coeur. Tu as mal, si mal… tu n’aurais jamais cru éprouver une telle détresse un jour, et surtout pas ce sentiment de perte. Ekaitz fait parti de toi, et le voir là, aussi distant… ça te fait perdre complètement les pédales. « Je ne voulais pas t’abandonner… Je n’étais pas censée te croiser. Mais si j’étais restée avec toi jamais je n’aurai pu… » Et tu sanglotes. Parce que tu comprends que cette douleur que tu es en train d’éprouver, ton frère a sans doute éprouvé la même lorsque tu l’as laissé derrière lui. « Je voulais revenir vers toi mais j’ai croisé des soldats. J’ai été obligée de rester avec eux lorsque le lieutenant est arrivé. » Il va sans dire que tu aurais directement filé voir Ekaitz sinon. « Je ne voulais pas… Je me suis dit que tu me les offrirais plus tard… » Et tu ne le regardes plus Hope, le sol te parait bien attrayant d’un coup, tu ne réussis plus à relever la tête tant la douleur t’étouffe. Tu as tellement l’impression de t’enfoncer. Tu n’arrives même plus à réfléchir correctement. Tout ce que tu veux c’est te ruer sur lui pour le prendre dans tes bras, mais tu es bien incapable de te relever.

Et lorsqu’il finit par t’avouer qu’il ne soutient plus cette cause à laquelle vous êtes dévoués depuis petit… ça finit de t’achever. « Quoi? » Tu baignes dans le flou le plus total. « Tu ne veux plus rentrer? Tu ne veux pas qu’on soit enfin libres? » Ça te coupe le sifflet ça Hope. Si tu as fait tout ça c’est pour eux. Pour tes frères. Pour qu’ils puissent bientôt être libérés de cette mission. « Si j’ai choisi d’accélérer les choses c’est pour vous ! » Il n’y a pas la moindre trace de colère dans tes paroles, juste des geignements et des respirations laborieuses. « On a une tâche depuis tout petit. On a juré de la remplir, on a grandit pour ça… Et tout ces gens au village qui nous attendent ? Qui attendent à ce qu’on les protège eux aussi? C’est pour ça qu’on est ici ! Pour protéger les enfants, les familles qui sont restés là bas ! » Il faut croire que le lavage de cerveau à très bien fonctionné sur toi Hope, parce que tu as toujours été fidèle au village. Même si plusieurs fois tu as senti que tu commençais à t’attacher… tu faisais tout pour enfermer au plus profond de toi tes sentiments.

Et ta panique fini par disparaitre presqu’aussi soudainement qu’elle est apparue. Lorsque ses dernières paroles finissent de t’achever. « Me tuer? » Et là ma grande, tu regardes cette larme qui coule sur la joue d’Ekaitz. Tu vois ses yeux brillants de larmes. Mais tu ne calcules plus rien d’autre. Tu es choquée. Tout simplement. T’as l’impression que ton coeur s’est tout simplement arrêté de battre. Qu’une pierre tombe, que tu tombes dans un puit sans fond. D’ailleurs tu vois, tu te mets à trembler, non pas de peur, parce que malgré ce qu’il te dit tu n’auras jamais peur de lui. Mais tu trembles parce que tu doutes, parce que tu souffres de voir qu’il se décroches de toi. Tu finis par te redresser, par te relever tant bien que mal, et si tu tiens debout c’est uniquement parce que ton étalon te supporte. « Tu serais prêt… A me laisser pour ces humains entre les murs? Moi? » Et là Hope, bien que t’aies posé la question à voix haute… t’es pas certaine de vouloir entendre la réponse. « Ils te tueront. Ils nous tueront tous les trois. » Que tu finis par dire en gardant ton regard vrillé au sien, totalement brisée. « Mais si tu veux m’offrir un endroit où je peux être moi même ici… » Tes yeux se perdent dans le vague. T’es foutue Hope. Tu le sais? A la minute où tu prononceras ses mots, tu sais que tu ne pourras plus faire marche arrière. « Tu passeras toujours avant le village. »
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Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
Ekaitz Eïrild
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Ekaitz Eïrild
Jeu 4 Juin - 15:40
T’es déjà complètement sous pression, t’as déjà envie de tuer, de brûler toute cette putain de ville, et elle continue à se tenir devant toi. Elle te torture. Tu sais qu’elle ne le sait probablement pas, mais tu ne peux pas te retirer cette idée de la tête. Elle te torture encore plus que d’habitude. Tu as déjà dû prendre sur toi ces dernières années, souffrir encore plus ces derniers mois, mais là, alors qu’elle te retient, elle tente de te convaincre, tu as l’impression de ne plus rien être. Toute cette souffrance t’aliène et te donne envie de mourir, de pleurer, de vomir. T’en peux plus, Ekaitz, tu vas finir par faire une connerie.

« T’aurais pas dû faire ça seule… Tu lui réponds avant de venir attraper sa main brutalement, plonger tes doigts libres dans ta poche et poser avec haine la paire de boucles d’oreille dans sa paume, preuve qu’elles ne te quittaient pas. Voilà ton cadeau. J’suis tellement con que je te les ai achetés quand même. J’pensais même pouvoir te les donner avant que tu fasses ça. J’voulais t’arrêter, avec ça. Et ta main lâche son poignet pour attraper son menton, juste le temps de dire. Tu vois c’que tu fais de moi ?! »

Et tu t’écartes à nouveau. T’as trop peur de craquer, de lui faire mal. Tu le sais, Ekaitz, si un jour tu viens à lever la main sur elle, à la blesser physiquement, tu ne te le pardonneras pas. Tu préfères encore te jeter du haut de ces murs et te laisser bouffer que d’assumer un tel geste. Sauf que tu n’es rien d’autre qu’une bombe, là, Ekaitz. Et tu le vois bien, que tu n’agis plus de manière rationnelle. Ça te rend dingue, ça te fait peur et tu la fuis pour éviter de le regretter, ouais.

« ÇA SUFFIT ! »

La flambée de haine qui s’échappe de toi, quand elle vient te rappeler le village, est d’une violente telle que son cheval fait un mouvement de recule et que toi tu balances ton poing dans un mur pour éviter de la viser elle. Tu restes là, le bras engourdi, incapable de sentir la douleur, immobile, les yeux débordant d’une rage inhumaine. Pendant quelques minutes tu ne fais rien d’autre qu’inspirer et expirer, lentement, la bouche ouverte. Mais quand tu finis par tourner la tête vers elle, tu n’as plus rien avec le Ekaitz qu’elle connaît. Tu es un monstre de vengeance, de colère, de remous. Tu t’es définitivement perdu en chemin, mon grand.

« Le village doit périr. Tous. Autant qu’ils sont. Pour ce qu’ils nous ont faits enfants, ils payeront. Je n’ai jamais envisagé de retourner au village, triomphant pour me reposer. Je voulais revenir pour me venger. Et d’une vivacité extrême tu reviens vers elle, main sur ses bras et tu la secoues, de frustration. Ils t’ont lavé le cerveau, regarde-toi ! ILS ONT FAIT DE NOUS DES MONSTRES ! On était que des enfants, et ils nous ont forcés à devenir des monstres ! PUTAIN HOPE ! Tu la secoues encore. Tu crois que Jahan méritait d’apprendre à tuer ? Lui qui a toujours été si doux ? Tu crois que c’était normal de mettre un enjeu aussi ignoble dans les mains de la gamine que tu étais ? »

Et t’arrives plus, Ekaitz. Tu recommences le même manège, tu te recules et tu tentes de t’écarter, sans succès. Tu ne sais plus quoi dire ou quoi faire. Alors tu la mets en garde, pour qu’elle comprenne le mal qu’elle a fait. Et tu sais que tu l’as percutée de plein fouet quand elle répète tes mots. Oui, tu le feras. Tu la tueras. Tu te jetteras de ce putain de mur ensuite. Mais tu auras protégé de vraies vies innocentes et c’est tout ce que toi tu retiendras.

« Oui, je le ferai. Tu réponds, brusquement très calme, comme si tu étais au milieu de l’oeil de la tempête. Je t’empêcherai de devenir le monstre qu’ils voulaient de toi. S’il faut te sacrifier pour sauver ces humains, je le ferai… Jahan avait raison, on est bien plus proche d’eux que des villageois. »

Tu recules, tu t’éteins, Ekaitz. T’as si mal dans ta poitrine qu’un instant tu te demandes si t’es pas tout bêtement en train de mourir parce que ton coeur lâche. Mais non. Tu tiens bon, tu restes devant elle. Tu l’écoutes. Et tu finis par murmurer…

« Ils me tueront, peut-être. Ma vie contre des milliers d’innocents, ça me semble plus si cher payer. Par contre tu ramènes tes yeux à elle. Mais je vous protégerai, vous deux. Personne ne saura pour vous. »

Et tu crois vraiment d’en être arrivé à la fin de cette discussion, pouvoir enfin partir. C’était sans compter ses derniers mots. Ça te déchire, si fort que tes yeux débordent complètement cette fois-ci. Des sillons humides se forment, même si ton visage reste si empreint d’une haine animale. Tu te détournes d’elle, pour ne pas craquer et tu finis par murmurer, tout doucement :

« J’ai rien à t’offrir, à part de rester dans cette ville, d’y construire ta vie. Il y a tout ce qu’il faut pour que tu y trouves des amis… une famille. Tu es belle, Hope, tu ferais tourner la tête de qui tu veux, alors je t’en conjure, fais-le ici. Je me plierai en quatre pour ta sécurité et celle de notre frère, je te le promets. Brise le masque, deviens la belle jeune femme que moi je connais, et tu seras libre, ici. »
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Hope Eïrild
Hope Eïrild
Hope Eïrild
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Hope Eïrild
Ven 5 Juin - 14:30
Il n’y a plus de colère en toi petite Hope. La dernière étincelle vient de s’éteindre en même temps que ton coeur. Tu tombes ma pauvre, tu tombes dans un puit sans fond. La violence des paroles d’Ekaitz, la haine que tu peux lire dans son regard, son attitude agressive et distante… tout est là pour te faire perdre pied une bonne fois pour toute. Pourtant tu te pensais forte Hope. Tu te dis que ce n’est pas pour rien si c’est toi qui a reçu l’ordre de devenir le leader de votre trio. Tu te dis que tu avais toutes les cartes en mains pour réussir à anéantir ces gens entre ces murs, pour rendre le village fier de vous. Fière de toi. Pour que tu puisses enfin te poser quelque part, dans un coin calme, loin de tous, juste avec tes frères. Il faut croire que tu es la seule à penser ça. Après t’avoir collé les boucles d’oreilles dans la main, le voilà qui te secoues sans ménagement. Et si tu pensais que sa colère avait atteint le plus haut degré… tu étais loin du compte.

L’évocation du village finit littéralement par lui faire péter une durite. Tu vois son regard, tu lis en lui, cet océan de haine pure qui le traverse alors qu’il débite un flot de paroles qui coule rapidement vers ton coeur en miette. C’est là que tu te rend compte Hope, que lorsque tu as le cerveau à l’arrêt et le coeur morcelé qu’il est très facile de te manipuler. C’est là que tu te rends compte que… c’est ce que le village a mis en place quand tu étais petite. Si les souvenirs sont flous, s’ils se sont amusés à te modeler à leur manière… il y a des bribes de mémoire qui te reviennent. Ils vous ont fait grandir ensemble. Ils se sont amusés à vous séparer pour que vous puissiez mieux vous retrouver. Et t’étais brisée, à chaque fois qu’ils t'arrachaient au bras de tes frères. Alors tu laisses les mots couler en toi, si tu baisses bien vite les yeux face au regard brûlant de ton frère… c’est tout simplement parce que tu finis par tout remettre en question. Ses mots font remonter en toi des souvenirs brûlants, des souvenirs que tu t’es forcé d’oublier. Des souvenirs que le village t’a forcé d’oublier. On t’a rendu forte en te faisant devenir un monstre. On t’a rendu inhumaine au point de ne pas venir te questionner sur les meurtres que tu commets. Et si tu ne t’es jamais posé de questions, c’est tout simplement parce que tu croyais dur comme fer en tout ce qu’ils t’ont enseigné. Les gens ici sont mauvais. Oui. Mais si tu regardes un peu autour de toi, si tu cesses de te voiler la face tu te rends compte que ce que te dis ton frère est vrai. Si tu n’as jamais osé t’approcher d’eux, si tu as toujours choisi de garder tes distances, c’est bien parce que tu t’es rendu compte que tu perdrais la face. C’est parce que tu as vu dans leur yeux, leur coeur, de la générosité, de l’amour. Des choses belles. Des choses fragiles. Desquelles tu as longtemps été privée. Des choses auxquelles tu n’as jamais eu droit. L’amour d’un parent, l’innocence d’un enfant… Tu n’as rien eu de tout ça. Alors tu t’es détournée de toutes ces belles choses pour te concentrer sur l’horreur hors des murs. mais même là tu vois, il y avait le courage de ces hommes, la loyauté, le sens du sacrifice….

« On est maudits. » que tu finis par murmurer en baissant la tête. Tu vois, tu te rends compte qu’ils ne vous ont pas choisi pour rien. S’ils vous ont choisi, c’est parce qu’ils se sont dit que vous deviendrez un trio infernal. Ce n’est pas parce que tu es forte Hope. Ce n’est pas parce que tu as quelque chose de spécial comme tu le pensais. C’est tout simplement parce que tu es lié par les liens du sang. Et c’est aussi parce que vous êtes liés d’une autre manière. Et c’est lorsqu’il te parle de Jahan. Jahan, le doux, le suiveur, que tu te remets à pleurer. « J’ai jamais réfléchi à tout ça… » que tu continues de gémir en regardant fixement les deux petites boucles dans ta main. Et c’est par automatisme que tu viens arracher celles qui pendent à tes oreilles pour les remplacer. Sans doute pour… tu ne sais pas. Avoir un peu de ton frère sur toi ouais. Lui qui s’éloigne encore.

Et t’as tellement atteint le fond du gouffre que tu te demandes si tu peux creuser encore lorsqu’il t’affirmes qu’il te tuera. Parce que toi tu ne lui ferais jamais de mal. Parce que tu ne peux pas t’imaginer le blesser. Ni lui. Ni Jahan. Pourtant tu redresses la tête, la secouant par la même occasion. « Ils nous mettront quand même la main dessus. » Tu ne connais pas les moyens du village, mais tu es sûr qu’il n’en restera pas là s’il apprend que vous l’avez trahi. Tous les trois. « Ça sera nous trois ou rien… » Tu es prête à l’accepter Hope. Tu es prête à accepter de devoir mourir si cela te permet de rester à côté d’eux. Parce que tu vois, Ekaitz et Jahan semblent s’être fait une raison depuis longtemps là où toi tu es restée bloquée du côté du village… et ça te tue de ne pas t’en être rendu compte avant.

Alors lorsque sa crise semble enfin être terminée, si tu l’entends murmurer, si tu le vois détourner le regard… Toi tu t’avances vers lui mécaniquement pour venir le prendre dans tes bras, le serrant de toutes les maigres forces qu’il te reste contre toi. « Je te veux toi…. » que tu murmures contre son torse. Et ces mots sont empreints de bien plus que tu ne peux l’imaginer. « Je te veux toi. Et Jahan. C’est tout ce dont j’ai besoin pour le moment. Vous êtes ma famille. Jm’en fiche des autres. Je veux pas faire tourner les têtes. » Et tu resserres ta prise sur lui. « Ne me laisse pas. Je n’agirai plus jamais seule. J’essayerai d’avoir une vie normale si c’est ce que tu veux. Mais j’peux pas m’épanouir si tu me fuis… J’peux pas m’épanouir sans toi… J’aime ce que tu m’offres. »
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