« Mh. » Tu shootes dans un caillou, pensive, et finis par relever la tête pour regarder autour de toi. Sina... Petite ville riche bien à l’abri derrière tous ces murs....Cela fait bien longtemps maintenant que tu connais chaque recoin de cette ville à force d’y traîner. Pourtant t’as toujours cette impression d'être une rustre qui débarque de son patelin perdu au fin fond de sa cambrousse et qui a jamais vu le monde. Enfin, si seulement c'était qu'une impression. Toi tu viens d’un village hors des murs. Bien plus au nord. T'as jamais parcouru le monde. Cette grande ville... C'est pas fait pour toi. Trop de rues. Trop de gens. Trop de nobles surtout. Tu as en horreur tous ces humains. Pourtant tu ne montres jamais rien. Tu fais semblant d’avoir toujours vécue parmi eux. Tu te fonds dans la masse. T’as cherché à faire un métier qui te rapprocherait des nobles sans pour autant te mettre trop en avant. Et de cette manière tu es devenue courtisane. Une prostituée de luxe. Contrairement à Arès tu as décidé de jouer de tes atouts de femme. Tu es déterminée, prête à tout pour mettre en oeuvre le plan de ton village natal. Et maintenant que tu t’es fondue dans la masse, maintenant que certains hommes te réclament dans leur lit, tu attends patiemment. Un signe. un message. N’importe quoi venant de ton village. N’importe quoi qui te permettrait de passer à l’attaque.

Tu pousses un lourd soupir. T’es censée avoir un client, t’es censée avoir rendez-vous avec un certain Sinistros, mais il faut croire qu’il a fini par t’oublier. Alors tu regardes autour de toi, réfléchissant. Tu n’as pas envie de rester planter là comme un radis pendant deux heures avant d’aller voir ton prochain client. Alors tu marches dans la rue. Tu soupires à nouveau et tournes la tête vers le petit café qui se présente à toi. *La Ka'fetiere* Tu hausses un sourcil, dubitative, puis finis par entrer dans le café chic. Tu regardes autour de toi, cherchant une place. C'est pas comme si ce café était plein à craquer. Y'a que deux ou trois péquenauds qui lisent leur journal et prennent un petit déjeuner. Alors tu t’avances vers le gérant qui te regarde de bas en haut, ne te laissant même pas le temps de parler. « Dégage. Je ne veux pas de filles dans ton genre dans mon établissement. » Et tu fronces les sourcils avant de faire un sourire enjôleur. « Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre. J’aimerai un thé s’il vous plaît. » Il balance son torchon sur le comptoir. « J’ai dit que je ne voulais pas de fille de joie dans mon salon. Je sais qui tu es. Ce n’est pas la première fois que je te vois ici. Et toujours au bras d’un homme différent. » Et si tu sens la colère monter en toi, tu n’en laisses rien paraître. Tu resserres ta cape autour de tes épaules avant de sortir dignement du salon.

Et il faut croire que le gérant n’a pas été assez discret, puisqu’un homme apparaît quelques secondes à ta suite. « On est libre ma jolie? » Il te lance un sourire qui te fait frémir. Il ne te faut qu’un rapide coup d’oeil pour comprendre ce qu’il cherche… Et ce que tu endureras. « J’attend quelqu’un » Que tu réponds en détournant la tête et en commençant à marcher. Et tu sens des effluves d’alcool tandis qu’il fait le tour et se place devant toi. « Et si on l’attendait ensemble? Tu m’as l’air d’avoir un peu froid, je vais te réchauffer. » Tu lui offres un sourire poli avant de tourner dans la rue… ou plutôt la ruelle. Tout occupée à chercher à lui échapper, tu n’as pas fait attention à l’endroit où tu poses les pieds. « Mh. On aime les ruelles étroites? Avance un peu plus que personne ne nous voit. » Et tu te tournes vers lui, relevant la tête. « Je n’ai pas accepté de vous vendre mes services monsieur. » Dis tu froidement. « Et je crains d’être au delà de votre budget. » Que tu claques en relevant la tête, hautaine. Ceci dit ce n’était sans doute pas la chose à faire puisqu’il t’empoigne par le poignet et te fais valser dans le fond de la ruelle avant de venir te prendre à la gorge. « Regardez moi ça ! C’est bien ma veine d’être tombé sur une pute de luxe. » Il tourne ton visage afin de t’observer en détail. « Tu vas faire ce que je te demande. Les filles comme toi ça n’a aucun pouvoir. » Et tu finis par attraper ses mains alors que ton visage bleui. Tes pieds cognent dans ses roubignoles avec violence et il finit par te pousser dans le tas de cagettes vides à côté dans lesquelles tu chutes lourdement, provoquant un barouf monstrueux.