Attack on Titan
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Start of something new † Storge
Léthé Horkos
Léthé Horkos
Léthé Horkos
+ MESSAGES : 15
Léthé Horkos
Jeu 7 Mai - 20:51
Tu es loin, si loin… Les ténèbres t’entourent, tu n’as plus aucun sens du temps qui passe. Tu n’as aucune idée de l’endroit où tu te trouves… C’est tellement étrange… Tu te sens à la fois comme porté sur un nuage, prêt à t’envoler. Tes membres sont engourdis… Mais ta tête est prise dans un étau. Tu tombes dans cet enfer, dans une spirale qui te semble infinie. Ton corps semble plonger dans cet abysse, lourd, si lourd… Tu gémis, inconscient. Ta tête menace d’exploser, et que dire de ton corps que tu sens brisé. Un liquide chaud coule de ton flanc, tu sens que quelqu’un te porte, mais où? Des bruits se font entendre, mais tu es incapable de distinguer quoi que ce soit… Tout ce qui parvient à tes oreilles ne sont que faibles murmures, chuintements et bourdonnements. Tu ne réussis pas à te concentrer. Tu ne réussis plus à bouger. Tu es seul, enfermé dans ton propre corps. Tu pousses un grognement tandis qu’on t’allonge. Tu sens de longs doigts te palper. Et tu hurles lorsqu’on touche à ton bras qui te semble être réduit à un tas d’os et de muscles réduit en pâté. Tu ouvres les yeux. Rapidement. Retrouvant durant quelques secondes conscience. Tu es… dehors? Non. Tu ne sais pas. Tu ne veux pas réfléchir. Des étoiles dansent devant tes yeux et tu sombres à nouveau.

On te balade. Tu sens vaguement ton corps bouger. Tes muscles tressautent à chaque pas, te rappelant la douleur que tu éprouves. Tu te penches sur le côté pour vomir, humant une âcre odeur de fer. Du sang…Tu es certain d’être couvert de sang. Le tien. Mais tu sens aussi quelque chose quelque chose de gluant. Ta mâchoire se crispe involontairement. Tu essayes de parler, mais aucun son ne sort de ta bouche. Tu es déshydraté. Tu es fiévreux. Mais en même temps, tu as froid, tu es gelé. Tu frissonnes. Et tu claques des dents. Tu te sens si mal… Tu as l’impression qu’on t’a arraché une partie de toi même. Et tu sombres à nouveau...

Tes yeux s'ouvrent difficilement et tombent sur le ciel gris et nuageux. Une matinée pluvieuse, un vent glaciale.  Le vent souffle fort, le gris passe lentement au noir. Un temps d'orage. Et tu le regardes fixement. Le crachin tombe sur ton visage douloureux et sale. La douleur... C'est elle qui t'a tirée de ce demi sommeil, tu la sens, cette douleur qui te vrille le crâne, ton corps tout entier, qui te donne la nausée, qui te fait voir flou. T'arrives pas à aligner deux mots corrects dans ton crâne, et pire encore... Tu ne sais pas ce qui t'arrives. Où es-tu? Tu te sens bringuebalé, tu es sans doute encore en mouvement. Alors doucement tu tournes la tête quand un bruit te parvient. Et tu remarques à tes côtés un homme couvert de sang... Mais vivant. Tu as un léger geste de recul qui relance ta douleur au crâne. « Où... Où je suis? » L'homme à côté de toi t'adresse un visage rempli de souffrance. « On rentre à la maison. T’en fais pas. T’es toujours entier. » Maison... Ce mot résonne en toi, vide de sens. Et tu fixes à nouveau le ciel. Maison... Ce mot ne fait appelle à aucun souvenir. Et tu te rends compte après un court instant... Que rien ne te revient en tête. Et là une bouffée de panique t'envahis. « Qui... Qui je suis? »

La carriole finit par s’arrêter. On te tire de là sans te répondre. On te fou sur un lit blanc. Dans une pièce blanche. Et toi… tu regardes autour de toi. Complètement déphasé tandis qu’on t’ausculte. Tandis qu’on te touche. Qu’on te recouds. « On va aller chercher Storge. » Tu regardes les gens s’affairer autour de toi sans rien comprendre, totalement hébété. Personne ne veut répondre à tes questionnements et les médicaments t’assomment. Et tu finis lentement par t’endormir en te demandant qui peut bien être cette Storge...
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Storgé P. Horkos
Storgé P. Horkos
Storgé P. Horkos
+ MESSAGES : 6
Storgé P. Horkos
Ven 8 Mai - 16:41
C’est une mauvaise journée. Tu as pleuré toute la nuit, et à l’école les enfants ont été infernaux. Tu n’es pas bien, Storgé, tu ne peux même même plus le cacher ni aux parents ni aux enfants et c’est ce qui te fait le plus mal. Habituellement tu gardes tout au fond de toi et si tu t'effondres à la maison, de rage ou de douleur, personne ne se doute de rien. Personne hormis ton époux, bien entendu. Époux qui est parti en mission il y a deux jours. Époux qui est parti en sachant que tu pleurais. Époux que tu as haïs dès qu’il a disparu de la maison, que tu as suppliée de revenir, en vain avant de pleurer jusqu’à dormir.

Tu y penses, parfois, à le quitter. Tu en as parlé à quelques amies autour de toi, mais tu ne parviens pas à tuer ton espoir. À chaque fois qu’il revient, tu y crois, tu espères, et il faut dire que tu l’aimes tant que tu ne saurais pas quoi faire sans lui. Tu te consumerais de jalousie en imaginant qu’il fréquente une autre. Tu pleurerais sûrement deux fois plus. Alors à la place tu restes dans ce couple voué à vous détruire en espérant, en hurlant, en pleurant. Tu es malheureuse… et tu te doutes qu’il l’est tout autant.

Tu es sur le chemin de la maison, à la fin de la journée de classe, quand des soldats arrivent droit sur toi. Et tu as la même réaction à chaque fois, tu enfonces ta tête dans tes épaules et tu tournes la tête en accélérant. Tu les hais… Tu les détestes si fort qu’un jour tu les tueras, tu t’en es fait la promesse. Ils t’ont tout pris, et ils continuent de tout t’arracher…

« Storgé ! Storgé attend ! C’est Léthé, il a été blessé et… »

Ton monde s’écroule. La réalité perd le son et la couleur et tu lâches ton panier de course sur le sol pour courir à la suite de l’homme qui t’a annoncé la nouvelle. Il t’explique certainement ce qu’il s’est passé, mais tu n’entends rien. Juste le bruit de ton coeur dans ta tête. Et cette impression de mourir. Cette peur affreuse, qui prend des accents de haine sur les bords. Tu coules dedans et quand on te fait entrer dans la petite maison médicale.

« Léthé ! Léthé ! LAISSEZ-MOI-LE VOIR ! »

Et tu repousses les soldats et le médecin pour dépasser la limite de son espace délimiter par un drap blanc. Tu es une furie, cheveux dans tous les sens, visage ruiné de larmes, pâleur digne d’une morte-vivante. Et tu le vois, sur ce lit, abîmé, mais vivant. Et sans réfléchir, tu te jettes contre lui en pleurant de plus belle, en le serrant autant que tu peux sans lui faire mal.

« Oh mon dieu… Que t-ont-ils fait ?! Léthé… »
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Léthé Horkos
Léthé Horkos
Léthé Horkos
+ MESSAGES : 15
Léthé Horkos
Lun 18 Mai - 0:34
Tu tombes dans un puits sans fond. Tout est noir, tout est vide. Tu ne peux te raccrocher à rien pour te sortir de là. Tu tournes, encore et toujours plus, et tu t’enfonces dans les méandres de l’inconscience. Tu ne ressens aucun apaisement, tout est froid autour de toi. Alors tu frissonnes, tu gémis dans ce sommeil qui t’a été imposé. Tu te tournes, tu joues des poings contre des monstres imaginaires. Tu passes du froid intense à la chaleur extrême. T’as des suées, des bouffées de chaleur inexplicable. Et tu te bats contre ce mur, ce mur qui se dresse devant toi, ce mur qui te cache ce que tu étais, ce que tu possédais avant de sombrer à nouveau…

Lorsque tu ouvres les yeux, c’est pour les poser sur un binoclard qui est penché sur toi avec des yeux ronds. Et si instinctivement tu as ce mouvement de recul, tu ne peux t’empêcher de grimacer face à la douleur de tes côtes. Et tu grognes, apparemment c’est le seul son que tu arrives à émettre pour le moment. « Ah. Horkos. On a fait un bon petit dodo?. » Tu clignes des yeux, fixant l’homme avec incrédulité. « Docteur Ceylian. Mais vous pouvez m’appeler Gémaël. Ou Gem. Ou CC. Bref comme vous voulez. C’est la première fois que je m’occupe de vous. Alors dites moi. Où c’est que vous avez bobo? » Et s’il s’approche de toi avec ses affaires et ses yeux de savant fou, toi tu bondis hors du lit, comme possédé par le diable.

Et… Malheureusement il faut croire que tu as déjà oublié - en plus de ton identité et de ta vie - que tu étais couché sur un lit d'hôpital, empêtré dans des draps, et transfusé. Et alors là mon vieux, c’est complet. Tu pousses un cri animal en voyant les lunettes s’approcher de toi, c’est une véritable crise de panique qui s’empare de tous tes membres. Tu ne veux pas de cet homme près de toi, lui qui semble connaître au moins ton nom. Alors tu rugis, tu te redresses, tu cherches à t’éloigner et… ce faisant tu n’arrives pas à te dégager de tes draps et tu finis par retomber lamentablement sur le sol comme une vieille crêpe qu’on a pas réussi à retourner dans la poêle tandis que la douleur explose dans ton crâne et que tu sens un liquide chaud couler le long de ton flanc.

Et là… c’est le chaos. Le binoclard se met à hurler des ordres dans toutes les directions tandis que deux hommes se jettent sur toi pour te plaquer au sol. Et le médecin se met à hurler de plus belle en se tenant la tête entre les mains, ayant fait voler tous ses papiers sous la panique. « Messieurs s’ils vous plait ! On saute pas sur les malades comme ça ! On est pas en Romanie ici ! » Et il frappe le crâne d’un des hommes puis lui tire l’oreille avant de coller sa bouche dessus alors que ce dernier peine à te remettre sur le lit que tu veux déjà quitter. « BANDE DE TROUS DU CUL ! » Et puis ça hurle à t’en filer un mal de crâne carabiné. Encore pire que ce que t’as actuellement. Et en plus il te crie dessus. « Non mais ça va pas la tête ! T’es pas en capacité de faire tes acrobaties habituelles ! T’as fait voler tous mes papiers là ! » Il finit par demander aux hommes de te tenir tandis qu’il lève à nouveau les bandages. « Regarde moi ça ! J’avais fait des jolies points parfaitement parallèle. Et t’as tout pété en faisant ta pirouette loupée là ! » Pis il grogne à nouveau en se tournant vers ses instruments. « Eh Goudurix viens par ici. » Qu’il fait en désignant un jeune en blouse. « C’est quoi ça? Tu vois ou tu vois pas que c’est mal rangé ces instruments. On a dit du plus petit au plus grand ! Pas du plus grand au plus petit ! »

Il finit par le repousser puis pose à nouveau les yeux sur toi. Toi qui es toujours dans ta panique. Toi qui roule des yeux et qui finit par lui couper la parole, lui qui est parti pour te recoudre. Et t’as tellement de questions à poser, t’as tellement de choses qui te passe pas la tête que tu finis par poser celle qui te semble la plus importante. « Qui je suis? » Et là tu vois le médecin relever la tête vers toi, il te fixe de longs instants avant de lâcher un sinistre « Oye.» Puis il vient te foutre des loupiotes dans les yeux, t’aveuglant et tu pousses un nouveau cri. « T’as reçu un coup sur la caboche. » Qu’il te sorte après en avoir fini avec ton crâne. Te voilà maintenant la tête enroulée dans un turban.

Et là mon gars, tu sens la colère monter en toi comme un soufflé. Personne te réponds, ça à le don de t’agacer. « Vous êtes qui putain? Qu’est-ce que je fais ici? » T’es aussi en colère que tu n’es furieux, et d’un coup, à travers ce brouhaha se fait entendre une voix féminine. Et tu as à peine le temps de la voir arriver qu’elle se jette sur toi, en larme, totalement effondrée. Et ta colère cède aussitôt la place au calme, puisqu’elle au moins semble te connaître. « Léthé...» Tu l’écartes de toi, sans doute un peu trop vivement mais tu as du mal à te contrôler tant tout est nouveau pour toi, tant tout t’embrouille les sens. Et ta main vient redresser son menton afin de pouvoir capter son visage, afin de pouvoir plonger ton regard dans le sien.

Et tu ne ressens rien. T’as pas cette impression de la connaître, comme tout ceux qui se trouvent autour de toi d’ailleurs. Elle est jolie bien qu’elle semble effondrée, mais rien n’afflue dans ton cerveau. Aucun souvenir. « Tu… me connais? » Que tu murmures en continuant de la fixer, espérant vainement que quelque chose ressurgisse en toi. « Léthé… C’est mon nom? » Et la panique te submerge à nouveau devant ce gouffre qui s’élargit sous tes pieds. « Qui es-tu? »
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Storgé P. Horkos
Storgé P. Horkos
Storgé P. Horkos
+ MESSAGES : 6
Storgé P. Horkos
Lun 18 Mai - 16:38
Quelle est la pire chose que l’on pourrait te faire, Storgé ? Tu y as réfléchi plus d’une fois, tu as avancé bien des hypothèses. Et puis, un jour, tu t’es dit que le pire, ce serait de t’arracher cet homme. Sans te laisser aucune chance de le serrer contre toi. C’est pour ça, maintenant que tu es là, que tu le tiens contre toi, tu le serres à ne plus vouloir le lâcher. Il est blessé, oui, il a l’air mal en point, c’est vrai, mais Léthé est vivant. Il est vivant !

Tu es sur le point de continuer de lui parler, de lui demander d’arrêter tout ça une bonne fois pour toutes. Tu as envie de te retourner, de regarder les médecins, de leur faire cracher ce qu’il s’est passé. Tu es prête à effacer tes larmes pour devenir enragée, pour le protéger contre tout et tout le monde… Mais ça n’arrive pas, parce que sa voix se fait entendre. Une fois. Tu te figes sans comprendre ce qu’il dit. Deux fois, la question fait tomber un immense poids dans ta poitrine. La troisième fois, tu te recules d’un bond, les yeux écarquillés d'effroi.

« Léthé ! C’est… moi… Tu murmures en le regardant, avec une nouvelle vague de larmes. Storgé ! Je suis ta… On est… Tu… »

Que dire ? Lui avouer qu’il est marié à toi ? Que tu lui en veux à chaque fois qu’il part ? Que tu pleures tous les jours par sa faute et que tu le lui fais payer quand il rendre. Tu lèves une main contre tes lèvres, et à la place tu attrapes le médecin à petites lunettes par le col et tu le secoues :

« QUE S’EST-IL ?! QUE LUI AVEZ-VOUS FAIT ?! »

Et tu hurles autant de rage que de peur. Tu t’énerves, tu coules et soudainement, tu perds prise sur la réalité. Ça t’arrive parfois, les malaises sont courts et violents. Tu tombes, on te rattrape et quand tu reviens à toi on t’a assise sur une chaise près du lit de ton époux, et le médecin te fait renifler des sels qui te piquent le nez. Pourtant dès que tu reviens à la réalité il s’écarte et il part. Et toi, ma pauvre fille, te voilà à regarder cet homme qui ne te reconnaît même plus.

« Tu ne te souviens plus de rien… ? Tu lui demandes tout doucement, sans le lâcher des yeux. Même pas de moi, n’est-ce pas ? »

C’est fou, comme tu as intégré rapidement la nouvelle Storgé. À croire que ton esprit est fait pour ça, apprendre, enregistrer et traiter. Et tu lui demandes parce que tu veux savoir. Tu veux que ça finisse de te briser le coeur. Peut-être que tu auras alors le courage de le laisser, de le quitter. Pourtant, quand tu regardes cet homme blessé, perdu, dans un milieu sûrement complètement angoissant pour lui tu finis par bouger. Tu te penches vers son lit, et si tes yeux coulent toujours de larmes silencieuses, tu poses une main près de la sienne, sans oser le toucher.

« Il faut que tu saches… Tu t’arrêtes, tu hésites, puis du finit par murmurer. Tu es quelqu’un de bien Léthé, avec ou sans tes souvenirs… Et tu finis par baisser la tête en rajoutant. Si je peux t’aider, je le ferai. »

Même encore là, tu es incapable de l’abandonner…
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Léthé Horkos
Léthé Horkos
Léthé Horkos
+ MESSAGES : 15
Léthé Horkos
Lun 1 Juin - 20:10
Le blanc complet. Le néant. Cette sensation de vide absolue est extrêmement inconfortable pour toi. Inconfortable et même totalement effroyable. C’est un cauchemar que de tourner en rond dans ton pauvre cerveau rempli de casiers vides, sans aucun souvenir de ton enfance, de ta famille. Sans aucun souvenir des visages qui se trouvent face à toi ni de leur nom. Et tu vois tout ça, ce vide que tu ressens en toi, dans chaque parcelle de ton corps… Ça te fait péter les plombs. D’abord parce que d’après ce que tu vois tu sembles sur un lit d’infirmerie. Et ensuite parce que tu vois tout le monde s’agiter autour de toi mais que personne ne semble vouloir te répondre. Que t’est-il arrivé pour que tu en sois là? Tu aimerais bien comprendre, tu aimerais qu’on te réponde, tu aimerais qu’on s’occupe de toi. Pas de tes blessures non, parce que même si tu le sens ce flot vermeil qui s’écoule de ton flanc… Ce n’est pas cette douleur là qui irradie. Ce n’est pas cette douleur qui te gèle le cerveau, qui te bloque, qui t’angoisse.

Alors quand cette femme te saute dessus, bien que tu ne saches pas qui elle est… ça te fait retomber ta colère comme un soufflet. Peut-être qu’elle au moins pourra te dire, pourra t’expliquer qui tu es. Elle ne semble pas appartenir à leur sorte de… clan. Parce que oui, tu vois bien qu’ils portent tous le même uniforme. Ce pantalon sable, ces longues bottes en cuir. Cette chemise blanche et ce veston où se trouve deux drôles d’ailes blanche et bleue… Tu te demandes qui ils sont. Ce qu’ils font. Est-ce un uniforme de médecins? Non ça ne te parait pas logique, et tu vois bien qu’il y en a un ou deux avec leurs blouses blanches. Des agents? Des militaires? Oui peut-être, vu la force qu’ils ont mis pour te remettre sur ton lit ça pourrait se tenir. Mais qu’est-ce que tu fiches au beau milieu de militaire dans ce cas… Pourtant tu essayes, tu essayes de fouiller dans ton pauvre cerveau mais rien ne ressort. Pas même le nom de cette jolie femme qui s’accroche désespérément à toi et qui balbutie, qui te regarde effrayée et des larmes dans les yeux. Et là mon grand tu te sens encore plus mal, de voir que tu infliges une douleur à quelqu’un d’autre sans que tu ne puisses y faire quoi que ce soir. « Storgé… » Que tu répètes. Storgé. Ça n’éveille absolument rien en toi. Rien du tout.

« Tu es quoi? » Que tu reprends à sa suite alors qu’elle se tourne vers le binoclard pour le secouer. Et là mon vieux d’être à nouveau ignoré ça te refile une angoisse du tonnerre qui se mue en colère, surtout lorsqu’elle se met à crier. « SILENCE ! » Que tu tonnes avant de te bouger vers elle, avant tout pour la faire revenir vers toi et lui demander qui elle est, lui demander de terminer sa phrase. Mais soudain son corps s’affale comme celui d’une poupée de chiffon, et si tu n’as pas le temps de la rattraper et que d’autres s’en charge à ta place… c’est tout simplement parce que les autres hommes se sont à nouveau rués sur toi lorsque tu as tonné et que tu as commencé à te faufiler hors du lit. « LÂCHEZ MOI ! » Que tu hurles à nouveau en tentant de te débattre. Et là le binoclard vient poser une main sur ton épaule pour te calmer. « Calmez-vous. Je vais vous laisser avec cette p’tite dame d’accord? Mais seulement si vous cessez de jouer à l’énergumène. » Il fait renifler un machin à la jeune femme qui se réveille avant de couler un nouveau regard vers toi. « Je vous laisse parler. Je reste à côté. Au moindre éclat de voix je viens te piquer avec ceci - il te montre une seringue énorme qui te fait reculer - et je t’envoie au pays des rêves jusqu’à ce que tu sois entièrement rétabli au niveau de tes blessures c’est pigé? » Il finit par poser deux doigts au niveau de ses yeux avant de les braquer sur les tiens, puis il répète ce geste plusieurs fois. « Docteur Gémaël te surveille. » Et il sort en te fixant, non sans émettre une dernière remarque. « ET PAS DE GALIPETTES TU VAS REFAIRE SAUTER MES POINTS SINON ! »

Toute colère t’a à nouveau quitté lorsque tu coules un regard vers la jeune femme qui se tient tout près de toi, et qui s’approche même de toi. « … Non. » Tu souffles en fixant son beau regard qui s’emplit de larmes. « Je suis désolé.. » Que tu finis tout de même par sortir sans oser bouger. Tu aimerais pourtant, glisser ta main sur sa joue, sécher ses larmes qui perlent au coin de ses yeux… mais tu n’oses tout simplement pas. Tu ne sais pas ce que tu es pour elle. Tu ne veux pas faire le moindre geste qui pourrait avoir des conséquences désastreuses par la suite. « Qui es-tu… pour moi? Tu es… importante n’est-ce pas? » Ta voix est remplie d’hésitation, de doutes. Au vu de sa réaction tu penses que vous devez être proche. Sans doute. On ne se jette pas sur quelqu’un en pleurs si on ne le connait presque pas… si? « Quelqu’un de bien… » Pauvre vieux. On dirait un véritable perroquet à répéter tout ce qu’elle te sort. « Tu veux bien m’aider… Tu veux bien me dire qui je suis? » Ton regard se fait lointain tandis que tu te détournes d’elle pour fixer tes mains. « Léthé. » Tu passes une main dans tes cheveux, grimaçant lorsque tu sens la bosse. « Tu as dit que je m’appelle Léthé. Qu’est ce que tu sais d’autre? » Et tu poses sur elle un regard rempli d’espoir.
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Storgé P. Horkos
Storgé P. Horkos
Storgé P. Horkos
+ MESSAGES : 6
Storgé P. Horkos
Mer 3 Juin - 17:40
Il ne pourrait pas y avoir un monde plus affreux que celui-là. Tu le sais, jeune femme, tu le vois bien. Tu as déjà pensé que tu étais en enfer, que tu avais du faire quelque chose dans une autre vie pour souffrir comme tu pouvais le faire dans ta vie quotidien avec cet homme… mais tu n’avais jamais pu imaginer que la douleur soit telle. La vie d’avant n’est qu’une épine dans tes pieds, là, tu découvres vraiment ce qu’est l’enfer. Celui de ne redevenir personne, de pouvoir juste… balayer ton histoire d’un mouvement de main.

Tu as fini par te calmer, être installée sur cette chaise et regarder l’homme qui tu as aimé. C’est étrange, Storgé, parce que maintenant qu’il a tout oublié, que plus rien ne vous reli vraiment, tu n’arrives pas à dire “l’homme que tu aimes”. Tu ne sais pas. Tu l’aimes, sûrement, mais tout cela en vaut-il bien le coup ? Est-ce que… est-ce que ce n’est pas un signe du destin ?

« Ne sois pas désolé, tu n’y es pour rien. C’est l’armée le problème ! C’est eux qui t’ont envoyé au front, devant ces monstres dehors, jusqu’à ce que reviennes blessé. Et tu secoues la tête, alors que les larmes coulent un peu. Je savais que ça arriverait… »

Oh oui, tu le savais, tu le lui as dit mille fois aussi. Tu as hurlé, tu supplié, tu as même essayé le chantage, en vain. Léthé ne t’a jamais écouté, et aujourd’hui, tu devrais l'abandonner là, en lui disant qu’il a récolté la tempête qu’il a semé, mais non. Non, Storgé, tu ne peux pas l'abandonner alors que tu vois tant de doute, d’inquiétude en lui. Comme la première fois que tu l’as vu, tu n’as qu’une envie, attraper sa main et lui sourire. Tu le sais, ma belle, tu n’arriveras pas à l’abandonner.

« Je suis ton amie. Tu finis par murmurer d’une voix écrasée par la douleur, en détournant les yeux. J’ai toujours été à tes côtés ces dernières années et même si j’ai sûrement failli à te rendre heureux chaque jour qui passe, ton bien-être a été la seule chose que je voulais. »

Que c’est étrange, de t’entendre dire cette vérité, en cachant le plus essentiel. Tu lui offres un peu d’explication et tu oublies le reste. Cette vie de couple, ce mariage loupé. Tu te rends compte, jolie coeur, que tu ne veux pas retomber dedans. Tu acceptes, au moment où tu le dis, de ne plus être qu’une amie pour lui. Qui sait, peut-être ainsi vous pourrez être heureux… Ou moins malheureux.

Et quand il te demande ton aide, tu finis par hocher la tête. Tu lui donneras ce qu’il veut, tout ce qu’il veut, mais pas ce qui le blesse. Alors oui, Storgé, tu n’as jamais rien voulu d’autre que le bonheur. Le tien, le sien. Et tu viens de décider seule, comme bien trop souvent, que tu continuerais, même si toi, tu n’en sors pas en un seul morceau. Tu finis par bouger, glisser tout au bout de ta chaise, et tendre la main vers lui, en ramenant tes yeux sur lui. Tout doucement, tu caresses sa joue, comme quand tu cherches à apaiser les larmes des enfants dont tu t’occupes.

« Tu as 27 ans, tu es un soldat depuis bien trop longtemps. Tu es un homme incroyable, prêt à se sacrifier pour cette ville. Tes yeux débordent à nouveau. Tu es intelligent, impatience, parfois curieux. Tu adores la pluie, tu détestes les chats. Et un sourire détruit grimpe sur tes lèvres. Parfois tu bavardes à battons rompues, d’autres tu es calme et silencieux. Moi j’ai toujours vu un volcan au fond de tes yeux, j’imagine que tu boues souvent. Et tes doigts s’échappent de sa joue pour parcourir ses cheveux. Tu es fort, tu te relêveras de cette épreuve et tu deviens encore plus fort. Tu es comme ça. »

Et tu te tais, en sachant pertinement que tu ne reviendras pas en arrière. Ce Léthé là est célibataire et sûrement cela est-il mieux comme ça.
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Léthé Horkos
Léthé Horkos
Léthé Horkos
+ MESSAGES : 15
Léthé Horkos
Jeu 4 Juin - 12:55
Regarde toi mon vieil ami. On dirait un pauvre gamin qui vient de se faire laminer par des voyous. On dirait un pauvre enfant à qui on vient de voler sa famille, ses amis, ses rêves, ses jouets. Tu es totalement perdu, et après plusieures heures à essayer de ressasser seul dans ton coin, après plusieurs heures à te battre vainement avec ce cerveau vide… t’as bien vite finit par comprendre que tu n’y arriverais pas seul. En tout cas l’autre savant fou, le docteur Ceylian t’as expédié ça rapidement à la figure. *Amnésique* Ouais. C’est ce qu’il t’a dit. Et il t’a aussi dit que tu pouvais retrouver la mémoire un jour tout comme tu pouvais ne jamais la retrouver du tout. « On sait rien là dessus. C’est un mystère presqu’aussi gros que les Titans. » Et si il t’a plongé dans une réflexion intense lorsqu’il a évoqué le mot *Titan*... T’as toujours pas compris à quoi ça fait référence. « Eh. Ça peut être sympa si tu veux oublier de mauvais souvenirs. Ou changer de vie. T’aurais dû écrire un journal tiens. » Et là t’as bien failli l’étrangler, tu l’aurais fait d’ailleurs si des soldats te t’avaient pas foncer dessus…. oui tu as bien dit soldats, tu en es certain maintenant au vu de ce que te raconte la jeune femme.

« Des monstres? » Tu fronces les sourcils. De quoi parle t’elle? Tu regardes autour de toi, essayant de comprendre, essayant de te faire une idée en regardant les pauvres bougres qui sont installés dans d’autres lits… mais tu ne peux les voir à cause de paravent installé autour d’eux, sans doute pour préserver leur intimité. « Quels monstres? Contre quoi je me bats? » Tu te redresses sur ton lit, te battant avec ton oreiller pour en faire un dossier plus confortable. Puis tu t’affales contre lui en fermant les yeux. « Je suis un soldat. » Bon. Ça avance. Tu t’appelles Léthé. Et tu es soldat. Tu ne sais pas pourquoi tu te bats. Ni contre quoi tu te bats, mais tu espères bien que la jeune femme va éclairer ta lanterne. Mais lorsque tu la vois pleurer… une chose te frappe immédiatement. « Tu n’aimes pas l’armée. » Ce n’est pas réellement une question, tu as bien vu comment elle a réagit, tu as entendu ses cris. « J’y suis… contre mon gré? Tu dis qu’elle m’a envoyée au front… Je ne suis pas soldat de métier? On est en guerre? »

C’est fou ça. Plus elle te donne d’information, plus tu te sens perdu. Plus tu as mille questions à lui poser. Ça te fait carburer ton cerveau vide à deux mille à l’heure. Pourtant lorsqu’elle te dit ce qu’elle est pour toi… Lorsqu’elle te dit qu’elle est ton amie… Ça te fait baisser quelques barrières. Tu n’as aucune raison de douter d’elle, tu te dis qu’elle n’a aucune raison de te mentir, et si tu ne la reconnais pas, tu prends tout de même le risque de passer ta main sous son menton pour la forcer à te regarder. « Eh. » Tes yeux bleus glaces se perdent dans les siens, et si tu ne ressens toujours rien… tu te dis que tu ne peux pas l’abandonner à son triste sort. « On se retrouvera. Si on était amis… On le redeviendra ne t’en fais pas. » Tu peux pas la laisser, tu ne peux pas ne pas éprouver de peine pour elle. Et surtout tu ne peux pas faire comme si elle n’existait pas, elle qui est venue à ton chevet. « Je suis certain que tu as toujours essayé de faire de ton mieux. » Et tu essuies ses larmes avec douceur avant de te laisser retomber dans le lit, épuisé.

Si tu fermes les yeux quelques secondes pour combattre le mal de crâne qui vient s’installer, tu finis bien vite par sentir le contact de sa main fraîche sur ta joue. Et tu plonges à nouveau tes yeux dans les siens, tu détailles son visage ravagé par les larmes tandis qu’elle te décrit. Ta main vole à nouveau vers elle tandis que la sienne passe dans tes cheveux. Tu récupères l’une de ses larmes. « Arrêtes de pleurer. » Tu es bien trop las pour t’agacer de l’entendre geindre, même si ses pleurs éveillent en toi quelque chose de douloureux. Ta paume prend la forme de sa joue pour l’appuyer contre elle et ton pouce fait un léger mouvement sur sa peau. « J’ai toujours été soldat? » Tes sourcils se froncent et tu tends le bras vers l’équipement tridimensionnel qui se trouve sur une chaise à tes côtés mais qui ne te parle pas. « Je me bats… C’est quoi ? A quoi ça sert? » Et surtout pourquoi, pour qui es-tu prêt à te sacrifier? « J’ai… une famille? Que je suis prêt à défendre? Une femme? Des enfants? » Tu lèves ton bras gauche et ne découvre aucune bague sur ton annulaire. Tu pousses un soupir. Apparemment pas. Enfin. Tu ne sembles pas marié du moins. Ta tête retombe mollement contre l’oreiller. Tu te sens frustré. Malgré ce qu’elle te raconte rien ne se réveille en toi. Absolument rien. « Tu m’aideras à me relever? » Tes yeux se posent à nouveau sur elle. Elle est la seule à pouvoir t’aider non? Elle semble bien te connaître, tu ne peux te fier qu’à elle. « Tu sembles forte même si tu pleures. » oui hin. Elle a un truc qui danse au fond de ses yeux. Tu sais pas vraiment ce que c’est mais… elle semble pouvoir être ton roc, ton ancre.
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Storgé P. Horkos
Storgé P. Horkos
Storgé P. Horkos
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Storgé P. Horkos
Jeu 4 Juin - 20:58
Ça va être long et difficile, tu le comprends en entendant la multitude de ses questions aux quelques réponses qu’il te donne. Ça te semble insurmontable, sur l’instant, ma douce, mais tu sais qu’une fois que tu auras soufflé, dormi, tu relèveras tes manches et tu mettras la main à la patte. Tu es forte, Storgé, c’est bien l’une des choses que cette vie t’a apprises. Tu as mauvais caractère, tu es parfois méchante, tu es insatisfaite, tu as mal, mais par dessous tout, tu es forte. Et là, en voyant combien il est perdu, en comprenant qu’il n’a personne à part toi, tu viens de décider que tu ne l’abandonneras pas.

« Calme-toi. Tu lui murmures en venant un peu plus vers lui, en tentant de l’apaiser. Non, Léthé, je n’aime pas l’armée. Je n’ai jamais aimé les armes et le fait de savoir que la majorité des soldats ne revenaient pas. Tu joues la carte de la franchise parce que tu ne pourrais pas mentir efficacement. Toi, tu croyais sincèrement dans le bien-fondé de cette quête. Mais s’il te plait, nous en parlerons, mais quand tu seras reposé. Tu n’es pas en état de comprendre tout cela, tu n’as aucune raison de t’en faire, tu es en sécurité ici. »

Et voilà, Storgé. Tu as beau pleure, sentir les larmes couler sans s’arrêter sur ton visage, tu viens reprendre ce rôle de mère, de protectrice pour lui. Tu as toujours été comme ça, c’est quelque chose que l’on sait quand on te fréquente, et tu n’as jamais cherché à changer ce que tu es, pour lui. Et là, tu continues. Tu le touches, tu le rassures. Si un de ces maudits soldats s’approche pour lui en parler, tu le tueras, s’il le faut.

Et la seule lueur d’espoir dans ce monde qui tangue sous tes yeux, c’est ce mouvement qu’il a pour toi. Ses paroles pour te rassurer et pour essuyer tes larmes. Tu l’entends, tu comprends, tu trouves même la force de hocher la tête. Oui, tu pourras essayer. Qui sait, tu parviendras peut-être à simplement l’aimer comme une amie, à cesser de souffrir et de le faire souffrir.

« Tu as raison… Tu murmures quand il te demande encore t’arrêter de pleurer. Courageusement malgré tes mains qui tremblent, tu viens essuyer ton visage, et tu te forces à éteindre ton coeur, pour que tout cela cesse. Je vais me reprendre, la fatigue ne m’aide pas à réagir plus calmement. »

C’est faux. Tu as toujours été dévorée par tes émotions, ma belle. Tu es comme ça, un coeur tellement en première ligne sur tous les fronts que tu as appris très jeune à exprimer tes émotions pour ne pas mourir étouffer sous le poids de ton coeur. Pourtant, tu lui obéis, tu peux bien au moins lui offrir ça, non ?

« Dès que tu as eu l’âge oui, tu t’es engagé. Tu as toujours été un remarquable soldat, Léthé. Et ça te tue de lui dire ça, alors tu détournes les yeux de lui, avant qu’il ne s'intéresse à l’équipement. Je ne sais pas comment tu t’en sers. Mais tu peux virevolter dans le ciel avec cet équipement… Je ne pourrais pas en dire plus. »

Tu abhorres bien trop cet équipement et d'uniformes militaires pour t’y être un jour intéressé. Alors tu t’apprêtes à lui dire encore une fois de se calmer, de se reposer, mais les questions il te lance, juste après, ça te… souffle. La douleur éclate sur ton visage et tu es obligée de plaquer une main sur ta bouche pour éviter de pleurer, de… vomir ? Tu ne sais pas, amis quand tu oses répondre, ce n’est plus ta voix, mais un souffle à peine perceptible.

« Tu n’as plus de famille Léthé… je suis… tellement désolée. Tu essuyes tes yeux en t’écartant de lui, avant de finir de répondre. Tu n’as pas d’enfants, plus de femme non plus. Je suis désolée, d’être celle qui doit te rappeler cela. Et tu sembles presque te recroqueviller sur toi, par douleur, avant de finir par rajouter. Je t’aiderai, je te le jure, mais tu devrais te reposer. Personne ne devrait vivre ce que tu vis, il te faut des forces pour te relever. Et lentement tu redescends tes mains de ta bouche pour les lier sur tes jambes avant d’hésiter puis de rajouter. Je sais où tu vis, voudrais-tu que je te ramène des vêtements, plus tard ? Je resterai à tes côtés dès que je le peux, d’accord ? »

Et c’est tout, parce que tu ne pourras rien de plus, tu le comprends. Tu n’en as probablement pas le droit.
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Léthé Horkos
Léthé Horkos
Léthé Horkos
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Léthé Horkos
Ven 10 Juil - 21:53
Tu la fixes, sans aucune gêne. Tu essayes d’inscrire dans ta mémoire toute propre toute neuve, les prémices de votre relation. Tu la détailles, tu observes ses longs cheveux flotter autour de son visage ravagé par le chagrin. Ta main se pose à nouveau sous son menton et tu dévisages ses pommettes hautes, ses lèvres fines, son nez fin et délicats et ses yeux… Tu prends note de la lueur qui brille au fond de ses yeux, cette lueur forte, pleine de détermination dans laquelle tu essayes de puiser de la force. Et lorsqu’elle te répond.. Ça te frustre Léthé. Parce que non. Toi tu veux savoir tout de suite. Toi tu veux comprendre. « Une quête? Quelle quête? Nous sommes si peu à revenir? » Tu agrippes tes cheveux avant de poser un regard plus dur sur elle. « Non ! Non ! J’ai besoin de savoir, j’ai besoin de comprendre… Tu sais pas ce que ça fait de rien connaître de son existence. D’avoir tout oublié. Je… »

Et ça y est, tu recommences à t’agiter dans tous les sens. Tu vas finir par refaire péter tes points de suture hin à force… « Je suis engagée dans une cause qui me dépasse totalement, dont je ne connais plus rien ! » Et ça te torture Léthé, d’avoir oublié ton existence. D’avoir même oublié cette femme, qui doit être une amie importante pour toi vu qu’elle s’est réfugiée en larmes à ton chevet. Mais c’est pas sa faute hin, la pauvre, t’es en train de la maltraiter, t’es limite en train de l’engueuler alors qu’elle veut prendre soin de toi, alors qu’elle veut sans doute juste t’éviter d’avoir à te surmener. « J’ai choisi une vie dont je n’ai plus aucun souvenir… Comment je vais faire moi? Comment je vais pouvoir retrouver tout ce que j’avais avant? Et si jamais je le retrouvais pas? » Et tu la secoues par les épaules pendant quelques secondes avant de… avant juste de la serrer contre toi. « Pardon je… pardon je veux pas te faire de mal. mais je suis tellement perdu. J’ai peur. J’ai peur tu comprends? J’ai peur de faire du mal aux autres parce que je serais incapable de les reconnaître. J’ai peur de changer, de ne pas être le même homme. Je ne sais pas comment affronter ça... » Et ça t’angoisse Léthé, ça te fait emballer ton rythme cardiaque, ça te avoir du mal à respirer. Et tu te tiens à ses frêles épaules comme si toute ta misérable existence ne tenait qu’à elle afin d’essayer de reprendre ton souffle.

Et toi qui lui disait de ne pas pleurer… Tu fais maintenant pitié à souffler comme un boeuf pour essayer de reprendre tes esprits. Et… ça va pas Léthé. Ça tourne. Ça tangue. Et te voilà à te laisser tomber sur ton oreiller, les mains crispés sur ton coeur. Ouais. Elle a peut-être raison en fait, bien que ça te tue de l’admettre. Tu as des tonnes de questions et ton corps ne semble plus vouloir encaisser quoi que ce soit. Alors quand elle te dit qu’elle ne connaît rien de cet équipement, tu te dis que tu demanderas à un autre. Quand elle dit que t’es un bon soldat… tu te dis que tu demanderas à voir… un équipier, un chef pour en apprendre plus sur ce contre quoi tu te bats. Et...

T’es fatigué. Clairement là… Léthé. T’es las. Épuisé. Crevé. Cette jeune femme a sans doute amené beaucoup plus de questions que de réponses dans ton pauvre cerveau vide, en plus d’un mal de crâne carabiné. Tu le sens d’ailleurs, il devient si présent, si violent que t’en viens à te redresser et à te prendre la tête entre les mains, prêt à vomir. « J’ai personne... » Et là Léthé… c’est pareil. Ça te retourne l’estomac. « J’ai… que toi? » C’est pas un reproche même si ça semble sonner comme. C’est juste que ça te fait mal. « Comment je vais pouvoir retrouver mes souvenirs si je n’ai plus de famille... » Une amie ce n’est pas pareil qu’un père, une mère ou une femme Léthé, t’en es bien conscient. On ne s’ouvre pas de la même manière à tous. « Alors je ne manquerai à personne. » Quelle triste vérité que celle-ci. Tu tournes des yeux remplis de douleur vers elle. « J’espère que je redeviendrai celui que tu connais, je ... »

Et là y’a un truc qui se casse en toi Léthé. Cette peur de ne jamais pouvoir savoir qui tu es vraiment… Ça te fait péter un plomb. « J’aurai préféré mourir. Ça plutôt que de me sentir aussi vide ! » Et tu te redresses, tu commences à arracher les aiguilles de ton bras tandis que le médecin revient en fanfare. « MAIS QU’EST CE QUE TU FAIS HORKOS ! » Et ça gesticule, et ça crie. Il faut à nouveau trois soldats pour te maîtriser tandis que Ceylian te plante une seringue dans les fesses. Et tu sens déjà la torpeur t’envahir tandis qu’il s’avance vers la jeune femme et lui dit des mots que tu n’entendras - malheureusement ou heureusement tout dépend du point de vue - pas. « Rentrez chez vous Madame. Je vous ferai appeler lorsque j’aurai terminé de le disséquer d’accord? Vous en faîtes pas votre mari a la tête solide ! Je peux pas en dire la même chose de sa mémoire c’est vrai… Mais prenez les choses du bon côté. Si jamais il y avait des différents entre vous tout peut s’arranger ! »
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