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| Aleksei Zeïtseva Aleksei Zeïtseva« wings of freedom » | Aleksei Zeïtseva Ven 17 Avr - 13:13 Perché sur le dos d'Alpha, tu suis son trot lent adapté au rythme tout aussi traînant du reste de la formation. Cette mission est maintenant terminé, et pour une fois, elle n'aura pas été de tout repos pour toi. Le problème, c'est que ce n'est pas la mission en elle-même, ou ton travail au sein du Bataillon qui aura réussi à te donner du fil à retordre, cette fois. Il avait fallu que tu tombes sur un os durant la nuit que vous aviez tous passé dehors, et ta curiosité, ce bien vilain défaut, t'auras pour finir fait perdre un temps précieux. Normalement, tu profitais toujours des moments de relâchement pour disparaître et mettre la main sur Iliana, c'était ton moyen de t'assurer qu'elle allait bien, qu'elle n'était pas blessée, qu'elle était toujours en un seul et unique morceau, aussi. Pas de chance, cette fois, tu avais laissé échapper le seul moment durant lequel tu aurais pu t'en assurer … alors, oui. Ça n'avait fait qu'ajouter à ta rage, et elle n'avait pas cessé de croître. Malgré ton calme apparent, et ton silence, ça grondait en toi. Il y avait au beau milieu de tes entrailles un orage que tu t'efforçais de contenir, quand bien même tu n'étais pas le plus doué au monde pour faire preuve de retenu, justement.
Lorsque, juste derrière Hope, ton cheval franchi la parte de Karanes, tu fais immédiatement dévier ta monture. Tu n'en oublies pas pour autant de laisser ton regard se balader sur les soldats qui continuent d'avancer, qui traversent l'artère principale à dos de leur fidèle destrier, la tête pourtant toujours aussi basse que les autres fois. Il y a eu bien moins de pertes qu'à la mission précédente, c'est du moins ce qui se dit dans les rangs, cependant, il y en a eu quand même et déjà, tu peux entendre les cris, les hurlements de détresse d'une femme qui pleure son fils. Ça va continuer comme ça un moment, tu le sais, ça va même aller en s'intensifiant, de minute en minute. Il y a plusieurs années, maintenant, tu avais entendu les même cris de détresse sortant de la gorge de ta propre mère. Elle pleurait sa fille, ta grande sœur, et toi, tu n'avais pas su réagir. Tu n'avais jamais versé la moindre larme pour Erina, tu n'avais jamais réussi à le faire. Tes parents t'en voulaient toujours pour ça.
Laissant échapper un long soupire, tu finis par arrêter ton cheval, un peu à l'écart qui cortège qui s'avance, qui retourne en direction du QG du Bataillon d'Exploration. Tes mains, ton cou, et la partie de ton visage qui n'est pas cachée par ton masque sont maculés de sang, de celui des corps que tu as aidé à rassembler, parce que toi, visiblement, tu as le cœur bien accroché. A moins que tu n'en ait pas du tout. Alors, durant quelques secondes, tu essaies de t'en débarrasser, et puis, lorsque la silhouette, le visage que tu attendais entre dans ton champ de vision, tu relances ton cheval en direction de soldat et tu viens te caler sur le rythme de celui de ta sœur. Le regard posé sur elle, tu restes silencieux dans un premier temps, trop occupé à l'observer, à chercher du sang, ou la moindre petite égratignure sur elle. « Es-tu restée prudente ? » Personne ne peut se permettre de rester prudent lorsque le Bataillon s'aventure en dehors des murs, tu le sais, et pourtant, tu ne cesses de lui demander de le faire, tout comme tu lui demandes toujours si elle s'est assuré de le faire. « Tu n'es pas blessée ? » A première vue, non, mais tu peux te tromper, tu préfères le savoir, si c'est le cas, tu t'occuperas d'elle immédiatement. « Pardon de ne pas être venu te voir plus tôt, j'ai été retardé. » Retardé, oui. Parce qu'elle est et demeure d'ordinaire ta priorité absolue.
| | | Iliana Zeïtseva Sam 18 Avr - 21:37 Cette sortie avait été particulièrement difficile, nous avions perdu énormément de monde et le retour se faisait dans un silence pesant, même Laszlo qui habituellement cherchait comment me faire sourire était un peu devant moi et ne disait pas un mot. Je le comprenais, le retour me semblait interminable et j’avais qu’une hâte, me glisser dans mon lit et fermer les yeux pour oublier cette mission. Surtout que cette fois, en plus des images et de l’horreur, se mêlait la peur, Aleksei n’était pas venu, il n’avait pas fait son apparition habituelle lorsque nous dormions à l’extérieur. Il venait toujours me voir discrètement, s’assurant que j’allais bien, mais me rassurant par la même occasion. Sauf que là, je l’avais attendu de longues heures, épiant le bruit caractéristique de son arrivée, en vain.
Enfin les murs firent leur apparition, la file des soldats entrant s’étalait sur des centaines de mètre et il me fallut encore un long moment avant d’enfin passer les portes de la ville. De retrouver la sécurité pour quelques temps avant de devoir ressortir. Cette situation me pèse et dans un moment comme celui-ci, je me demande encore pourquoi je me suis lancé dans cette aventure, entraînant mon frère dans ma suite. Est-ce que je pourrais tenir sur le long terme ? Est ce que voir mes camarades mourir les uns après les autres impuissantes étaient ce que je voulais ? Je me souvenais encore de cette grosse dispute, Aleksei, voulait que je rejoigne la garnison, il me connaissait bien, il savait que sortir me pèserait, mais je m’étais montrer têtue et je ne l’avais pas écouté, j’aurais peut être dû finalement.
Perdue dans mes pensées, il me fallut quelques secondes pour me rendre compte qu’il était apparu à côté, je ressentis une intense vague de soulagement, tellement puissante, que je sentis mes yeux s'humidifier. Je ne pleurerais pas, pas ici, pas devant tout le monde, mais j’étais heureuse de savoir qu’il allait bien. ”Aleksei !” Ma voix n’était pas forte, mais je savais qu’il m’avait entendu. Je lui souris doucement, observant son visage et alors l’inquiétude me saisit de nouveau, sa peau, son masque, tout était recouvert d’éclaboussure de sang et je déglutis difficilement. « Es-tu restée prudente ? » Cette question me sors de mon état d’angoisse pour un petit moment, c’est notre rituel, à chaque fois que l’on se retrouve après une sortie, il me pose cette question et invariablement, j’aurais la même réponse. ”Autant que possible.” Ce sont ses petites phrases, ses petits moment qui nous permettent de tenir le coup, de laisser derrière nous l’extérieur et de pouvoir continuer à vivre sans trop de cauchemar. « Tu n'es pas blessée ? » J’eus un petit sourire en coin, j’avais eut de la chance, je n’avais pas été mise en danger et puis j’avais Laszlo pour me protéger, bien sur, je n’avais pas parler de Laszlo à Alek, d’ailleurs, malgré ses questions, je restais assez vagues sur mon binôme, ce qui je le sais ne lui plaisait pas tant que ça. ”Je vais très bien. Et toi ? Tu vas bien ?” L’inquiétude me repris alors au ventre, la couleur rougeâtre qui parsemait sa peau me fit recommencer à chercher la moindre blessure sur son corps, j’étais prête à descendre de cheval pour le soigner.
« Pardon de ne pas être venu te voir plus tôt, j'ai été retardé. » Je soufflais doucement, nous avancions lentement dans les rues de la ville, mais concentré sur mon frère, je n’entendais pas les cris et les pleurs autour de nous. Je baissais pourtant la tête, laissant Étincelles me guider vers le QG. ”Je ne t’en veux pas, mais…. j’ai eut peur qu’il te soit arrivé quelques chose.” Je m’en veux d’être aussi faible, car malgré moi, ma voix tremble, mes yeux se remplissent de nouveau d’eau et j’ai un mal fou à contenir mes larmes cette fois.
| | Aleksei Zeïtseva Aleksei Zeïtseva« wings of freedom » | Aleksei Zeïtseva Ven 24 Avr - 13:07 Toujours la même question, et évidemment, toujours la même réponse, aussi. Ça ne t'empêches cependant pas de l'observer autant que tu peux le faire alors qu'elle est perchée sur le dos de son cheval. C'est drôle hein, parce que toi, tu n'es jamais réellement prudent, du moins, tu prends des risques, lorsque c'est nécessaire. En revanche, tu refuses catégoriquement qu'elle le fasse. C'est comme ça. Et il ne vaut mieux pas que tu apprennes qu'elle a été obligée de le faire pour qui que ce soit … personne n'est plus important qu'Iliana, tu sacrifierais l’entièreté de ce Bataillon pour la garder en vie et la préserver. C'est ton rôle, après tout. Heureusement, elle n'est pas blessée, c'est ce qu'elle dit, mais tu la jauges encore un moment du regard avant d'enfin détourner les yeux pour soupirer. Tu es fatigué, Aleksei, tout ça parce que tu t'es mêlé des affaires de cette petite idiote et que tu as du l'assommer pour la ramener au camp. Tu le regrettes, c'est certain, elle t'a fait perdre un temps précieux, en plus de t'avoir fichu les nerfs. Dire qu'il avait fallu que tu en arrives à la mettre KO et à profiter de son état de faiblesse pour ne pas avoir à la suivre jusqu'à tout ne sait où, dans son village détruit. Franchement … ça ressemblerait presque à une histoire drôle, de celles que les poivreaux racontent devant leur bière de mauvaise qualité, le soir, dans les tavernes.
« J'vais bien. » Que tu te contentes de glisser. Tu t'en sors bien mine de rien, cette histoire de titan de nuit, ça aurait pu mal tourner pour toi aussi, heureusement, tu t'en étais plutôt bien tirer. Disons que tu as eu de la chance, Alek. On va dire ça, ouais. Et malgré toi, pourtant, en repensant à tout ça, tu claques la langue contre ton palais, agacé. Peut-être bien que tu iras lui demander des comptes à la rouquine. Ouais. Histoire d'enfoncer le clou encore un peu, par pur esprit de vengeance. « Je ne voulais pas t'inquiéter. J'ai du gérer quelque chose. C'était chiant, si ça peut te rassurer. J'aurais préféré venir te voir. » Et tu as ce sourire qui dépasse en partie de ton masque, celui que tu n'es capable d'offrir qu'à elle, parce qu'en soit, tu ne souris que très peu, en réalité. Cependant, il s'efface lorsque tu vois sa mine … et ses yeux. Et tu tires sur les rênes de ton cheval pour approcher encore du sien, tu tends une main pour poser les doigts sous son menton et relever son si joli minois. « Il s'est passé quelque chose ? Pourquoi as-tu l'air si … triste et inquiète ? » Et déjà, tu sens que tes nerfs se tendent sous ta peau. Elle n'a qu'un mot à dire, un nom aussi si nécessaire, et tu t'en occuperas avec plaisir.
| | | Iliana Zeïtseva Dim 26 Avr - 20:03 J’ai l’impression que tout le stresse s’éloigne maintenant que mon frère est près de moi, comme si rien ne pouvait m’arriver quand il était là. Anxieusement je l’observais cherchant la blessure, mais tout aussi rapidement sa voix s’éleva et me rassura. « J'vais bien. » Je me détendit alors et lui accordais un sourire. Alors je suis contente C’était toujours une inquiétude de ma part de le savoir en sécurité, je savais qu’il n’allait pas au devant du danger tête baissé, mais on était jamais à l’abri, cette sortie nous l’avait bien prouvé et je pouvais encore sentir une douleur dans mon épaule qui m'empêchait de bouger comme je le voulais. « Je ne voulais pas t'inquiéter. J'ai du gérer quelque chose. C'était chiant, si ça peut te rassurer. J'aurais préféré venir te voir. » Bon alors peut être que finalement…. mon escouade n’était pas la seule à avoir eut des soucis à gérer. D’ailleurs la tension était encore palpable entre nous et je me demandais combien de temps il faudrait pour que les choses ne reviennent à la normal, car je n’aimais pas cette tension. J’espère que tu n’as rien fait qui pourrait t’apporter des ennuis. Le ton de ma voix ne le jugeais, c’était une constatation, en effet, Alek avait le sang et même si son sourire me rassura, je ne voulais pas qu’il se fasse réprimander parce qu’il avait agit au lieu de réagir.
Il me connaît bien, il voit changement infime chez moi et ça depuis qu’on est tout petit, je n’ai jamais rien pu lui cacher et se n’était pas faute d’essayer pourtant, car je ne voulait pas qu’il se retrouve à se battre à cause de moi et finalement ça arrivait à chaque fois. Il se rapproche donc soudainement avec Alpha et sa voix résonne de nouveau, il a vu que je n’étais pas en forme. « Il s'est passé quelque chose ? Pourquoi as-tu l'air si … triste et inquiète ? » Doucement, il remonte mon menton pour que nos regards se croisent. Je sais que je peux tout lui dire, qu’il m’écoutera, je me mordille alors la lèvre un petit instant. C’est juste que… il y a eut ce déviant hier… je ne sais pas ce comment les choses ont pu déraper à ce point là. Bon d’accord, je le sais, de base, Laszlo et moi n’étions pas très concentré, plus occupé à faire la causette et ça avait été le début des ennuis, puis une série de malchance. J’ai voulu sauvé Karhlya, je pensais vraiment que je pourrais, mais je n’ai pas pu, c’est Bailey qui l’a finalement et … je me sens tellement inutile. Je lui brossait les grandes lignes et ne parlait pas encore de mon épaule, je savais que bientôt il le verrait, il était énorme et j’aurais du mal à le camoufler, mais comme on dit chaque chose en son temps. Du coup l’ambiance est tendu au sein de l’escouade et … j’aime pas ça ... Je sais c’était nulle, je me sentais nulle, ça faisait longtemps que je n’avais pas eut ce genre d’accès de tristesse et c’était peut être plus parce que Laszlo ne m’avait qu’à peine adresser la parole depuis. Même s'il me tenait le menton j'avais détourner le regard, je ne voulais pas le décevoir et qu'il voit mes yeux s'humidifier, et surtout je ne voulais pas craquer là au milieu de toute l'expédition. | | Aleksei Zeïtseva Aleksei Zeïtseva« wings of freedom » | Aleksei Zeïtseva Lun 27 Avr - 20:40 Tu la connais trop bien ta petite sœur, le moindre petit changement chez elle, même le plus imperceptible, tu es capable de le voir, de le lire et de le sentir. Quant à le comprendre c’est globalement une autre histoire, ça, vois-tu. Tu la connais parfaitement, c’est vrai, mais elle reste une femme et on sait bien que toi et les femmes, Aleksei c’est une grande histoire de complexité. Iliana est plus fragile que toi, tu l’as toujours dit, quand bien même elle a sa propre force, elle reste bien plus émotive que toi, bien plus facile à atteindre, à toucher. C’est quelque chose que tu essaies de protéger, tu aimerais éviter autant que possible que les choses l’atteignent et ne la blessent, cependant, tu as tendance à oublier que tu n’as pas ce genre de pouvoir, que tu ne pourras jamais placer ta sœur jumelle sous une cloche de verre pour la protéger du monde c’est … impossible. Même si tu le ferais si tu en avais le pouvoir. Égoïstement. Mais tu le ferais. Peut-être que tu n’as pas encore compris, toi qu’elle devait aussi vivre sa vie, faire ses expériences pour s’endurcir. Tu fais le fier. Tu prétends être fort – et tu l’es – mais la savoir mal, blessée, ça te blesse automatiquement. Ce qui peut l’atteindre t’atteins aussi. Ta faiblesse, c’est elle. Il est facile de passer à travers Iliana pour te toucher.
« Un déviant ? » Toi qui t’étais imaginé que les choses avaient été plutôt calmes pour elle … tu t’étais trompé, et lourdement. Encore la faute de cette rouquine, si tu étais resté au camp, bien tranquillement au lieu de la suivre, tu aurais vent de ces histoires de titan, et l’inquiétude l’aurait forcément emporté sur la curiosité. Tu fronces donc les sourcils, sous ton masque, avant de faire dévier ton regard sur les autres membres de l’escouade Bailey. Certains tirent une drôle de tête, mais ils sont tous là, et entier, c’est que ça s’est donc plutôt bien terminé. « Iliana … » Tu claques la langue contre ton palais, comme à chaque fois que tu es mécontent de ce que tu vois, entends, comprends. Tu n’aimes pas ce genre de situation, tu vois, parce que, tu sais que ta sœur est loin d’être inutile, seulement tu te refuses catégoriquement de l’encourager à aller au-delà du danger. En l’occurrence, dans ce cas de figure, soit tu l’enfonces, soit tu la pousses dans une voie que tu ne veux pas la voir emprunter. « Ils sont entiers, non ? C’est ce qui compte. » Alors tu détournes le sujet. Tu cherches à la rassurer, d’une manière ou d’une autre, tout en évitant de mettre tout bêtement les pieds dans les plats. Ça t’emmerde, franchement, que ta sœur soit dans une escouade pareille. Il suffit de les regarder, Bailey est un mec bien à ce qu’on raconte, mais dans son équipe, il n’y a que … de grosses pointures, ou presque. La majorité sont des vétérans. Tout l’inverse de ta petite sœur. « Ils savent ce qu’ils font, Iliana, et puis ce sont les risques et ils le savent. Ça leur passera. » Du moins, tu oses l’espérer.
Tu finis par la relâcher, ta main glisse jusqu’à une des siennes que tu viens brièvement serrer dans un geste rassurant et protecteur avant que tu finisses par t’éloigner, et te remettre un peu plus au droit sur la selle d’Alpha. « Pense donc à autre chose, et si ça te tracasse tant, invite-les à boire un verre. C’est un truc qui se fait dans une équipe, toi ? »
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