J’adorais travailler en binôme avec Dylan. Vraiment. Cette fille était brillante et drôle. Elle me supportait même dans mes crise de parlottes les plus aigues. Vraiment, elle était ma meilleure amie. Mais là tout de suite, maintenant, j’allais peut-être changer d’avis. J’allais peut-être refiler ce rôle à Karlhya. Non parce que au moins, elle, elle allait pas me demander d’aller lui chercher un outil dans une réserve perdu au fin fond du bâtiment ! Pourquoi j’avais accepté aussi. Je devais être maso, je ne voyais pas d’autres explications… 


J’étais donc là, dans ce sous-sol poussièreux, à chercher cette maudite réserve parce qu’elle ne pouvait pas quitter son atelier et qu’elle avait spécialement besoin de ce truc. Il me fallut un moment pour trouver la bonne réserve, en tenant ma lanterne à bout de bras pour lire les inscriptions sur les portes. D’ailleurs, pourquoi autant de réserves ? Ils auraient pas pu trouver un truc plus simple pour tout ranger. Je parvins enfin à la trouver, tout au fond du couloir bien sûr… La vie serait tellement moins drôle si on ne pouvait pas marcher au milieu de la poussière et des toiles d’araignées. Je glisse la clef dans la serrure. Elle bloque un peu. Dylan m’a prévenu. Cette réserve n’est que peu utilisée, du coup, la porte à eut le temps de gonfler avec l’humidité ce qui la rendu grinçante et difficile à ouvrir. Et de plus, Dydy m’avait aussi expliqué qu’elle ne s’ouvrait plus de l’extérieur. Donc, si je ne voulais pas finir enfermé, il fallait que je la garde ouverte. Après avoir jouer de l’épaule pour l’ouvrir, je ramassais le morceau de bois qui était de l’autre côté pour m’en servir de cale sous la porte. Plus qu’à me dépêcher de trouver ce fichu outil en espérant ne pas croiser une araignée. Ou pire. Un fantôme. 


Non, là je déraillais. Nous n’avions aucune preuve de l’existence des fantômes. Nous n’avions aussi aucune preuve du contraire… Je me secouais la tête. Je devrais vraiment éviter d’écouter les ivrognes de taverne. Ils débitaient que des anneries. Je repris ma lanterne posés au sol et me dirigeais vers les étagères. Je fouillais alors un premier carton, espérant y trouver rapidement le machintruc pour Dylan. J’avais le nez en plein de dedans quand la porte claqua subitement. Me faisant sursauter au passage. La porte venait de se refermer. « Si c’est un fantôme, je préviens tout de suite, j’ai du sel sur moi. » C’était un mensonge, mais aucun fantôme ne pouvait sans douter. « Si c’est pas un fantôme, j’espère que tu sais faire la conversation, parce que dans ce cas on est coincé là jusqu’à ce qu’on nous trouve ! » 

La journée avait été plutôt calme, c’était une bonne chose pour nous, ça nous permettait de faire autre chose que de surveiller les habitants comme s’ils étaient des enfants incapables de se contenir. J’avais assisté à deux réunions et du remplir plusieurs rapport, c’est d’ailleurs à cause du dernier que j’étais en train de remplir que je cherchais Raven, non, Graymark, même dans ma tête, je devais me reprendre, comme tous les autres, je devais l’appeler comme ça, ne pas faire de distinction, sinon, ça allait encore plus foutre la merde dans ma tête et avec elle s’était déjà pas joli joli. Je passais le QG au peigne fin, elle n’était pas partis ça j’en était sûr, non parce que chaque soir c'était le même rituel, avant de quitter les lieux pour rentrer chez elle, elle passait déjà me voir dans mon bureau, est ce que je pouvais dire que c’était l’un de mes moments préféré de la journée… non il ne fallait pas. Je m’éclaircis la gorge, je me redressais alors que je marchais dans les couloirs lançant des regards sombres à ceux que je croisais ou saluant mes collègues. Je poussais un soupir avant de me diriger vers l’endroit où j’étais certain à 99% de la trouver, l’atelier de Dylan. Ces deux-là, elles étaient épuisantes, de très bons éléments, mais quand elles étaient ensemble, rien ne les arrêtait, c’était d’ailleurs pour cette raison que malgré tout je les laissais ensemble. Je regardais autour de moi, me demandant encore ce que les gens penseraient de moi s’ils pouvaient avoir accès à mes pensées… non mieux valait ne pas penser à ça, je ne devais pas penser non plus à la jolie brune cela dit… non Graymark, je ne devais pas penser à elle.

Je retins un nouveau soupir en entrant dans l’atelier, ma foi il ressemblait à tous les atelier, sauf peut être le coin habitation qui se trouvait dans le fond, j’avais essayé à ce que Gladstone prenne un appartement en dehors de la caserne, mais elle était partit dans un long monologue pour lui expliquer pourquoi elle devait rester là, moi j’étais resté inflexible, du moins jusqu’à ce que Rav… Graymark intervienne, en deux phrases elle m’avait fait céder, d’ailleurs, je n’avais toujours pas compris comment elle avait fait. Heureusement, si c’était le chaos dans mes pensées, j’arrivais à garder un air impassible, ainsi pour le moment personne n’avait encore remarqué que j’appréciais… non me préoccupais …. en faite si que j’appréciais bien trop la jolie brune… Raven… Graymark. Heureusement, Gladstone était perdu dans son boulot et n’avait pas vu mon hésitation et mon combat intérieur. Je m’éclaircis la gorge pour être sûr de garder cette voix forte et autoritaire qui me caractérisait et me permettait de commander mes hommes (et femmes) “Gladstone, tu sais où se trouve R… Graymark ?” Bordel, mais qu’est ce qui me prenait aujourd’hui, à ce rythme là autant me ballader avec une pancarte autour du cou annonçant. JE CRUSH SUR RAVEN GRAYMARK. En y réfléchissant bien, je n’avais même pas besoin des filles pour me fatiguer, je le faisais très bien tout seul.

Heureusement pour moi, elle ne leva même pas la tête, elle était occupé à souder je ne sais quoi. ”Je l’ai envoyer à la réserve pour me chercher un embout de… qui va me servir….” Ok j’avoue c’est mal, je ne l’écoutais que d’une oreille alors qu’elle se lançait dans des explications à n’en plus finir, je le savais pourtant de faire attention à mes questions, Gladstone était une passionnée et je me souvenais encore la première et dernière fois où je lui avait demandé à quoi servait un outils. Elle me l’avait expliqué, dans les détails…. beaucoup trop de détail. ”Merci Gladstone.” Et je sortis sans attendre de réponse, je me dirigeais alors vers les réserves, ce rapport, je devais le boucler pour ce soir et seule Raven… Graymark pouvait m’apporter les précisions dont j’avais besoin. Je soupirais, je n’aimais pas me rendre dans les réserves, c’était sombre, humide et il y avait des araignées… ouep… je le cachais depuis toujours et seule ma soeur était au courant, mais les araignées, bah ça me terrifiait.

Seule une porte était ouverte, je me dirigeais alors d’un pas vif vers elle, j’étais pressé, non pas de la voir, ce n’était pas pour ça, je voulais juste finir ce rapport, mais bon… ouep d’accord, je me manquais un peu quand même, je ne l’avais presque pas vu ses derniers jours et …. je me secouais, non vraiment, il fallait que j’arrête ça, il fallait que je me la sorte de la tête, c’était plus possible. En me secouant, je ne fis pas attention que je butais sur la cale de la porte et c’est quand un claquement fort que la porte se referma, me faisant sursauter et me plongeant dans le noir. Avec mon pouce et mon index je saisis l’arrête de mon nez… est ce que cette journée pouvait être plus merdique que ça ? C’est la voix de Raven qui y répondit… oui cette journée allait continuer sur sa lancer. ”Je ne pense pas être un fantôme.” Je me dirigeais vers la voix, évidemment que la porte était coincée, la poisse semblait vouloir me coller c’était comme ça. ”Au moins on aura le temps de discuter de ton rapport de mission.” Je me plantais devant elle très sérieux, bah ouep, on allait pas compter les moutons de poussière non plus.

Le plus rageant dans l’histoire c’est que le truc machin chose, je l’ai en main maintenant. Alors que j’ai entendu la porte claquée et que je demande si c’est un fantôme, je le tiens bien en main. Mais c’est trop tard. Je suis maintenant enfermée. Avec quelqu’un. Et je me demande bien qui va avoir la chance de me supporter. J’espère que c’est l’une des rares personnes qui m’apprécient. Il y en a pas beaucoup, mais il y en a. Dans ma poisse, j’aurais peut-être un tout petit peu de chances. Croisons les doigts. « Je ne pense pas être un fantôme. » Cette voix était à la fois bon signe et mauvais signe. C’était bien parce que Lightwood faisait partie de ceux qui semblaient m’apprécier. C’était mauvais parce que justement il m’appréciait… Enfin c’est du moins ce que je pensais. Après ce baiser l’année dernière, j’avais soigneusement éviter de rester trop longtemps seule avec lui. Mais si nous restions enfermés… Bon, j’allais garder ma ligne de conduite, faire comme si de rien n’était. « Au moins on aura le temps de discuter de ton rapport de mission. » Argh. Une grimace m’échappe. Je déteste la paperasse. Franchement… C’était une perte de temps. Surtout quand c’était pour dire combien d’ivrognes on avait ramener chez eux ou mis en dégrisement. Donc, j’allais sûrement me faire taper sur les doigts. Au moins, cela nous tiendrais éloigner des sujets qui fâchent. Je reposais le truc de Dylan sur une étagère, bien en evidence pour ne pas recommencer à le chercher. Je me tournais alors complètement vers lui, le voyant enfin. Même si je n’avais aucunement besoin de le voir pour le reconnaitre. « Vous trouvez mon rapport, qui est en tout point parfait, plus intéressant que le fait que vous nous ayez enfermer dans cette réserve, caporal ?! » Oui, être toujours à la limite de l’insolence, c’était ma règle de conduite. Surtout avec Lightwood. « Faut espérer que Dylan lèvera suffisamment le nez de ses travaux pour se rendre compte que je suis pas revenue. » Je poussais un petit soupir. Bon, je pouvais pas ignorer trop longtemps le problème de mon rapport. S’il y avait un problème. Mais je savais aussi que nous étions coincé pour un moment ici. Alors, autant s’installer. Je tirais une caisse à moi. Elle était vide et j’en profitais donc pour la retourner et m’asseoir dessus. « En quoi puis-je vous aider avec ce rapport, caporal ? » J’avais même un sourire.