T’as pas compris ce qu’il s’est passé, Tessa. Vous étiez en reconnaissance avec l’escouade, et puis… Non, t’y comprends rien, ne cherche pas gamine. T’as mal partout, par contre ça, c’est vrai. Tu roules et boules encore un peu avant que ton corps ne percute une souche d’arbre qui te stoppe brusquement en te tirant un cri de douleur. Ensuite… Et bien il faut revenir à toi, parce que t’es pas inconfortablement installée sur ton lit. Nan, là, t’es en territoire titan et c’est la grosse merde.

Tu roules sur toi-même, en tenant tes côtes et quand tu te remets sur le dos, te voilà à regarder autour de toi. Le ciel est déjà en train de s’obscurcir. À moins que ce ne soit parce que t’es au fond d’une crevasse et que le soleil filtre moins. Tout est silencieux autour de toi. Pas un bruit de combat, pas les cris de tes compagnons d’arme qui luttait contre un groupe de titans. Rien. Juste… le silence qui t’oppresse.

Tu te relèves, et tes yeux se lèvent aussi vivement vers le haut du précipice inatteignable. Vous étiez en reconnaissance, ouais. Et il y a eu ces titans. C’était le branle-bas de combat. Vous avez réussi à presque décimer la meute de créatures hideuse quand ce déviant s’est mis à sauter sur le sol. Fort. Si fort que la terre s’est mise à trembler et puis, tout d’un coup, un trou s’est ouvert sous tes pieds et t’as glissé, sans un mot. T’as juste accroché ton regard à la blonde, à Saskya, puis t’as dévalé la pente et… voilà quoi.

« Putain de merde, de titans de chiotte ! »

Un langage fleuri pour une jeune femme respectable. Non ! Tu pousses sur tes jambes pour te relever, en oscillant sur tes pieds. Il faut que tu partes, que tu trouves un moyen pour remonter avant qu’un titan ne te tombe sur le coin du nez. À moins que tu n’crèves de soif. L’un dans l’autre, les idées te font bien chier et te poussent à ne pas glander plus longtemps par terre.

« Qu’est-ce que… pourquoi y’a cette godasse qui… »

Et t’es en train de te surprendre d’une botte qui dépasse d’un monticule de terre quand tu comprends qu’y’a un corps au bout de la botte. Et tu vois, ma vieille, t’as un moment où tu t’dis qu’en plus t’es tombée avec un mort et qu’tu vas devoir remonter le corps parce qu’tu veux pas le laisser derrière. Tu te jettes à terre, tu creuses avec tes mains, tes ongles et quand tu découvres le visage plat de ton supérieur, t’es complètement figé.

« Oh non. NONONON ! EH ! EHHHH CAPORAL ! »

Nan, tu refuses que ce type soit mort. Déjà parce qu’t’as pas pris ta revanche pour toutes les punitions injustes, mais aussi parce qu’tu t’es fait à l’avoir comme supérieur. Tu refuses d’avoir un connard du genre du Major comme nouveau supérieur… Alors ouais. Tu le secoues. Fort. Et puis tu paniques tellement que tu finis par lui coller une gifle mémorable en te disant que ça va peut-être le faire bouger.