Histoire ▬ « Tu feras de grandes choses. » C'est l'une des premières phrases que tu entends. C'est aussi l'une des phrases qui te sera martelée jusqu'à ce que tu quittes cette ville. Et tu la crois. A force de l'entendre. A force que les grandes gens t'enfoncent dans le crâne que tu es une privilégiée. Que tu es leur espoir. Que tu seras leur salue. Tu crois dur comme fer que tu es née avec une mission à accomplir. Tu crois dur comme fer que tu vas changer le monde. Leur monde. Puisque c'est ce qu'ils te demandent de faire.
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« Arrête de me suivre ! » Elle se retourne vers toi, mettant ses petits poings sur ses hanches. Et tu manques de foncer dans son dos tellement tu la colles. Ça fait une semaine qu'elle t'a rejoint et tu la suis partout. Elle que tu considères déjà comme un modèle. Elle que tu regardes avec admiration.
« Mais Phobos a dit qu'on devait apprendre à se connaître ! » Tu croises les bras, boudeuse tandis qu'elle pince les lèvres, furieuse.
« J'ai pas besoin d'un petit chien qui me suit partout ! Dégage ! Fiche moi la paix je te déteste ! » Tu fronces les sourcils, dépitée par son attitude lorsque ledit Phobos la plante devant toi comme une carotte et la gifle violemment.
« Suffit. Vous apprendrez à vous connaître. Vous aurez besoin de l'une et l'autre plus tard. Tu feras ce que je t'ordonne de faire. Tu n'as pas à répliquer. » Et ils vous laissent là. Et tandis que tu la fixes avec un petit air supérieur - après tout t'as raison de la coller, l'homme vient de l'affirmer - elle te fixe avec une moue colérique.
« Arès. » Tu lui lances un grand sourire avant de prendre sa main.
« Moi c'est Eris ! Tu viens jouer? » T'as espoir. Tu sais déjà ce qui t'attend. Tu sais que tu vas devoir te donner corps et âme pour une cause qui te dépasse encore pour le moment. Mais tu es prête pour ça. Et tu es prête à tout pour que cette fille reste avec toi. Tout le temps. Alors tu veux te rapprocher. Tu veux jouer. Avant que tout autour de vous ne devienne violence.
« Non c'est bon on vient de faire connaissances là. » Et là Eris, t'es bien contente de vois que la patience fait partie de ton caractère, parce que tu vas en avoir besoin avec elle.
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Les années ont passées. T'as maintenant bien grandit. Tu t'entraînes au milieu des autres. Tu apprends à tirer, à manier les armes. Tu apprends à te défendre au corps à corps. Tu fais du sport, beaucoup de sport. Les muscles commencent à prendre forme sur ton corps, il n'y a pas une once de graisse. Tu apprends les stratégie militaire, à planifier, à écouter et surtout à obéir. Tu n'as pas de mal à supporter les ordres au contraire d'Arès. Il y a bien longtemps que tu as compris que tu as une mission, et pour que cette mission soit accomplie parfaitement, il faut que tu apprennes le plus possible. Il y a bien longtemps que tu sais qu'il y a un chemin tout tracé pour toi. Et il y a bien longtemps que tu l'as accepté. Tu es quelqu'un d'important Eris. Ici. Dans cette ville. Dans ce monde. Et rien ne te fais plus plaisir de voir que ton sacrifice peut permettre aux autres de se sentir libre. Pour ça t'as développé un peu une sorte de mégalomanie. Si tu admires autant Arès... Tu sais que ceux qui vous ont mis là te vouent aussi un profond respect et tout autant d'admiration. Alors tu te satisfait de tout ça. T'as presque cette étrange impression d'être élevée au niveau d'une déesse pour te dire. Ce qui n'est pas désagréable en somme. On a besoin de toi. Tu portes l'espoir d'un peuple sur tes épaules. Accompagnée d'Arès, tu te sens prête à leur montrer de quoi tu es capable. A leur montrer qu'ils ont raison de te faire confiance.
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Si vous introduire dans ces murs n'a pas été chose facile, vous y fondre a été encore plus compliqué. En cause, tes nombreuses prises de tête avec Arès. Sitôt la ville quittée, elle ne veut plus de toi à ses côtés et compte bien agir comme elle l'entend. C'est bien la seule fois où tu pètes les plombs Eris. Tu ne la laisses pas faire. C'est elle et toi. C'est tout. Il n'y a pas de discussion possible. Tu ne la laisses pas fuir. Tu ne la laisses pas choisir. Tu restes dans ses pattes, toujours; Et si t'as fini par accepter qu'elle rejoigne l'armée parce que tu ne supportais plus son sale caractère, toi t'as décidé d'agir de manière beaucoup plus sournoise. Tu sais, de toute manière qu'Arès est fonceuse, impulsive. Elle n'aurait jamais travailler en finesse. Alors tu la laisses chez la garnison, tu lui laisses un peu de liberté tout en continuant de la surveiller. Quant à toi, après mûre réflexion tu te décides à vendre ton corps chez la noblesse afin d'essayer de récupérer des informations. Chaque habitant semblant avoir oublié ce qu'il se passe à l'extérieur de ces murs, tu te dis que seuls les nobles doivent être au courant. Ou tout au moins une partie. Autant essayer de se rapprocher du roi et de ses plus proches sujets pour essayer de délier les langues sur l'oreiller...