Caractère ▬ Linah a toujours eu du mal avec sa vie de fille d'une famille riche. Son frère n'en avait jamais eu. Sa sœur, elle était au milieu des deux, faisant tampon. Elle s'acclimatait à la famille, mais comprenait sa petite sœur. Ce n'a pas été une véritable surprise quand elle s'est installée à Trost. Bien que ses parents ont tout fait pour qu'elle revienne. + Dans le fond, elle a une âme du justicière. Elle a toujours pris à cœur d'aider les autres. Pendant un temps, elle a même penser à s'engager, mais ce n'était pas pour elle, elle s'en ait rendu compte. Alors elle aide à son niveau, il y a des personnes en ville qui ont besoin d'aide aussi. Elle espère que ses remèdes aident un peu. + D'un nature optimiste elle espère toujours le meilleur. Et s'attend toujours au meilleur de la part des autres. Et même si elle a eut quelques déceptions plutôt douloureuses, elle préfère continuer à croire qu'il y a du bon en tout le monde. + Malgré son air doux et avenant, Linah ne se laisse pas marcher dessus. Quand elle est sure de son opinion, elle n'hésite pas à le montrer. Et elle sait aussi se mettre en colère quand il le faut. + Elle a un donc avec les plantes. Elle en fait pousser plein dans son jardin. Des herbes pour ses remèdes, mais aussi de jolies fleurs, uniquement pour le plaisir. L'entrée de sa maison possède une arche où un rosier grimpant y pousse. Elle l'avait plantée pour son mari, puisque les roses sont le symbole de la garnison. + Les remèdes et les pommades qu'elle fait, elle les a apprise en tombant sur un vieux livre, dans le grenier de ses parents. Elle a vite compris son importance et surtout qu'elle devait le cacher. Elle avait 12 ans. A ses 14 ans, alors que certains jeunes de son âge s'engageait, elle, elle est devenue l'apprentie d'une vieille apothicaire. Encore aujourd'hui, elle cherche à apprendre plus de choses sur les vertus des plantes. + Si elle ne regrette pas vraiment sa vie dans ce petit monde privilégiée, elle regrette davantage de ne pas connaitre ses neveux et nièce. Elle est plutôt heureuse de voir Daphné de temps en temps, aimant le rôle de la tata. Elle n'a jamais rencontré les enfants de sa sœur par contre. Bien qu'elle soit en contact avec elle. Elles correspondent toujours et elle même venue à l’enterrement de son mari. + Avec sa tête de poupée, on ne le croirait pas, pourtant elle tient incroyablement bien l'alcool. La mettre au défi de boire plus que vous, c'est prendre le risque de se faire plumer. + Au moment de la mort de son mari, ils avaient décidés de devenir parents. Un rêve qui ne se fera jamais. D'ailleurs, elle ne pense plus du tout à devenir mère, même si elle parvient à refaire sa vie. + Elle est également une cuisinière hors pair. Elle ne serait pas devenu apothicaire, peut-être qu'elle aurait eu du succès en tant que chef.

« Linah, comprends-les, c'est pas facile pour eux. » La jeune fille leva les yeux au ciel avant de finalement sourire à sa sœur. C'était tout Camélia ça. Elle jouait toujours le tampon dans cette famille. Elle faisait toujours en sorte que les membres de cette famille se comprennent les uns les autres. Une tâche bien compliquée quand on voyait à quel point la cadette était mal comprise par le reste de la famille. Et maintenant qu'elle venait de leur annoncer qu'elle voulait devenir apothicaire, c'était encore pire. Mais depuis qu'elle avait rencontré cette femme, qui était prête à la prendre comme apprentie, l'idée était encore plus fixe dans sa tête. Elle voulait pouvoir aider les autres. Et ce n'était pas dans le milieu où elle vivait qu'elle pensait pouvoir le faire. Ses parents ne faisaient pas grand chose après tout, ils se contentaient de continuer à asseoir le pouvoir de leur famille, utilisant surtout la notoriété de leur nom. « Je les comprends Cami, vraiment. Mais ils doivent comprendre eux aussi que je ne suis pas comme toi. Ou comme Paul. J'ai besoin de plus. » Camélia passa un bras autour des épaules de sa petite sœur. Posant sa tête sur celle de Linah. « Je sais petite sœur. Et je suis fière de toi pour ça. » Linah ne put retenir un sourire. Sa sœur savait toujours quoi dire pour lui remonter le moral.

Elle tentait tant bien que mal de se concentrer sur son broyage de plantes. Difficile quand on sent le regard de quelqu'un posé sur nous. Avec l'apothicaire qui s'occupait de la former, elle était venue à la brigade d’entraînement. Histoire d'offrir aux élèves quelques pommades pour apaiser les courbatures. Apparemment la maîtresse de Linah avait réussi à y entrer en réclamant justement une aide pour former son apprentie. Mais visiblement, elle travaillait régulièrement avec l'armée. Mais l'un de ses futurs soldats semblait ne pas vouloir la lâcher du regard. Elle leva finalement son regard, un air interrogateur sur le visage. Mais c'est qu'il souriait le bougre ! Il se leva finalement, s'adossa à la table, plongeant son regard dans le sien. « On t'as déjà dit que t'étais mignonne ? » Linah piqua alors un fard magistrale. Elle n'avait jamais eu le visage aussi rouge.

Linah lança un sourire éblouissant à sa sœur. Cami était la seule à être venue jusqu'ici. Mais elle ne s'en était pas vraiment étonnée. Ses parents ont été plutôt claires sur leurs sentiments à propos du mariage de leur fille. Ils n'aimaient pas Lucas. Ou plutôt, ils n'aimaient pas qu'il soit un simple soldat de la garnison. Pour eux, leur fille aurait du épouser un gosse de riche, pour qu'elle reste derrière le mur Sina, bien à l'abri. A la place, elle s'installait à Trost. Pas vraiment ce dont ses parents rêvaient. Mais Camélia était venue, c'était le principal. Il n'y avait qu'à elle qu'elle avait raconter son histoire avec Lucas, leur rencontre à la brigade d’entraînement, comment il était venue presque tout les jours la voir -même pour cinq minutes-. Une histoire qui n'avait ému ni Paul ni leurs parents. Mais Camélia si, c'était même elle qui avait coiffée sa petite sœur pour l'occasion. « Tu es vraiment sublime, Linah. » Lui dit-elle alors. Cami savait toujours trouver les mots qu'il fallait. « Allons te faire devenir madame Fray ! » Ajouta-t-elle en serrant sa petite sœur dans les bras. « Merci d'être là Cami. »

Linah regardait son frère avec un air ahuri. « Tu te moques de moi Paul... » Non, à sa tête, il était très sérieux. Mais elle, elle avait bien du mal à le comprendre. « On s'est pas vu depuis des années, tu ne me donnes aucun signe de toi et là subitement, tu réclames mon aide ? » C'était le monde à l'envers. Mais apparemment, la bizarrerie de la situation ne semblait pas du tout choquer son frère. « Daphné est trop jeune, elle se rend pas compte de ce qu'elle fait. » Linah pensait qu'elle devait très bien savoir ce qu'elle faisait sa nièce. Après tout, elle même savait précisément ce qu'elle voulait à son âge et rien n'aurait pu lui faire changer d'avis. Son frère devait bien se rendre compte de ce qu'elle pensait. Visiblement non, puisqu'il continuait à espérer. Se rendait-il compte qu'elle n'avait jamais vu sa nièce ? En fait, c'était pire que ça, elle n'avait jamais vu la femme de son frère. « J'irais lui parlé. » Marmonna-t-elle alors. Elle ne savait absolument pas ce qu'elle allait lui dire. Mais d'un autre côté, rencontrer sa nièce lui paraissait être une bonne idée.

C'était l'effervescence depuis des heures. Le district ne cassait d’accueillir de nouveau blessé. Linah tentait de se rendre utile comme elle le pouvait. Prodiguant tout les soins qu'elle le pouvait. Et surtout, elle essayait de ne pas trop réfléchir. Lucas était au mur. Et à chaque fois, la seule chose à laquelle elle pouvait penser c'était la crainte de ce qui pouvait être en train de lui arriver qui la prenait. Se concentrer sur la tâche était la meilleure solution. D'autant plus qu'il se racontait que le mur Maria était tombée. Linah allait devoir ronger son frein, elle le savait. Elle n'aurait pas des nouvelles tout de suite et si elle laissait l'angoisse l'emporter, elle n'allait pas pouvoir tenir. (…) Il semblait à Linah qu'il y avait toujours plus de blessée alors que les jours défilaient. Sans qu'elle n'ait de nouvelles de Lucas non plus. Elle était en train de s'en rendre folle. Sûrement pour ça qu'elle s'acharnait dans son jardin, à tenter de faire toujours plus de remèdes. Puis un mouvement attira son attention sur la droite. Elle se figea en voyant Aedan, le partenaire de son mari. Elle avait souvent eu l'occasion de le voir, Lucas l'emmenant pour dîner à la maison régulièrement. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte que cette fois-ci, il était venu seul. Il n'eut même pas besoin d'ouvrir la bouche. Elle comprit rien qu'à la mine sombre qu'il affichait. « Non. » C'est le seul mot qui parvint à sortir de sa bouche alors qu'elle tombait subitement au sol, les genoux tapant difficilement le bitume. En deux enjambés, Aedan était auprès d'elle et la tenait dans ses bras. « Je suis désolé. » Lucas n'était plus là.